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ARCHIVÉ - Le perfectionnement professionnel dans la fonction publique fédérale - constituer un effectif de calibre mondial

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Le perfectionnement professionnel dans la fonction publique fédérale
constituer un effectif de calibre mondial

Janvier 1999





Table des matières



Un message de Peter Harder

Peter HarderIl semble de mise que la fonction publique canadienne partage un défi commun avec la nation qu'elle dessert - le défi posé par la croissance et le développement humains. Tout comme les Canadiens et les Canadiennes, les fonctionnaires cherchent à s'épanouir et à se préparer à relever les défis qui se poseront. Ils comprennent instinctivement que seuls l'apprentissage et la croissance leur permettront d'assurer la pertinence de leurs services et leur capacité de continuer de servir les Canadiens et les Canadiennes avec honneur et distinction. Dans cette publication, la voix collective des fonctionnaires fédéraux aborde cette question et nous renseigne sur les priorités à envisager afin de relever le défi.

Les gens sont la pierre angulaire de toute organisation. Sans eux, il est impossible de réaliser des aspirations ou de bâtir un héritage. Il incombe donc aux employeurs responsables d'apprendre à écouter et à répondre aux besoins des individus. Fort de cette conviction, un partenariat a été établi dans le but d'écouter les hommes et les femmes de la fonction publique et de se familiariser avec leurs expériences, avec ce qui leur a permis de réussir et avec ce qui, à leur avis, doit être changé. Nous espérons que cette information aidera d'autres personnes au Canada à déterminer comment répondre aux besoins des membres de leurs organisations et, de ce fait, à assurer le maintien d'effectifs productifs et florissants, qui sont le fondement de la prospérité collective du Canada.

Grâce à des fonds de la Banque royale, du Secrétariat du Conseil du Trésor et de l'Université de Carleton, des chercheurs du Centre for Education on Women and Work ont procédé à une étude de recherche sur le perfectionnement professionnel. L'objectif visé est de fournir les données nécessaires pour aider la fonction publique à constituer un effectif de calibre mondial. Les résultats d'une enquête menée auprès de plus de 2500 hommes et femmes fonctionnaires et de plus de 250 interviews en profondeur sont présentés dans cette publication. Les données fournies par cette recherche sont riches et révélatrices. Elles permettent au gouvernement et à d'autres employeurs de mieux comprendre ce qui doit être fait pour préparer nos gens et nos organisations pour l'avenir.

En tant que président invité de la Banque royale du programme de recherche sur les femmes et le travail, je suis fier d'avoir participé, avec d'autres personnes, à la publication de cette recherche. En tant que secrétaire du Conseil du Trésor, j'invite les fonctionnaires, leurs gestionnaires et les intervenants du secteur des ressources humaines à examiner cette recherche et à en saisir la portée. Je lance en outre un défi-non pas seulement écouter et apprendre - mais aussi agir. J'affirme en outre ma responsabilité et mon engagement à utiliser ce que nous avons appris des fonctionnaires afin d'élaborer des politiques et des pratiques qui répondront aux défis présentés dans les données de cette recherche.

Je désire enfin remercier nos partenaires, la Banque royale et l'Université de Carleton, ainsi que tous ceux et celles qui ont contribué à la préparation et à la publication de cette recherche. Je désire surtout remercier les fonctionnaires qui ont généreusement donné de leur temps pour nous fournir l'information nécessaire à cette étude.

V. Peter Harder
Secrétaire du Conseil du Trésor et président invité de la Banque royale du programme de recherche sur les femmes et le travail


Remerciements

Nous aimerions reconnaître et remercier les groupes et personnes suivantes, sans l'aide desquels la présente recherche n'aurait pas été possible.

  • Le Conseil consultatif du projet (Karen Brown, Doreen Steidle, Carole Swan, Cathy Downes, Kay Stanley, le docteur Fellegi)

  • Les personnes contacts des ministères pour les enquêtes par entrevue et par sondage (Environnement - Ron Duval et Lynne Houde; MDN - George Domandzki et Michelle Richardson; Santé - Patricia Jaton et Carmen Rule; MAEIT - Doreen Séguin; Revenu Canada - Tracy Lyall et Christine Dumoulin; CFP - Douglas Booker; Justice - Zina Glinski; Conseil du Trésor/Finances - Mariette Ledo et Nicole McMullen; Industrie - Jo-Ann Williamson; DRHC - George Thwaites et Julie Desjardins; Statistique Canada - Lee Reid, Eve Simpson, Diane Snowball et Martin Hiltz; Ressources naturelles Canada - Robert Levis, Direction des ressources humaines).

  • Les personnes contacts des ministères et des organisations pour les entrevues sur les pratiques exemplaires (Xerox Canada - Jocelyne Traub; Pratt & Whitney Canada - Michel Gagné; Banque Royale - Frank McAuley, Mike J. Kavanagh, Blair Pollard, directeur, Sharon Wingfelder, Shelley Lockhart, Miro G. Scrivanic; Hewlett-Packard (Canada) - Sherry Adams, Clare Norman; Bell Canada - Denis Coderre, Stephanie L. Sykes; Banque de Montréal - Dennis F. Arnold, Gabriella R. Zillmer; IBM Canada - Terry J. F. Whittam, Donna M. Marks, Sheri G. Stewart, Bob Willard, Cathy Poulin, Susan Williams; Alcan Aluminium Ltée - Clermont Le Breton; Banque de développement du Canada - Pauline Rochefort; Statistique Canada - Eve Simpson; Conseil national de recherches - Estelle Vincent-Fleurs; Santé Canada - Patricia Jaton; Secrétariat du Conseil du Trésor - Dawn Nicholson-O'Brien, Hélène Charlebois et Mariette Ledo; fonction publique de l'Ontario - Murray Le Masurier, Rita Greenidge, Gwen Strachan).

  • Les personnes qui ont participé aux entrevues et celles qui ont rempli le sondage.

  • Nos adjoints de recherche (Les Szamosi, qui s'occupait de la saisie et de l'analyse des données; Carole Campbell, qui était responsable, entre autres, de l'envoi des questionnaires; Donna Coghill, Parise Cote et Karen Johnson, qui ont mené les entrevues et encodé leurs résultats; Karen Johnson, qui a élaboré le schéma de codage et nous a empêché de nous égarer).

  • L'équipe du rapport (Karen Johnson, qui a travaillé au sommaire et a fait un excellent travail de correction du rapport final, et Vivian Proulx, de chez Ryan/Smith Design pour la conception et mise en pages.)

  • Janet Weichel McKenzie du ministère des Communications à l'Université de Carleton, qui a organisé la diffusion du rapport auprès des médias.

  • La Banque Royale, qui a financé la Chaire de la Banque Royale sur les femmes et le travail à l'École d'administration de l'Université de Carleton.

  • Paula Bennett du Secrétariat du Conseil du Trésor, qui a joué un rôle de premier plan dans l'organisation de la conférence.

  • Pam LeBlanc du Secrétariat du Conseil du Trésor qui a aidé à orienter la recherche dans la bonne direction.

  • Nos familles, qui nous ont appuyé (surtout pendant la phase de rédaction !)

  • Le Dr Ivan Fellegi, de Statistique Canada, qui a aidé à la conception de l'enquête et de la base de sondage.

Nous voudrions enfin remercier Peter Harder pour son leadership pendant toutes les phases du projet. L'étude n'aurait pas pu être réalisée sans son intérêt et sa participation active.

Merci.

Linda Duxbury, Ph.D " Lorraine Dyke, Ph.D " Natalie Lam, Ph.D


Résumé de l'étude

Le perfectionnement professionnel dans la fonction publique fédérale: Constituer en effectif de qualité mondiale

par

Linda Duxbury, Ph. D.,
École de commerce, Université Carleton

Lorraine Dyke, Ph. D.,
École de commerce, Université Carleton

Natalie Lam, Ph. D.,
Facultè d'administration, Université d'Ottawa

CONTEXTE

Dans le climat d'incertitude d'aujourd'hui, le recrutement, le maintien en poste et la motivation des employés, en particulier dans des secteurs de toute première importance comme les domaines scientifique, professionnel et informatique, suscitent un défi de plus en plus grand. Cependant, l'un des éléments fondamentaux à assurer aux fins de la conception et de l'évaluation d'un programme et d'une politique de perfectionnement professionnel est de bien connaître les débouchés professionnels actuellement offerts et les facteurs qui y font obstacle, du point de vue de l'employé.

Le présent rapport expose les résultats d'une étude qui a été effectuée récemment au sujet des perceptions du perfectionnement professionnel recueillies auprès des travailleurs du savoir de la fonction publique fédérale (FP). Le sujet de la recherche a été choisi par Peter Harder, secrétaire du Conseil du Trésor du Canada, dans le cadre de son mandat de président invité du programme «Les femmes et le travail» de l'École de commerce de l'Université Carleton. L'étude a été effectuée au cours de l'été et de l'automne de 1998 par des chercheurs associés au Centre for Research and Education on Women and Work de l'Université Carleton.

Les objectifs de l'étude sont les suivants :

  1. examiner diverses stratégies et possibilités de perfectionnement professionnel dans le milieu des travailleurs du savoir de la fonction publique fédérale et diverses contraintes qui y font obstacle, dans le but de mieux saisir les perceptions des employés visés et les expériences vécues par eux;
  2. suggérer des moyens de nature à permettre à la FP fédérale de faciliter à ses travailleurs du savoir l'atteinte de leurs objectifs professionnels.

La méthode utilisée aux fins de la collecte des données comprenait les trois étapes suivantes :

  1. une série d'entrevues, menées auprès d'un petit groupe choisi de travailleurs du savoir de l'administration fédérale afin de permettre l'exécution d'une analyse en profondeur des opinions, des préoccupations et des intuitions des employés;
  2. une enquête "papier et crayon", menée auprès d'un échantillon plus vaste de travailleurs du savoir de l'administration fédérale afin de permettre aux chercheurs d'effectuer un examen plus structuré des facteurs associés au perfectionnement professionnel, notamment les antécédents et le milieu de travail, les aspirations professionnelles et les attitudes et comportements au travail;
  3. une analyse de rentabilisation des «pratiques exemplaires»en usage dans un échantillon d'organismes canadiens à la fine pointe du perfectionnement professionnel afin de permettre aux décisionnaires fédéraux de réfléchir sur leurs propres pratiques de gestion des ressources humaines et de les aider à cerner un ensemble de pratiques de perfectionnement professionnel susceptibles de contribuer à la réussite de l'organisation et à l'épanouissement des employés.

Les échantillons utilisés aux fins des entrevues et de l'enquête ont été sélectionnés de manière à représenter les principaux groupes de travailleurs du savoir de la fonction publique fédérale. À la recommandation d'un conseil consultatif de la recherche constitué de cadres de la fonction publique, on a échantillonné les trois catégories d'employés suivantes: la catégorie de la direction, la catégorie scientifique et professionnelle et la catégorie de l'administration et du service extérieur.


LA SÉRIE D'ENTREVUES

Objectifs

La série d'entrevues visait à étudier les perspectives des employés et les expériences vécues par eux, des points de vue suivants :

  • la définition qu'ils se font de la réussite dans leur vie professionnelle et leur vie personnelle
  • leurs objectifs de carrière et leurs stratégies professionnelles
  • les perceptions qu'ils se font des facteurs associés aux promotions
  • les récompenses, les déceptions et leurs intentions de mouvement
  • le soutien de l'organisation à leur perfectionnement professionnel

Chacun des aspects ci-dessus a été examiné en fonction du sexe des intéressés, du type d'emploi occupé par eux et de leur participation ou de leur non-participation à un programme (tenant compte du fait que l'employé visé participait ou non à l'un des quatre programmes officiels de perfectionnement professionnel (PPP) - le Programme de perfectionnement accéléré des cadres supérieurs (PPACS), le Groupe des sous-ministres adjoints, le Programme Cours et affectations de perfectionnement (CAP) ou le Programme des stagiaires en gestion (PSG).

Méthode

Résumé du tableau 1: Échantillon de l'entrevueUne série d'entrevues téléphoniques semi-structurées ont été effectuées par des interviewers expérimentés et enregistrées sur ruban magnétique avec la permission des intéressés. Les antécédents professionnels et les données démographiques nécessaires aux fins des entrevues ont été recueillis au moyen d'un questionnaire supplémentaire à réponse automatique par télécopieur.

Échantillon

L'échantillon utilisé aux fins des entrevues a été constitué de 254 employés représentant 19ministères du gouvernement fédéral et 48 classifications des emplois. L'échantillon était réparti de la façon suivante :

L'employé «type» faisant partie de l'échantillon utilisé aux fins des entrevues était marié et titulaire d'au moins un diplôme universitaire, se trouvait en milieu ou en fin de carrière et appartenait à la «génération intermédiaire». Il faisait partie de la fonction publique depuis au moins 10 ans (le tiers des personnes interviewées comptaient plus de 20 ans de service), avait occupé au moins quatre postes différents et possédait une expérience professionnelle très variée, acquise aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la fonction publique. Cet échantillon était très mobile (plus de la moitié des employés ayant fait l'objet de mutations; et les trois quarts d'entre eux ayant obtenu une promotion au cours des cinq dernières années), ce qui permet de conclure que les personnes interviewées constituaient un échantillon «de choix» et étaient susceptibles de posséder plusieurs stratégies efficaces de perfectionnement professionnel dont elles pourraient faire part.

Définitions du terme "réussite"

Les répondants ont défini la réussite professionnelle en fonction des éléments suivants :

  • agrément et satisfaction au travail proprement dit (51% de l'échantillon)
  • estime de soi, valorisation et plénitude (34%)
  • avancement professionnel (32%)
  • reconnaissance et récompenses explicites (28%)
  • apprentissage (27%)
  • capacité de contribuer et d'exercer une influence (25%)

Presque tous les répondants ont défini la réussite personnelle en fonction de leur vie familiale, de leur mode de vie et de leurs loisirs. Une imposante majorité (les deux tiers) d'entre eux ont fait observer que si la réussite professionnelle constituait un important facteur de la réussite personnelle, elle n'en était néanmoins qu'un aspect.

Objectifs professionnels

À la question de savoir de quelle façon ils entrevoyaient leur carrière au cours des cinq prochaines années, quelques répondants ont indiqué qu'ils aspiraient à un poste particulier et d'autres ont défini leurs objectifs en fonction de la récompense intrinsèque attendue. Les objectifs mentionnés ont été les suivants :

  • un poste de sous-ministre ou de sous-ministre adjoint (10%)
  • un poste de «gestionnaire» (29%)
  • un emploi procurant de la satisfaction, de l'estime de soi, un sentiment de plénitude ou de l'apprentissage (27%)
  • un emploi qui manifeste un avancement, qui est une nette «ascension» (18%)
  • un emploi à l'extérieur de la FP fédérale (11%)
  • un emploi où je peux changer les choses/apporter une contribution (11%)
  • «J'ai déjà atteint mon objectif» (14%)

À la question de savoir où leur carrière aboutirait «en bout de ligne», les répondants ont eu davantage tendance à indiquer qu'ils aspiraient à des postes particuliers de haut niveau de l'administration fédérale ou qu'ils désiraient élargir leurs horizons en passant à un autre secteur de gouvernement, ou quitter la FP pour travailler dans un autre secteur. Les objectifs à long terme mentionnés sont les suivants:

  • un poste de SM ou de SMA (21%)
  • un emploi procurant de la satisfaction, de l'estime de soi, un sentiment de plénitude ou un apprentissage (21%)
  • un poste de «gestionnaire» (18%)
  • un déplacement vers un autre secteur de la FP fédérale (18%)
  • un emploi à l'extérieur de la FP offrant une rémunération supérieure/plus de chances de faire reconnaître ses mérites (18%)

Stratégies professionnelles

On a demandé aux répondants quelles mesures ils avaient prises au cours des trois dernières années afin d'améliorer leurs chances d'atteindre leurs objectifs. Moins de 5% des personnes constituant l'échantillon ont émis l'avis qu'elles n'avaient «rien» fait personnellement pour faire avancer leur carrière. La stratégie utilisée par le plus grand nombre d'entre elles a été de prendre les mesures pour accroître l'envergure de leurs connaissances et de leur expérience, notamment l'obtention d'une mutation au sein du ministère ou le passage à un nouveau secteur riche en défis à l'extérieur du gouvernement. Les réponses obtenues sont les suivantes :

  • j'ai accru mon bagage d'expérience (62%)
  • j'ai suivi des cours de formation (p. ex. cours de langue, RH, finances; 28%)
  • j'ai participé à un programme particulier de perfectionnement professionnel (p. ex. CAP, PPACS; 28%)
  • j'ai accru ma visibilité (je me suis placé sur «l'écran radar»; 21%)
  • j'ai scruté l'horizon pour m'enquérir des tendances qui se manifestent et des questions qui se font jour (16%)
  • je me suis créé un réseau d'amis ou j'ai trouvé un mentor (16%)

Facteurs associés aux promotions

Les entrevues ont également cherché à déterminer de quelle façon les employés interprétaient les expériences qu'ils avaient vécues dans le domaine des promotions/des concours. Plus de 90% des personnes faisant partie de l'échantillon avaient obtenu au moins une promotion au cours de leur carrière dans la FP. À la question de savoir pourquoi ils estimaient qu'ils avaient réussi à obtenir leur promotion, les répondants ont, de façon générale, attribué leur réussite à leurs qualités personnelles:

  • j'étais le candidat le mieux qualifié (50%)
  • j'avais un dossier de rendement impressionnant (45%)

Les deux tiers des personnes faisant partie de l'échantillon se sont remémoré au moins un cas où leur candidature n'avait pas été retenue. À l'inverse de leurs réussites, leur échec a été attribué aussi bien à leur expérience qu'à des facteurs externes qui échappaient en grande partie à leur maîtrise:

  • je ne possédais pas assez d'expérience, quelqu'un d'autre était mieux qualifié (42%)
  • je «cadrais» mal avec les valeurs des personnes qui ont effectué la sélection (16%)
  • quelqu'un d'autre avait été préparé pour le poste (15%)
  • facteurs liés à l'équité/à la diversité (je ne faisais pas partie du «groupe cible» du groupe de vieux amis; 14%)

Récompenses, déceptions et intentions de déplacement

Pour évaluer dans quelle mesure les répondants étaient susceptibles de songer à faire carrière ailleurs que dans la FP, on a demandé aux employés d'indiquer les gratifications et les déceptions associées au travail au sein de la fonction publique fédérale. Dans le cas de la plupart des répondants, la possibilité d'apporter une contribution au fonctionnement de la société a été mentionnée comme l'aspect le plus gratifiant de leur travail :

  • capacité d'apporter une contribution (59%)
  • profusion des tâches stimulantes offertes au sein de la FP (19%)
  • le travail procure un sentiment de plénitude et d'estime de soi (16%)
  • contact de collègues stimulants (15%)

La plus grande déception indiquée a été la bureaucratie et une atmosphère de travail caractérisée par des conflits intergroupes et de forts volumes de travail:

  • bureaucratie (liée aux procédés, à la dotation en personnel ou aux résultats; 75%)
  • atmosphère de travail/culture/valeurs (21%)
  • ingérence politique (entre mes besoins, les besoins de la population, les besoins des agents: 16%)

Une forte majorité des répondants (75%) avaient songé à quitter la FP, à un moment ou à un autre, dans la plupart des cas, pour se diriger vers le secteur privé (58%) ou pour créer leur propre entreprise (25%).

Soutien organisationnel du perfectionnement professionnel

Les entrevues se sont penchées sur les trois sources de soutien organisationnel suivantes du perfectionnement professionnel des employés: le soutien offert par les surveillants, le soutien offert par le ministère et le soutien offert par la FP dans son ensemble. À la question de savoir ce que chacun de ces trois niveaux de l'organisation a fait pour aider les employés à atteindre leurs objectifs, les personnes interviewées ont offert des réponses correspondant à leurs stratégies personnelles de perfectionnement professionnel: les mesures organisationnelles qui ont enrichi le bagage d'expérience des employés et élargi leur contact avec les possibilités d'avancement ont été celles qui ont obtenu la cote la plus élevée. Les surveillants ont été la source de soutien ayant exercé la plus forte influence (pas plus de 17% des répondants ont indiqué que leurs surveillants n'ont rien fait pour les aider à faire progresser leur carrière), la perception de soutien diminuant au fur et à mesure de l'ascension de la pyramide organisationnelle (25% estimaient que leur ministère n'avait rien fait, 30% estimaient que la FP n'avait rien fait). Comme il fallait s'y attendre, les relations interpersonnelles étroites et les discussions explicites sur la carrière ont joué un rôle important au niveau des surveillants, alors que les participants ont mentionné des initiatives plus officielles au niveau du ministère et de la FP:

Soutien des surveillants

  • bonnes techniques de gestion des personnes, s'est intéressé sincèrement à moi (39%)
  • a enrichi mon bagage d'expérience, ma sphère d'engagement (34%)
  • bon communicateur, me tient au courant (24%)
  • me confère de l'autonomie (24%)
  • s'intéresse ouvertement à ma carrière (22%)

Soutien ministériel

  • élargit mon bagage d'expérience, mon contact avec les possibilités d'avancement (28%)
  • favorise la formation et l'éducation (24%)
  • offre des programmes officiels de perfectionnement professionnel (18%)
  • centre ses efforts sur les aptitudes en relations humaines et la gestion des personnes (15%)

Soutien de la FP

  • offre des programmes officiels de perfectionnement professionnel (48%)
  • élargit mon bagage d'expérience, mon contact avec les possibilités d'avancement (17%)
  • favorise la formation et l'éducation (17%)

Différences entre les groupes

La configuration des réponses aux questions d'entrevue a été différente selon le sexe et le type d'emploi du répondant et selon que ce dernier participait ou non à un programme. Les principales différences constatées entre les groupes ont été les suivantes :

Selon le sexe

Par comparaison avec les femmes, les hommes ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • définir la réussite professionnelle en fonction de la reconnaissance des mérites
  • considérer leurs objectifs professionnels en fonction de leur départ de la FP
  • être déçus de l'ingérence politique active
  • indiquer que leur surveillant leur a conféré de l'autonomie

Par comparaison avec les hommes, les femmes ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • définir la réussite professionnelle en fonction de l'estime de soi
  • considérer leurs objectifs professionnels d'un point de vue intrinsèque
  • être déçues du milieu de travail
  • indiquer que leur surveillant avait de bonnes aptitudes en relations humaines

En fonction du type d'emploi

Le groupe des cadres supérieurs et le groupe des chercheurs scientifiques se sont nettement démarqués des autres groupes à de nombreux points de vue. Par comparaison avec les employés faisant partie des autres catégories d'emploi,

Les cadres supérieurs ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • définir la réussite professionnelle en fonction de l'estime de soi
  • considérer leurs objectifs professionnels des points de vue de l'influence exercée et de la contribution apportée
  • avoir scruté l'horizon, à titre de stratégie professionnelle
  • attribuer leurs promotions à l'expérience, au rendement et à une bonne «correspondance» avec les visées des personnes responsables de la sélection
  • trouver des gratifications dans la diversité du travail et le défi qui y est inhérent
  • être déçus de l'ingérence politique active
  • avoir pensé à quitter la FP
  • indiquer que le surveillant leur a assuré l'autonomie
  • penser que le ministère n'a rien fait dans le domaine du soutien

Les chercheurs scientifiques ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • définir la réussite professionnelle en fonction de la satisfaction procurée et de la reconnaissance de leurs mérites
  • décrire leurs objectifs de carrière d'un point de vue intrinsèque
  • indiquer qu'ils occupaient déjà le poste auquel ils aspiraient
  • attribuer leurs promotions au respect d'une exigence officielle ou aux «bons résultats» obtenus au concours
  • trouver leurs gratifications dans la sensation de plénitude et dans la diversité du travail et les défis qui y sont inhérents
  • avoir pensé à quitter la FP
  • mentionner que leur surveillant les a encouragés en leur accordant de la latitude
  • indiquer que leur surveillant les a gênés dans l'exécution de leur travail en connaissant mal les travaux qu'ils devaient accomplir
  • penser que la FP n'avait rien fait en matière de soutien

Les gestionnaires ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • trouver leurs gratifications dans la possibilité d'apprendre qui leur était donnée

Les agents ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • définir la réussite professionnelle en fonction de la satisfaction procurée et de la reconnaissance de leurs mérites
  • décrire leurs objectifs en fonction de l'avancement
  • avoir choisi comme stratégies professionnelles la participation à des cours de formation et l'accroissement de leur visibilité
  • trouver des gratifications dans le contact avec leurs collègues de travail

Les analystes ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • attribuer leurs promotions au «déroulement automatique de leur programme»
  • trouver leurs gratifications dans le contact avec leurs collègues
  • indiquer que leur surveillant les avait aidés en les encadrant

Selon la participation ou la non- participation à un programme de perfectionnement

Les employés qui participaient à des programmes officiels de perfectionnement professionnel (PPACS, Groupe des SMA, CAP ou PSG) se sont démarqués des employés qui ne participaient à aucun programme de la façon suivante:

Les employés participant à un programme ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • définir la réussite professionnelle en fonction de l'apprentissage et de la contribution à la vie de la société
  • considérer leurs objectifs professionnels en fonction de l'obtention d'un poste de SM ou de SMA
  • attribuer leurs promotions à leur dossier de rendement personnel
  • adopter comme stratégie de perfectionnement professionnel la décision de s'inscrire à un programme officiel, de scruter l'horizon ou d'élargir leur domaine d'expérience
  • trouver leur gratification dans la diversité du travail et dans les défis qui y sont inhérents
  • avoir pensé à quitter la FP
  • indiquer que leur surveillant possédait de bonnes aptitudes en relations humaines, les avait encadrés et avait accru leur visibilité
  • penser que leur ministère les avait aidés en leur offrant des programmes officiels de perfectionnement professionnel et en leur communiquant les renseignements pertinents

Les employés qui ne participaient à aucun programme de perfectionnement professionnel ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • indiquer qu'ils occupaient déjà le poste auquel ils aspiraient
  • choisir comme stratégie professionnelle l'inscription à des cours de formation
  • attribuer leurs promotions au respect d'une exigence officielle
  • trouver leurs gratifications dans la sensation de plénitude personnelle et dans le contact avec leurs collègues
  • penser que leur ministère n'avait rien fait pour les aider
  • penser que la FP n'avait rien fait pour les aider

L'ENQUÊTE

Objectifs

L'enquête visait à analyser le perfectionnement professionnel dans la fonction publique fédérale selon un mode de présentation plus structuré en s'adressant à un groupe plus vaste de répondants. Il avait pour principaux objectifs d'examiner ce qui suit:

  • les éléments auxquels les employés accordaient de la valeur dans une carrière et les objectifs qu'ils espéraient atteindre
  • les mesures qu'ils avaient prises pour atteindre leurs objectifs
  • la façon dont ils percevaient le soutien professionnel fourni par l'organisation
  • leurs attitudes et leurs comportements au travail

Chacun des aspects ci-dessus a été examiné en fonction du sexe, de la catégorie d'emploi (direction, scientifique et professionnelle, administration et service extérieur) et du dossier de promotion des intéressés (selon que le répondant avait obtenu au moins une promotion au cours de sa carrière au sein de l'administration fédérale).

Méthode

Résumé du tableau 2: Échantillon de l'enquéteOn a demandé à chacun des 13ministères participants de constituer un échantillon au hasard de 20% de leurs employés appartenant à la catégorie de la direction, à la catégorie scientifique et professionnelle et à la catégorie de l'administration et du service extérieur. Cette démarche a permis de mettre sur pied un échantillon initial de 6 908 fonctionnaires fédéraux appartenant aux catégories d'emploi cibles. Des questionnaires rédigés dans les deux langues officielles ont été distribués par voie de courrier interne par un agent de liaison ministériel et renvoyés dans des enveloppes scellées pour en protéger la confidentialité. Au total, 2 350 questionnaires utilisables ont été renvoyés avant la date limite, ce qui équivaut à un taux de réponse définitif de 40% (sans compter les questionnaires non distribuables et les envois en retard).

Échantillon

L'échantillon utilisé aux fins de l'enquête a été réparti comme il suit:

L'enquêté «type» était semblable au répondant type de la série d'entrevues sous de nombreux rapports (marié, titulaire d'un diplôme universitaire, en milieu ou en fin de carrière, ayant à sa charge des enfants et des parents âgés). Les répondants comptaient en moyenne 17ans de service au sein de l'administration fédérale, pendant lesquels ils avaient travaillé en moyenne dans deux ministères différents. Presque la moitié des répondants (44%) travaillaient à des emplacements situés à l'extérieur de la région de la capitale nationale.

Valeurs professionnelles

La structure de l'enquête a permis aux chercheurs de mettre en contraste les éléments auxquels les employés accordaient de la valeur dans leur carrière et la réalité vécue dans le milieu de travail de la fonction publique fédérale. À partir d'une liste de 15 réalisations possibles, on a demandé aux répondants d'indiquer le degré d'importance de chacun des éléments visés par rapport à sa définition de la réussite professionnelle et dans quelle mesure les réalisations en question étaient à leur portée dans l'exercice de leurs fonctions. Les résultats du questionnaire ont révélé un écart considérable entre les «rêves» et la «réalité». Voici quelques-uns des écarts qui méritent d'être retenus:

Ayant de l'importance

À mes yeux

À ma portée

Effectuer des travaux agréables

97%

75%

Un sentiment de réalisation personnelle

96%

59%

Apprentissage et perfectionnement de compétences

89%

62%

Un salaire permettant un mode de vie confortable

86%

51%

Un juste équilibre entre les obligations professionnelles et les obligations personnelles

85%

63%

Être entouré de collègues stimulants

78%

45%

Contribuer à la vie de la société

71%

50%

Exercer une influence sur l'orientation de l'organisation

54%

22%

Accroître les récompenses financières

53%

25%

Objectifs et stratégies professionnels

De nombreux fonctionnaires fédéraux avaient beaucoup réfléchi aux objectifs qu'ils désiraient atteindre dans leur carrière: 68% s'étaient fixés des objectifs professionnels précis; 51% ont obtenu des cotes élevées selon une échelle de mesure de la planification de leur carrière. Pour avoir une idée des mesures relatives à la carrière que les répondants aimeraient entreprendre, on leur a demandé dans quelle mesure ils étaient susceptibles de se prévaloir de 13 possibilités qui pourraient leur être offertes au cours des deux années suivantes. La majorité des répondants ont indiqué qu'ils se prévaudraient vraisemblablement des possibilités susceptibles de les enrichir ou de les stimuler sur le plan professionnel:

  • une nouvelle affectation stimulante (71%)
  • la promotion à un poste de niveau plus élevé (67%)
  • une possibilité d'emploi spécial ou un projet spécial (66%)
  • une formation intensive financée par l'employeur (56%)
  • la possibilité d'aider des employés plus jeunes à se perfectionner sur le plan professionnel (51%)

Une minorité seulement d'employés ont indiqué qu'ils se prévaudraient vraisemblablement de possibilités qui les retireraient du milieu de travail ou réduiraient leur rémunération. Les options les moins fréquemment retenues ont été les suivantes:

  • un congé non rémunéré (15%)
  • un congé sabbatique (20%)
  • une semaine de travail réduite comportant une rémunération et des avantages proportionnels (23%)

Pour examiner les mesures que les employés avaient prises pour faire progresser leur carrière, on a demandé aux enquêtés d'indiquer dans quelle mesure ils avaient adopté des comportements faisant partie d'une liste de 20 stratégies possibles. Les quatre stratégies suivantes ont été adoptées dans une grande mesure par au moins les trois quarts des répondants:

  • faire preuve d'initiative (85%)
  • dépasser constamment les attentes en matière de rendement (73%)
  • effectuer avec grande qualité les tâches auxquelles les supérieurs accordent de l'attention (73%)
  • effectuer des tâches qui vont bien au-delà des exigences de l'emploi (73%)

Par contre, moins du quart des répondants ont utilisé les stratégies suivantes:

  • manifester la volonté d'être réinstallé (25%)
  • changer de ministère (13%)
  • nourrir des liens avec un guide influant (11%)

Soutien organisationnel du perfectionnement professionnel

La structure de l'enquête a également permis d'établir une comparaison entre les «rêves» et la «réalité» en ce qui a trait à la responsabilité relative au perfectionnement professionnel. À la question de savoir qui, selon eux, devrait être responsable du perfectionnement professionnel des employés, 71% des répondants ont indiqué que cette responsabilité devrait être assumée solidairement par l'employeur et l'employé. Cependant, 17% seulement des répondants ont émis l'avis que la responsabilité en question était partagée dans la fonction publique fédérale: de l'avis de la plupart des fonctionnaires (73%), le perfectionnement professionnel est laissé à l'initiative de l'employé.

Les questions visant à mesurer le soutien fourni par le surveillant et le ministère au perfectionnement professionnel des employés ont fourni des résultats correspondant à ceux des entrevues: les surveillants ont obtenu une cote plus élevée que le ministère relativement au soutien fourni (37% des surveillants ont obtenu une cote très élevée relativement au soutien fourni, alors que cette cote a été de 18% dans le cas des ministères). Cependant, le niveau perçu de soutien fourni par les uns et les autres a été plutôt faible.

Attitudes et comportements au travail

Satisfaction professionnelle: Moins de la moitié des enquêtés (49%) ont indiqué qu'ils étaient très satisfaits de leur avancement professionnel à ce jour. Ils ont même eu une évaluation moins positive au sujet de leurs perspectives d'avenir: 35% seulement d'entre eux ont émis l'avis qu'ils seraient vraisemblablement en mesure d'atteindre leurs objectifs professionnels s'ils passaient le reste de leur carrière au sein de la FP (30% ont estimé qu'ils n'y arriveraient vraisemblablement pas).

Satisfaction au travail: L'incapacité d'atteindre ses objectifs de carrière peut être une source d'insatisfaction qui risque de déborder sur les attitudes affichées à l'égard de l'emploi proprement dit. Aux questions visant à évaluer la satisfaction générale à l'égard de l'emploi, 44% seulement des répondants se sont dits très satisfaits de leur emploi. Il s'agit là d'un niveau de satisfaction moins élevé que celui dont ont fait état des études semblables menées auprès d'autres groupes d'employés.

Les niveaux de satisfaction les plus élevés ont été associés à ce qui suit:

  • l'horaire de travail
  • l'emploi en général
  • les types de fonctions exercées dans le cadre de l'emploi

Les taux de satisfaction les moins élevés ont été exprimés relativement à ce qui suit:

  • la capacité de progresser
  • la rémunération

Engagement: Les employés fortement attachés à l'organisation travaillent avec acharnement, s'absentent moins souvent et sont moins susceptibles de quitter leur poste pour un nouvel emploi. Par conséquent, le souci de susciter l'engagement des employés est un important objectif de l'organisation. L'enquête a révélé que 32% seulement des employés étaient fortement attachés à la fonction publique fédérale, proportion beaucoup plus faible que celle dont avaient fait état les enquêtes menées auprès d'autres groupes d'employés (cette proportion se situant généralement entre 55% et 66%). Le sentiment d'allégeance était plus prononcé à l'égard du ministère: 42% des employés ont indiqué qu'ils étaient fortement attachés à leurs ministères.

Intentions de mouvement: Les trois quarts des enquêtés (74%) avaient songé à quitter la fonction publique à un moment ou à un autre, proportion très semblable à celle que l'on avait obtenue dans le cas des entrevues (75%). De façon générale, les répondants étaient pour la plupart portés à penser qu'ils pourraient quitter la fonction publique pour passer au secteur privé ou pour lancer leur propre entreprise, rejoignant encore là les réponses données par les personnes interviewées. Le sondage a également permis de déterminer cependant la proportion des répondants qui songeaient à quitter la fonction publique au moment de l'enquête: 21% des répondants ont accordé une cote élevée à leurs intentions de déplacement, à la question de savoir s'ils songeaient à quitter la FP au cours de l'année suivante. Encore là, il s'agissait d'un niveau plus élevé d'intentions de déplacement que le niveau dont avaient fait état d'autres analyses.

Différences entre les groupes

La configuration des réponses au questionnaire a été diversifiée selon le sexe et la catégorie d'emploi des répondants et selon que ces derniers avaient obtenu ou non une promotion. Les principales différences constatées entre les groupes ont été les suivantes:

Selon le sexe

Par comparaison avec les femmes, les hommes ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • accorder de la valeur à la capacité d'exercer une influence sur l'orientation de l'organisation
  • déplorer des écarts plus prononcés entre leurs objectifs et les possibilités qui leur étaient offertes
  • avoir pour stratégies professionnelles d'être à l'affût des projets ayant une grande visibilité pour devenir chefs de leur groupe de collègues
  • être insatisfaits de leur avancement professionnel et croire qu'ils n'atteindraient vraisemblablement pas leurs objectifs professionnels s'ils demeuraient dans la FP
  • être insatisfaits de leurs emplois en ce qui a trait en particulier à la charge de travail, à la rémunération et à la capacité de progresser
  • avoir un faible niveau d'attachement à la FP
  • songer à quitter la FP au cours de l'année qui suivait

Par comparaison avec les hommes, les femmes ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • accorder de la valeur à la capacité de réaliser un juste équilibre entre leurs responsabilités professionnelles et leurs responsabilités personnelles, à l'acquisition de nouvelles compétences et à la capacité d'accéder à des postes comportant des responsabilités accrues
  • désirer obtenir des possibilités de perfectionnement, notamment une affectation spéciale ou de nouvelles fonctions stimulantes
  • désirer adopter la semaine de travail réduite ou prendre un congé non payé
  • adopter comme stratégies professionnelles de dépasser les attentes en matière de rendement et de ne pas s'en tenir aux exigences de l'emploi
  • avoir eu un guide
  • s'être dotées d'un vaste bagage d'expérience en exerçant toute une gamme de fonctions
  • avoir obtenu des promotions au cours des cinq dernières années
  • être insatisfaites de leur avancement professionnel et envisager de façon plus positive leurs perspectives d'avenir si elles demeuraient au sein de la FP
  • être satisfaites de leurs emplois
  • être attachées à la FP et moins enclines à songer à quitter la FP au cours de l'année ultérieure

Selon la catégorie d'emploi

Par comparaison avec les employés appartenant à d'autres catégories d'emploi,

Les cadres de direction on eu davantage tendance à ce qui suit:

  • accorder de la valeur à la capacité d'exercer une influence sur l'orientation de leur organisation et à l'avantage d'être entourés par des collègues stimulants
  • indiquer qu'ils aimeraient avoir l'occasion de passer à un organisme central ou de contribuer au perfectionnement d'employés plus jeunes
  • avoir utilisé une vaste gamme de stratégies, y compris l'acquisition d'une expérience des services hiérarchiques, l'acquisition d'une expérience des services fonctionnels, des affectations de perfectionnement, des possibilités de travail spécial, et des possibilités d'interaction avec des cadres supérieurs
  • n'avoir pas eu de guide
  • avoir l'impression d'avoir obtenu des niveaux plus prononcés de soutien de la part de leurs surveillants et du ministère
  • être insatisfaits de leur avancement professionnel et croire qu'ils pourraient atteindre leurs objectifs au sein de la FP
  • être plus satisfaits de leur emploi de façon générale, mais moins satisfaits du volume de travail et du nombre d'heures de travail ainsi que des horaires
  • être attachés à la FP

Les employés de la catégorie de l'administration et du service extérieur ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • accorder une valeur moindre à la possibilité d'apporter une contribution à la vie de la société
  • déplorer des écarts plus importants entre leurs objectifs et les possibilités qui leur étaient offertes
  • désirer accéder à un poste de niveau supérieur, obtenir une mutation, un transfert vers un organisme central ou obtenir des possibilités de perfectionnement, notamment une affectation spéciale ou des cours de formation
  • avoir eu accès à des cours de formation
  • croire qu'ils ne seront peut-être pas en mesure d'atteindre leurs objectifs professionnels au sein de la FP
  • être insatisfaits de leur rémunération

Les employés de la catégorie scientifique et professionnelle ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • accorder une valeur moindre au désir d'accéder à des postes comportant des responsabilités accrues ou d'obtenir des récompenses financières plus fortes
  • obtenir un taux plus faible de promotions
  • désirer prendre un congé sabbatique ou un congé non payé
  • avoir un niveau moindre d'attachement à la FP

Selon les promotions obtenues

Les employés qui avaient obtenu des promotions ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • percevoir des écarts moindres entre leurs objectifs et les possibilités qui leur étaient offertes
  • signaler que leurs emplois leur procuraient un sentiment personnel d'épanouissement, de croissance et de perfectionnement et un salaire leur permettant un mode de vie confortable
  • désirer accéder à un poste de niveau supérieur ou passer à une affectation parallèle
  • s'être dotés d'un vaste bagage d'expérience (travaillé dans de nombreux secteurs), avoir fixé leur attention sur les tâches qui revêtaient de l'importance aux yeux de leurs supérieurs et sollicité un soutien professionnel auprès d'autres personnes, à titre de stratégies professionnelles
  • avoir eu un guide
  • avoir l'impression d'avoir reçu des niveaux supérieurs de soutien de leurs surveillants et de leur ministère
  • bénéficier d'une orientation professionnelle personnelle et de discussions officielles sur leur carrière avec un supérieur
  • être satisfaits de leur avancement professionnel à ce jour et avoir une vision plus optimiste en ce qui a trait à leur capacité d'atteindre leurs objectifs de carrière dans la FP
  • être satisfaits de leur emploi de façon générale, en particulier, des points de vue de leur rémunération et de leur capacité de progresser
  • être attachés à la FP

Les employés qui n'avaient pas obtenu de promotion ont eu davantage tendance à ce qui suit:

  • déplorer des écarts plus prononcés entre leurs objectifs et les possibilités qui leur étaient offertes
  • signaler que leurs emplois ne leur procuraient pas un salaire confortable ni des possibilités d'apprentissage et d'acquisition de compétences
  • avoir participé à des ateliers de planification de la carrière
  • désirer prendre un congé sabbatique
  • être insatisfaits de leur avancement professionnel à ce jour et avoir une vision davantage négative de leur capacité d'atteindre leurs objectifs au sein de la FP
  • être insatisfaits de leurs emplois de façon générale, et, en particulier, de leur rémunération et de leur capacité de progresser
  • avoir des niveaux inférieurs d'attachement à la FP
  • songer à quitter la FP au cours de l'année ultérieure

Les «PRATIQUES EXEMPLAIRES» Étude de cas

Objectifs

On a entrepris l'étude des pratiques exemplaires afin d'effectuer une «analyse comparative» des pratiques de gestion des RH en usage dans des organisations considérées comme ayant atteint un niveau d'excellence dans le domaine du perfectionnement professionnel. La notion d'analyse comparative évoque l'idée de la possibilité pour les décisionnaires d'examiner les pratiques exemplaires en usage dans les autres organisations, de s'interroger sur la pertinence de ces pratiques dans le contexte qui est le leur et de procéder à des changements à partir de leurs observations. On espérait que les enseignements retenus des organisations faisant figure de proue aideraient la fonction publique à cerner, à définir et à peaufiner ses propres pratiques de perfectionnement professionnel de façon à mieux contribuer à la réussite organisationnelle et à la croissance des employés.

Méthode

Après avoir choisi 14organisations canadiennes, on a mené des entrevues en profondeur avec les personnes chargées des programmes de gestion de la carrière et du perfectionnement professionnel au sein de chacune d'elles. Les employeurs qui ont fait l'objet de cette étape de l'étude ont été choisis en raison de leur réputation d'excellence dans le secteur canadien de la gestion de la carrière (p. ex. une entreprise ayant figuré dans la liste des 100meilleurs employeurs du Financial Post, un ministère ayant la réputation d'administrer des programmes novateurs dans ce domaine). Les renseignements à cette fin ont été obtenus à l'aide d'entrevues personnelles en profondeur, de synthèses de politiques et de lignes directrices écrites ainsi que d'autres documents fournis par nos agents de liaison. Les entrevues ont duré en moyenne trois heures.

Échantillon

Parmi les 14 organisations retenues, 8étaient des entreprises privées: Alcan Aluminum Ltée, la Banque de Montréal, Hewlett-Packard Canada, IBM Canada, Pratt & Whitney, la Banque Royale, Bell Canada et Xerox Canada; l'une d'entre elles était une société d'État, notamment la Banque de développement du Canada; et cinq étaient des organisations du secteur public, c'est-à-dire Santé Canada, le Conseil national de recherches du Canada, Statistique Canada, le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et la fonction publique de l'Ontario. En raison du manque d'espace, nous n'avons tracé le profil que de 7 des organisations en question dans le présent rapport; le reste d'entre elles feront l'objet de rapports ultérieurs.

Les organisations qui ont été retenues en dernière analyse aux fins du présent rapport sont les suivantes:

  • Alcan
  • la Banque de Montréal
  • Santé Canada
  • Hewlett-Packard
  • IBM Canada
  • la Banque Royale
  • Statistique Canada

Enseignements retenus

Bien que, compte tenu de la diversité des organisations visées, on ait été en présence d'une vaste gamme d'approches dans le domaine du perfectionnement professionnel, on a également constaté quelques similitudes frappantes. Les paragraphes qui suivent présentent la synthèse de quelques-unes des principales similitudes constatées et des «facteurs cruciaux de réussite» associés à la gestion exemplaire du perfectionnement professionnel.

Les organisations qui excellent dans le domaine de la gestion du perfectionnement professionnel des employés:

  1. bénéficient de l'engagement et du soutien intégraux de la haute directionÉtant donné que ce sont les cadres supérieurs qui donnent le ton à la culture de l'organisation, en l'absence de cette force motrice, les procédés les plus judicieux ne procureront pas les avantages qu'ils peuvent fournir.
  2. investissent dans le perfectionnement professionnelLes organisations qui utilisent des pratiques exemplaires appuient leurs vision à l'aide d'un engagement véritable de ressources financières, humaines et techniques.
  3. harmonisent le perfectionnement avec les objectifs de l'entreprise ainsi qu'avec les objectifs personnelsTous ont reconnu qu'il est de la plus haute importance d'établir des liens entre les objectifs professionnels et les stratégies, les orientations et les besoins de l'entreprise si l'on veut que les deux parties soient gagnantes.
  4. se dotent d'une culture qui met en valeur, appuie et récompense l'apprentissageLes systèmes de perfectionnement professionnel se développent bien au sein d'une culture qui appuie et récompense l'apprentissage et la participation.
  5. partagent la responsabilité relative au perfectionnement professionnelAu sein des organisations visées, le perfectionnement professionnel est approprié par l'employé, coordonné par le gestionnaire et appuyé par l'organisation.
  6. intègrent la responsabilisation au systèmeL'obligation du gestionnaire de rendre compte du perfectionnement de ses employés est particulièrement cruciale au sein des organisations visées, étant donné que les gestionnaires jouent un rôle de premier plan au regard de l'encadrement des employés, de la récompense de leurs efforts et de l'évaluation de leur rendement.
  7. offrent à leurs gestionnaires la formation nécessaire relativement aux compétences dont ils ont besoin pour appuyer le perfectionnement professionnel de leurs employésLes organisations qui se sont dotées de pratiques exemplaires reconnaissent que pour que les gestionnaires s'acquittent avec aisance et compétence des rôles qui leur sont dévolus relativement au perfectionnement professionnel, ils ont besoin d'obtenir une formation dans le domaine de diverses techniques, notamment l'encadrement et la prestation d'une rétroaction sur le rendement.
  8. fournissent à leurs employés les processus, les renseignements, les instruments et les ressources dont ils ont besoinSi les organisations veulent confier aux employés la responsabilité relative à leur propre carrière, ces derniers doivent être dotés des ressources dont ils ont besoin à cette fin. La plupart des organisations qui ont fait l'objet de la présente étude ont fourni tout un bagage de renseignements et de ressources pour faciliter la planification de la carrière et le perfectionnement professionnel (p. ex. des instruments d'autoévaluation, des catalogues des cours de formation offerts, des ateliers).
  9. sont de bons communicateursSi les employés ne sont pas au courant des possibilités de perfectionnement professionnel qui leur sont offertes, les initiatives sont vaines. De nombreuses organisations se sont servies des systèmes de communication existants pour diffuser les renseignements concernant le perfectionnement professionnel (p. ex. en utilisant le système d'affichage des avis d'emploi non seulement pour annoncer les emplois, mais également pour communiquer les priorités et les activités de l'organisation, ainsi que les possibilités offertes dans d'autres secteurs de l'organisation.
  10. offrent aux employés plusieurs possibilités de perfectionnementToute une gamme de possibilités de perfectionnement sont généralement offertes, notamment des cours réguliers, des séminaires, des ateliers, des services de mentorat et un apprentissage en direct à progression autocontrôlée.
  11. mettent l'accent sur l'apprentissage par l'expérienceL'apprentissage en cours d'emploi au moyen de déplacements, d'affectations et de participation à des projets répond aux besoins de l'organisation dans les secteurs de pointe, tout en élargissant la sphère de compétences des employés.
  12. intègrent les processus de gestion de carrière aux autres principaux processus de gestion des RHLes bons gestionnaires de la carrière reconnaissent les interrelations qui existent entre les divers processus et savent intégrer le perfectionnement professionnel aux systèmes existants, notamment le système de gestion du rendement, le système de planification de la relève, le système de recrutement, le système de dotation en personnel et, dans certains cas, le système de rémunération et de récompense.
  13. décèlent et éduquent les éléments prometteursLes organisations où l'on trouve des pratiques exemplaires savent déceler les éléments prometteurs et les cibler dès les premiers stades de leur carrière en vue de leur assurer un perfectionnement systématique et un contact avec les possibilités d'avancement, ainsi que des cheminements de carrière planifiés.
  14. centrent leurs efforts sur l'identification des chefs dans tous les secteurs de l'organisationIl ne suffit pas de fixer l'attention sur les éléments prometteurs -- les organisations doivent également s'occuper de leurs «plombiers», les bons collaborateurs qui ne sont peut-être pas des «éléments prometteurs», mais dont l'apport est crucial pour la réussite de l'organisation.
  15. évaluent régulièrement leur système de perfectionnement professionnelBien que de nombreuses organisations faisant usage de pratiques exemplaires investissent dans le perfectionnement professionnel, parce qu'elles sont absolument persuadées de l'importance des personnes, les bons gestionnaires du perfectionnement professionnel savent également suivre de près l'utilisation des programmes de formation, les coûts de ces programmes et la satisfaction qu'ils suscitent.

Le succès des approches ci-dessus est largement tributaire de la culture. Il se peut qu'une formule efficace au sein d'une organisation ne donne pas les mêmes résultats dans une autre, mais il reste qu'on peut retenir des enseignements des stratégies utilisées et les adapter. Les organisations désireuses de devenir de meilleurs gestionnaires de la carrière doivent d'abord examiner leur culture et leur engagement à l'égard du perfectionnement professionnel de leurs employés afin de déterminer quels sont les facteurs de réussite énoncés ci-dessus qui seront efficaces dans chacun de leurs milieux.


RECOMMANDATIONS

La recherche a donné lieu à la formulation de 43 recommandations touchant 18 domaines différents.

Définitions des expressions «réussite professionnelle» et «aspirations professionnelles»

Pour assurer aux employés le soutien dont ils ont besoin en matière de perfectionnement professionnel, il est important de bien saisir la façon dont les employés définissent l'expression «réussite professionnelle» et les liens qui existent entre cette définition de la réussite et les aspirations professionnelles. Les conclusions de la recherche révèlent que les travailleurs du savoir de l'administration fédérale n'ont pas tous la même façon de percevoir la réussite professionnelle. De plus, les travailleurs du savoir n'ont pas tous les mêmes aspirations. Environ 40% des participants à la recherche se rallient aux définitions «classiques» de la réussite professionnelle (c.-à-d. qu'ils définissent la réussite en fonction de l'avancement professionnel, de la reconnaissance du mérite et de l'augmentation des récompenses financières), alors que le reste d'entre eux épousent des définitions nouvelles, davantage holistiques (c.-à-d. qu'ils définissent la réussite des points de vue de la satisfaction que procurent les fonctions exercées, d'un sentiment personnel d'accomplissement, de la possibilité qui leur est offerte d'apporter une contribution ainsi que d'apprendre et de perfectionner de nouvelles techniques). Malheureusement, les données obtenues laissent entendre que les pratiques de perfectionnement professionnel actuellement en usage dans la FP ne correspondent à aucune de ces définitions de la réussite professionnelle. De plus, elles n'aident les employés d'aucun des deux groupes à satisfaire à leurs aspirations professionnelles. Ces données donnent lieu à la formulation des recommandations suivantes:

1. Que la FP redéfinisse l'expression «réussite professionnelle» de façon à y inclure les cheminements professionnels et les aspirations professionnelles classiques et non classiques. Cette nouvelle définition devra comprendre des changements à apporter au régime de rémunération.

2. Que la FP mette sur pied des catégories différentes de programmes de perfectionnement professionnel afin de tenir compte de ces nouvelles définitions des expressions «réussite professionnelle» et «aspirations professionnelles».

Sentiment de plénitude

Presque la moitié des personnes constituant les deux échantillons ont défini la réussite professionnelle comme «un sentiment de plénitude». Malheureusement, les données recueillies révèlent que dans le cas de nombreux travailleurs du savoir de l'administration fédérale la culture de l'entreprise et la bureaucratie de la FP réduisent leur capacité de tirer un sentiment de plénitude des fonctions exercées. Les recommandations ci-après ont pour objet ce sentiment de plénitude:

3. Que la FP trouve des moyens d'accroître le sentiment personnel de plénitude chez ses travailleurs du savoir. À cette fin, il lui faudra en particulier:

  • garantir à ses travailleurs du savoir une autonomie accrue
  • trouver de nouveaux moyens de fournir une marque de reconnaissance à l'égard des réalisations professionnelles

En ce qui a trait au souci d'assurer une reconnaissance accrue des mérites des employés, nous recommandons que le gouvernement examine les pistes de solution ci-après:

  • améliorer les traitements, en particulier au niveau des cadres (les préoccupations exprimées au sujet des traitements touchent souvent la reconnaissance du mérite autant que la rémunération)

  • dispenser aux gestionnaires des cours de formation sur la façon de donner et de recevoir de la rétroaction

  • chercher de nouveaux moyens de faire connaître la qualité des travaux effectuées par la FP (les données obtenues révèlent que le dénigrement général de la fonction publique dans les médias et ailleurs démoralise les employés du secteur du savoir de la FP)

  • tenir les employés davantage au courant des programmes actuels de reconnaissance du mérite et de récompenses

  • restructurer les programmes de reconnaissance du mérite et de récompenses afin d'harmoniser l'objet des récompenses avec les éléments auxquels les différents groupes d'employés accordent de la valeur (selon les données recueillies, la FP «n'utilise pas les bonnes carottes» dans le cas des employés qui n'ont pas une perception classique de la réussite).

Contribution à la vie de la société

Les données recueillies révèlent qu'un nombre considérable de travailleurs du savoir de la FP sont d'avis que l'une des principales gratifications inhérentes au fait de travailler dans le secteur public est la possibilité qui est offerte d'apporter une contribution à la vie de la société. La possibilité de contribuer à la vie de la société est particulièrement importante dans le cas des personnes qui occupent un poste de cadre d'administration. Malheureusement, les données recueillies tendent à laisser croire que la bureaucratie et la culture institutionnelle de la FP empêchent de nombreux fonctionnaires d'avoir l'impression qu'ils apportent une contribution à la vie de la société. Les recommandations ci-après concernant la contribution à la vie de la société sont formulées:

4. Que la FP trouve des moyens qui lui permettent d'indiquer aux travailleurs du savoir dans quelle mesure leurs travaux ont été utilisés par d'autres intervenants.

5. Que la FP examine des moyens de récompenser publiquement les «contributions à la vie de la société canadienne».

Le problème de l'équilibre entre les responsabilités professionnelles et les responsabilités personnelles

Les données recueillies révèlent que l'établissement d'un juste équilibre entre les responsabilités professionnelles et les responsabilités personnelles est une question cruciale qui se pose au sein de la population des travailleurs du savoir de l'administration fédérale. La plupart des employés faisant partie des deux échantillons en étaient encore à l'étape du «nid plein» de leur cycle de vie et avaient d'importantes responsabilités familiales (c.-à-d. soin d'enfants et soin de parents âgés). De plus, presque tous les répondants aux entrevues indiquent que la réussite professionnelle et la réussite personnelle sont étroitement liées et commandent un équilibre. Selon les données que les deux études ont permis de recueillir, les questions liées à l'équilibre entre les responsabilités professionnelles et les responsabilités personnelles posent davantage de problèmes aux travailleuses du savoir de la FP qu'à leurs homologues masculins.

Il est difficile de gérer la question de l'équilibre entre les responsabilités professionnelles et les responsabilités personnelles aussi bien du point de vue de l'organisation que du point de vue personnel, mais si les conditions actuelles sont un indice quelconque des tendances qui se dessinent à long terme (et les données concernant le soin des parents âgés laissent entendre que tel est le cas), la FP peut être certaine que ce «problème» ne s'effacera pas. Les recommandations suivantes concernant l'équilibre à établir entre les responsabilités professionnelles et les responsabilités personnelles sont formulées:

6. Que la FP examine les motifs pour lesquels la maternité et l'avancement professionnel sont perçus par de nombreuses travailleuses du savoir de la FP comme des objectifs incompatibles.

7. Que les futures initiatives en matière de développement professionnel soient élaborées dans la perspective de «l'équilibre entre les responsabilités professionnelles et les responsabilités personnelles».

8. Que la FP élabore des politiques explicites concernant le perfectionnement professionnel des parents ayant une double carrière.

Quelles sont les stratégies professionnelles liées à la possibilité d'avancement?

Les promotions constituent l'une des manifestations les plus concrètes de l'avancement professionnel. La présente étude révèle que les travailleurs du savoir de la FP qui ont obtenu des promotions ont eu recours à une série de stratégies professionnelles distinctes de celles qu'ont utilisées les employés n'ayant pas obtenu de promotion (voir le tableau récapitulatif ci-dessus concernant les écarts associés à l'obtention ou à la non-obtention d'une promotion). Les recommandations ci-après concernant les stratégies professionnelles sont formulées dans le rapport:

9. Que la FP restructure ses ateliers de planification de la carrière afin de les rendre plus pertinents pour l'effectif d'aujourd'hui.

10. Que la FP indique de façon explicite les critères qui seront utilisés aux fins des diverses décisions en matière de promotion et d'avancement.

11. Que le «nombre de promotions obtenues par un employé à l'intérieur d'un échéancier déterminé» soit partie intégrante d'un ensemble de critères de mesure des résultats utilisés par les ministères pour évaluer officiellement l'efficacité de leurs initiatives et processus de perfectionnement professionnel.

12. Que la FP facilite l'accès aux possibilités et aux initiatives en matière de perfectionnement professionnel, notamment les affectations de perfectionnement, les possibilités d'exercer des fonctions spéciales, l'orientation professionnelle personnelle et les discussions officielles sur la carrière avec un supérieur, aux travailleurs du savoir intéressés et qualifiés.

Le rôle de chaque employé relativement à son perfectionnement professionnel

Selon les données recueillies, la plupart des travailleurs du savoir de la FP ont pris des mesures pour faire progresser leur carrière. Malheureusement, les données recueillies laissent également entendre qu'un grand nombre de fonctionnaires utilisent des stratégies qui n'ont aucun lien avec l'avancement professionnel et n'adoptent pas de stratégies ayant un lien avec cet objectif! En conséquence, nous recommandons ce qui suit:

13. Que la FP mette les fonctionnaires davantage au courant de chacune des stratégies de perfectionnement professionnel qui sont associées à l'avancement professionnel.

14. Que la FP donne aux employés intéressés la possibilité de créer des liens avec des employés de niveau plus élevé de l'organisation.

15. Que la FP élabore et mette en oeuvre des programmes officiels et officieux de mentorat.

16. Que la FP dispense aux gestionnaires les cours de formation nécessaires sur la façon de guider efficacement les subalternes.

Soutien organisationnel du perfectionnement professionnel

La recherche suggère plusieurs façons dont les gestionnaires, les ministères et la FP peuvent jouer un rôle plus actif dans le perfectionnement de leurs travailleurs du savoir. Étant donné que la plus grande partie du soutien vient du surveillant immédiat de l'intéressé, il est de toute première importance que la FP aide ses gestionnaires à devenir de meilleurs agents de perfectionnement de leurs employés. Nous recommandons que la FP songe à prendre les mesures ci-après:

17. Évaluer les surveillants en fonction de leurs compétences en gestion des personnes et en perfectionnement des employés.

18. Dispenser aux gestionnaires la formation nécessaire sur la façon d'avoir des rapports efficaces avec les personnes (c.-à-d. les techniques de communication, la négociation, la rétroaction, le règlement des conflits).

19. Céder la responsabilité relative au perfectionnement professionnel au surveillant immédiat des employés. Cette mesure permettra aux gestionnaires d'adapter les possibilités de perfectionnement aux besoins et aux valeurs de chacun et d'éviter l'approche «universelle» dans le domaine du perfectionnement professionnel.

20. Dispenser aux surveillants des cours de formation qui leur indiquent la raison d'être institutionnelle qui sous-tend le perfectionnement professionnel et leur confèrent les techniques et les instruments dont ils ont besoin pour être pour leurs subalternes un «partenaire» du perfectionnement professionnel.

21. Tenir les surveillants au courant des futurs débouchés professionnels afin de leur permettre de dispenser des services d'orientation professionnelle aux employés intéressés.

22. Rajuster les volumes de travail afin de permettre aux surveillants d'avoir le temps d'appuyer le perfectionnement professionnel des employés (c.-à-d. le reconnaître concrètement comme un élément crucial de l'emploi de gestionnaire).

23. Obliger les gestionnaires à rendre compte du perfectionnement professionnel de leurs subalternes.

24. Obliger les ministères à rendre compte du perfectionnement professionnel de leurs travailleurs du savoir.

25. Faciliter aux employés intéressés l'accès à des expériences efficaces de perfectionnement. Les données que l'enquête et les entrevues ont permis de recueillir relèvent plusieurs expériences de perfectionnement de ce genre, notamment les discussions sur la carrière avec le surveillant, l'orientation professionnelle individuelle, les ateliers de planification de la carrière, la rotation des postes de travail, l'encadrement officiel et le mentorat, les évaluations des possibilités de carrière, les affectations parallèles, la possibilité d'acquérir de l'expérience de l'exercice de fonctions hiérarchiques, la possibilité d'encadrer des employés plus jeunes, la possibilité de suivre des cours intensifs financés par la FP, de nouvelles affectations stimulantes, la possibilité d'exercer des fonctions spéciales et des affectations de perfectionnement.

26. Faire participer les employés à l'élaboration d'expériences et de programmes appropriés de perfectionnement professionnel.

Bagage de connaissances et d'expérience

La recherche indique que le «bagage de connaissances et d'expérience» est l'un des facteurs déterminants les plus importants de l'avancement professionnel et de la réussite professionnelle dans le secteur du savoir. Vu l'importance que revêt le «bagage de connaissances et d'expérience» pour le perfectionnement professionnel des employés du secteur du savoir, il est recommandé que la FP:

27. Fasse connaître à grande échelle l'importance du bagage d'expérience et de connaissances (conformément à la définition donnée dans le rapport).

28. Facilite aux employés la possibilité de déplacements latéraux en indiquant quelques-uns des mouvements latéraux les plus susceptibles de se présenter, aussi bien à l'intérieur des ministères que d'un ministère à l'autre.

29. Élabore de nouvelles stratégies visant à aider les travailleurs du savoir à enrichir leur bagage de connaissances et d'expérience dans la perspective de l'équilibre entre «les responsabilités professionnelles et les responsabilités personnelles» (c.-à-d. la manière dont les employés peuvent enrichir leur bagage d'expérience et de connaissances sans changer de ville, de ministère et autres).

30. Élabore un régime de rémunération qui tienne compte de l'envergure et de la profondeur de l'expérience et des connaissances qu'il récompense (la FP a besoin de l'un et de l'autre dans son secteur du savoir).

Visibilité

Si l'envergure de l'expérience et des connaissances est peut-être cruciale pour le perfectionnement professionnel, un grand nombre d'employés sont d'avis que la visibilité est indispensable pour l'avancement professionnel. Compte tenu de l'importance accordée à la «visibilité» pour l'avancement professionnel des employés du secteur du savoir, il est recommandé que la FP:

31. Fasse connaître à grande échelle l'importance de la «visibilité».

32. Facilite aux employés l'interaction et le réseautage avec la haute direction.

Scolarité/Formation

En ce qui concerne la scolarité et la formation, nous recommandons ce qui suit:

33. Que la FP indique de façon explicite dans quelle mesure les titres et qualités en matière de formation et de scolarité sont utilisés aux fins de diverses décisions en matière de promotion et d'avancement (c.-à-d. les titres et qualités en question sont-ils considérés comme une exigence pour l'emploi, un indice de l'envergure de l'expérience et des connaissances, un indice de la profondeur de l'expérience et des connaissances ou sont-ils entièrement ignorés?).

34. Que la FP restructure ses programmes de formation afin de les adapter davantage aux réalités de l'effectif d'aujourd'hui (c.-à-d. l'apprentissage expérimental, la formation en cours d'emploi, le mentorat).

Questions liées à l'équité

La recherche révèle qu'il se peut que les politiques du gouvernement concernant l'équité en emploi et la diversité donnent lieu à un certain mouvement de ressac. Ce mouvement de ressac semble être axé sur des questions de langue, de sexe et d'âge. Ces données donnent lieu à certaines préoccupations. Afin de faire contrepoids à ces perceptions, la FP devra:

35. Fournir aux fonctionnaires des renseignements sur les motifs qui rendent nécessaires les initiatives concernant l'équité en emploi et la diversité.

36. Rendre transparentes les décisions en matière de recrutement, d'embauche et de promotion.

Programmes fédéraux de perfectionnement professionnel

La recherche indique que la FP devra réexaminer la conception et l'exécution de ses PPP. Nous recommandons en particulier ce qui suit:

37. Que la FP offre une gamme plus vaste de programmes fédéraux de perfectionnement professionnel afin de répondre aux besoins de l'effectif plus diversifié d'aujourd'hui (c.-à-d. les employés qui se rallient aux définitions classiques de la réussite ainsi que ceux qui épousent des points de vue davantage «holistiques»).

Pratiques de gestion des RH

En ce qui concerne la gestion des ressources humaines, les recommandations ci-après ont été formulées dans le rapport:

38. Il est nécessaire que la FP restructure la méthode des concours. Il y aurait lieu de solliciter la participation des employés aux fins de cette restructuration.

39. Il est nécessaire d'adapter les politiques et pratiques en matière de gestion des RH aux données démographiques de l'effectif de la FP (c.-à-d. l'équilibre entre les responsabilités professionnelles et les responsabilités personnelles, la génération intermédiaire, le soin des parents âgés, les couples à double revenu).

40. Il est nécessaire de restructurer les politiques et les pratiques de gestion des RH pour les rendre plus souples et plus conviviales.

41. Il est nécessaire d'intégrer les politiques et pratiques de gestion des RH à la mission de chaque ministère (les données recueillies révèlent qu'il n'existe aucun ensemble de programmes ou de politiques capables de satisfaire aux besoins de tous).

42. Les ministères devraient mesurer chaque année ou deux fois par an la «bonne santé de l'organisation». Les critères de mesure de la bonne santé de l'organisation devraient comprendre (de façon non restrictive) le stress professionnel, la satisfaction au travail, l'attachement à l'organisation, la volonté d'obtenir un déplacement et la motivation ainsi que la satisfaction vis-à-vis de l'avancement professionnel. Les ministères peuvent utiliser ces critères de mesure pour évaluer de façon officielle l'efficacité de leurs initiatives et méthodes de perfectionnement professionnel. On peut également les utiliser aux fins du processus de responsabilisation.

Moyens de communication

La recherche indique que le gouvernement ne devrait pas se contenter de centrer ses efforts sur la création et la mise en úuvre de nouvelles possibilités de perfectionnement professionnel. Il faudrait en outre :

43. Que la FP cherche de nouveaux moyens de diffuser les renseignements pertinents sur le perfectionnement professionnel aux employés intéressés.

44. Que la FP s'efforce, dans la mesure du possible, de faire participer les employés à la conception des programmes et initiatives futurs de perfectionnement professionnel (c.-à-d. d'établir des voies facilitant la communication ascendante).

Tenir compte des différences qui existent entre les catégories d'emploi

Les PPP fédéraux actuels ont été conçus de façon à tenir compte des étapes différentes de la vie professionnelle (p.ex. le PSG, le programme CAP, le programme PPACS, le groupe des SMA). Les données recueillies révèlent que les différences qui caractérisent les catégories d'emploi sont également des facteurs déterminants importants des aspirations professionnelles, des stratégies professionnelles et autres. En conséquence, nous recommandons ce qui suit :

45. Que la FP élabore des PPP tenant compte des différences qui caractérisent les aspirations professionnelles et les définitions de l'expression «réussite professionnelle» selon la catégorie d'emploi.


Chapitre 1 - Introduction

La planification de carrière et le perfectionnement professionnel attirent de plus en plus l'attention des organismes des secteurs public et privé. Un nombre croissant de gestionnaires et d'employés professionnels aspirent à une meilleure emprise sur leur vie de travail. Par suite de la réduction ou de la restructuration des effectifs, les employés ont moins confiance dans la sécurité d'emploi que leur procure l'organisation dont ils font partie. « Les employés ne veulent pas d'une carrière qui se déroule "au petit bonheur" et ils désirent jouer un rôle actif dans la planification et la gestion de leur carrière. C'est surtout le cas pour les femmes, les employés à mi-carrière et les recrues universitaires qui demandent de plus en plus d'aide dans la planification de leur carrière. D'autre part, les organisations misent de plus en plus sur leur "capital intellectuel." Les organisations qui offrent à leurs membres des occasions de planification et de perfectionnement professionnel sont mieux en mesure de recruter et de conserver des travailleurs qualifiés et compétents.(1) »

La documentation de recherche indique que le perfectionnement professionnel bénéficie tant aux employés qu'aux employeurs. Sur le plan individuel, la théorie du capital humain prédit que l'éducation, la formation et le perfectionnement sont des investissements rentables qui rapportent en termes de revenus plus élevés, d'une plus grande sécurité d'emploi et d'une plus grande satisfaction au travail. Les tendances économiques et démographiques mondiales se conjuguent pour exercer encore plus de pression sur ceux qui n'ont pas de compétences de base ou de compétences en demande.

Au point de vue de l'organisation, le rôle du perfectionnement professionnel va du simple objectif de fournir aux employés les connaissances et les compétences nécessaires à l'exécution d'un travail selon des normes acceptables jusqu'à la délégation aux employés des pouvoirs de prendre des décisions, de résoudre des problèmes, de participer avec la gestion à la modification de l'entreprise, d'assurer la qualité (qualité des services ou qualité de la production), de devenir plus compétitifs et de mettre à profit rapidement et équitablement les avantages du changement technologique.

On peut considérer également comment la formation et le perfectionnement peuvent contribuer à l'efficacité de l'organisation. La documentation de recherche indique que le perfectionnement de la gestion permet aux entreprises de recruter des employés à haut rendement, de retenir les employés qui valorisent les occasions de croissance et d'avancement, d'améliorer les relations interpersonnelles au sein de l'organisation, d'augmenter la capacité de l'organisation à s'adapter au changement, d'améliorer les relations avec les employés et de réduire les roulements de personnel.

Les programmes et procédés de perfectionnement professionnel jouent un rôle critique dans la reconstruction de la fonction publique fédérale (FP), dans « la mise en place d'une institution dynamique et créatrice qui est pertinente aux besoins des Canadiens - d'une institution capable d'attirer et de conserver les talents dont elle a besoin en fournissant à ses fonctionnaires des carrières satisfaisantes et stimulantes. »(2) Des années de réduction d'effectif et de gel des salaires, de critiques, de recrutement insuffisant et de départs prématurés de fonctionnaires expérimentés ont rendu plus ardue la tâche de retenir, de motiver et d'attirer le personnel essentiel au fonctionnement de la fonction publique(3). Dans un tel contexte, la planification et le perfectionnement professionnel sont cruciaux.

Dans le rapport annuel de 1997-1998 de la Commission de la fonction publique, les commissaires mentionnent l'importance du perfectionnement professionnel et de la gestion des ressources humaines (GRH) dans le processus de rajeunissement de la FP fédérale.

« Nous sommes tout à fait conscients qu'il faudra déployer de grands efforts et qu'il faudra notamment amorcer une importante réorientation de la culture, de la mentalité et du comportement de l'organisation. Nous nous sommes engagés à devenir un organisme fondé sur le savoir. Nous offrirons à nos employés et employées les conditions et les encouragements nécessaires pour qu'ils acquièrent les connaissances, les compétences et les capacités dont nous avons besoin pour atteindre nos objectifs. Notre avenir passe par nos membres et, comme le disait Benjamin Franklin : «l'investissement dans la connaissance est celui qui rapporte le plus d'intérêts.» » (Ginette Steward, p. 4)

« À mesure que les nations ont à faire des choix de plus en plus cruciaux et complexes, il devient fondamentalement nécessaire d'accroître la compétence des personnes qui gouvernent, y compris, notamment, des fonctionnaires ... nous devons nous assurer d'offrir à notre personnel ce dont il aura besoin pour définir ses besoins et les combler, pour améliorer ses compétences et ses capacités, de même que pour refaire le plein d'énergie. Ainsi, le savoir devient un des éléments stratégiques puisqu'il constitue un véhicule important de l'augmentation rapide des compétences et de l'efficacité de notre fonction publique. » (Mary Gusella, p. 5)

« Nous devons faire tout notre possible pour garder ceux et celles qui ont pris l'engagement de servir et qui font preuve d'excellence dans leur travail, en nous assurant qu'ils continuent d'apprendre et de se perfectionner. » (Ruth Hubbard, p. 4)


Les objectifs de la recherche

Le présent rapport résume les résultats d'une vaste étude entreprise en mai 1998 sur le perfectionnement professionnel des travailleurs(4) du savoir au sein de la fonction publique (FP) fédérale canadienne. Voici les objectifs de cette recherche :

  1. Identifier les buts et les aspirations de carrière des travailleurs axés sur la connaissance au sein de la FP fédérale
  2. Identifier les stratégies de perfectionnement professionnel présentement en usage au sein de la fonction publique
  3. Identifier les moyens utilisés par l'organisation (surveillant, ministère, FP) :
    • appuyer les buts de perfectionnement professionnel des travailleurs du savoir de la FP
    • nuisent à l'atteinte des buts de perfectionnement professionnel des travailleurs du savoir de la FP
  4. Identifier les changements qui permettraient aux travailleurs axés sur la connaissance de la FP d'atteindre plus facilement leurs buts de perfectionnement professionnel
  5. Utiliser divers indices de mesure des résultats critiques pour évaluer le succès de l'organisation en termes de perfectionnement professionnel (c.-à-d. degré de satisfaction quant à la possibilité d'atteindre les buts de perfectionnement professionnel, satisfaction professionnelle, engagement envers l'organisation, intention de partir)
  6. Examiner comment ces questions varient selon :
    • sexe,
    • le genre de travail,
    • le fait qu'une personne ait été promue ou non au cours des cinq dernières années et
    • la participation à un programme fédéral de perfectionnement professionnel (c.-à-d., groupe des SMA, PPACD, PAC, PSG).
  7. Dégager les pratiques les plus évoluées en matière de perfectionnement professionnel par une série d'études de cas des systèmes de perfectionnement professionnel au sein des organisations ayant les meilleures pratiques.
  8. rendre plus pertinents aux fonctionnaires les programmes et initiatives fédéraux de perfectionnement professionnel, nous devons d'abord bien comprendre les buts et aspirations de carrière des fonctionnaires et leurs stratégies de gestion de carrière. Nous devons reconnaître les stratégies qui réussissent et celles qui échouent. Nous devons savoir si les aspirations de carrière varient selon le groupe d'employés. Le résumé de recherche présenté dans ce rapport marque un pas important dans ces directions. Les données recueillies dans le cadre de cette recherche devraient s'avérer très utiles à tous les intervenants dans le perfectionnement professionnel des fonctionnaires fédéraux : gestionnaires, employés, ministères, la FP, les institutions gouvernementales, les représentants élus et nommés et le public canadien.

La démarche adoptée

Pour atteindre les objectifs susmentionnés, on a entrepris trois études de recherche :

  • On a effectué des entrevues semi-structurées avec 254 employés de la FP dont le travail est axé sur la connaissance. Un peu moins de la moitié des membres de cet échantillon participaient à un programme fédéral de perfectionnement professionnel. Les résultats de cette étude par entrevues sont présentés et décrits au chapitre 2 du présent rapport.

  • On a effectué un sondage concernant les aspirations de carrière, les stratégies de carrière, les attitudes et comportements au travail et les antécédents professionnels d'un échantillon aléatoire de 2 350 employés du savoir dans la FP représentant 13 ministères gouvernementaux. Les résultats de ce sondage sont exposés et décrits au chapitre 3 du présent rapport.

  • On a effectué des études de cas dans sept organismes des secteurs public et privé dont on considère les pratiques comme étant les meilleures en termes de programmes et de pratiques de perfectionnement professionnel. Ces études de cas sont présentées au chapitre 4.


Aperçu du présent chapitre

Le présent chapitre comporte cinq autres sections. La section 3 examine les raisons de l'intérêt accru pour le perfectionnement professionnel au sein des institutions des secteurs public et privé. L'élan donné à la gestion de carrière peut venir de l'une ou l'autre ou des deux sources suivantes : (1) les employeurs s'efforcent de conserver et d'utiliser efficacement leurs ressources humaines, (2) les employés qui désirent un travail satisfaisant et une occasion d'épanouissement personnel (Stone et Meltz, 1993). Les sections quatre et cinq résument les théories actuelles sur les rôles des deux partenaires en perfectionnement professionnel : l'employé et l'organisation. La section six fournit une brève description de quelques programmes fédéraux de perfectionnement professionnel. Le chapitre se termine par une brève description de l'organisation de l'ensemble du rapport.

Dans le cadre de cette recherche, on a procédé à une revue de divers articles de revues spécialisées et de textes sur la gestion de carrière. Plusieurs des idées, des approches et des perspectives présentées dans ces documents se recoupent. Pour alléger la lecture du présent document, les références ont été tenues au minimum. La liste complète des documents sources est fournie à l'annexe A.

Encadré 1.1 Définitions

CARRIÈRE : Le mot carrière peut être envisagé dans diverses perspectives. Une façon de voir une carrière est comme une séquence de postes détenus par une personne au cours d'une vie. Il s'agit d'une définition objective de la carrière. Selon une autre perspective, une carrière se compose de tous les changements de valeurs, d'attitudes et de motivations qui surviennent au cours du vieillissement d'une personne. Il s'agit d'une définition subjective de la carrière.

BUTS DE CARRIÈRE : les postes que quelqu'un s'efforce d'atteindre dans sa carrière. Ces buts servent de jalons dans le cheminement de carrière d'une personne.

PLANIFICATION DE CARRIÈRE : le processus par lequel on choisit des buts de carrière et le chemin qui conduit à ces buts. La planification de carrière est importante parce que les conséquences de la réussite ou de l'échec dans la carrière sont intimement liées à l'image de soi, à l'identité et à la satisfaction dérivée de la vie professionnelle et personnelle.

PERFECTIONNEMENT PROFESSIONNEL : le processus par lequel on entreprend des améliorations personnelles afin d'atteindre des plans ou buts personnels de carrière. L'effort délibéré d'une personne pour devenir plus consciente de ses habiletés, de ses intérêts, de ses valeurs, de ses possibilités, de ses contraintes, de ses choix et de ses conséquences.

PLANIFICATION DES RESSOURCES HUMAINES : le processus de prévision des besoins de ressources humaines d'une organisation de manière à ce que les mesures nécessaires soient prises pour satisfaire à ces besoins. Cela signifie éviter les pénuries et les surplus de main d'oeuvre.

Pourquoi cet intérêt accru pour le perfectionnement professionnel?

Des changements profonds dans le climat d'affaires au Canada exigent que les organisations accordent plus d'attention que dans le passé à la planification des ressources humaines et au perfectionnement professionnel. Ces changements comprennent les défis de la mondialisation et de la concurrence internationale, les effets de la technologie, la législation gouvernementale sur l'équité en matière d'emploi, la redéfinition des notions de prestation de services selon les demandes des clients et les déplacements démographiques. Les stratégies d'adaptation utilisées par le secteur public fédéral comprennent la revue des programmes, la réforme de la fonction publique, la réduction des effectifs, la restructuration, La Relève et l'amélioration des services aux clients. Ces stratégies exigent une nouvelle façon de penser et d'agir de la part des employés et des gestionnaires. Le perfectionnement professionnel joue un rôle extrêmement important dans le succès de la mise en oeuvre de ces stratégies parce qu'il : (1) fournit aux employés les connaissances et les compétences nécessaires pour apporter des changements dans l'organisation, (2) peut servir à communiquer aux employés le besoin de changement et à leur vendre l'idée.

Les organisations entreprennent des activités de perfectionnement professionnel pour diverses raisons (voir l'encadré B). Les motivations les plus critiques sont exposées à la page suivante.

Encadré 1.2 Pourquoi se préoccuper de la gestion de carrière?

La documentation de recherche montre que les compagnies qui pratiquent la gestion de carrière et la planification de carrière le font parce qu'elles sont poussées par :

" un désir de développer et de faire avancer les employés de l'intérieur
" une pénurie de candidats ayant les talents nécessaires à une promotion
" un intérêt marqué de la part des employés
" un désir d'augmenter la productivité et d'améliorer le service à la clientèle
" une inquiétude au sujet du roulement de personnel
" un intérêt personnel de la part des gestionnaires
" un désir de présenter une image positive du recrutement
" la législation en matière d'équité en emploi et les pressions de la planification
" l'accroissement des niveaux d'éducation et des aspirations professionnelles
" le ralentissement de la croissance économique et la réduction des occasions d'avancement

Sources: Stone et Meltz (1993); Cascio et Thacker (1994)

Les changements démographiques au sein de la population active

Les changements démographiques au sein de la population active canadienne sont un facteur qui contribue de façon marquée à l'importance accrue accordée au perfectionnement professionnel. Les démographes ont prédit qu'à l'aube du nouveau millénaire le vieillissement de notre population active et l'arrivée à l'âge de la retraite de nombreux employés entraîneraient des pénuries de main-d'oeuvre instruite et qualifiée. Le taux de croissance de la population active a baissé de près de la moitié par rapport aux années 1960 (Stone et Meltz, 1993). Le nombre de Canadiens âgés de 15 à 24 ans (le groupe d'âges d'entrée normale dans la population active rémunérée) a baissé de 28% entre 1980 et 1990. L'âge moyen des employés est supérieur à tout ce qu'on a connu dans l'histoire récente. L'éducation et les compétences de plusieurs parmi ceux qui se cherchent un emploi sont souvent insuffisantes pour les postes vacants (c.-à-d. exigences de compétences spécialisées). Dans le contexte gouvernemental, on s'attend à ce que environ 300 cadres quittent la fonction publique au cours de chacune des cinq prochaines années compte tenu du profil d'âge de ces cadres. On estime également qu'en l'an 2000, environ 80% des nouveaux arrivants sur le marché du travail seront des femmes, des membres des minorités visibles et des immigrants (Cascio et Thacker, 1994). Ces tendances ont deux conséquences majeures sur les gestionnaires :

  • à cause de la rareté relative des travailleurs au niveau d'entrée, la tâche de trouver, de garder et de développer des travailleurs compétents sera la priorité au cours des années à venir

  • la tâche de développer et de gérer une main-d'oeuvre culturellement diversifiée présentera aux gestionnaires l'un des plus grands défis du nouveau millénaire

Une autre transformation démographique majeure, les changements d'attitude au travail, a été dégagée par Arnold Deutsche dans son ouvrage intitulé The Human Resource Revolution: Communicate or Litigate. Les changements d'attitude clés qu'il constate comprennent des attentes plus fortes envers une carrière satisfaisante, des expériences de travail plus humaines et une plus grande «démocratisation» du milieu de travail. À l'heure actuelle, de nombreux employés, surtout mais non exclusivement les plus instruits, veulent une carrière et non simplement un travail et plusieurs désirent fortement trouver de la satisfaction dans leur travail actuel et futur. Les travailleurs veulent de plus en plus avoir un mot à dire dans les décisions qui touchent leur travail et leur emploi. Ces employés ont des attentes plus élevées en ce qui touche les programmes et les expériences de perfectionnement professionnel.

La FP fédérale a répondu à ces changements démographiques de diverses façons, notamment : (1) la Norme générale de classification (NGC) qui a opéré une refonte et une simplification du système de classification; (2) de nouvelles stratégies de recrutement afin de palier aux pénuries de compétences; (3) de nouveaux programmes de développement d'entreprise y compris ceux à l'intention des cadres; et (4) le renouvellement des collectivités fonctionnelles telles TI, sciences et technologie, communications, gestion intermédiaire et spécialistes d'élaboration des politiques.

La réduction des effectifs et la restructuration

Au début des années 1990, les milieux d'affaires canadiens ont été secoués par un ensemble de facteurs qui ont produit des niveaux records de faillites, de baisses d'emploi et de hausse du chômage. Les facteurs qui ont eu un effet négatif sur l'économie comprennent (entre autres) les taux d'intérêt élevés, le taux de change élevé du dollar canadien par rapport au dollar américain, l'introduction de l'Accord canado-américain sur le libre échange et le ralentissement de l'économie américaine (Stone et Meltz, 1993). Ces changements dans l'économie canadienne et le besoin de faire face à la concurrence mondiale ont poussé plusieurs organisations à réduire leurs effectifs et à restructurer leur main-d'oeuvre afin d'abaisser leurs coûts d'exploitation. Pour les employés, cette réduction des effectifs et cette restructuration ont eu pour effet de réduire le moral et la satisfaction au travail et d'augmenter l'insécurité et le stress. Dans le domaine des ressources humaines, les réductions d'effectif ont eu une incidence profonde sur la rémunération et les fonctions telles le recrutement, le recyclage, les avantages sociaux et les mises à pied. L'autre aspect d'un ralentissement de la croissance économique et des réductions des effectifs, c'est que la mobilité ascendante cesse d'être une option pour plusieurs. Dans un tel contexte, la planification de carrière et le perfectionnement professionnel deviennent plus importants comme moyens de satisfaire aux demandes des employés pour un travail plus satisfaisant et une plus grande sécurité d'emploi.

Au cours des dernières années, la fonction publique fédérale a fait l'objet de restructuration et de réduction d'effectif considérables. L'Examen des programmes annoncé dans le budget de 1994 prescrivait une revue approfondie des programmes et des services du gouvernement fédéral. Son but était de redéfinir plus clairement les rôles et les responsabilités du gouvernement, de veiller à ce que les ressources soient utilisées par ordre de priorité et de réaliser l'engagement du gouvernement à assurer une gouvernance plus efficace, plus accessible et moins coûteuse. L'Examen des programmes, qui devait d'abord prendre fin le 31 mars 1998, a par la suite été prolongé de 12 autres mois et se terminera officiellement le 31 mars 1999. Jusqu'à maintenant, le programme a réussi à rationaliser les programmes et les services gouvernementaux et à réduire les dépenses du gouvernement fédéral. Par suite de cette initiative majeure, la FP a vu ses effectifs baisser de 17%.(5)

Dans ce contexte de réduction des effectifs et de restructuration, les programmes de perfectionnement professionnel ne sont pas seulement possibles, ils sont cruciaux. La restructuration peut entraîner des redondances ou des erreurs de placement des employés, de sorte qu'une bonne stratégie de carrière qui met l'accent sur le placement judicieux des employés joue un rôle critique(6).

Le changement technologique

Les progrès technologiques ont modifié fondamentalement la nature du travail. Ils ont changé le lieu et l'horaire de notre travail, ils ont estompé les lignes de démarcation entre le travail et le non travail, ils ont accéléré le rythme du travail et modifié la prestation des services. Le changement technologique crée et détruit des emplois à un rythme effarant. Les employés doivent apprendre de nouvelles compétences et connaissances. Quand le travail changeait radicalement dans le passé, de nombreux employeurs se contentaient de licencier les employés plus âgés déclarés «redondants» et d'embaucher de nouveaux travailleurs généralement plus jeunes. La structure démographique de la population active des années 1990 rend l'application de cette stratégie des ressources humaines beaucoup plus difficile.

Les changements technologiques sont liés au perfectionnement professionnel et à la gestion des ressources humaines de deux façons : (1) ils ont augmenté le besoin de recyclage de manière à conserver les employés existants, et (2) la nécessité de recruter et de conserver les employés qui ont des compétences en technologie de l'information (TI) est devenue critique. À cet égard, il convient de noter qu'alors que les besoins technologiques augmentent au sein de la FP et que la demande de professionnels de la TI est constamment à la hausse, le problème de l'An 2000 vient compliquer encore davantage la tâche de recruter des travailleurs qualifiés dans ce groupe.

La législation gouvernementale

L'expansion des programmes réglementés par le gouvernement, notamment l'équité en matière d'emploi, la parité salariale et les autres normes d'embauche ont eu également de profondes répercussions sur le développement et la gestion des carrières en termes de responsabilités et d'activités. Dans un récent sondage, on a relevé qu'un tiers des cadres supérieurs des RH au Canada considèrent que l'équité en matière d'emploi et de rémunération est cruciale dans l'atteinte des objectifs d'affaires et de ressources humaines (Stone et Meltz, 1993). L'attention accordée par le groupe de travail La Relève aux questions de gestion des ressources humaines a fait ressortir l'importance d'une main-d'oeuvre diversifiée et des défis qui se posent au niveau des ressources humaines pour y parvenir. Malgré un engagement soutenu à l'équité en matière d'emploi, la FP n'a pas encore des effectifs représentatifs.

Le capital humain

Un autre facteur qui contribue à une prise de conscience de l'importance du perfectionnement professionnel, c'est le besoin des organisations de tirer le meilleur parti possible de leurs ressources les plus précieuses, leurs ressources humaines, à une époque de changement et de croissance rapides de la technologie. L'arrivée de la concurrence mondiale a fait ressortir les possibilités énormes qu'offre une main-d'oeuvre hautement instruite, formée et motivée. Les gens sont ce qui fait tourner les rouages d'une organisation. Or, c'est la formation et le perfectionnement de ces personnes qui déterminent, dans une large mesure, le degré de succès d'une organisation. En préparant ses employés à occuper de futurs postes, une organisation s'assure une source d'employés qualifiés et engagés en relève aux employés des niveaux supérieurs qui quittent ou sont promus. Cette méthode simplifie la dotation à l'interne de l'organisation et réduit les coûts de recrutement et de sélection à l'extérieur. De plus, une stratégie de planification et de perfectionnement professionnel permet à l'organisation de développer et de placer ses employés dans des postes qui sont compatibles avec les intérêts, les besoins et les buts des employés et d'obtenir ainsi des employés satisfaits dont les aptitudes sont optimalisées.

La négociation collective

La Loi sur la rémunération du secteur public (LRSP) a présenté un certain nombre de défis uniques aux initiatives de gestion et de perfectionnement professionnel au sein de la FP fédérale. Environ 88% des employés de la FP fédérale sont syndiqués. En octobre 1991, le gouvernement adoptait la Loi sur la rémunération du secteur public (LRSP) qui suspendait les négociations collectives et les augmentations salariales. Cette loi fut par la suite prolongée et son application fut élargie. Le gouvernement la percevait comme un élément important dans l'atteinte de ses objectifs financiers. En 1996-1997, le président du Conseil du Trésor, Marcel Masse annonçait que la LRSP ne serait pas prolongée et expirerait à la date prévue. À partir de juin de 1996, la suspension de deux ans des augmentations annuelles (imposée dans le budget de 1994) fut levée. Au même moment, la rémunération au rendement, l'équivalent des augmentations de traitement des employés supérieurs qui avait été suspendue en 1991, fut rétablie. Le gouvernement a affirmé son engagement à revenir à une formule de négociation collective qui serait équitable pour les employés et les contribuables. En 1996, le gouvernement a adopté une loi qui suspend l'arbitrage exécutoire pour une période de trois ans. Tous les groupes seront soumis au processus de conciliation décrit dans la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique (LRTFP) si les parties ne parviennent pas à s'entendre.

 



Chapitre 1 - Introduction (suite)

La gestion de carrière par l'employeur

La nature des organisations et, par conséquent, des carrières dans les organisations sont en voie de transformation. Quand l'environnement était relativement stable, le fonctionnement d'une organisation était relativement prévisible et les employés qui fournissaient un bon rendement pouvaient s'attendre à conserver leur poste et à progresser. Mais ces règles ne s'appliquent plus aux organisations et aux employés. De nos jours, les organisations ont besoin de souplesse afin de pouvoir s'adapter rapidement aux circonstances, ce qui signifie que les contrats d'embauche doivent être plus souples. Plutôt que d'offrir la sécurité d'emploi, les organisations essaient maintenant d'offrir la sécurité d'employabilité. Plutôt que de leur offrir un emploi pour la vie, elles offrent aux employés de les aider à acquérir les compétences qui rehausseront leurs perspectives d'emploi. Malheureusement, ce qu'on entend par la sécurité d'employabilité n'est pas toujours très clair dans la pratique. Comme le précise Barbara Moses, il y a une différence entre ce que disent les organisations et ce qu'entendent les employés.

L'organisation dit : «Vous êtes responsables de votre propre employabilité. Nous vous fournirons un travail concret, exigeant et apte à développer vos compétences ce qui rehaussera votre curriculum vitae tant que vous continuerez à apporter une valeur ajoutée.»

Mais les employés entendent : «Nous n'offrons aucune sécurité d'emploi. Nous vous congédierons dès que nous n'aurons plus besoin de vous. Nous allons vous faire travailler jusqu'à l'épuisement. Nous ne payons pas très bien. Et nous allons vous dire que vous êtes notre ressource la plus importante.»

La sécurité d'employabilité est intangible et la nouvelle carrière est beaucoup moins prévisible que ne l'était l'ancien contrat d'emploi. Le nouveau contrat d'emploi, conjugué aux pressions sur l'organisation de produire davantage avec moins de moyens, est une source importante de stress. Mme Moses affirme : «aujourd'hui, le travailleur moyen produit environ 30% de produits ou de services de plus qu'il y a une génération pour un salaire réel inférieur, moins de sécurité d'emploi et des perspectives d'avenir plus sombres». Le stress et la frustration vécus par les employés par suite de leur nouvelle carrière peuvent contribuer à abaisser la productivité, à appauvrir la qualité des décisions, à augmenter l'absentéisme et les roulements de personnel et à augmenter l'incidence des demandes d'indemnités en cas d'invalidité attribuable au stress.

La recherche montre que les organisations peuvent atténuer certaines des conséquences négatives de la nouvelle carrière par une bonne gestion de carrière. La gestion de carrière se rapporte aux politiques et pratiques établies par l'organisation dans le but d'aider les employés à planifier et à développer efficacement leurs carrières. Une gestion de carrière efficace exige que l'organisation :

  • redéfinisse ses responsabilités envers les carrières de ses employés;
  • révise ses modèles de gestion de carrière; et
  • réoriente les aspirations de carrière de ses employés.

Selon les anciennes règles, l'organisation avait la responsabilité du perfectionnement professionnel et du cheminement de carrière de ses employés. La gestion de carrière était un peu comme une partie d'échec -- en mettant les bonnes pièces (c'est-à-dire les personnes) au bon endroit et au bon moment, on avait une stratégie gagnante. La valeur que les organisations accordaient aux contributions de leurs employés était mesurée par le nombre de promotions qui leur étaient données de sorte que les aspirations de nombreux employés consistaient à gravir les échelons.

Selon les nouvelles règles, l'employé est responsable de sa propre carrière. L'organisation a la responsabilité de fournir des renseignements sur les possibilités d'emploi à venir et sur les expériences de développement. Plutôt que de définir le succès par une mobilité ascendante au sein de l'organisation, on laisse à l'employé le soin de définir lui-même ce qu'il entend par succès. Le nouveau modèle de gestion de carrière ressemble au travail d'un courtier en immeubles. L'organisation présente les options aux employés et les aide à évaluer les coûts et les avantages des diverses options, mais la responsabilité ultime de la décision est entre les mains de l'employé.

Aujourd'hui, une gestion de carrière efficace exige que l'on comprenne :

  • redefine their responsibilities regarding employees' careers;
  • revise their models of career management; and
  • redirect employees' career aspirations.

Les pratiques de gestion de carrière

Il existe quatre principaux genres de pratiques de gestion de carrière :

  • les pratiques d'évaluation des employés;
  • les pratiques de planification de carrière;
  • les pratiques de perfectionnement professionnel; et
  • les pratiques sous-jacentes de GRH qui appuient la gestion de carrière.

Les pratiques d'évaluation des employés permettent de dégager les compétences, les valeurs et les intérêts des employés. Il existe deux genres de pratiques d'évaluation des employés :

  • la prestation des outils aidant les employés à s'auto-évaluer tels les logiciels, manuels et cours; et

  • les évaluations par l'organisation des capacités des employés par des centres d'évaluation ou de développement.

On utilisait généralement les centres d'évaluation comme un outil de sélection sous le contrôle de l'organisation qui ne visait aucunement à satisfaire aux besoins des employés, qui fournissait très peu d'appui dans le développement des employés et qui avait un effet démoralisant sur les employés jugés inaptes à exercer des fonctions de gestion. Dans les systèmes de gestion de carrière, les centres d'évaluation deviennent des centres qui utilisent une démarche plus coopérative, qui fournissent des évaluations pertinentes aux buts de carrière des employés, qui recommandent des interventions en matière de développement et qui aident les employés à élaborer un plan de développement personnalisé.

La planification de carrière est le processus par lequel les particuliers définissent leurs buts de carrière et les cheminements permettant d'atteindre ces buts. Les organisations peuvent appuyer la planification de carrière des employés en fournissant des ateliers de planification de carrière, des services d'orientation de carrière et des services d'information. Les ateliers de planification de carrière aident les employés à articuler leurs buts de carrière et à identifier les occasions pertinentes à leurs buts dans un contexte de groupe. Les services d'orientation de carrière offerts aux particuliers donnent des renseignements sur les occasions de carrière et des commentaires sur les plans de carrière élaborés. Les services d'orientation sont souvent offerts par des consultants de l'extérieur (notamment dans le cadre d'activités de placement à l'extérieur); cependant, l'orientation de carrière est surtout offerte par les surveillants dans le cadre des évaluations de rendement et du processus de développement. Les services d'information fournis pour la gestion de carrière peuvent comprendre divers outils tels les manuels de planification de carrière, les vidéos ou une bibliothèque de livres de référence. Le service le plus courant consiste en un système d'affichage d'emplois.

Les pratiques de perfectionnement professionnel sont des initiatives offertes aux employés dans le but d'aider les employés à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour atteindre leurs buts de carrière. Les programmes de développement efficaces s'appuient sur une évaluation des besoins de l'employé, permettent aux employés de participer au processus d'apprentissage, utilisent diverses méthodes pédagogiques, fournissent des occasions de mettre les nouvelles compétences en pratique et intègrent au travail le plus grand nombre possible d'activités. L'activité de développement la plus courante est la formation. Les programmes de rotation d'emploi et d'encadrement sont d'autres initiatives du genre qui ont été appliquées avec succès dans diverses organisations. Les organisations peuvent aider les employés à établir leurs besoins de développement et à identifier les programmes qui permettront de répondre à ces besoins en intégrant la planification du développement au système d'examen du rendement. La démarche susmentionnée par l'entremise d'un centre de perfectionnement est une façon plus formelle de faciliter le perfectionnement des employés.

Les pratiques de gestion des ressources humaines (GRH) qui soutiennent un perfectionnement professionnel efficace comprennent la planification des ressources humaines, l'analyse des postes et le tracé d'un cheminement de carrière. La planification des ressources humaines comprend l'analyse de l'offre et de la demande de diverses compétences et l'élaboration de plans d'action pour satisfaire aux besoins prévus. L'analyse du contenu d'un poste et des compétences requises sert de dénominateur commun aux diverses pratiques de GRH (par ex., sélection, évaluation et perfectionnement), et constitue le fondement du tracé de cheminement de carrière. Les cheminements de carrière illustrent les directions possibles d'une carrière. Les cheminements de carrière classiques tendent à être définis en termes de mobilité ascendante dans une seule unité de l'organisation. De plus en plus, les organisations identifient des passerelles permettant des mouvements latéraux ou vers le haut entre fonctions. On réduit ainsi les risques de mouvements latéraux non planifiés.

Chaque organisation doit mettre au point un système de gestion de carrière qui répond à ses besoins. Il existe cependant des composantes clés qui devraient faire partie de tout système de gestion de carrière :

  • l'analyse des postes afin d'identifier les compétences requises et les cheminements de carrière possibles;
  • les outils d'évaluation des employés;
  • les services de communication des renseignements au sujet des carrières;
  • des surveillants ayant reçu une formation en développement des employés; et
  • des occasions de formation et de développement qui correspondent aux besoins des employés.

Pour mettre sur pied un système de gestion de carrière efficace, les organisations doivent :

  • comprendre les raisons organisationnelles et fonctionnelles de la gestion de carrière;
  • encourager une participation de la base à la conception du système;
  • communiquer les détails du programme à tous les employés;
  • développer les compétences des surveillants en gestion de carrière par la formation et le développement; et
  • soutenir l'élan par l'évaluation et la formation continues.

Les problèmes les plus fréquents qui ont entravé l'efficacité de certains systèmes de gestion de carrière comprennent :

  • les employés croient que les surveillants ne sont pas intéressés à leur perfectionnement professionnel;
  • ni l'employé ni l'organisation ne sont vraiment conscients des besoins de l'employé et (ou) des contraintes de l'organisation;
  • les plans de carrière sont élaborés sans tenir compte des systèmes de soutien nécessaires à l'exécution de ces plans; ou
  • les employés ont des attentes irréalistes par rapport au programme.

L'expérience vécue dans d'autres organisations indique qu'il est possible de bâtir un système de gestion de carrière efficace. La recherche montre que les employés qui font partie d'organisations où ont lieu des activités de gestion de carrière sont plus satisfaits de leur carrière, plus satisfaits de l'organisation et moins portés à se chercher un emploi ailleurs. Ces résultats indiquent que la gestion de carrière est un bon placement. Mais la raison peut-être la plus convaincante de l'importance d'aider les employés à gérer leur carrière, c'est la nécessité de demeurer dans la course -- les pratiques de gestion de carrière contribuent à développer des employés plus avisés et plus sûrs d'eux-mêmes.


Le perfectionnement professionnel : le rôle de l'employé

Les règles du jeu des carrières sont en pleine évolution. Or, chaque fois qu'on change les règles d'un jeu, on observe passablement de confusion, de frustration et de déception. L'employé qui s'efforce de saisir cette notion de «nouvelle carrière», peut parfois se sentir dépassé par les événements. Les documents de recherche suggèrent cependant certaines mesures concrètes que les employés peuvent adopter pour augmenter leurs possibilités de carrière. Voici six stratégies clés :

Prenez la responsabilité de votre propre carrière.

Voilà certainement le premier conseil que la plupart des conseillers d'orientation donnent à leurs clients. Jadis, les organisations étaient suffisamment stables pour pouvoir définir des cheminements de carrière clairs et nets et offrir périodiquement des promotions aux employés fournissant un bon rendement. Les employés qui excellaient pouvaient s'attendre à une progression en termes de responsabilités, de reconnaissance et de rémunération tout au long de leur carrière. Mais le milieu de travail est devenu tellement dynamique que les organisations ne peuvent plus promettre que les compétences que possèdent les employés seront celles dont l'employeur aura besoin dans 10 ans, dans 5 ans, voire même dans 2 ans. Il n'est pas facile de tracer un cheminement de carrière quand l'employeur ne sait pas quelles compétences seront critiques au succès futur. Le principal constat de cette situation, c'est que les employés doivent poursuivre leur propre cheminement à l'intérieur de ce labyrinthe.

Prendre la responsabilité de votre propre carrière signifie plusieurs choses :

  • s'informer des compétences que l'organisation recherche et évaluer comment vous pouvez contribuer à la stratégie de l'organisation.

  • penser à vos buts de carrière, évaluer vos forces et vos besoins de développement et élaborer un plan pour vous préparer à affronter les défis que vous voulez relever (cet exercice doit être repris constamment, non pas une fois dans votre carrière, mais une fois par année!)

  • communiquer vos buts et plans de carrière à votre gestionnaire (en discutant de vos buts avec votre gestionnaire, vous manifestez votre intérêt et vous aidez votre gestionnaire à planifier les occasions de perfectionnement pour vous).

  • s'informer des occasions de perfectionnement telles les affectations par intérim, les collaborations à des projets spéciaux ou des groupes de travail. Les employés qui demandent ces affectations spéciales augmentent beaucoup plus leur probabilité de trouver des occasions d'avancement que ceux qui ne font pas connaître leurs intérêts.

Recherchez les défis et les occasions d'apprendre.

L'un des facteurs les plus déterminants du progrès dans une carrière, c'est le fait d'avoir relevé des défis. Ceux qui s'attaquent à des projets difficiles et qui réussissent ont plus de chance d'être remarqués et récompensés que ceux qui se contentent de la routine. Une tâche difficile donne à l'employé plus de latitude pour démontrer ses talents et faire preuve de son initiative. Elle est également une excellente occasion d'apprendre. Étant donné que les organisations changent constamment ce qu'elles font et leur façon de faire les choses, le désir d'apprendre constamment est particulièrement important dans l'environnement actuel. Une autre façon de montrer votre désir d'apprendre, c'est d'élargir vos expériences et compétences. Les mouvements latéraux, par exemple, constituent un excellent moyen d'acquérir une perspective plus large de l'organisation et de vous rendre plus utile comme employé.

Constituez-vous un dossier d'antécédents crédible.

Contrairement à ce que dépeignent les bandes dessinées, on y gagne à faire un bon travail. Mais un bon résultat ne suffit pas à décider de toute une carrière. Les employés qui font un bon travail reçoivent des félicitations. Ce qui distingue ceux qui reçoivent des félicitations pour un travail bien fait de ceux qui reçoivent une promotion, c'est la crédibilité. La crédibilité vient d'antécédents de bon rendement au travail. Elle s'obtient quand on a démontré qu'on tient ses promesses, ce qui demande du temps! Le gestionnaire qui confie des responsabilités supplémentaires à un employé veut avoir l'assurance que ces responsabilités seront entre bonnes mains. Il doit pouvoir faire confiance à l'employé auquel il confie un travail important. C'est pour cette raison que l'employé doit se créer des antécédents de bon rendement s'il veut se gagner la confiance de la gestion.

Rendez votre travail plus visible.

Les gestionnaires sont souvent aux prises avec des conflits de tâches et des demandes urgentes. Souvent, le seul moyen que les gestionnaires peuvent utiliser pour s'acquitter de leur charge de travail consiste à ne se préoccuper que des exceptions. Les employés qui font un travail compétent ne reçoivent que très peu d'attention de leur gestionnaire qui s'occupe de toutes sortes de problèmes. Or, pour que votre travail soit récompensé, encore faut-il que quelqu'un le remarque! Une clé du succès dans la carrière consiste donc à rendre votre travail plus visible.

Rendre votre travail plus visible ne signifie pas qu'on exagère son importance, qu'on se vante, ou qu'on s'accorde le crédit pour le travail des autres. Cela signifie que vous tenez votre gestionnaire au courant de votre travail et de toute réalisation spéciale. Cela signifie, par exemple, prendre l'initiative de rédiger un rapport plutôt que de se contenter de fournir vos données pour sa rédaction ou être disposé à présenter ses propres idées à une réunion de groupe. Si votre gestionnaire n'est pas conscient de vos contributions, comment peut-il vous récompenser?

Il importe également de rendre votre travail plus visible à des cadres plus élevés. Si votre surveillant immédiat a de la difficulté à se tenir au fait de vos réalisations, son supérieur en est encore moins conscient. Étant donné que la recherche indique que les cadres supérieurs peuvent fournir un appui indispensable dans un cheminement de carrière et que les gestionnaires n'accordent que rarement une promotion à quelqu'un qu'ils n'ont jamais rencontré en personne, il est important de saisir les occasions qui se présentent pour rencontrer les cadres supérieurs.

Cherchez à établir des relations qui appuient votre perfectionnement. La recherche a démontré que les personnes qui ont un mentor ont plus de chance d'être promues que celles qui ne bénéficient pas de tels conseils. Les mentors sont des employés plus expérimentés qui s'intéressent personnellement à votre carrière et qui vous aident à apprendre les valeurs de l'organisation et à faire votre travail plus efficacement. Normalement, un mentor fournit une rétroaction, des trucs et des conseils au sujet de la carrière. Il peut aussi ouvrir des portes pour que son protégé ait accès à des affectations spéciales et à des occasions de se rendre plus visible. L'appui et les encouragements d'un mentor peuvent être extrêmement utiles au perfectionnement de votre carrière.

Quand on pense au mentoring, on pense le plus souvent à un employé aîné qui s'intéresse à la carrière d'un employé plus jeune. Pourtant, dans la réalité, plusieurs situations de mentoring ne correspondent pas à cette image. Les rôles de mentor peuvent être exercés par diverses personnes. C'est ainsi que les pairs peuvent fournir les conseils pratiques, l'orientation de carrière et les appuis d'un mentor. Les subalternes peuvent fournir une rétroaction et un appui précieux. Les occasions de carrière viennent parfois d'employés supérieurs qui ne s'intéressent pas nécessairement à votre carrière. Les employés qui n'ont pas de mentor, au sens propre du terme, ne doivent pas sous-estimer les appuis importants qu'ils peuvent obtenir des gens de l'organisation. Les relations favorables au développement se présentent de diverses façons, mais toutes peuvent être enrichissantes.

Cette esquisse des relations de développement fait ressortir l'importance de la constitution de réseaux. Apprendre à connaître les gens de votre organisation et de votre profession peut vous aider à développer votre carrière de diverses façons. Le fait d'avoir les nombreux contacts qu'offrent les réseaux peut vous aider à fournir un meilleur rendement parce que vous avez accès à plus de sources de renseignements et d'expertise. La participation à un réseau augmente votre visibilité et vos occasions d'apprendre. Vous établissez également des relations avec un bassin plus large de personnes qui peuvent vous conseiller et vous appuyer dans votre carrière.

Développez vos possibilités de carrière. Si les employés ne contrôlent pas tous les facteurs qui détermineront leur progression de carrière, ils peuvent néanmoins poser des gestes concrets qui amélioreront leurs probabilités de succès. La première étape consiste à comprendre vos buts de carrière et à prendre l'entière responsabilité de leur réalisation. La recherche d'occasions de développer de nouvelles compétences et de démontrer vos talents fera de vous un employé plus précieux. En rendant votre travail plus visible et en gagnant l'appui des autres, vous augmentez les chances que votre contribution soit reconnue. On a tout avantage à être proactif dans son perfectionnement professionnel.


Les programmes fédéraux de perfectionnement professionnel

Comme le mentionnait Mme Bourgon dans son cinquième rapport annuel au premier ministre (1998) (p. 15) «L'apprentissage est un levier essentiel au renouvellement de la fonction publique». D'ailleurs, la présidente de la Commission de la fonction publique, Ruth Hubbard, déclare(7):

«.... pour bâtir une fonction publique professionnelle non partisane à la fois moderne et énergique, il faut engager autant de temps et d'énergie à la gestion des ressources humaines qu'à l'élaboration de politiques ou à la prestation de services. Il faut reconnaître que, pour conserver, motiver et attirer un groupe de fonctionnaires talentueux et dévoués, il faut procéder à des changements en profondeur. La fonction publique doit être en mesure de fournir à ses employés le plein éventail de connaissances et d'expériences nécessaires pour fournir des conseils et des services pertinents dans un environnement moderne et mondial.»

La Commission de la fonction publique (CFP), le Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) et le Centre canadien de gestion (CCG) travaillent ensemble à façonner et à appuyer les occasions de perfectionnement professionnel au sein de la FP. Le CCG est le seul centre d'apprentissage au Canada qui s'intéresse exclusivement au perfectionnement et à la formation des hauts fonctionnaires fédéraux du Canada. Parmi les programmes offerts par le CCG, on relève le Programme de stagiaires en gestion (PSG), le Programme d'affectations de carrière (PAC), le Programme de perfectionnement accéléré des cadres de direction (PPACD) et le Programme de perfectionnement de la haute direction (SEMP).

Les programmes de développement ont joué un rôle important au sein de la FP pendant de nombreuses années. La Relève, dont le point de mire est le renouveau, a donné lieu à l'introduction de nouveaux programmes et à la refonte de programmes existants afin de constituer un continuum des programmes de développement administrés de façon centralisée afin d'encadrer le développement du point d'entrée à la mi-carrière et du premier échelon de cadre jusqu'au niveau de sous-ministre adjoint (SMA). Les programmes de perfectionnement professionnel suivants sont examinées dans la présente recherche :

Le Programme de stagiaires en gestion (PSG) fut institué en 1990-1991 dans le but de recruter et de développer des personnes ayant les aptitudes, la vision et le leadership pour la gestion afin de les préparer à devenir les gestionnaires de l'avenir au sein de la FP. Le PSG est offert aux récents diplômés au niveau de la maîtrise et aux fonctionnaires fédéraux des ministères et organismes participants qui ont obtenu récemment un diplôme au moins au niveau du baccalauréat. Tout au long du programme, les participants acquièrent une expérience pratique en situation de travail et un suivi pédagogique qui vient compléter et rehausser l'expérience de travail. Lorsqu'ils ont terminé ce programme d'introduction qui dure normalement quatre ans, les participants sont inscrits sur une liste de candidats compétents à des postes au niveau de gestionnaire intermédiaire.

Le Programme Cours et affectations de perfectionnement (CAP) forme avec succès depuis trente ans des leaders au sein de la FP. Le CAP est un programme intégré de développement des gestionnaires ayant des aptitudes de cadres supérieurs. Il s'adresse aux gestionnaires intermédiaires et aux spécialistes qui ont démontré les aptitudes nécessaires pour faire partie du groupe des cadres supérieurs. L'objectif du PAC consiste à fournir à un groupe d'employés représentatif l'occasion d'élargir leur expérience, de prouver leurs aptitudes pour la gestion et de développer une vision claire afin d'enrichir le réservoir où sont choisis les cadres supérieurs. En réponse aux suggestions faites au fil des ans par les participants, les participantes, les gestionnaires et des groupes consultatifs, le CAP a été modifié pour que les fonctionnaires aient un meilleur accès aux possibilités de perfectionnement qui améliorent leurs aptitudes et compétences. C'est une étape importante en vue de relever le défi de La Relève, soit renouveler le personnel faisant partie des niveaux des groupes de la relève.

Deux programmes ont été créés en 1997-1998 afin de faciliter l'identification des futurs cadres supérieurs au sein de la FP. On a mis sur pied un nouveau processus pour les SMA, afin de créer un répertoire des cadres qui sont prêts à prendre en main des fonctions de SMA. On a institué le Programme de perfectionnement accéléré des cadres de direction (PPACD), afin d'appuyer le perfectionnement des cadres qui font preuve des aptitudes nécessaires pour des affectations au niveau supérieur.

L'objectif du PPACD est d'identifier des membres des niveaux EX-1 à EX-3 qui démontrent les qualités requises pour devenir SMA et d'accélérer leur développement et leur progression de carrière. Il vise les EX doués qui sont parvenus à un point dans leur carrière où une progression rapide vers des niveaux supérieurs serait à l'avantage du sujet et de la FP. Le processus repose sur la présentation de sa propre candidature. Les cadres connaissent leurs capacités et leurs aspirations et peuvent choisir de nouvelles orientations de carrière en y participant.

Au cours de cette même période, la CFP, le SCT, le Bureau du Conseil privé et le Comité des hauts fonctionnaires ont joué un rôle clé dans l'élaboration d'un système de gestion collective des SMA. Cette gestion collective par partenariat s'efforce d'équilibrer les besoins des SMA, des SM et de la FP dans son ensemble. En vertu de cette gestion collective, les SMA font partie d'un groupe centralisé (le groupe des SMA) qui les rend plus visibles, qui leur donne la possibilité de mieux faire connaître leurs intérêts et leurs aspirations de carrière et d'avoir accès à une plus large gamme de possibilités d'affectations.


L'aperçu du rapport

Le rapport compte quatre autres chapitres. Le chapitre deux expose et examine les données recueillies lors de la recherche par entrevues. Le chapitre trois examine les résultats du sondage. Le chapitre quatre fournit des détails sur les études de cas de sept organisations des secteurs public et privé du Canada dont on reconnaît les pratiques en matière de développement et de planification de carrière. Pour faciliter la lecture du présent rapport, chaque chapitre a été rédigé de manière à constituer un tout pouvant être lu séparément. Chaque chapitre débute par un aperçu des objectifs de l'étude et un exposé des méthodes utilisées pour réaliser cette phase de la recherche. Une discussion complète des résultats suit. Chaque chapitre se termine par une conclusion où sont résumés les constats de cette phase de la recherche et où sont présentées les conclusions pertinentes.


Chapitre 2 – Le perfectionnement professionnel dans la fonction publique fédérale : L'étude par entrevues

Dans le rapport annuel de 1997-1998 de la Commission de la fonction publique, Mary Gusella émet l'observation suivante (p. 5) : «la fonction publique du Canada s'est engagée à apporter des changements en profondeur. Les défis que posent la mondialisation, les répercussions de la technologie, la redéfinition des concepts de la prestation de services axés sur la clientèle et les déplacements démographiques orientent les changements au niveau de la nature du travail au sein de la fonction publique, changements liés aux méthodes et aux partenaires de travail et changements quant au lien du travail avec les citoyens et les citoyennes. » Afin de pouvoir attirer, motiver et conserver les personnes essentielles au travail de la fonction publique (FP), le gouvernement doit être en mesure de reconnaître, d'utiliser pleinement et de récompenser les talents de ses gens puisque «les personnes sont la clé du succès de la réforme du secteur public.»(8)

La recherche a démontré que les programmes de perfectionnement et de gestion de carrière sont essentiels en cette période de restructuration, de réduction des effectifs, de croissance technologique et de changement. La FP devra faire face à la question du perfectionnement professionnel si elle espère réaliser les buts qui lui ont été fixés par La Relève. Pour répondre à cette question, le gouvernement devra d'abord comprendre ce que les fonctionnaires pensent des divers aspects du perfectionnement de carrière qui les concernent. La présente phase de la recherche a été conçue de manière à :

  • donner au gouvernement une meilleure compréhension des préoccupations et des opinions des employés dans ces domaines,

  • sensibiliser les employés aux genres de stratégies donnant accès à une carrière ascendante au sein de la FP.

La recherche vise donc à répondre plus spécifiquement aux questions suivantes :

  1. Comment les travailleurs du savoir au sein de la FP définissent-ils la réussite professionnelle? Quelle distinction établissent-ils entre la réussite professionnelle et la réussite personnelle?
  2. Quels sont les buts et aspirations de carrière des travailleurs du savoir au sein de la FP?
  3. Quels facteurs les travailleurs du savoir de la FP considèrent-ils comme favorables aux probabilités d'obtenir une promotion? Comme défavorables aux probabilités d'obtenir une promotion?
  4. Quels genres de stratégies de carrière les travailleurs du savoir de la FP utilisent-ils? Quelles stratégies semblent réussir? Lesquelles semblent échouer?
  5. Comment l'organisation (c.-à-d. le surveillant immédiat, le ministère, la fonction publique) rend-elle l'atteinte des buts de perfectionnement professionnel plus facile aux travailleurs du savoir au sein de la FP?
  6. Comment l'organisation (c.-à-d. le surveillant immédiat, le ministère, la fonction publique) rend-elle l'atteinte des buts de perfectionnement professionnel plus difficile aux travailleurs du savoir au sein de la FP?
  7. Quel est le degré de satisfaction des travailleurs fédéraux du savoir quant à leur capacité d'atteindre leurs buts de carrière?
  8. Quels facteurs sont liés à la rétention et au départ des travailleurs du savoir au sein de la FP?
  9. Quels changements rendraient plus facile aux travailleurs du savoir au sein de la FP l'atteinte de leurs buts de carrière?
  10. Comment le sexe, le genre de travail et la participation aux programmes fédéraux de perfectionnement de carrière ont-ils un effet sur les points précédents?

La méthodologie

Pour cette phase de la recherche, on a utilisé la méthodologie de recherche suivante.

a. L'interview

On a élaboré un questionnaire d'entrevue semi-structurée afin d'explorer les questions susmentionnées. Le perfectionnement professionnel est un processus complexe qui peut dépendre de plusieurs variables. Les interviews ont fourni l'occasion de recueillir des renseignements approfondis et détaillés sur des sujets complexes, en donnant aux chercheurs la possibilité de demander des éclaircissements sur certains aspects d'une réponse et de poser des questions plus précises. Cette méthode permet l'examen approfondi d'un sujet complexe. Cette formule permet aussi de ne pas limiter les analyses aux catégories définies à priori.

Après avoir complété les 20 premières interviews, on a fait une étude des bandes sonores afin d'établir un système de codage d'analyse de contenu, c'est-à-dire la mesure du contenu sémantique des renseignements. Le système de codage consistait à prévoir des catégories de réponse pour chacune des questions en termes de présence ou d'absence de contenu pertinent donné par chaque répondant. Un codeur a alors appliqué le système de codage préliminaire à 30 interviews. Dans les cas ambigus, le codeur notait les réponses mot pour mot et demandait l'avis d'un des chargés de l'enquête. Les ambiguïtés furent tranchées par clarification des règles de décision au codage. On a ensuite procédé au codage des autres interviews enregistrées. Le travail des codeurs a été suivi par des rencontres périodiques, un contrôle aléatoire des bandes sonores et des consultations suivies en cas de difficultés.

b. Le sondage

On a préparé un court sondage (quatre pages) pour recueillir les données démographiques (âge, sexe, état matrimonial, éducation, etc.) et les antécédents de carrières (ministère, genre de travail, classification, promotions, détachements, postes intérimaires, etc.) des répondants. Ce sondage fut envoyé aux participants avant les entrevues. Les répondants avaient le choix de retourner leurs réponses au sondage par télécopieur ou par la poste. Pour protéger la confidentialité des participants, on a utilisé des numéros d'identification pour relier les réponses du sondage aux interviews.

c. L'échantillon

Au début de ce projet de recherche, Peter Harder a établi un conseil consultatif de cadres supérieurs de la FP chargé de nous aider dans la conception de cette recherche. Les objectifs de la recherche, le budget, les délais et les discussions avec le conseil consultatif ont permis de préciser le cadre d'échantillonnage suivant pour les interviews :

  • l'échantillon devrait viser les travailleurs du savoir au sein de la FP (c.-à-d. les employés faisant partie des catégories Cadre, Scientifique et professionnel, Administratif et Service extérieur)

  • l'échantillon devrait être choisi de manière à nous permettre de :

    • comparer les réponses données par les employés faisant partie d'un programme fédéral de perfectionnement de carrière (PPC) aux réponses données par des employés ne faisant partie d'aucun programme du genre
    • comparer les réponses données par les femmes à celles données par les hommes
    • examiner comment le genre de travail influe sur le perfectionnement professionnel

L'échantillon PPC a été constitué comme suit. Premièrement, nous avons obtenu la liste de tous les employés participant présentement au PPACD (n = 53), au groupe des SMA (n= 126), au CAP et au PSG. Peter Harder a fait parvenir à tous les membres sur ces listes une lettre expliquant le but de la recherche. Un échantillon aléatoire de 15 hommes et 15 femmes fut tiré de ces listes et les membres de l'échantillon furent contactés par les chercheurs. Tous, sauf huit, acceptèrent de participer à l'étude.

L'échantillon non PPC a été obtenu comme suit. Premièrement, nous avons stratifié les ministères gouvernementaux par fonction et par taille. Nous avons ensuite choisi au hasard une liste de 13 ministères gouvernementaux de cette stratification desquels serait tiré l'échantillon. Les sous-ministres de ces ministères ont reçu une lettre de Peter Harder leur expliquant l'objet de la recherche et leur demandant de participer aux phases de sondage et d'interview de la recherche. Les 13 ministères ont accepté de participer. La liste des ministères gouvernementaux participants apparaît dans l'encadré 1. Chaque ministère désigna une personne contact. La personne contact de chaque ministère nous fournit les noms et numéros de téléphone de 20 hommes et 20 femmes de leur ministère faisant partie des catégories Cadre, Scientifique et professionnel, Administratif et Service extérieur, mais ne faisant partie d'aucun PPC fédéral. Nous avons choisi au hasard 10 noms de chacune de ces listes et nous avons communiqué par téléphone avec ces personnes, leur demandant de participer à la recherche. Seulement 5 des personnes contactées ont refusé de participer à la recherche.

ENCADRÉ 2.1 - Les ministères participants

  • ministère de la Défense (civils seulement)
  • ministère des Finances
  • ministère de la Santé
  • ministère de la Justice
  • MAECI
  • Environnement Canada
  • Industrie Canada
  • Développement des ressources humaines Canada
  • Ressources naturelles Canada
  • Commission de la fonction publique
  • Revenu Canada (Informatique seulement)
  • Statistique Canada
  • Secrétariat du Conseil du Trésor

d. La démarche

Trois étudiants diplômés ayant au moins un baccalauréat et une formation et une expérience antérieure en interview ont effectué les interviews par téléphone. Le codage des bandes audio fut effectué par trois étudiants diplômés et spécialement formés. Les entrevues duraient en moyenne 40 minutes.

e. L'analyse des données

Une fois codé, le contenu des bandes fut entré dans l'ordinateur et analysé au moyen de SPSS. Dans un premier temps, on a fait le compte de la proportion des répondants ayant fourni des réponses dans chacune des catégories de codage. Seules les catégories de réponses ayant reçu au moins 10% des réponses de l'échantillon sont commentées dans le présent rapport.

Le présent chapitre présente et décrit les genres de données suivants :

  • Les résultats basés sur l'ensemble de l'échantillon

  • Une comparaison des réponses selon le sexe du répondant

  • Une comparaison des réponses selon le genre de travail du répondant (on a opérationnalisé les genres de travail par regroupements des répondants dans des postes de cadre, de gestionnaire, d'agent, d'analyste et de scientifique)

  • Une comparaison des réponses en fonction de la participation à un PPC (c.-à-d. qu'on a comparé les réponses des participants à un PPC aux réponses des non participants à un PPC)

  • Une comparaison des réponses selon la nature du PPC (PPACD, groupe des SMA, CAP, PSG)

Dans l'exposé des résultats comparatifs, le rapport s'en tiendra à ne présenter que les différences significatives sur des aspects importants. Au cours de cette phase de la recherche, nous avons établi que, pour être significative, une différence entre groupes devait être de 10% ou plus. Lorsque le rapport ne fait état d'aucune différence entre groupes, le lecteur pourra en déduire que les résultats entre les sous-échantillons (hommes, femmes, groupe) sont essentiellement les mêmes que pour l'ensemble de l'échantillon.


Aperçu du présent chapitre

Le reste du présent chapitre comporte dix sections. La première section décrit l'échantillon d'interview. La section deux examine les définitions de la réussite professionnelle et de la réussite personnelle données par les travailleurs du savoir de la FP. Dans la section trois, on aborde la question des buts et aspirations de carrière des travailleurs du savoir de la FP. La section quatre examine les facteurs relatifs aux promotions alors que la section cinq dégage les stratégies personnelles de carrière. Les activités de perfectionnement de carrière de l'organisation (tant positives que négatives) sont décrites à la section six. La section sept examine la satisfaction des employés quant à l'atteinte de leurs buts de carrière. On présente à la section huit les questions relatives à la rétention ou au départ des employés. La section neuf envisage les changements qui pourraient être apportés dans les pratiques de perfectionnement professionnel au sein de la FP pour rendre plus facile la réalisation des buts de carrière des travailleurs du savoir. La section dix dresse un bilan des résultats et présente les conclusions pertinentes.

Pour faciliter la lecture du présent rapport, chaque question d'entrevue des sections trois à neuf est présentée dans une sous-section autonome. On donne d'abord les résultats pour l'ensemble de l'échantillon et ensuite une ventilation par sexe, genre de travail et participation à un PPC. On présente ensuite les citations pertinentes. Cette structure permet au lecteur de parcourir et d'analyser seulement les questions qui l'intéressent.


1. Les caractéristiques de l'échantillon

Deux cent cinquante-quatre personnes ont fait l'objet d'une interview et d'un sondage dans le cadre de cette phase de l'enquête. La présente section dresse le profil démographique de ces personnes. Les données sont présentées en deux parties. La première partie décrit le répondant (sexe, langue maternelle, âge, état matrimonial, responsabilités de personnes à charge, scolarité). La seconde partie décrit les antécédents de travail des membres de l'échantillon (genre de travail, ministère, participation à un programme de perfectionnement de carrière, responsabilités de gestion, années d'expérience à l'intérieur et à l'extérieur de la fonction publique, historique de carrière). Sauf avis contraire, les données présentées dans cette section du rapport ont été recueillies par court sondage envoyé aux répondants à l'interview avant la tenue de l'interview.

Un profil personelles des répondants

Tableau 2.1 - charactéristiques démographiques de l'échantillon d'entrevuesLe sexe

Le sexe des répondants est une variable critique dans une étude sur le perfectionnement professionnel parce que la recherche a démontré que le sexe peut influer sur les aspirations de carrière, les stratégies de perfectionnement professionnel et les occasions de carrière. Un peu plus de la moitié des répondants au sondage (56% des répondants) sont des femmes (voir tableau 2.1a). Pour remettre les choses en perspective, les données récentes indiquent que les femmes occupent maintenant 51% de tous les postes de la fonction publique fédérale et que plus de 48% des femmes de la FP travaillent maintenant dans les catégories Cadre, Scientifique et professionnel, Administratif et Service extérieur (soit le groupe cible de la présente recherche).(9)

L'âge

Tableau 2.1- B - ÀgeL'âge adulte comporte différents stages. Chaque stage apporte des problèmes et des possibilités qui lui sont propres et qui peuvent avoir une incidence sur la carrière. Levinson(10) a articulé les périodes de développement de l'âge adulte autour de trois points de transition : la transition du début de l'âge adulte, la transition au milieu de l'âge adulte et la transition à la fin de l'âge adulte. Le passage au début de l'âge adulte est la période au cours de laquelle le sujet termine ses études, entre sur le marché du travail, se marie et a des enfants. Vers la fin de la trentaine et le début de la quarantaine, lors de la transition au milieu de l'âge adulte, la carrière revêt une importance prépondérante. Les difficultés familiales peuvent contrarier cette orientation et provoquer une situation de crise personnelle. Certaines frustrations liées à la carrière peuvent se produire et remettre en question les buts et les motifs. La période de transition à la fin de l'âge adulte commence vers l'âge de 50 ans. Au cours de cette phase, les préoccupations se tournent vers le désir de créer un impact au travail, d'être un mentor et de faire la part des choses entre les buts et les réalités. La prochaine étape est la retraite et, peut-être, une nouvelle carrière!

Les données sur l'âge des membres de l'échantillon sont présentées au tableau 2.1b. La majorité des répondants ont entre 36 et 45 ans (c.-à-d. en phase de transition au milieu de l'âge adulte) et plus de 45 ans (milieu et fin de l'âge adulte). Les femmes de l'échantillon sont plus jeunes que les hommes et plus près de la phase de transition au milieu de l'âge adulte.

La langue maternelle

Tableau 2.1 - C - Langue maternalleLa ventilation de l'échantillon selon la langue maternelle est présentée au tableau 2.1c. Les deux tiers de l'échantillon ont répondu que l'anglais est leur langue maternelle, 27% donnent le français comme langue maternelle et 6% une langue autre que le français ou l'anglais. Cette distribution linguistique est à toutes fins pratiques identique à ce qu'on observe dans l'ensemble de la FP. On n'a dégagé aucune corrélation significative de la langue avec les autres variables de l'étude (c.-à-d. le sexe, l'état matrimonial, la situation parentale, la scolarité, la participation à des programmes de perfectionnement de carrière).

La situation familiale

Il y a trente ans, la plupart des familles canadiennes ne comptaient qu'un seul employé salarié. Aujourd'hui, la proportion est inversée puisque les familles à deux salariés où les conjoints cherchent tous deux la satisfaction dans leur carrière et dans leur travail constituent maintenant la majorité. En 1995, les deux conjoints de 64% des familles mari et femme étaient employés, soit presque le double des 33% des familles en 1967.(11)

La famille à deux revenus est un phénomène contemporain d'une très grande importance. Les problèmes et perspectives de carrière sont accentués pour les parents employés à cause du défi de conjuguer les carrières et les responsabilités parentales des deux conjoints. Les responsabilités de famille, notamment pour les jeunes enfants et les parents âgés, compliquent la vie de travail et le perfectionnement professionnel. Les jeunes couples, les travailleurs en situation monoparentale et ceux qui doivent prendre soin de parents âgés ont des défis particuliers parce qu'ils doivent s'efforcer de composer avec les demandes de soins des personnes à charge et les exigences et occasions de carrière.(12)

Tableau 2.1 - D - État matrimoniala. L'état matrimonial

Les données sur l'état matrimonial des répondants à l'interview se trouvent au tableau 2.1d. Les trois quarts des répondants à ce sondage sont présentement mariés ou l'équivalent, 11% sont séparés ou divorcés et 14% sont célibataires. La proportion de célibataires est plus élevée chez les femmes. Cette différence par sexe dans l'état matrimonial est cohérente avec le fait que les femmes de l'échantillon sont plus jeunes que les hommes et avec le fait rapporté par la recherche que de nombreuses femmes croient que la réussite professionnelle et la responsabilité d'élever une famille sont deux buts incompatibles.

b. L'état parental

Plusieurs recherches établissent une relation entre les responsabilités parentales des couples employés et l'incidence de conflits entre le travail et la famille. Les employés sans enfants peuvent agir plus indépendamment parce qu'ils n'ont pas les contraintes de soins à prodiguer à des personnes à charge. L'ajout du rôle de parent peut compliquer le perfectionnement et la progression de carrière d'un employé parce que des pressions viennent s'ajouter en même temps que des contraintes.Tableau 2.1 E - État parental

La majorité des répondants à l'entrevue (69%) ont des enfants (voir tableau 2.1e). Les probabilités que les hommes de l'échantillon aient des enfants sont plus élevées que pour les femmes de l'échantillon (77% des hommes ont des enfants et 62% des femmes). Comme on le voit à la figure 2.1.f, cette différence par sexe de l'état parental est particulièrement marquée dans les rangs des cadres. Ces données concordent avec les données sur l'état matrimonial présentées ci-dessus et avec la recherche effectuée par Catalyst qui rapporte que « de nombreuses femmes axées sur une carrière ont le sentiment de devoir mettre leur vie personnelle en veilleuse afin de pouvoir se concentrer sur leur carrière ».(13) Ces différences de sexe dans l'état parental peuvent aussi être attribuables au fait que les femmes ayant une éducation universitaire retardent souvent la venue des enfants jusqu'à ce que leur carrière soit établie.

c. L'âge des enfantsTableau 2.1 - F - État matrimonial des répondants de la classification Cadres

La notion de stage dans le cycle de vie est utilisée pour examiner les variations dans les demandes des rôles au travail et dans la famille durant l'âge adulte. Il est bien connu que le conflit entre les demandes de la carrière et les obligations familiales augmente avec le mariage et l'arrivée des enfants. D'autres recherches connexes indiquent toutefois que plusieurs de ces conflits s'atténuent à mesure que l'âge du plus jeune enfant augmente. Comme l'indiquent les données du tableau 2.1g, une proportion relativement faible des membres de l'échantillon ont de jeunes enfants à la maison (12% ont des enfants de trois ans et moins; 9% ont des enfants de moins de 4 et 5 ans). Un quart des répondants ont des enfants de plus de 18 ans. La plupart des enfants de ce groupe d'âge ne vivent plus à la maison (seulement 3% des répondants ayant des enfants de plus de 18 ans déclarent que ces enfants vivent encore à la maison). Une bonne proportion des membres de l'échantillon ont des enfants âgésTableau 2.1 G - Àge des enfants de 6 à 18 ans (42%) et sont dans ce qu'on appelle la phase du « nid plein ». Il n'y a pas de relation entre le sexe du répondant et l'âge des enfants. Les répondants qui sont gestionnaires et cadres ont plus souvent des enfants plus âgés que les répondants des autres types de travail.

d. Responsabilités de soins des aînés

Le soin des personnes à charge ne concerne pas uniquement les enfants. Les préoccupations quant aux soins aux aînés augmentent. Tableau 2.1 H - Responsabilités de personnes àgées On définit ces soins comme l'apport d'une aide quelconque dans les activités quotidiennes d'un parent âgé qui est chroniquement malade, frêle ou invalide. Le nombre de travailleurs ayant des responsabilités de soins aux adultes augmente rapidement à mesure que les parents de la génération du baby-boom atteignent les 60, 70 et 80 ans. Le recensement canadien de 1995 estime que 17% des Canadiens ont présentement des responsabilités de soins aux aînés. Comme le montre le tableau 2.1h, la proportion de cet échantillon ayant des responsabilités de soins aux aînées (66%) est beaucoup plus élevée que ce qu'on a observé dans le recensement de 1995. Les responsabilités de soins aux personnes âgées sont réparties également entre les hommes et les femmes de cet échantillon.

Les antécédents d'études

La recherche a démontré une corrélation positive entre l'éducation et la progression de carrière. Comme le montre le tableau 2.1a, l'employé caractéristique de l'échantillon est très scolarisé. Environ 80% des membres de l'échantillon ont une formation universitaire (33% ont un diplôme de premier cycle, 47% ont au moins un diplôme d'études supérieures et un tiers des membres de l'échantillon ont plusieurs diplômes d'études supérieures). Il n'y a pas de différence selon le sexe dans le degré de scolarité. Les répondants qui participent à un programme fédéral de perfectionnement de carrière (PPC) ont plus d'éducation institutionnelle que ceux qui ne participent pas à ces programmes.

Tableau 2.1
Échantillon des entrevues : niveau de scolarité

NOTE: environ un tiers de l'échantillon avait plusieurs diplômes d'études supérieures

1a:

Ensemble de l'échantillon

 
 

Diplôme d'études secondaires

6%

 

Études collégiales/universitaires

9%

 

Diplôme collégial

6%

 

Diplôme universitaire

33%

 

Diplôme d'études supérieures

47%

1b:

Échantillon des entrevues : premier diplôme

 
 

Affaires, Comptabilité, Commerce, Économique

22%

 

Sociologie/Sciences sociales

25%

 

Informatique, Génie, Systèmes d'information

12%

 

Sciences: santé, naturelles, appliquées, physique, mathématiques

22%

 

Arts et humanités

20%

1c:

Diplôme d'études supérieures

 
 

Affaires, Comptabilité, Commerce, Économique

27%

 

Sociologie/Sciences sociales

42%

 

Informatique, Génie, Systèmes d'information

4%

 

Sciences: santé, naturelles, appliquées, physique, mathématiques

19%

 

Arts et humanités

12%

La recherche semble indiquer que l'apprentissage pendant toute la vie est à la fois une responsabilité et un prérequis de la réussite professionnelle. Il est intéressant de noter que la moitié des répondants ont obtenu leur diplôme depuis 1990 (17% depuis 1994). Ces résultats suggèrent que la majorité des personnes interviewées ont poursuivi des études dans le cadre d'une stratégie de perfectionnement professionnel.

On a demandé aux répondants qui ont une formation universitaire d'indiquer la discipline de leur premier diplôme et de leurs diplômes subséquents. Ces données sont présentées aux tableaux 2.1b (Discipline du diplôme de premier cycle) et 2.1c (Discipline du diplôme d'études supérieures) Le sexe joue un facteur déterminant dans le choix de la discipline du diplôme. En ce qui touche les diplômes de premier et de deuxième cycles :

  • Les hommes sont plus portés vers les diplômes en administration des affaires, comptabilité, commerce, économique, informatique, ingénierie et systèmes d'information

  • Les femmes sont plus portées vers les diplômes en sociologie et sciences sociales et en sciences (sciences de la santé, sciences naturelles, sciences appliquées, physique, mathématiques)

Un profil professionnel des répondants

Le genre de travail et la classification

Les cheminements de carrière représentent des séquences logiques et possibles de postes occupés en fonction de ce que les personnes accomplissent au sein d'une organisation(14). La recherche suggère que les cheminements de carrière et les possibilités de progression sont fortement liés au genre de travail. Les questions ouvertes de la phase du sondage demandaient aux répondants : Quel est le titre de votre emploi actuel? Quelle est votre classification actuelle? Dans la présente phase de la recherche, les répondants ont été groupés par genre de travail comme suit :

  • Cadres (SMA, DG, directeurs exécutifs)
  • Gestionnaires (directeurs, gestionnaires, chefs, chefs de section)
  • Agents
  • Analystes (non informatique)
  • Scientifiques (scientifiques, ingénieurs, informaticiens, IS, IT)

Le nombre de répondants dans chacun de ces regroupements est indiqué au tableau 2.2. Comme l'indiquent ces données, le genre de travail n'est pas lié au sexe dans l'échantillon, ce qui n'est pas surprenant étant donné la méthode de sélection de l'échantillon.

Tableau 2.2
Échantillon des entrevues : genre de travail
 

Cadre

Gestionnaires

Agents

Analystes

Scientifiques

% de l'échantillon

21%

35%

12%

18%

12%

 

44% hommes

49% hommes

49% hommes

44% hommes

44% hommes

 

56% femmes

51% femmes

51% femmes

56% femmes

56% femmes

Les répondants aux entrevues appartiennent à 48 classifications différentes. Les classifications les plus courantes sont indiquées au tableau 2.3. Un peu plus du quart des répondants sont de la classification EX. Ce résultat est cohérent avec les données sur le genre de travail déjà présentées. Il n'y avait pas de différence selon le sexe dans les données sur la classification.

Tableau 2.3
Échantillon des entrevues : Classification (les plus fréquentes seulement)

Classification

% de l'échantillon

EX

27%

AS

10%

ES

9%

CS

8%

MM

7%

PE

6%

PM

6%

CR

4%

IS

3%

PC

3%

CO

3%

 

Les responsabilités de gestion

Tableau 2.2 - Sphère de directionLa majorité des participants aux interviews (69%) surveillent le travail d'autres employés. La sphère de direction (c.-à-d. le nombre d'employés sous la supervision directe du titulaire) varie d'un minimum de 1 à un maximum de 1 200. La majorité des répondants surveillaient le travail de 3 à 10 employés (voir figure 2.2). Il n'y avait pas de différence selon le sexe dans le rôle de supervision ou la sphère de direction.

Le ministère

On a interviewé des personnes de 19 ministères différents. La participation par ministère est donnée au tableau 2.4. Il n'y avait pas de différence selon le sexe pour ces données.

Tableau 2.4 Échantillon des entrevues : ministère

Agriculture Canada

2%

Environnement Canada

7%

Finances

5%

Pêches et Océans

3%

Affaires extérieures

5%

Santé Canada

7%

DRHC

6%

Affaires indiennes et du Nord

3%

Industrie Canada

8%

Justice

4%

Défense nationale

7%

Ressources naturelles Canada

8%

Conseil privé

4%

CFP

8%

Travaux publics

3%

Revenu Canada

5%

Statistique Canada

4%

Secrétariat du Conseil du Trésor

10%

Anciens combattants

2%

 

Tableau 2.3 - Participation à des programme de perfectionnement professionnelLa participation à un programme fédéral de perfectionnement de carrière (PPC)

Le perfectionnement de la gestion est une formation visant spécifiquement à améliorer les compétences et les connaissances d'une personne dans les rudiments de la gestion. Les programmes de formation qui préparent les employés à exercer de futures fonctions au sein d'une compagnie sont ce qu'on appelle des programmes de développement ou de perfectionnement. La participation aux PPC est présentée au tableau 2.3. Un peu plus de la moitié de l'échantillon (56%) ne participe à aucun PPC fédéral. Le reste de l'échantillon avait été choisi de manière à inclure des employés participant aux programmes de perfectionnement de carrière suivants : PPACD (10% de l'échantillon), groupe des SMA (10% de l'échantillon), CAP (11% de l'échantillon) et PSG (13% de l'échantillon). Le processus de sélection de l'échantillon veillait à ce que des nombres à peu près égaux d'hommes et de femmes fassent partie de chacun de ces cinq groupes.

Tableau 2.4 - Description de carrière (%)La description de carrière

Les carrières peuvent prendre plusieurs formes. Les employés peuvent entrer sur le marché du travail et travailler sans arrêt jusqu'à leur retraite ou interrompre leur carrière pour poursuivre leurs études ou avoir des enfants. Les interruptions de carrière pour congé d'étude sont perçues généralement comme ayant une incidence positive sur la progression de la carrière. Par contre, les congés de maternité sont cités comme donnant lieu à des décisions difficiles (quand retourner au travail, réduire ses heures de travail) et occasionnant des retards dans la progression de la carrière. Les données présentées au tableau 2.4 permettent de tirer les observations suivantes :

  • Les hommes sont plus portés que les femmes à travailler sans interruption de carrière (75% et 44% respectivement)

  • Les femmes sont plus portées que les hommes à prendre un congé parental (45% des femmes et seulement 1% des hommes!)

  • Les hommes sont plus portés que les femmes à prendre un congé d'étude (16% contre 9%)

L'historique de carrière

La recherche en ressources humaines établit des rapports entre des facteurs tels les années d'expérience, la diversité des expériences de travail et la mobilité et le développement et la réussite professionnelle. Les promotions, souvent utilisées pour mesurer le succès, sont aussi incluses dans les données de l'historique de carrière.

a. Les années d'expérience de travail

Les années d'expérience de travail ont des effets positifs et négatifs sur la carrière. Du côté positif, les employés ayant le plus d'expérience sont perçus comme étant mieux «socialisés» (c.-à-d. qu'ils se sentent partie intégrante de l'organisation, qu'ils savent comment on fait les choses et qu'ils sont mieux préparés à exécuter les tâches et les fonctions liées à leur rôle) et comme mieux qualifiés que les employés moins expérimentés pour faire le travail et des travaux subséquents le long du parcours de Tableau 2.5 - Expérience de travail - A-Annéés dans la fonction publique fédérale leur cheminement de carrière. Du côté négatif, d'autres études ont constaté que les travailleurs qui sont en poste dans une même organisation depuis plusieurs années où ils exercent les mêmes fonctions risquent l'obsolescence et la stagnation de carrière.

Dans cette phase de l'étude, on a recueilli quatre données de mesure de l'expérience de travail : (1) nombre d'années dans la population active, (2) durée de l'emploi dans la FP fédérale, (3) durée de l'emploi dans leur ministère actuel et (4) durée de l'emploi à leur poste actuel.

Les données sur les années dans la population active sont présentées au tableau 2.5; les années à l'emploi de la FP au tableau 2.5a. Ces données sont très semblables à celles sur l'âge des répondants présentées plus tôt et appuient le fait que la plupart des répondants sont aux stades de transition en milieu de carrière et de fin de carrière du cycle de vie.

Tableau 2.5
Expérience de travail

Année d'entrée au travail

   

Période

% de l'échantillon

Nombre moyen d'années d'emploi

1956-1966

6%

37 ans

1967-1977

38%

26 ans

1978-1988

35%

15 ans

1989-1998

21%

5 ans

Tableau 2.5 - B-Années dans le ministère actuelLes femmes ont moins d'expérience de travail que les hommes. Cette différence selon le sexe vient du fait que les femmes de l'échantillon sont plus jeunes que les hommes et ont plus tendance que les hommes à interrompre leur carrière pour avoir des enfants. Les hommes ont travaillé dans la FP plus longtemps que les femmes (39% des hommes ont plus de 20 ans d'expérience à la FP contre 27% des femmes).

Le tableau 2.5b présente les données sur les durées de travail au ministère actuel et le tableau 2.5c sur les années au poste actuel. Bien qu'un peu plus de la moitié des membres de l'échantillon (53%) ont travaillé dans leur ministère actuel pendant plus de cinq ans, seulement 23% des répondants sont à leur poste actuel depuis plus de trois ans. La majorité des répondants (55%) occupentTableau 2.5 - C-Années dans le poste actuel leur poste actuel depuis 1 à 3 ans. Près du quart de l'échantillon est titulaire de son poste depuis moins d'un an. Ces données indiquent que la majorité des participants à cette phase de l'étude sont relativement mobiles au sein de leur ministère. Il n'y avait aucune différence selon le sexe quant à la période de travail dans le ministère actuel et au poste actuel.

b. La diversité des expériences

La documentation sur le perfectionnement des ressources humaines souligne l'importance des expériences de travail des employés dans tous les aspects du travail comme moyen de bien se préparer à exercer des fonctions au niveau de cadre. L'expérience dans d'autres ministères est vue comme une importante occasion de croissance et de développement. Elle permet d'enrichir son expérience, d'acquérir de nouvelles compétences et de se familiariser avec de nouveaux domaines, donc de favoriser le perfectionnement de carrière. On a évalué la diversité des expériences de travail dans cette phase de l'étude en demandant aux répondants d'indiquer dans combien de ministères hiérarchiques et d'organismes centraux ils avaient travaillé au cours de leur carrière à la FP (voir tableau 2.6) ainsi que le nombre de postes qu'ils y avaient détenus (voir tableau 2.6).

Tableau 2.6
Nombre de ministères d'emploi
a. Ministères d'exécution  
Zéro

0%

Un

33%

Deux

28%

Trois

19%

Plus de trois

20%

b. Organismes centraux  
Zéro

30%

Un

49%

Deux

15%

Plus de deux

6%

Tableau 2.6 - Nombre de postes différents détenusCes données indiquent que la majorité des participants aux interviews jouissent d'expériences de travail diversifiées au sein de la FP. Tous ceux qui ont été interviewés ont passé au moins une partie de leur carrière dans un ministère hiérarchique; près de 40% des répondants ont travaillé dans au moins trois ministères hiérarchiques. Alors que 30% des membres de l'échantillon n'ont jamais travaillé pour un organisme central (c.-à-d. Finances, SCT, CFP et BCP), près d'un quart ont travaillé dans au moins deux de ces organismes. Quatre-vingt pour cent des membres de l'échantillon ont eu au moins quatre postes au cours de leur carrière dans la FP; près de la moitié des membres de l'échantillon ont occupé au moins sept postes différents. On n'a relevé aucune différence significative par sexe dans ces résultats. Les répondants de la catégorie Cadre et les répondants qui participent à un PPC ont travaillé dans plus de ministères et ont occupé plus de postes que les autres.

c. Les mouvements latéraux

Les mouvements latéraux sont des mouvements vers d'autres fonctions ou unités au même niveau au sein de l'organisation. Il ne s'agit pas, à proprement parler, d'une progression dans la carrière, mais d'une occasion de diversification et de croissance. Les mouvements latéraux sont particulièrement utiles quand les chances d'avancement au sein d'une organisation sont limitées ou bloquées. On a évalué le mouvement latéral dans cette phase de la recherche en demandant aux répondants d'indiquer le nombre de détachements, d'affectations provisoires et de mouvements latéraux qu'ils avaient faits au cours de leur carrière à la FP (tableau 2.7a). On leur a demandé également d'indiquer à quand remontait leur dernier mouvement latéral visant à rehausser leurs compétences de travail (tableau 2.8).

Tableau 2.7
Mouvement latéraux

# Affectations

# Postes intérimaires

# Mouvements latéraux

 

Total

Hommes

Femmes

Total

Hommes

Femmes

Total

Hommes

Femmes

Aucun

40%

37%

42%

28%

25%

31%

35%

28%

40%

Un

27%

28%

26%

28%

33%

24%

18%

23%

14%

Deux

18%

19%

17%

22%

24%

21%

16%

17%

14%

Plus de 2

15%

16%

15%

21%

18%

24%

     

Trois

           

14%

19%

10%

Plus de trois

           

19%

13%

22%

 

Tableau 2.8 Année du dernier mouvement latéral pour rehausser les compétences

1998

16%

1997

18%

1996

10%

1995

10%

Avant 1995

19%

Avant 1985

5%

Jamais

27%

Les données sur les détachements, les affectations provisoires et les mouvements latéraux viennent appuyer l'idée que les répondants à l'interview sont très mobiles à l'intérieur de leur ministère et entre ministères du gouvernement. Un tiers des membres de l'échantillon ont eu deux détachements ou plus, un tiers ont fait trois mouvements latéraux ou plus et un peu moins de la moitié (43%) ont accepté deux affectations provisoires ou plus. Le fait qu'un peu plus de la moitié (54%) des membres de l'échantillon ont fait un mouvement latéral au cours des quatre dernières années afin de rehausser leurs compétences porte à croire que la forte mobilité de carrière observée dans l'échantillon s'inscrit dans une stratégie de perfectionnement de carrière. Cette hypothèse est appuyée par le fait que les répondants qui font partie d'un PPC fédéral sont plus portés à changer de ministère, à changer de poste, à faire des mouvements latéraux pour rehausser leurs compétences et à accepter des affectations provisoires.

L'examen des données du tableau 2.7 indique une relation intéressante entre le sexe et les mouvements latéraux. Les femmes ont plus tendance que les hommes à ne jamais faire de mouvements latéraux (28% des hommes et 40% des femmes n'ont jamais fait de mouvements latéraux) et à ne jamais exercer des fonctions par intérim (25% des hommes et 31% des femmes n'ont jamais exercé de fonctions par intérim). Par contre, sur ce même point, on note que les femmes sont plus portées que les hommes à faire un plus grand nombre de mouvements latéraux (13% des hommes et 22% des femmes ont fait plus de 3 mouvements latéraux) et à accepter un plus grand nombre de postes intérimaires (18% des hommes et 24% des femmes ont entrepris plus de deux affectations provisoires). Ces données concordent avec les donnés précédentes (c.-à-d. le pourcentage de femmes qui ont pris des congés de maternité et le nombre de femmes sans enfant) et indiquent que l'échantillon pourrait contenir deux groupes distincts de femmes : celles qui ont peu de responsabilités de famille (ce qui pourrait être une stratégie de carrière) et celles qui ont un conflit travail-famille plus intense.

d. L'expérience à l'extérieur du gouvernement

Jocelyne Bourgon note dans son cinquième Rapport annuel au premier ministre sur la fonction publique du Canada la nécessité de faire de la FP une institution sans frontières. Elle entend par là une institution qui s'engage à enlever les obstacles à la libre circulation des idées et des informations à l'intérieur des organismes du secteur public et entre ceux-ci (p. 20). Mme Bourgon affirme qu'une institution sans frontières encourage la mobilité de ses gens à l'intérieur et à l'extérieur de la FP comme moyen d'élargir ses expériences et ses compétences et de se préparer à l'avenir (p. 21). On a évalué l'expérience des répondants à l'extérieur de la FP en leur demandant s'ils avaient déjà occupé des postes à temps complet à l'extérieur de la FP fédérale. On a demandé à ceux qui ont répondu dans l'affirmative de préciser où ils avaient travaillé et pendant combien de temps.

Près des deux tiers (62%) des interviewés ont travaillé à l'extérieur de la FP fédérale. Un peu plus de la moitié de ceux qui ont travaillé à l'extérieur de la FP avaient un emploi dans le secteur privé. Un tiers des répondants on travaillé pour une ONG ou dans le secteur semi-public, 22% pour des gouvernements municipaux ou provinciaux et 7% pour des sociétés d'État. Un peu plus de la moitié de l'échantillon (51%) comptait deux ans ou plus d'expérience de travail à l'extérieur de la FP; 32% des répondants y avaient passé un an et 17% moins d'un an. Il n'y avait pas de différence selon le sexe dans ces données.

e. La réussite professionnelle : les promotions

Les employés promus prennent habituellement plus de responsabilités et d'autorité en retour d'un meilleur ensemble de rémunération, d'avantages et de privilèges. Les promotions constituent une mesure du succès des stratégies de perfectionnement professionnel. Nous avons recueilli deux ensembles de données sur les promotions au cours de cette phase de la recherche. Le sondage contenait trois questions à l'égard des promotions : (1) le nombre de promotions obtenues au cours de la carrière (tableau 2.9)(15), (2) la date de la dernière candidature en vue de l'obtention d'une promotion (tableau 2.10) et (3) et la date de l'obtention de la dernière promotion (tableau 2.10). Dans l'entrevue, nous avons demandé aux répondants de nous donner leur opinion sur les raisons de leur promotion et de leur non promotion.

Tableau 2.9 Nombre de promotions
 

Total

Hommes

Femmes

Aucune

16%

11%

20%

Une

21%

20%

20%

Deux

14%

12%

15%

Trois

16%

21%

10%

Quatre

15%

21%

10%

Plus de quatre

19%

15%

25%

 

Tableau 2.10
Année de la dernière demande et obtention d'une promotion

Dernière demande d'une promotion

Dernière obtention d'une promotion

 

Total

Total

Hommes

Femmes

1998

27%

18%

13%

20%

1997

28%

26%

28%

22%

1996

13%

14%

10%

15%

1995

5%

5%

3%

5%

Avant 1995

27%

37%

45%

36%

Avant 1985

4%

7%

8%

5%

Les données du sondage sur les promotions indiquent que les membres de l'échantillon poursuivent des stratégies de carrière qui réussissent. Seulement 10% des répondants aux interviews n'ont jamais reçu de promotion. Par contre, la moitié de l'échantillon a reçu trois promotions ou plus. Un peu plus de la moitié des répondants (54%) avaient posé leur candidature en vue d'une promotion au cours des deux années précédentes. Un peu moins de la moitié de l'échantillon (43%) avait obtenu une promotion au cours de cette période. Les trois quarts des membres de l'échantillon avaient été promus au cours des cinq dernières années.

Les femmes ont plus de chances que les hommes de ne jamais avoir été promues (20% des femmes et 11% des hommes n'ont jamais eu de promotion). Elles ont aussi plus de chances que les hommes d'avoir reçu plus de quatre promotions (25% des femmes et 15% des hommes avaient reçu plus de quatre promotions). Ces données sont très semblables à celles observées à l'égard des affectations intérimaires et des mouvements latéraux et renforcent l'idée que l'échantillon des femmes contient divers sous-groupes.


2. La réussite professionnelle, comment se distingue-t-elle de la réussite personnelle?

L'interview a commencé par une série de question portant sur la réussite professionnelle et personnelle. On a demandé aux répondants :

  • Comment ils définissaient la réussite professionnelle
  • Comment ils définissaient la réussite personnelle
  • Comment ils distinguaient entre la réussite personnelle et la réussite professionnelle

Les réponses à chacune de ces questions sont présentées ci-après.

Comment définissez-vous la réussite professionnelle?

Les réponses à cette question sont données au tableau 2.11. Ces données indiquent que :

  • Plus de la moitié de l'échantillon (54%) définit la réussite professionnelle comme liée d'une certaine façon à la satisfaction (j'aime mon travail, je suis heureux de mon poste, j'aime venir travailler le matin, ma carrière est quelque chose que j'aime faire),

  • Un tiers des répondants trouvent que la réussite professionnelle se rapporte à l'estime de soi (le sentiment personnel d'accomplir quelque chose, la réalisation, la récompense, quelque chose qui répond à un besoin personnel, concorde avec l'image que j'ai de moi-même),

  • Un tiers des répondants trouvent que la réussite professionnelle se rapporte au progrès dans la carrière (responsabilités accrues, me rapprocher constamment de mes buts, suite logique de progression dans la hiérarchie, suite de postes qui s'appuient les uns sur les autres).

  • Un peu plus du quart des membres de l'échantillon (28%) définissent la réussite professionnelle en termes de reconnaissance (c.-à-d. récompenses de l'extérieur -- argent, notoriété, les autres reconnaissent le bon travail accompli)

  • Un peu plus du quart de l'échantillon (27%) définit la réussite professionnelle en rapport avec l'apprentissage (quelque chose qui m'oblige à me dépasser, travailler à mon plein potentiel, développer mes capacités, surmonter des défis, toujours apprendre quelque chose de nouveau)

  • Un quart de l'échantillon définit la réussite professionnelle en termes de contribution/influence (j'ai fait une différence, j'apporte une contribution, je peux diriger et influencer les autres).

Tableau 2.11
Ce qu'est la réussite professionnelle

Comment définissez-vous la réussite professionnelle?

     

* Réponses multiples consignées

 

Total

Hommes

Femmes

liée à la satisfaction

51%

50%

49%

liée à l'estime

34%

28%

38%

liée au progrès

32%

34%

31%

liée à la reconnaissance

28%

40%

20%

liée à l'apprentissage

27%

26%

26%

liée à la contribution/ influence

25%

24%

26%

Les différences selon le sexe

Pour les femmes comme pour les homme, la réussite professionnelle est plus souvent conceptualisée en rapport avec la satisfaction. Les femmes associent davantage le succès dans la carrière avec l'estime de soi (40% des femmes et 28% des hommes); les hommes associent plutôt le succès dans la carrière avec la reconnaissance (40% des hommes et 20% des femmes).

Les différences selon le genre de travail

Comme on peut le voir dans les données contenues dans l'encadré 2, les définitions de la réussite professionnelle varient considérablement selon le genre de travail. Ceux du groupe des cadres définissent rarement la réussite professionnelle en termes de satisfaction ou de reconnaissance. Leurs définitions du succès sont plutôt tournées vers l'estime (41%), la contribution (36%) et l'apprentissage (37%). Par ailleurs, dans les catégories des scientifiques et des agents, la satisfaction et la reconnaissance sont cruciales. Seulement 10% des scientifiques définissent la réussite professionnelle en termes d'estime de soi; seulement 12% des agents définissent la réussite professionnelle en termes de contribution.

Encadré 2.2 Les différences dans les définitions de la réussite professionnelle : genre de travail

* pourcentage des répondants dans chacun des genres de travail ayant donné cette définition de la réussite professionnelle

Ce que c'est

 
Cadres

Estime (41%), apprentissage (36%) Contribution (36%)

Gestionnaires

Satisfaction (50%)

Agents

Satisfaction (60%), Reconnaissance (50%), estime (40%)

Analystes

Satisfaction (46%)

Scientifiques

Satisfaction (73%), Reconnaissance (50%)

   

Ce que ce n'est pas

 
Cadres

Reconnaissance (15%)

Analystes

Contribution (12%)

Scientifiques

Estime (11%)

La participation à un PPC

Les définitions de la réussite professionnelle varient également de façon marquée selon la participation à un PPC (voir encadré 3). Les répondants qui participent à un PPC ont plus tendance que ceux qui ne participent pas à un tel programme à dire que la réussite professionnelle se rapporte à l'apprentissage (34% et 21% respectivement) et à la contribution (34% et 20% respectivement). À l'intérieur des divers programmes :

  • Les participants au PPACD ont plus tendance à définir le succès en termes d'estime (55%) et de contribution (45%) et moins en termes de reconnaissance (14%)

  • Les membres du groupe des SMA ont plus tendance à définir le succès en termes d'apprentissage (44%) et de contribution (37%)

  • Les participants au CAP ont plus tendance à définir le succès en termes d'estime (42%)

  • Les participants au PSG ont plus tendance à définir le succès en termes de progrès (43%) et d'apprentissage (40%) et moins en termes de contribution (13%).

Encadré 2.3 Les différences dans les définitions de la réussite professionnelle : PPC

* pourcentage des répondants dans chacun de ces programmes ayant donné cette définition de la réussite professionnelle

Ce que c'est

 
En PPC

Satisfaction (43%), estime (40%)

Pas en PPC

Satisfaction (55%)

PPACD

Estime (55%), contribution (45%), Satisfaction (45%)

Groupe SMA

Apprentissage (45%)

CAP

Satisfaction (46%), estime (42%)

PSG

Progrès (43%), apprentissage (40%), Satisfaction

Ce que ce n'est pas

 
PPACD

Reconnaissance (14%)

PSG

Contribution (13%)

Comment définissez-vous la réussite personnelle?

Pratiquement tous les répondants (94% de l'échantillon) ont défini la réussite personnelle en termes de famille, de style de vie, de vie personnelle et de loisirs. Les deux tiers de l'échantillon ont indiqué que la réussite professionnelle faisait partie de la réussite personnelle alors que 22% ont mentionné les contributions à la collectivité, à la société et à des causes humanitaires.

Les hommes et les femmes ont donné des réponses semblables à cette question. Les cadres (79%) et les membres du PPACD (84%) et du groupe des SMA (79%) étaient moins portés à associer la réussite professionnelle à la famille et au style de vie.

Quelle est la différence entre une réussite personnelle et une réussite professionnelle?

Seulement trois réponses ont été données à cette question. La majorité de l'échantillon (75%) est d'avis que la réussite professionnelle n'est qu'une composante de la réussite personnelle (le succès dans la vie est plus large, plus holistique, un équilibre entre la carrière et les intérêts personnels). Un quart de l'échantillon a déclaré que la réussite personnelle et la réussite professionnelle sont intimement liées l'une à l'autre (elle vont la main dans la main, elles sont basées sur les mêmes valeurs, on ne peut avoir l'une sans l'autre). Dix pour cent des membres de l'échantillon trouvent que la réussite professionnelle est «plus dure, plus compétitive et plus mesurable» que la réussite personnelle. Ce groupe a indiqué également que la réussite personnelle était «plus vague», «plus émotionnelle» et «plus personnelle - basée sur des valeurs». On n'a pas observé de différence selon le sexe ou la nature du travail dans ces réponses. Les participants au PPACD et au CAP étaient moins portés à dire que la réussite professionnelle et personnelle étaient en interrelation (d'ailleurs, personne dans le groupe CAP n'a donné cette réponse!)

Comment définissez-vous la réussite professionnelle? Comment se distingue-t-elle de la réussite personnelle?

«Trop souvent, de nos jours, la réussite dans la carrière peut vous coûter la réussite dans la vie. Trop de gens sacrifient leur vie à leur carrière.»

«Je suis un fermier, je suis un fonctionnaire, je participe à des activités communautaires, je prends des leçons de piano. Tout ça fait partie d'une gestalt qui vous permet de faire du bon travail.»

«Avoir du succès dans sa carrière, c'est avoir hâte d'aller travailler. Avoir du succès dans sa vie, c'est avoir hâte de rentrer à la maison!»

«Les deux vont de pair. Vous devez avoir une relation harmonieuse entre vous et votre travail pendant la journée pour être une personne agréable en soirée.»

«Une vie réussie, c'est surtout une affaire de relations. Vous savez que vous avez eu du succès dans la vie quand les gens veulent venir vous voir à la maison de repos.»



Chapitre 2 – Le perfectionnement professionnel dans la fonction publique fédérale : L'étude par entrevues (suite)

3. Les buts et aspirations de carrière

Pour évaluer les buts et aspirations de carrière, on a demandé aux répondants :

  • Où voyez-vous votre carrière dans les 5 prochaines années?
  • Où voyez-vous vore carrière ultimement?

Les résultats de chacune de ces questions sont présentés ci-après.

Où voyez-vous votre carrière dans les 5 prochaines années?

Les répondants ont répondu à cette question de deux façons très différentes (voir tableau 2.12). Certains répondants ont parlé du poste auquel ils aspirent dans les cinq prochaines années (SMA, SM, autre poste de gestion) alors que d'autres ont parlé de ce qu'ils espéraient obtenir de leur carrière (satisfaction, estime de soi, influence, la chance d'apporter une contribution). Quatorze pour cent des membres de l'échantillon ont déclaré qu'ils avaient déjà ce qu'ils voulaient de leur carrière. Onze pour cent des répondants ont dit espérer détenir un poste à l'extérieur du gouvernement dans les cinq prochaines années. La citation suivante est représentative de ce genre de réponse.

« À l'extérieur du gouvernement. J'ai beaucoup d'intérêts à l'extérieur du gouvernement. Je suis le genre de personne qui a besoin de savoir, en fin de journée, que j'ai atteint mes buts. Je tire beaucoup de plaisir à terminer quelque chose. Or, au gouvernement, régler un problème une fois pour toutes, c'est se mériter un enterrement de première classe. »

Tableau 2.12
Aspirations de carrière : cinq prochaines années

Où voyez-vous votre carrière dans les 5 prochaines années?

Pourcentage

* Réponses multiples consignées

Poste de gestion au gouvernement

29%

Poste dans un autre domaine au gouvernement (p. ex., politiques, relations fédérales-provinciales, exploitation, plus en contact avec les gens, plus technique, autre ministère intéressant, etc.)

27%

Buts décrits en termes intrinsèques (poste donnant satisfaction, estime de soi, sentiment d'accomplissement, rehausse mes compétences, possibilités d'apprendre)

20%

Buts décrits en termes de progrès (ascension, poste reposant sur le présent poste, grand pas en avant)

18%

Je suis déjà où je veux être (parvenu), au même poste

14%

Poste à l'extérieur du gouvernement (secteur privé, semi-public, consultant, etc.; poste mieux rémunéré, donnant plus de reconnaissance)

11%

Buts décrits en termes d'influence/contribution (poste où je peux faire une différence, pertinent, une contribution)

11%

SM ou SMA

10%

Le sexe

On n'observe qu'une seule différence par sexe dans ces données. Les femmes ont plus tendance à décrire leurs buts de carrière dans cinq ans en termes intrinsèques (27% des femmes et 13% des hommes). Ce résultat concorde avec les données sur la réussite professionnelle présentées plus tôt (les femmes étaient plus portées à définir la réussite professionnelle en termes d'estime de soi).

Le genre de travail

Les aspirations de carrière sur cinq ans varient selon la nature du travail :

  • Les cadres sont plus portés que les autres répondants à décrire leurs buts de carrière sur cinq ans en termes d'influence et de contribution (24% des cadres ont répondu en ce sens). Ils ont plus tendance également à aspirer à des postes de SMA ou de SM.

  • Les agents sont plus portés que les autres répondants à décrire leurs buts de carrière sur cinq ans en termes de progrès ( 30% des agents ont donné cette réponse).

  • Les analystes sont moins portés que les autres répondants à sentir qu'ils sont déjà arrivés là où ils visaient en termes de buts de carrière (seulement 1% des analystes ont donné cette réponse).

  • Les scientifiques sont plus portés que les autres répondants à sentir qu'ils sont déjà arrivés là où ils visaient en termes de buts de carrière (28% des scientifiques ont donné cette réponse). Ils sont aussi plus portés à décrire leurs aspirations de carrière en termes intrinsèques (33% des scientifiques ont donné ce genre de réponse).

La participation à un PPC

Les aspirations de carrière sur cinq ans varient selon la participation à un PPC :

  • Les répondants qui ne font pas partie d'un PPC sont plus portés à répondre qu'ils sont «parvenus» à l'égard de leur carrière (21% des non participants à un PPC ont donné cette réponse contre seulement 6% des participants à un PPC)

  • Les participants à un PPC ont plus tendance à dire qu'ils aspirent à un poste de SM ou de SMA dans les cinq prochaines années (22% des participants à un PPC contre 4% des non participants à un PPC). Ils sont aussi plus portés à espérer que, d'ici cinq ans, ils seront en mesure d'exercer une influence ou d'apporter une contribution (21% des participants à un PPC ont donné cette réponse contre 5% des non participants à un PPC)

  • 70% des participants au PPACD espèrent être SM ou SMA d'ici cinq ans. Aucun des répondants de ce groupe n'a indiqué être arrivé là où il voulait être

  • 25% des membres du groupe des SMA espèrent être SM d'ici cinq ans. Les répondants de ce groupe étaient également plus portés que les autres à décrire leurs buts en termes intrinsèques (33% des membres du groupe des SMA ont donné ce genre de réponse)

  • Les deux tiers des répondants de l'échantillon CAP et la moitié des répondants de l'échantillon PSG espèrent exercer des fonctions de gestionnaire au gouvernement d'ici cinq ans

  • Un quart des membres du CAP espèrent, d'ici cinq ans, exercer une influence («à un poste où je pourrai faire une différence»)

  • Un tiers des participants au PSG ont décrit leurs buts de carrière sur cinq ans en termes intrinsèques (un poste qui apporte la satisfaction et l'estime)

  • Aucun des répondants des échantillons CAP et PSG n'aspire à être SMA ou SM d'ici cinq ans.

Où voyez-vous votre carrière ultimement?

Environ 20% des répondants ont déclaré que leur but ultime de carrière était de :

  • devenir SMA ou SM (21%),
  • «occuper un poste qui me satisfait et rehausse mon estime» (c.-à-d., description des buts en termes intrinsèques au tableau 2.11) (21%),
  • occuper un autre poste de gestion au sein du gouvernement (18%),
  • travailler dans un autre domaine du gouvernement (18%), ou
  • travailler à un poste à l'extérieur du gouvernement qui paie davantage et qui offre plus de reconnaissance (18%).

Onze pour cent des membres de l'échantillon ont indiqué que, quoi qu'il arrive, ils ne voulaient pas devenir SM («C'est le genre de stress dont je peux me passer», «je ne veux pas les responsabilités et la charge de travail», «j'ai ma vie à vivre».)

Le sexe

Les femmes sont nettement plus portées que les hommes à envisager un travail à l'extérieur du gouvernement (22% des femmes et 12% des hommes ont donné cette réponse).

Le genre de travail

Ici encore, les aspirations de carrière sont fortement liées au genre de travail. Comme on pouvait s'y attendre, les cadres sont plus portés que les employés des autres groupes à aspirer à un poste de SM ou de SMA (31%). Les répondants de ce groupe sont aussi plus portés que ceux des autres catégories de travail à :

  • penser qu'ils voudraient ultimement travailler à l'extérieur du gouvernement (30% ont donné cette réponse)

  • indiquer qu'ils ne veulent pas devenir SM! (25% ont donné cette réponse).

Les scientifiques sont également plus portés à indiquer qu'ils ne veulent pas devenir SM (21% des répondants de ce groupe ont donné cette réponse). Les répondants qui travaillent comme analystes sont plus portés que les autres employés à exprimer leurs buts ultimes de carrière en termes intrinsèques (30%).

La participation à un PPC

Les aspirations ultimes de carrière des répondants varient également selon leur participation ou non à un PPC. Les répondants qui font partie d'un PPC sont plus portés que les non participants à dire qu'ils aspirent ultimement à devenir SM ou SMA (30% et 15% respectivement). Les répondants qui ne font pas partie d'un PPC sont plus portés que ceux qui en font partie à se dire arrivés là où ils voulaient (18% contre 1%). Ces résultats laissent entendre que les employés qui participent à un PPC ont des aspirations de carrière plus élevés que ceux qui ne participent pas à un PPC. On peut interpréter ces résultats de deux façons : (1) ceux qui ont des aspirations de carrière plus élevés ont plus tendance à se porter volontaires pour ce genre de programmes, ou (2) les PPC stimulent les aspirations de carrière.

À l'intérieur de ces programmes, les différences suivantes entre groupes sont dignes de mention :

  • Les participants au PPACD ont des aspirations de carrière plus élevées puisque la moitié des répondants de ce groupe ont indiqué qu'ils espéraient ultimement devenir SM ou SMA.

  • Près de 20% des membres du groupe des SMA croient qu'ils deviendront ultimement des SM. Toutefois, une proportion plus forte (25%) déclare ne jamais vouloir devenir SM! Quarante pour cent des répondants de ce groupe croient qu'ils occuperont éventuellement un poste à l'extérieur du gouvernement qui offre plus de reconnaissance.

  • Bien qu'aucun des membres du PSG n'aspire à devenir SMA ou SM d'ici cinq ans, 30% des membres de ce groupe croient que c'est le poste qu'ils occuperont ultimement. Les répondants de ce groupe étaient également plus portés à décrire leurs buts ultimes en termes intrinsèques (33%).

  • Les participants au programme CAP ont des aspirations plus modestes. Un peu plus du tiers des répondants de cet échantillon croient qu'ils obtiendront ultimement un poste de gestion au sein du gouvernement; un autre 33% des répondants se voient travailler dans un autre domaine du gouvernement. Seulement 7% pensent qu'ils deviendront ultimement des SMA ou SM.

Que voyez-vous comme aboutissement de votre carrière?

«Je ne veux pas devenir SMA ou SM. Je n'ai aucun désir de devenir l'esclave de cette organisation.»

«D'une certaine façon, j'aimerais devenir SMA, mais je ne sais pas si je suis prêt à payer le prix pour le reste de ma vie de travail. S'il y avait un poste de SMA à ____ qui ne me demandait pas de travailler 70 heures par semaine, je le prendrais.»

«Les heures de travail requises au niveau des cadres supérieurs ne valent pas la différence de salaire après impôt. Trop de travail, pas assez d'argent.»

«Les cadres intermédiaires sont assis entre deux chaises. Ils n'ont aucun pouvoir réel et ils sont essentiellement les coursiers de la haute direction.»

«Ultimement, je suppose que je me verrais atteindre peut-être les échelons inférieurs de poste de cadre, mais je ne me vois pas vraiment aller plus haut. C'est en partie à cause du temps que ça exige : je ne suis pas prêt à faire des semaines de 70 et 80 heures comme je vois faire les gens à des postes supérieurs et je ne pense pas vouloir passer ma vie en réunion. D'après ce que je vois, plus les gens montent, plus ils passent leur temps en réunion. Je préfère rester en contact avec la production ou avec le service au public.»

«Quand j'étais plus jeune, je croyais que pour réussir dans sa carrière, il fallait atteindre le pinacle de l'organisation. Je croyais sincèrement que j'aimerais être sous-ministre, mais avec l'expérience et la maturité, je peux maintenant dire sans hésitation que c'est absolument la dernière chose que je voudrais faire. C'est un travail absolument épouvantable, une vraie marmite à pression.»

«La carrière, c'est un moyen de financer sa vie. Je n'ai pas de buts ultimes.»


4. Possibilités de promotion

Au cours de l'entrevue, nous avons posé les questions suivantes aux répondants au sujet des promotions :

  • Avez-vous déjà reçu une promotion? Si oui, pourquoi pensez-vous l'avoir reçue?

  • Avez-vous déjà été oublié pour une promotion ou postulé un poste que vous n'avez pas obtenu? Si oui, pourquoi pensez-vous ne pas l'avoir reçue?

Les réponses à ces questions sont résumées ci-après.

Avez-vous déjà reçu une promotion?

Presque tous les répondants à l'interview (93%) ont indiqué avoir déjà reçu une promotion au cours de leur carrière dans la FP. On n'a relevé aucune différence par sexe, genre de travail ou participation à un PPC à ce sujet. Ces données, qui sont pratiquement identiques à celles recueillies dans le cadre du sondage par télécopieur, suggèrent que les participants à la phase d'interview comptent un certain nombre de succès dans leur carrière. Les stratégies qu'ils ont utilisées pour gérer leur carrière devraient intéresser ceux qui aspirent à progresser au sein de la FP.

Pourquoi pensez-vous que vous avez eu cette promotion?

Les répondants ont surtout fait état de leur expérience et de leurs antécédents (je l'ai eu parce que j'étais le mieux «qualifié») (55% de l'échantillon) et de leur performance antérieure («je produisais», «j'avais déjà démontré que je pouvais faire le travail») (45% de l'échantillon). Vingt pour cent des membres de l'échantillon ont parlé de leurs qualités personnelles (créativité, loyauté, leadership, personnalité, «l'affaire»). Seulement 11% ont attribué leur promotion au fait qu'ils avaient travaillé fort.

Le sexe

Les hommes sont plus portés à attribuer leur promotion à leur expérience ou leurs antécédents (58% des hommes, 46% des femmes). Les femmes sont plus portées à attribuer leur promotion à leurs qualités personnelles (24% des femmes, 14% des hommes).

Le genre de travail

Les cadres ont plus tendance à attribuer leur promotion à leur expérience (66% ont donné cette réponse), leurs antécédents de rendement (58% ont donné cette réponse) et à leurs qualités personnelles (32% ont donné cette réponse). Douze pour cent des cadres ont indiqué qu'ils avaient été promus «parce qu'ils s'entendaient bien avec les personnes chargées de la sélection». Seulement 2% des répondants du reste de l'échantillon ont donné cette réponse.

Les analystes, par ailleurs, étaient plus portés à penser qu'ils avaient été promus parce que c'était «automatique» (ça fait partie du programme) (20% des analystes ont donné cette réponse contre seulement 2% du reste de l'échantillon).

Les scientifiques avaient une opinion très différente des raisons de leur promotion. Ils étaient moins portés à croire qu'ils avaient été promus en raison de leur expérience (seulement 28% des scientifiques ont donné cette réponse), de leurs antécédents de rendement (seulement 30% des scientifiques ont donné cette réponse) ou de leurs qualités personnelles (seulement 5% des scientifiques ont donné cette réponse). Ils attribuaient plutôt leur promotion au fait qu'ils satisfaisaient aux exigences de formation ou d'éducation (20% des scientifiques ont donné cette réponse) ou au fait qu'ils avaient eu une bonne entrevue ou qu'ils connaissaient bien le processus de concours (17% des scientifiques ont donné cette réponse).

La participation à un PPC

Les non participants à un PPC sont plus portés à croire qu'ils ont été promus parce qu'ils satisfaisaient à une exigence énoncée (15% des non participants à un PPC ont donné cette réponse contre 0% des répondants qui participent à un PPC). Par contre, les participants à un PPC sont plus portés à croire qu'ils ont été promus en raison de leur antécédents de rendement (51% contre 37%) et de leurs qualités personnelles (25% contre 14%).

On a aussi relevé des différences dans les réponses selon le programme

  • Les participants au PPACD sont plus portés à croire qu'ils ont été promus en raison de leurs antécédents de rendement (55%) et de leurs qualités personnelles (40%)

  • Les participants au groupe des SMA sont plus portés à croire qu'ils ont été promus en raison de leur expérience/antécédents (72%), d'une entrevue qui s'est bien passée (12% des membres du groupe des SMA ont donné cette réponse contre 0% dans tous les autres groupes!) et parce qu'ils connaissaient bien le processus de concours (16% des membres du groupe des SMA ont donné cette réponse contre 1% dans tous les autres groupes!)

  • Les participants au CAP étaient plus portés à croire qu'ils avaient été promus en raison de leur expérience (70%), de leur formation (12% des membres du CAP ont donné cette réponse contre 1% de tous les autres groupes). Ils étaient moins portés à penser qu'ils avaient été promus en raison de leurs antécédents de rendement (seulement 19% des répondants du CAP ont donné cette réponse).

  • Les participants au PSG étaient plus portés à croire qu'ils avaient été promus parce que c'était automatique (47% des participants au PSG ont donné cette réponse contre 0% dans tous les autres groupes!).

Pourquoi pensez-vous avoir reçu cette promotion?

«Honnêtement, c'est simplement que je suis bon dans le processus de concours. Je pense qu'il y a beaucoup de candidats qui ne le sont pas et c'est dommage parce qu'ils ne pourront jamais s'élever au niveau de leurs compétences simplement parce qu'ils ne réussissent pas à passer l'étape de sélection. Ça ne veut pas dire que je n'ai pas les aptitudes, j'ai les aptitudes, mais j'ai aussi la capacité de démontrer que je les ai.»

«J'ai eu le poste par concours et parce que j'étais sur la liste d'admissibilité. J'avais les compétences requises, mais la chance a joué pour beaucoup. Le comité de sélection décide d'avance quelles sont les bonnes réponses aux questions et vous devez tenter de donner une réponse qui correspond le plus possible à leurs réponses arbitraires. Et il ne s'agit pas de questions factuelles mais plutôt de situations hypothétiques? Est-ce que les gourous de Harvard seraient d'accord avec les «bonnes» réponses du comité de sélection? Est-ce qu'ils réussiraient l'entrevue? Il n'y a pas de réponse absolue à ces questions. C'est plus une question de deviner ce que pensent ceux qui ont préparé les questions.»

Avez-vous déjà été oublié pour une promotion - postulé pour une promotion que vous n'avez pas obtenue? Si oui, pourquoi pensez-vous que vous n'avez pas obtenu cette promotion?

Les deux tiers de l'échantillon pouvaient citer un cas où ils n'avaient pas été promus. Les réponses données quant aux raisons sont présentées au tableau 2.13. Une pluralité des répondants (42%) a cité le manque d'expérience comme raison première. Environ 40% des répondants trouvaient qu'un aspect du processus de concours avait contribué à leur échec (par ex., incompatibilité avec ceux qui faisaient l'entrevue; le concours était une simple formalité - on avait déjà choisi). Les répondants ont aussi blâmé les aspects d'équité ou de diversité (trop vieux, on a donné le poste à une femme, on a donné le poste à un homme, on a donné le poste à un membre d'un groupe minoritaire, etc.)

Tableau 2.13
Raisons données par les employés de la non obtention d'une promotion

Non promotion (perception des employés)

Total

* Réponses multiples consignées

 

Pas assez d'expérience, pas «compétent», autre candidat plus compétent

42%

Incompatibilité avec agents de sélection (différences de valeurs, buts)

16%

On avait déjà préparé quelqu'un d'autre, occupait déjà le poste par intérim, poste était déjà comblé, le concours était une formalité

15%

Problème d'équité/diversité (cercle fermé, on a donné le poste à une femme, à un membre d'une minorité, etc.)

14%

Mes qualités personnelles (on voulait une personnalité plus forte, etc.)

11%

Mauvaise entrevue, mauvais processus de concours

10%

Le sexe

Les hommes sont plus souvent ignorés lors d'une promotion que les femmes (71% et 60% respectivement) et sont plus portés à penser qu'ils n'ont pas été promus parce qu'ils n'avaient pas l'expérience ou les qualités requises (47% contre 30%). Les femmes sont plus portées à penser qu'elles n'ont pas été promues à cause de caractéristiques personnelles (17% contre 7%).

Le genre de travail

La proportion de répondants ignorés lors d'une promotion était égale dans chacune des cinq catégories de travail examinées dans cette recherche. Les raisons données n'étaient pas associées au genre de travail.

La participation à un PPC

La probabilité d'être ignoré pour une promotion et les raisons données ne sont pas liées à la participation à un PPC. On note cependant des variations entre les divers programmes. Les trois quarts des participants aux PPACD, groupe des SMA et CAP ont été ignorés lors d'une promotion alors qu'il en est de même pour seulement 43% des participants au PSG. Les raisons données varient selon le programme de la manière suivante :

  • Les participants au PPACD étaient plus portés à croire qu'ils n'avaient pas été promus à cause d'une incompatibilité avec les responsables de l'entrevue (27%) et moins portés à croire qu'ils n'avaient pas été promus à cause d'un manque d'expérience ou de qualités requises (27%)

  • Les participants au groupe des SMA étaient plus portés à croire qu'ils n'avaient pas été promus parce qu'ils n'avaient pas l'expérience et les qualités requises (60%)

  • Les participants au CAP étaient plus portés à croire qu'ils n'avaient pas été promus parce qu'ils n'avaient pas les qualités requises pour le poste (43%) et pour des raisons d'équité ou de diversité (25%). Personne dans l'échantillon CAP n'a indiqué ne pas avoir été promu à cause de caractéristiques personnelles.

  • Les participants au PSG étaient plus portés à croire qu'ils n'avaient pas été promu à cause d'un manque d'expérience (53%). Personne dans le groupe PSG n'a attribué un échec à une mauvaise entrevue.

Pourquoi pensez-vous ne pas avoir obtenu cette promotion?

«J'ai été ignoré plus de cent fois. Ce n'est pas basé sur la valeur ou le mérite. C'est une décision personnelle du surveillant qui siège au comité de sélection.»

«Oui. Un des candidats avait travaillé au ministère, avait quitté, puis avait été réembauché à un niveau inférieur, mais était réputé avoir plus d'ancienneté que moi, alors, quelqu'un s'est mis dans la tête que cette personne méritait le poste. Donc, ce qu'on a fait, c'est qu'on m'a envoyé (en affectation) pendant un mois et on a tenu le concours pendant que j'étais parti.»

«J'ai déjà présenté ma candidature à un concours pour un poste dans une catégorie professionnelle et, à l'époque, j'étais dans une catégorie non professionnelle. Je pense qu'on m'a ignoré parce qu'on ne m'a jamais considéré en fonction de mon expérience et de mes compétences, mais seulement en fonction du groupe et niveau de mon poste. Alors, on m'a écarté. Je n'ai même pas eu la chance d'essayer.»

«Ce n'était pas à mon tour (rire) d'être promu. Quand vous obtenez une promotion, la coutume veut que vous devez y rester peut-être quatre ou cinq ans avant qu'on songe à vous élever au niveau suivant. Peu de temps après avoir reçu une promotion, j'ai posé ma candidature à un poste au niveau que j'occupais par intérim. Il y avait d'autres personnes à ce niveau depuis plus longtemps que moi, elles ont toutes reçu une offre d'emploi, mais pas moi. Le temps, le poste, je suppose... j'étais en poste depuis beaucoup moins de temps que d'autres.»


5. Les stratégies personnelles de carrière

Une caractéristique essentielle des nouvelles notions de gestion de carrière, c'est que l'organisation et l'employé sont des partenaires dans le perfectionnement professionnel. Les employés ont la responsabilité de connaître leurs compétences et leurs aptitudes, de définir l'aide dont ils ont besoin de leur employeur, de demander cette aide et de se préparer à assumer de nouvelles responsabilités. Les questions suivantes ont été incluses dans l'interview afin de dégager ce que les répondants font pour faire avancer leur carrière et afin de découvrir l'impact que leur situation personnelle a, selon eux, sur leur perfectionnement de carrière:

  • Qu'est-ce que vous avez fait dans les trois dernières années pour augmenter vos chances d'atteindre vos buts de carrière?

  • Avez-vous déjà essayé une stratégie qui s'est retournée contre vous (n'a pas marché)? Pourquoi pensez-vous qu'elle n'a pas marché?

  • Pouvez-vous penser à quelque chose dans votre vie personnelle qui a eu :

    • un effet POSITIF sur votre capacité d'atteindre vos buts?
    • un effet NÉGATIF sur votre capacité d'atteindre vos buts?

Les réponses à chacune de ces questions sont présentées et exposées ci-après.

Qu'est-ce que les répondants ont fait au cours des 3 dernières années pour améliorer leurs chances de réaliser leurs buts de carrière?

Seulement 4% des membres de l'échantillon d'interview ont déclaré n'avoir rien fait personnellement pour faire avancer leur carrière. Les données (voir tableau 2.14) indiquent que la stratégie personnelle de perfectionnement de carrière la plus utilisée est, de loin, l'élargissement des connaissances (c.-à-d. que les répondants ont demandé ou effectué des mouvements latéraux, sont passés dans un domaine de travail international ou interprovincial, sont passés dans un autre ministère, ont élargi leurs compétences ou leur exposition). Cette stratégie a été appliquée par 62% des répondants. Les autres stratégies personnelles de perfectionnement de carrière mentionnées par l'échantillon comprennent :

  • suivre une formation (linguistique, budgétaire, finances, RH) (citée par 36% de l'échantillon),

  • se joindre à un programme de perfectionnement de carrière tel PPACD, CAP, PSG (citée par 28% de l'échantillon)

  • augmenter sa visibilité (par ex., les répondants ont indiqué qu'ils avaient demandé et (ou) obtenu un poste qui les mettait en contact avec des personnes haut placées, qu'ils avaient intensifié leur travail en comité, qu'ils s'étaient «accrochés à une étoile» ou qu'ils avaient accepté des tâches difficiles qui les mettaient «sur l'écran radar») (citée par 21% de l'échantillon)

  • balayer l'horizon et s'initier à la «politique», les objectifs, les tendances et les problèmes de l'organisation (c.-à-d. que les répondants ont accepté des tâches délicates, se sont mis en contact avec l'orientation du ministère ou du pays) (citée par 16% de l'échantillon)

  • la constitution d'un réseau et l'identification d'un mentor (citée par 16% de l'échantillon)

Onze pour cent des membres de l'échantillon ont dit avoir augmenté leur éducation (nouveau diplôme); 10% ont dit avoir fait l'examen de leurs valeurs, de leurs forces, de leurs buts (c.-à-d., avoir utilisé l'introspection comme stratégie). Seulement 6% des répondants ont dit avoir «travaillé plus fort»; seulement 4% ont dit avoir «pris des risques».

Tableau 2.14 Stratégies personnelles de carrière

Stratégies personnelles de carrière

Total

* Réponses multiples consignées

 

Élargir mes connaissances

62%

Formation (linguistique, budget, finances, rh)

36%

Joindre un programme de perfectionnement

28%

Augmenter ma visibilité-tâches difficiles qui «me mettent sur l'écran radar»

21%

Constituer un réseau, trouver un mentor

16%

Balayer l'horizon et apprendre la «politique»

16%

Poursuivre des études (obtenir un nouveau diplôme, etc.)

11%

Introspection

10%

Le sexe

Les hommes et les femmes utilisent les mêmes stratégies de carrière.

Le genre de travail

À l'exception des répondants des catégories gestionnaires et analystes (dont les réponses étaient identiques à celles de l'ensemble de l'échantillon), les stratégies personnelles de carrière varient considérablement selon le genre de travail.

  • Les cadres sont plus portés à balayer l'horizon (stratégie citée par 27% de ce groupe) et moins portés à suivre une formation (citée par 15% de ce groupe) ou à poursuivre des études (citée par 2% de ce groupe).

  • Les agents sont plus portés à suivre une formation (stratégie citée par 68% de ce groupe) et à augmenter leur visibilité (citée par 31% de ce groupe) et moins portés à élargir leur perspective (citée par 50% de ce groupe).

  • Les scientifiques sont plus portés à suivre une formation (stratégie citée par 50% de ce groupe) et moins portés à balayer l'horizon (citée par 0% de ce groupe) ou à se joindre à un programme de perfectionnement de carrière (citée par 10% de ce groupe).

La participation à un PPC

Comme le montre le tableau 2.7Comme le montre le tableau 2.7, les stratégies personnelles de perfectionnement professionnel utilisées par les participants à un PPC étaient différentes de celles utilisées par les non participants. On a observé également des variations importantes dans les stratégies adoptées selon le PPC.

  • Les participants au PPACD sont plus portés à élargir leur perspective (72%), à augmenter leur visibilité (33%), à trouver un mentor (33%) et à procéder par introspection (20%). Ils sont moins portés à suivre une formation (14%)

  • Les participants au groupe des SMA sont plus portés à balayer l'horizon (36%) et moins portés à suivre une formation (12%)

  • Les participants au CAP sont plus portés à poursuivre leurs études (28%) et moins portés à balayer l'horizon (8%) ou à se trouver un mentor (4%)

  • Les participants au PSG sont moins portés à se mettre en réseau (4%) ou à augmenter leur visibilité (4%).

Avez-vous déjà essayé une stratégie de carrière qui s'est retournée contre vous (n'a pas marché)? Si oui, pourquoi pensez-vous qu'elle n'a pas marché?

La moitié de l'échantillon a déclaré ne jamais avoir eu une telle expérience dans sa carrière! Vingt pour cent ont dit avoir accepté un emploi qui ne convenait pas (je n'aimais pas ça, le travail ne m'intéressait pas). Dix-huit pour cent ont déclaré être restés trop longtemps au même poste, pensant qu'il suffisait de travailler fort. Autrement dit, ils n'étaient pas proactifs en termes de gestion de leur carrière.

Les répondants n'ont pas pu articuler clairement les raison de l'échec de leur stratégie. Les raisons les plus souvent invoquées sont :

  • le poste ou la stratégie ne me convenait pas - Ça n'a pas marché (réponse citée par 25% de l'échantillon)

  • vous devez prendre votre carrière en main, sinon, rien n'arrive (citée par 25% de l'échantillon)

Ces résultats n'ont apporté que très peu de différences entre groupes. Les plus notoires sont indiquées ci-après :

  • Les agents et les analystes étaient plus portés à dire qu'ils avaient accepté un poste ou stratégie qui ne leur convenait pas (72% des agents et 65% des analystes ont donné cette réponse)

  • Les membres du CAP étaient plus portés à dire qu'ils étaient restés trop longtemps au même poste (33% ont donné cette réponse).

Qu'avez-vous fait dans les trois dernières années pour augmenter vos chances de réaliser vos buts de carrière?

«C'est seulement depuis que je me suis jointe à ce programme que j'ai l'impression qu'on reconnaît mon travail. Je suis maintenant une employée appréciée et il me semble que ce que j'ai fait avant de me joindre au programme ne compte pas, même si je travaillais aussi fort que maintenant.»

«Il est essentiel de faire un bon travail, mais ça ne suffit pas. Il faut se faire connaître.»

«Très peu. Nous sommes tellement pris par notre travail qu'il nous reste très peu de temps pour réfléchir. Au cours des dernières années, la FP a réduit considérablement ses effectifs. Ces mesures ont touché, non seulement les employés qui sont partis, mais aussi ceux qui sont restés. En général, les gens se retrouvent avec des charges de travail beaucoup plus lourdes ou avec des rôles et des responsabilités très différents. Vous n'avez pas vraiment le temps, sauf à vos heures de loisirs, de réfléchir sur ce que vous devriez faire, en termes de stratégie, pour faire avancer votre carrière.»

«Si je voulais faire avancer ma carrière, plusieurs personnes m'avaient conseillé de me lancer dans le domaine des politiques. J'ai consulté quelques cadres supérieurs et ils étaient unanimes : le domaine des politiques était tout indiqué. J'ai donc plus ou moins abandonné le domaine scientifique, c'est une réorientation importante dans ma carrière.»

«Dans les cinq prochaines années, j'aimerais rester où je suis, à mon niveau actuel. Mais j'aimerais bien monter de deux autres niveaux avant la fin de ma carrière. En somme, mon plan de carrière prévoit un temps d'arrêt, la période actuelle, pour élever mes enfants. Je n'aspire pas à une mobilité ascendante, mais je suis présentement en formation et en train de constituer un réseau dans l'espoir de me préparer à passer au prochain niveau quand le moment sera venu.»

«Prendre un poste pour les mauvaises raisons, ça, c'est une mauvaise stratégie. Où est le succès en termes de satisfaction personnelle? Les deux critères qui m'ont toujours aidé ont été de me tenir éloigné des émotions et des notions d'idéalisme. L'idéalisme, ce n'est pas que vous ne devez pas être idéaliste, mais vous devez savoir que votre idéalisme peut vous conduire à faire fausse route. Les meilleurs critères de succès pour moi ont été de choisir un patron qui pouvait m'apprendre des choses et de choisir un contenu que je pouvais aimer. Quand j'utilise ces deux critères, mes stratégies sont toujours gagnantes.»

Avez-vous déjà essayé une stratégie de carrière qui s'est retournée contre vous?

«Ma difficulté à obtenir des promotions ne vient pas du fait que je n'ai pas les capacités pour faire le travail ou que je n'ai pas les aptitudes pour apprendre. Ma difficulté vient de ma performance dans un concours.»

«Oui. Le genre de réputation que vous établissez et que vous bâtissez avec d'autres personnes - ça s'envole. Le départ d'un si grand nombre de gestionnaires signifie que l'impression que vous feriez dans un environnement plus stable et les avantages que vous en retireriez ne vous reviennent pas nécessairement. C'est mon expérience. Par exemple, j'ai travaillé pendant cinq ans à cinq affectations différentes et je pense qu'aucun des gestionnaires pour lesquels j'ai travaillé, disons au niveau de directeur général, est encore en poste dans l'organisation.».

«J'attendais passivement que les gens livrent la marchandise promise, mais à cause du roulement dans le personnel de gestion, les promesses n'étaient pas tenues parce que (1) elles n'étaient pas suffisamment explicites et (2) les gens étaient partis et il n'y avait pas de loyauté ou d'engagement à tenir les promesses d'un autre. Quand un régime change, ou que les circonstances changent, on en profite toujours pour se dégager des engagements antérieurs.»

«Les gens ont encore la notion que si vous demeurez au même poste trop longtemps, c'est parce que vous êtes paresseux ou stupide. Et si vous avez occupé plusieurs postes, vous devez être intelligent et énergique. Je ne pense pas que ce soit nécessairement vrai.»

Y a-t-il quelque chose dans votre vie personnelle qui a eu un effet POSITIF sur votre capacité d'atteindre vos buts? Un effet NÉGATIF?

Positif

Seulement 7% des membres de l'échantillon n'ont pu penser à quelque chose dans leur vie personnelle qui avait eu un effet positif sur leur capacité d'atteindre des buts de carrière. La réponse de loin la plus fréquente, citée par 82% de l'échantillon, est l'appui du conjoint et de la famille dans la poursuite des objectifs de carrière. Seize pour cent ont noté des qualités personnelles comme ayant contribué à la réalisation de leurs buts (je ne suis pas un lâcheur, je travaille fort, je suis patient, je suis du «type A», etc.). Neuf pour cent des répondants ont fait état de leur éducation.

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Négatif

Un tiers des répondants ont dit ne pouvoir songer à quelque chose dans leur vie personnelle qui aurait eu un impact négatif sur leur capacité d'atteindre leurs buts de carrière. Vingt pour cent des répondants ont dit que les enfants avaient rendu plus difficile l'atteinte de leurs buts de carrière (je ne peux pas déménager, je m'inquiète d'eux au travail, je ne peux pas rester tard ou rentrer tôt, etc.). Treize pour cent des répondants ont cité chacun des trois obstacles personnels suivants à leur perfectionnement de carrière : (1) j'ai tellement de travail que je n'ai pas le temps de me reposer, de me recharger, (2) mes attributs personnels ou démographiques nuisent à la réalisation de mes buts (par ex., âge, minorité visible, unilingue), et (3) je ne peux pas déménager à cause de ma famille.

Les différences significatives entre groupes dans ces réponses sont présentées au tableau 2.8. Ces données indiquent que de nombreux répondants (surtout les femmes et ceux qui ont des charges de travail plus lourdes) considèrent que le fait d'avoir des enfants nuit à l'atteinte des buts de carrière des parents. Inversement, ne pas avoir d'enfants est perçu par certains comme une bonne stratégie de carrière. Ces données concordent avec les données démographiques déjà présentées.

Il est intéressant de noter que près du quart des hommes interviewés ont indiqué que le fait d'être un homme avait nui à leur avancement. Il semblerait y avoir un contre-courant aux politiques du gouvernement en matière d'équité et de diversité.

Y a-t-il quelque chose dans votre vie personnelle qui a eu un effet sur votre capacité d'atteindre vos buts de carrière?

«J'ai envisagé deux programmes pour lesquels on me considérait comme un candidat supérieur, mais les deux exigent la possibilité de voyager. Donc, je ne peux pas y penser parce qu'ils ont décidé d'en faire des programmes anti-famille.»

«Le perfectionnement de carrière dans la fonction publique, c'est pour les gens des grands centres. Ils devraient faire quelque chose pour les autres, ceux qui servent loyalement dans les régions éloignées.»

«Pour que je puisse passer au niveau suivant, il faudrait que je prenne d'autres postes et que j'accepte ce qu'on me donne. Or, à ce stade de ma vie, c'est un risque que je ne peux pas prendre. Ayant de jeunes enfants, je ne voudrais pas me retrouver dans une situation où je dois faire énormément d'heures supplémentaires, avoir un horaire de travail irrégulier ou avoir à voyager. Mais c'est ce qu'on exige au niveau suivant, vous devez pouvoir fonctionner partout dans le ministère et accepter les conséquences de votre choix. C'est pour cette raison que j'ai choisi de ne pas participer.»


6. Les stratégies de perfectionnement de carrière de l'organisation

Bien que la responsabilité première et ultime du perfectionnement professionnel incombe à chaque employé, l'organisation a aussi des responsabilités. L'approche actuelle des ressources humaines en matière de perfectionnement de carrière peut être résumée ainsi : remettre aux employés la responsabilité de gérer leur propre carrière et fournir les appuis dont ils ont besoin pour le faire. Ces appuis revêtent diverses formes. Dans la présente recherche, nous avons examiné l'appui venant de trois sources : le gestionnaire immédiat de l'employé, le ministère dans lequel travaille l'employé et la FP dans son ensemble. Nous avons posé les questions suivantes en interview afin de connaître les appuis de chacune de ces sources au perfectionnement de carrière des employés :

  • Quel genre de choses votre surveillant fait-il(elle) :
    • pour augmenter vos chances d'atteindre vos buts de carrière?
    • qui rendent plus difficile la réalisation de vos buts de carrière?
  • Quel genre de choses votre ministère fait-il :
    • pour augmenter vos chances d'atteindre vos buts de carrière?
    • qui rendent plus difficile la réalisation de vos buts de carrière?
  • Quel genre de choses la fonction publique fait-elle :
    • pour augmenter vos chances d'atteindre vos buts de carrière?
    • qui rendent plus difficile la réalisation de vos buts de carrière?

Les réponses à chacune de ces questions sont présentées ci-après.

Quel genre de choses votre surveillant fait-il(elle) :

- pour augmenter vos chances d'atteindre vos buts de carrière?

- qui rendent plus difficile la réalisation de vos buts de carrière?

Favorable

Près de 20% des membres de l'échantillon ont dit que leur surveillant n'avait «rien» fait pour les aider dans leur perfectionnement de carrière. Les autres réponses apparaissent au tableau 2.15. On note de grandes similarités entre les données du tableau 2.15 (soutien de carrière des gestionnaire) et celles du tableau 2.14 (stratégies personnelles de carrière des employés). Ces similarités laissent entendre que les employés apprécient un gestionnaire qui les aide à atteindre leurs buts de carrière (c.-à-d. qui aident leur subalternes à rehausser leurs connaissances et leur visibilité, qui servent de mentor pour leurs employés).

Un examen plus approfondi des données du tableau 2.15 permet de dégager plusieurs attributs qu'ont en commun les gestionnaires qui sont perçus par leurs employés comme apportant un appui à l'atteinte de leurs buts de carrière. Selon ces données, ces gestionnaires sont de bons communicateurs qui sont sincèrement intéressés à aider leurs employés à réaliser leurs buts de carrière (de bonnes aptitudes à écouter semblent particulièrement critiques). Ils semblent également être très attentifs à fournir aux employés les informations dont ils ont besoin pour développer leur carrière (c.-à-d., bonne rétroaction, tiennent les employés au courant des tendances, des activités et des occasions). Ces résultats correspondent aux recherches effectuées dans ce domaine qui suggèrent que la plus importante contribution qu'un gestionnaire peut faire au perfectionnement de carrière de ses subordonnés consiste à leur donner des informations complètes et une rétroaction honnête de leur rendement. Les données indiquent également que les employés apprécient un gestionnaire qui leur accorde l'autonomie («quelqu'un qui me fournit les directives et qui me fait ensuite confiance»).

Tableau 2.15
Appui du surveillant au perfectionnement professionnel

Comment le SURVEILLANT aide l'employé à atteindre ses buts de carrières

Total

Hommes

Femmes

* Réponses multiples consignées

     

Bonnes relations interpersonnelles, m'appuie sincèrement, sait écouter, bonne rétroaction

39%

33%

47%

Augmente mon exposition, élargit mes connaissances (encourage formation, apprentissage, participation à un programme, contact avec autres organismes et ministères)

34%

31%

35%

Bon communicateur, fournit renseignements importants, bonne rétroaction, me tient au courant des tendances, activités et occasions

24%

27%

23%

Me donne l'autonomie

24%

30%

19%

S'intéresse activement à mon perfectionnement / agit comme mentor / sert de modèle

22%

20%

24%

Rien

17%

18%

17%

Augmente ma visibilité (surveillant est en ascension, me présente à des cadres supérieurs, me donne le crédit de mon travail, me vante, m'invite à des réunions, me permet d'être son porte-parole)

13%

11%

14%

A les mêmes valeurs, bonne personnalité, me respecte, bonne entente

11%

9%

12%

Défavorable

On a demandé aux employés d'identifier les choses que leur surveillant avait faites qui nuisaient à l'atteinte de leurs buts de carrière. La moitié de l'échantillon n'avait rien à signaler de négatif à ce sujet de la part de leur surveillant! Dix pour cent des répondants ont dit que leur surveillant avait rendu leur tâche plus difficile en «faisant peu ou rien pour élargir mes connaissances» (ils n'encouragent pas les cours de formation, ils ne me permettent pas de profiter des occasions nouvelles, etc.). Quinze pour cent des répondants ont dit que leur gestionnaire est «trop occupé pour se soucier de mes besoins».

On relève quelques différences intéressantes entre groupes dans ces réponses.

Le sexe

Les femmes sont plus portées que les hommes à dire que leur gestionnaire avait aidé à cause de ses compétences en relations humaines (47% des femmes ont donné cette réponse contre 33% des hommes). Les hommes, par contre, sont plus portés à dire que leur gestionnaire a aidé en leur accordant l'autonomie (30% des hommes ont donné cette réponse contre 19% des femmes). Il n'y avait pas de différence entre les hommes et les femmes à l'égard des comportements défavorables à l'atteinte de leurs buts de carrière.

Le genre de travail

Les genres de choses que les surveillants font pour appuyer le perfectionnement de carrière de leurs subordonnés varient selon le genre de travail des subordonnés ( voir encadré 4). Les cadres sont plus portés que les employés des autres groupes à dire que leur surveillant les a aidés en leur accordant l'autonomie. Les analystes sont plus portés à dire que leur surveillant les a aidés en agissant comme mentor, alors que les scientifiques trouvent que l'aide de leur surveillant a consisté à élargir leurs connaissances.

Les scientifiques sont les plus négatifs sur ce point. Ils sont moins portés que les autres groupes d'employés à dire que leurs gestionnaires avaient agi comme mentor ou augmenté leur visibilité et étaient plus portés à dire que leurs gestionnaires avaient nui à leur progression de carrière parce qu'ils étaient trop occupés pour s'informer de leurs besoins de carrière (22% des scientifiques ont donné cette réponse) et parce qu'ils «ne comprennent pas» le travail d'un scientifique (28% des scientifiques ont donné cette réponse contre seulement 4% dans le reste de l'échantillon!)

ENCADRÉ 2.4
L'appui du surveillant au perfectionnement professionnel : genre de travail

* Réponses données par plus de 20% de l'échantillon

Cadre

Bonnes relations interpersonnelles (57%), donne autonomie (32%), bon communicateur (25%)

Gestionnaire

Bonnes relations interpersonnelles (40%), augmente exposition (32), bon communicateur (29%), donne autonomie (23%)

Agent

Augmente exposition (31%), bonnes relations interpersonnelles (35%), donne autonomie (30%), bon communicateur (26%)

Analyste

Augmente exposition (44%), bonnes relations interpersonnelles (37%), mentor (34%), donne autonomie (25%)

Scientifique

Élargissement des connaissances (47%), bonnes relations interpersonnelles (29%), bon communicateur (24%), donne autonomie (24%)

La participation à un PPC

Les données indiquent que la perception des choses que peut faire un surveillant pour appuyer le perfectionnement de carrière de ses subordonnées varient selon que les employés participent ou non à un PPC (voir encadré 5). Les répondants qui participent à un PPC étaient plus portés à dire que leur surveillant avait aidé en :

  • ayant de bonnes relations interpersonnelles - en montrant son appui
  • étant ouvertement intéressé à leur carrière / en agissant comme mentor
  • augmentant leur visibilité

ENCADRÉ 2.5 L'appui du surveillant au perfectionnement professionnel : participation à un PPC

* Réponses données par plus de 20% de l'échantillon

Pas en PPC

Bonnes relations interpersonnelles (37%), élargit mes connaissances (33%), bon communicateur (25%), donne autonomie (22%)

PPACD

Bonnes relations interpersonnelles (57%), bon communicateur (33%), mentoring (33%), augmente ma visibilité (33%), élargit mes connaissances (24%), donne autonomie (20%)

Groupe SMA

Bonnes relations interpersonnelles (40%), donne autonomie (40%), mentoring (33%), rien (28%), bon communicateur (20%)

CAP

Bonnes relations interpersonnelles (50%), augmente exposition (31%), bon communicateur (27%), rien (27%)

PSG

Augmente exposition (35%), bonnes relations interpersonnelles (41%), mentors (38%), donne autonomie (31%)

Y a-t-il des choses que votre surveillant fait qui ont une incidence sur votre capacité d'atteindre vos buts de carrière?

«J'ai eu la chance, au cours des dix dernières années, d'avoir des gestionnaires qui reconnaissaient les aptitudes et mon énergie et qui ont pris le temps de s'asseoir avec moi pour me dire ce qu'ils entrevoyaient pour moi à l'avenir. Ils m'ont donné la latitude nécessaire pour poursuivre des études (j'ai suivi des cours en gestion à l'université), ils m'ont appuyé dans mes projets, ils m'ont donné des conseils et ils m'ont permis d'affronter de nouveaux défis en me sentant en sécurité. Même quand je faisais des erreurs, je sentais qu'ils m'appuyaient. Oui, j'ai vraiment été très chanceux au cours des 5 à 10 dernières années.»

«Dans le passé, j'attendais qu'un travail me choisisse plutôt que de choisir un travail. Je me retrouvais ainsi à des postes où les gens ne m'appréciaient pas, ne se préoccupaient pas de ma carrière et avaient leurs propres priorités. Maintenant, de la même façon qu'un employeur peut appeler les références que vous donnez et s'informer à votre sujet avant de vous engager, vous pouvez faire la même chose à leur sujet. Et c'est ce que j'ai fait avant d'accepter un poste. Maintenant, je fais ma propre enquête, parce que tout dépend du patron sur lequel vous tombez. Il peut vous couper les ailes ou il peut vous donner la chance de vous faire valoir.»

«Quand j'ai demandé à mon surveillant ce qu'il pensait de mon appréciation de rendement, il m'a répondu : «Je l'ai signée, mais je n'ai pas eu le temps de la lire».»

«Encore une fois j'ai demandé d'aller en formation linguistique. Encore une fois, on m'a dit qu'on n'avait pas le budget nécessaire, qu'on avait d'autres priorités, qu'on a trop de travail, qu'on a déjà assez de gens en formation linguistique, etc., etc....Je sais que ça va me nuire parce que le bilinguisme est obligatoire dans la plupart des postes que je voudrais postuler.»

«Il est très sensible aux gens, et de voir quelqu'un de son niveau être sensible aux gens, c'est vraiment quelque chose. Ce que j'ai vu jusqu'à maintenant c'est que, quand ils arrivent à ce niveau, ils ont perdu cette sensibilité et qu'ils ont plutôt tendance à devenir des «utilisateurs» des gens qui les entourent.»

Il n'y avait pas de différence dans l'autre sens (c.-à-d. aucun cas où les non participants à un PPC trouvaient que leur surveillant les aidait davantage que les participants à un PPC).

Il est aussi intéressant de noter que les répondants du groupe des SMA et du CAP sont plus portés à dire que leur surveillant n'avait rien fait pour les aider à atteindre leurs buts de carrière (28% des participants au groupe des SMA et au CAP ont donné cette réponse). Les répondants du PPACD et du CAP étaient plus portés à dire que leur surveillant avait nui à leur perfectionnement professionnel en étant trop occupé pour leur consacrer du temps (20% des répondants de ces groupes ont donné cette réponse).

Il est intéressant de noter également que 15% des participants aux programmes CAP et PSG ont déclaré que leur surveillant n'a aucune compétence en relations humaines, ce qui a nui à l'atteinte de leurs buts de carrière.

Quel genre de choses votre ministère fait-il :

- pour augmenter vos chances d'atteindre vos buts de carrière?

- qui rendent plus difficile la réalisation de vos buts de carrière?

Favorable

Les données sur ce que les répondants trouvent que leur ministère fait qui aide et qui nuit à leur capacité d'atteindre leurs buts de carrière sont présentées aux tableaux 2.16 et 2.17 respectivement. Ces données suggèrent que les employés sont plus portés à attribuer les appuis qu'ils reçoivent à leur gestionnaire plutôt qu'à leur ministère. On constate encore une fois beaucoup de similarités entre les réponses données en rapport avec les stratégies personnelles de perfectionnement professionnel et la perception de l'appui fourni par le ministère. Il semble que les employés considèrent que leur ministère appuie leur carrière si on y prévoit des mécanismes qui favorisent l'élargissement des connaissances (encourage la formation, fournit des occasions d'apprendre, encourage la participation à des programmes, fournit des contacts avec des organismes ou ministères de l'extérieur, tient les employés au courant des tendances, des occasions et des activités), qui appuient la formation et qui prévoient des programmes de perfectionnement de carrière (a ses propres programmes de mentors, réseaux, rotations de postes et affectations «câblées»).

Il existe un parallèle intéressant entre l'appui fourni par le ministère et les données sur les gestionnaires favorables. Ce parallèle suggère qu'il peut être plus facile aux gestionnaires d'appuyer les initiatives de perfectionnement de carrière de leurs employés s'ils travaillent dans un ministère dont la culture encourage et facilite la communication des renseignements importants et met l'accent sur les compétences en relations humaines, l'appui aux employés et la gestion des personnes.

Tableau 2.16
Appui du ministère au perfectionnement professionnel

Comment le MINISTÈRE aide l'employé à atteindre ses buts de carrière

Total

Hommes

Femmes

* Réponses multiples consignées

Augmente mon exposition, élargit mes connaissances

28%

33%

22%

Formation, appuie fortement les étude

24%

27%

22%

Rien

25%

20%

28%

Programmes de perfectionnement professionnel

18%

20%

16%

Met l'accent sur les relations interpersonnelles, gestion des personnes, appui aux employés

15%

15%

16%

Bonne communication, fournit les renseignements importants, me tient au courant des tendances, activités et occasions

12%

7%

18%

Tableau 2.17
Obstacles posés par les ministères au perfectionnement professionnel

Comment le MINISTÈRE rend plus difficile l'atteinte des buts de carrière

Total

* Réponses multiples consignées

Ne fait rien pour la rendre plus difficile

27%

Fait peu ou rien pour favoriser l'élargissement de mes connaissances

22%

Trop occupé, exigeant (charges de travail irréalistes au ministère, stress, pression)

18%

Aucune attention accordée aux personnes, aux relations interpersonnelles, pas d'appui aux employés (dévalorise les employés, âgéisme)

14%

Peu ou pas d'effort pour appuyer la formation, l'éducation, pas de temps pour la formation

14%

Problèmes d'équité/diversité/culture rendent l'avancement difficile

14%

Défavorable

Cette interprétation de données est appuyée par les données du tableau 2.17 où les divers aspects de la culture des ministères (c.-à-d., trop hiérarchisé, à cheval sur le protocole, charges de travail irréalistes, ne tient pas compte des personnes, peu d'appui à l'éducation et à la formation) sont identifiés comme nuisant au perfectionnement de carrière des employés. Les ministères sont perçus également comme non favorables s'ils rendent difficile aux employés la possibilité d'élargir leurs connaissances (cette tactique de carrière semble fortement liée au perfectionnement de carrière et à la réussite professionnelle dans l'esprit de nombreux employés de l'échantillon). Les répondants ont donné divers exemples de telles situations (rigidité des structures, traditions, hiérarchie, formalités, ministère trop petit, trop étroit ou trop spécialisé, pas de possibilités de mouvements latéraux).

Enfin, 14% des répondants trouvent que les problèmes d'équité, de diversité et de culture au sein de leur ministère nuisent à leur avancement (les occasions ne sont offertes qu'à certains «cercles fermés», pas de possibilité d'avancement à cause des contingentements de diversité, ministère dominé par les hommes, etc.)

Le sexe

Les hommes sont plus portés à dire que leur ministère facilite le perfectionnement professionnel en aidant les employés à acquérir des connaissances plus larges (33% des hommes et 22% des femmes ont donné cette réponse). Les femmes, par ailleurs, sont plus portées à dire que leur ministère n'a rien fait pour aider (30% des femmes et 20% des hommes ont donné cette réponse) ou à dire que leur ministère avait aidé en faisant un bon travail de communication des informations pertinentes (18% des femmes et 7% des hommes ont donné cette réponse).

Le genre de travail

La perception de ce que font les ministères pour appuyer le perfectionnement de carrière varie selon le genre de travail des employés (voir encadré 6). Il convient de souligner que les cadres sont plus portés que les répondants des autres groupes à dire que leur ministère ne fait rien pour appuyer le perfectionnement de carrière des employés (33% des cadres ont donné cette réponse). Les analystes sont plus portés à dire que les problèmes d'équité, de diversité et de culture au sein de leur ministère nuisent à la réalisation de leurs buts de carrière. Les scientifiques sont plus portés à dire que leur ministère n'a rien fait pour les aider à élargir leurs connaissances.

ENCADRÉ 2.6
L'appui du ministère au perfectionnement professionnel : genre de travail

* Réponses données par plus de 20% de l'échantillon

Cadres

  • Rien (32%)
  • Accent sur les relations interpersonnelles (24%)

Gestionnaires

  • Rien (30%)
  • Appui à formation/études (28%)
  • Augmente exposition (26%)

Agents

  • Augmente exposition (35%)
  • Programmes de perfectionnement professionnel (35%)
  • Appui à formation/études (22%)

Analystes

  • Augmente exposition (39%)
  • Appui à formation/études (37%)
  • Programmes de perfectionnement professionnel (24%)
  • Rien (20%)

Scientifiques

  • Appui à formation/études (35%)
La participation à un PPC

Les données indiquent que la perception de ce que font les ministères pour appuyer le perfectionnement de carrière varie selon que l'employé participe ou non à un PPC (voir encadré 7). Les répondants qui ne participent pas à un PPC sont plus portés à croire que leur ministère n'a rien fait pour les aider à atteindre leurs buts de carrière (30% des non participants à un PPC et 20% des participants à un PPC ont donné cette réponse). Par contre, les participants à un PPC sont plus portés à dire que leur ministère a aidé par une bonne communication (réponse donnée par 20% des participants à un PPC et 6% des non participants à un PPC) ou en offrant des programmes de perfectionnement de carrière (25% des participants à un PPC contre 5% des non participants à un PPC). Les différences spécifiques selon le programme des participants sont données dans l'encadré 7

ENCADRÉ 2.7
L'appui du ministère au perfectionnement professionnel : participation à un PPC

* Réponses données par plus de 20% de l'échantillon

Pas en PPC

  • Rien (30%)
  • Bon appui à la formation (26%)
  • Élargit mes connaissances (22%)

PPACD

  • Élargit mes connaissances (29%)
  • Rien (24%)
  • Bonne communication (20%)
  • Augmente ma visibilité (20%)

Groupe des SMA

  • Rien (40%)
  • Élargit mes connaissances (22%)
  • Accent sur les relations interpersonnelles (22%)

CAP

  • Programmes de perfectionnement professionnel (46%)
  • Élargit mes connaissances (31%)
  • Appui à formation/études (27%)

PSG

  • Élargit mes connaissances (38%)
  • Appui à formation/études (38%)
  • Programmes de perfectionnement professionnel (35%)
  • Bonne communication (21%)

Y a-t-il des choses que fait votre ministère qui ont une incidence sur votre capacité d'atteindre vos buts de carrière?

«Ils m'ont offert la chance de participer à un concours pour un poste au niveau que je devrais atteindre si je passais une autre année dans le PSG, je pourrais ainsi quitter le programme plus tôt, ce qui m'intéresserait beaucoup. Ils ont aussi plusieurs programmes établis pour m'aider à préparer mon curriculum vitae et à présenter ma candidature à des concours. Ils tiendront des exercices afin de me préparer aux interviews et pour m'aider dans le processus de concours. C'est un service que je n'ai jamais rencontré ailleurs. Je suis très impressionné par ce qu'ils ont mis sur pied pour leurs employés.»

«Mon ministère d'appartenance investit de l'argent pour ma formation depuis que j'ai commencé à travailler et plus spécifiquement depuis que je me suis inscrit à ce programme, il y quatre ans. Ils font un effort pour suivre les gens qu'ils ont en programme de perfectionnement et pour intensifier leur participation aux programmes. Donc, je pense qu'ils font du bon travail.»

«Notre ministère a adopté une politique qui déclare que le travail et le style de vie des employés doivent être respectés et valorisés. Pourtant, pour faire le point avec mon gestionnaire sur le dossier le plus important de mon travail, mon gestionnaire m'offre de me rencontrer vendredi soir à 19 h 30.»

«Mon but personnel de carrière est de travailler sur des projets qui m'intéressent. Mais le problème, c'est que le ministère s'efforce d'utiliser une dotation fluide pour s'occuper de ces dossiers. Bien que l'idée soit d'augmenter l'accès et l'exposition à ce genre de travail, le résultat joue contre vous. Si je dois travailler sur un dossier, je veux être titulaire du poste et non pas prêté à ce poste. Dans notre milieu de travail, les gens en affectation ou en détachement sont mal vus. Vous voulez être titulaire du poste à temps complet. Donc, ça produit l'effet contraire pour ceux qui travaillent sur des dossiers importants. Bien que l'intention (la dotation fluide) soit de faciliter la réalisation des buts de carrière, le résultats est que ça devient plus difficile.»

«Plus vous montez dans une organisation, plus le cercle de décideurs quant à vos mouvements de carrière devient restreint; à ce niveau, ce n'est plus seulement une affaire de compétence mais aussi de réputation, d'avoir des parrains et des mentors. Il existe des cercles plutôt fermés.»

«Votre groupe et niveau de travail seront importants, et je dirais que les cadres, selon moi, les gens qui sont présentement des cadres, ont probablement plus d'occasions de perfectionnement de carrière que ceux qui ne le sont pas. La gestion de carrière, l'aide de l'organisation à la gestion de carrière, je ne dis pas qu'elle n'existe pas, mais elle est nettement plus forte, plus complète, mieux structurée pour les cadres que pour les non cadres.»

Quel genre de choses la fonction publique fait-elle :

- pour augmenter vos chances d'atteindre vos buts de carrière?

- qui rendent plus difficile la réalisation de vos buts de carrière?

La plupart des répondants ont eu plus de difficulté à indiquer comment la FP avait contribué à l'atteinte de leurs buts de carrière. La plupart des répondants ont dû réfléchir à cette question alors qu'il leur avait été facile de dire comment leur surveillant ou leur ministère avait aidé ou nui à leurs aspirations de carrière. Les réponses dégagées sont présentées aux tableaux 2.18 (Favorable) et 2.19 (Défavorable).

Tableau 2.18
Appui de la FP au perfectionnement professionnel

Comment la FONCTION PUBLIQUE aide les employés à atteindre leurs buts de carrière

Total

Hommes

Femmes

* Réponses multiples consignées

Programmes de perfectionnement professionnel

48%

42%

53%

Rien

30%

25%

34%

Encouragement à la formation, l'éducation

17%

19%

13%

Augmente mon exposition, élargit mes connaissances

17%

18%

16%

Met l'accent sur les relations interpersonnelles, gestion des personnes, appui aux employés

15%

11%

17%

Fournit les renseignements importants, me tient au courant des tendances, activités et occasions

12%

16%

10%

Tableau 2.19 Obstacles posés par la fonction publique au perfectionnement professionnel

Comme la FONCTION PUBLIQUE rend plus difficile l'atteinte des buts de carrière

Total

* Réponses multiples consignées

Ne fait rien pour la rendre plus difficile

20%

Pas d'attention accordée aux personnes

20%

Pratiques de rh insuffisantes

18%

Fait peu ou rien pour favoriser l'élargissement de mes connaissances

10%

Les réductions d'effectifs ont réduit les occasions, par de postes ouverts à l'avancement

10%

Favorable

work report 3-5La moitié des répondants ont déclaré que les programmes structurés de perfectionnement de carrière offerts par la FP (La Relève, PPACD, CAP et PSG ont été mentionnés le plus souvent) ont augmenté leur chances d'atteindre leurs buts de carrière. Ce résultat n'est pas surprenant compte tenu de la méthode d'échantillonnage utilisée. Presque tous les répondants qui ont donné cette réponse participaient à un PPC (76% des participants à un PPC ont donné cette réponse contre 2% des non participants!) On peut donc s'attendre à ce qu'ils soient plus au courant de l'existence de tels programmes et du fonctionnement de ces programmes.

Trente pour cent des répondants ont dit que la FP n'avait rien fait pour les aider dans leur perfectionnement professionnel. En comparaison, 17% des répondants avaient dit la même chose de leur surveillant et 25% de leur ministère (voir tableau 2.9). Ces données suggèrent que les répondants sont plus portés à attribuer le soutien qu'ils ont reçu à leur surveillant ou à leur ministère qu'à la FP.work report 3-6

Les autres soutiens de carrière mentionnés à l'égard de la FP (voir tableau 2.18) sont un reflet de ce qui a déjà été mentionné au sujet des services offerts par les gestionnaires et les ministères. Les répondants sont d'avis que la FP contribue aux buts de carrière des employés quand elle appuie l'éducation et la formation, qu'elle facilite l'élargissement des connaissances (c.-à-d., encourage les contacts entre fonctions et entre ministères, encourage les mouvements entre postes et ministères), qu'elle met l'accent sur les relations humaines et la gestion des personnes et qu'elle tient les employés au courant des tendances et des occasions.

Défavorable

Quels obstacles à l'avancement de carrière les répondants attribuent-ils à la FP? Seulement 20% de l'échantillon pouvait identifier des obstacles. Deux des obstacles posés par la FP à l'avancement de carrière ont déjà été mentionnés en rapport avec les gestionnaires et les ministères :

  • On ne met pas l'accent sur les personnes (on n'accorde pas d'importance aux relations humaines, la FP n'appuie pas ses employés, la FP dévalorise ses employés, paye insuffisante, âgéisme)

  • On ne fait rien pour encourager l'élargissement des connaissances des employés (barrières de structure, organisme trop grand, trop traditionnel et trop hiérarchisé, pas de mouvements latéraux)

Deux obstacles, cependant, sont uniques à la FP :

  • Pratiques de RH insatisfaisantes (systèmes de classification, embauche, recrutement, processus de concours, problèmes dans les programmes de RH, postes par intérim) et

  • Récentes initiatives de réduction des effectifs (la réduction des effectifs a réduit les occasions, il n'y a plus de postes ouverts pour l'avancement)

Ces résultats montrent certaines différences intéressantes entre groupes.

Le sexe

Les femmes sont plus portées à dire que les PPC offerts par la FP les avaient aidées à atteindre leurs buts de carrière. Les femmes étaient aussi plus portées à dire que la FP n'avait rien fait pour les aider à atteindre leurs buts de carrière et que la réduction des effectifs avaient réduit les occasions (13% des femmes et 3% des hommes ont donné cette réponse)

Le genre de travail

La perception de l'appui de la FP au perfectionnement de carrière varie selon le genre de travail (voir encadré 8). L'examen de ces données indique que les cadres ont la perception la plus positive de la FP et les scientifiques, la perception la plus négative. Près de la moitié des répondants de l'échantillon de scientifiques (42%) ont déclaré que la FP n'avait rien fait pour appuyer leur développement de carrière; 41% des membres de cet échantillon ont affirmé que la FP jouait un rôle défavorable en ne portant pas son attention sur les personnes et 35% ont dit que la FP jouait un rôle défavorable en réduisant les effectifs et les occasions d'avancement.

ENCADRÉ 2.8
L'appui de la fonction publique au perfectionnement professionnel : genre de travail

* Réponses données par plus de 20% de l'échantillon

Cadres

  • Programmes de perfectionnement professionnel (70%)
  • Accent sur les relations interpersonnelles (20%)

Gestionnaires

  • Programmes de perfectionnement professionnel (53%)
  • Bon appui à formation/éducation (21%)

Agents

  • Programmes de perfectionnement professionnel (41%)
  • Bon appui à formation/éducation (23%)
  • Rien (23%)

Analystes

  • Programmes de perfectionnement professionnel (37%)
  • Augmente mon exposition (20%)
  • Rien (20%)

Scientifiques

  • Rien (41%)
  • Programmes de perfectionnement professionnel (24%)
La participation à un PPC

La perception de l'appui de la FP au perfectionnement professionnel varie selon le PPC d'appartenance (voir encadré 8). Les participants au PPACD ont la perception la plus positive de l'appui de la fonction publique (90% des participants au PPACD ont déclaré que la FP avait aidé en fournissant des programmes de perfectionnement de carrière; 0% pensait que la FP n'avait rien fait). Les non participants à un PPC étaient moins positifs envers l'appui de la FP. Près de 40% des employés de ce groupe ont déclaré que la FP n'avait rien fait pour appuyer leur carrière. Les non participants à un PPC étaient également plus portés à dire que les réductions d'effectifs au gouvernement avaient réduit les occasions (27% des non participants à un PPC ont donné cette réponse contre 4% des participants à un PPC).

ENCADRÉ 2.9
L'appui de la fonction publique au perfectionnement professionnel : participation à un PPC

* Réponses données par plus de 20% de l'échantillon

Pas en PPC

  • Rien (40%)
  • Programmes de perfectionnement professionnel (26%)

PPACD

  • Programmes de perfectionnement professionnel (90%)
  • Accent sur les relations interpersonnelles (20%)

Groupe des SMA

  • Programmes de perfectionnement professionnel (61%)
  • Accent sur les relations interpersonnelles (22%)

CAP

  • Programmes de perfectionnement professionnel (81%)
  • Accent sur les relations interpersonnelles (23%)

PSG

  • Programmes de perfectionnement professionnel (73%)
  • Élargit mes connaissances (31%)
  • Appui à formation/études (31%)

7. La satisfaction quant au progrès de carrière

work report 3-9Pour quantifier le niveau de satisfaction, nous avons posé les questions suivantes aux répondants :

  • Quel est votre degré de satisfaction à l'égard de votre capacité d'atteindre vos buts de carrière? Justifiez votre réponse?

Nous avons demandé aux répondants de répondre à ces questions en utilisant « 1 » pour indiquer qu'ils étaient très insatisfaits de leur progrès de carrière et « 5 » pour signifier qu'ils étaient très satisfaits.

Les réponses à ces questions sont présentées à la figure 2.10 et décrites ci-après.

Quel est votre degré de satisfaction à l'égard de votre capacité d'atteindre vos buts de carrière?

Les données indiquent que la majorité des participants à l'interview étaient soit satisfaits (48% de l'échantillon) soit très satisfaits (22%) de leur capacité de réaliser leurs buts de carrièrework report 3-7.work report 3-8

Le sexe

Les femmes étaient plus portées que les hommes à être «très satisfaites» (voir tableau 2.10b).

Le genre de travail

Les répondants de l'échantillon des cadres sont plus portés à être satisfaits de leur progression de carrière (voir tableau 2.10c). Les répondants du groupe des scientifiques, suivis de près par ceux du groupe des gestionnaires, sont les moins satisfaits à l'égard de leur capacité de réaliser leurs buts de carrière. Les agents et analystes se situent entre les groupes des cadres et des scientifiques-gestionnaires quant à leur niveau de satisfaction par rapport à leur capacité d'atteindre leurs buts de carrière.

Y a-t-il des choses que la FP fait qui ont une incidence sur votre capacité d'atteindre vos buts de carrière?

«Je dois dire qu'au cours de mes deux années au gouvernement, je n'ai pas eu d'interaction avec ce que j'appellerais l'ensemble de la fonction publique. Donc, je ne peux pas répondre... je ne sais pas de quoi il s'agit.»

«Au gouvernement, on semble donner des promotions aux gestionnaires qui savent régler des problèmes, mais on n'accorde pas autant d'importance aux gestionnaires qui ont les compétences et les aptitudes pour interagir avec les personnes.»

«Si vous êtes un scientifique au gouvernement, votre seule possibilité d'avancer est par la gestion. C'est la seule façon de progresser. Si vous demeurez trop longtemps dans le domaine scientifique, on vous écarte ou on ne vous considère que pour des postes de gestion dans le domaine scientifique, ce qui est un secteur très limité.»

«Vous me demandez si j'ai des buts personnels. Comment peut-on, de nos jours, avoir des buts au sein de la fonction publique? En 1990, j'avais toutes les aspirations de carrière qu'on peut avoir. Depuis, mon poste est devenu superflu à deux reprises et j'ai réussi, à chaque fois, à me trouver un travail que j'aime. Je suis à mon nouveau poste depuis deux ans et j'attends maintenant qu'on le coupe encore une fois.»

«Il n'y a pas de perfectionnement de carrière dans la fonction publique. Avec toutes les coupures, il y a très peu de concours. Le moral est bas et la charge de travail est écrasante. Vous devez vous compter chanceux d'avoir encore un poste, même si vous n'avez pas eu d'augmentation depuis 1990. Avec tout le travail que nous avons à faire, nous n'avons pas le temps de penser à notre carrière. On espère tout simplement de ne pas prendre du retard dans notre travail.»

«Le perfectionnement de carrière est très frustrant parce qu'on n'a pas l'appui de la gestion... on nous amène des gens de l'extérieur et les gens sur place n'ont même pas la chance de participer au concours. Ils font entrer les gens par la porte d'en arrière. Ils parlent du principe du mérite, mais ils ne l'appliquent pas. Ils ne sont pas justes, ils ne sont pas ouverts et ils ne sont pas équitables dans leurs façons de faire les choses. Ça affecte le travail de ceux qui se sentent négligés. Comme je l'ai dit, s'il n'y a pas d'avenir à être fonctionnaire, tous les côtés négatifs ont tendance à ressortir. Je pense que tout ça a un impact sur la motivation et que la motivation est essentielle à la réussite professionnelle. Si vous n'êtes pas motivé, vous n'avez pas le feu dans les veines qui vous pousse à faire quelque chose, surtout si vous voyez des barricades partout autour de vous.»

«Soit qu'il n'y a pas d'occasions et de programmes, soit qu'il y a une sérieuse lacune de communication de ces occasions et programmes. Je ne pense pas qu'il y ait de relations entre mon ministère et l'ensemble de la fonction publique.»

"La Relève oblige à les gens se porter volontaires à des postes supérieurs. Et je pense que ça attire un certain type de personnes et que ça repousse un certain autre type de personnes. Je serais enchanté de devenir SMA dans un autre ministère, mais ça n'arrivera jamais parce que je ne me désignerai jamais moi-même. Je crois fermement que les gens qui aspirent au pouvoir ne devraient jamais l'avoir. Je refuse de participer à un système qui encourage cette approche. Cette année, je n'ai même pas ouvert l'enveloppe de La Relève. À vrai dire, c'est la première fois que j'ai vraiment pensé à ma carrière et que j'ai réalisé que j'étais sur le point de me condamner à l'oubli parce que je refuse de jouer ce jeu. J'ai donc placé un plafond d'acier au-dessus de ma tête.»

«On est tellement occupé, trop occupé. Après la réduction des effectifs, on n'a jamais eu d'aide pour les survivants. Pendant mon affectation, j'ai été obligé de cumuler mes anciennes fonctions avec celles de mon nouveau poste. Ces situations ne se prêtent pas à une planification efficace des ressources humaines.»

«Ils ont les programmes en place, les occasions de formation et de perfectionnement en place. C'est maintenant une question de participation de la part des gestionnaires. Les gestionnaires ne devraient pas avoir le droit de veto sur les demandes d'affectation de leurs employés.»

work report 3-10La participation à un PPC

Les données de la figure 2.10d indiquent qu'il y a un rapport entre la participation à un PPC et la satisfaction quant au progrès de carrière. Les participants à un PPC sont plus portés à être très satisfaits de leur progrès de carrière; les non participants sont plus portés à être neutres. On note également des différences importantes entre les programmes. Les répondants du PPACD et du groupe des SMA sont plus portés à être très satisfaits de leur progrès de carrière; ceux des programmes CAP et PSG sont plus portés à être neutres et les participants au PSG, à être insatisfaits de leur progrès de carrière

Justifiez votre réponse?

Les répondants ont donné diverses raisons pour expliquer leur satisfaction et une raison pour expliquer leur insatisfaction par rapport à leur progrès de carrière. Comme on pouvait s'y attendre, il y a une forte corrélation entre les raisons données pour expliquer la satisfaction des répondants et leur capacité d'atteindre leurs buts de carrière (tableau 2.20) et leurs définitions de la réussite professionnelle (voir tableau 2.11). Qu'est ce qui amène la satisfaction chez les répondants? :

  • Faire des progrès visibles (c.-à-d., responsabilités croissantes, je me rapproche constamment de mes buts, progression logique dans les rangs, mes postes s'appuient sur les précédents)

  • Sentir qu'on accomplit quelque chose (sentiment personnel d'avoir accompli quelque chose, récompense, réponse à un besoin personnel, correspond à la vision que j'ai de moi-même, les autres reconnaissent que je fais un bon travail, j'ai reçu une promotion récemment, j'ai été choisi pour un programme spécial, etc.)

  • Obtenir le poste recherché (c.-à-d., je suis là où je voulais être, je me suis prouvé que je peux atteindre les buts)

  • Le genre de travail effectué (je suis content du travail, je suis content de ce que je fais, j'aime venir travailler le matin, c'est quelque chose que j'aime)

  • Le fait d'apprendre quelque chose (j'élargis mes connaissances, j'ai eu à me dépasser, je donne mon plein rendement, je développe mes capacités, mon travail représente un défi, il y a toujours du nouveau)

Les répondants n'ont donné qu'une seule raison pour expliquer leur insatisfaction à l'égard de leur progrès de carrière : le fait qu'ils ont le sentiment qu'ils n'en ont pas le plein contrôle (vous avez beau travailler très fort, il y a toujours des facteurs externes, ça dépend de qui vous connaissez, le gel des salaires et des postes a réduit mes possibilités d'avancement, etc.).

Tableau 2.20

Pourquoi êtes-vous satisfait de votre progrès de carrière?

Tota

* Réponses multiples consignées

Satisfait parce que je fais des progrès visibles

21%

Satisfait parce que je fais des progrès visibles

21%

Satisfait parce que j'ai un sentiment d'accomplissement

17%

Satisfait à cause du poste que j'ai

16%

Satisfait à cause de la nature du travail

13%

Satisfait parce que j'apprend

11%

Pourquoi êtes-vous insatisfait de votre progrès de carrière?

 

Insatisfait parce que je n'en ai pas le contrôle

20%

Le sexe

Les hommes sont plus portés que les femmes à être satisfaits parce qu'ils aiment la nature de leur travail (21% contre 8%) ou parce qu'ils font des progrès visibles (25% contre 18%). Les femmes sont plus portées que les hommes à être satisfaites parce qu'elles ont un sentiment d'accomplissement (21% contre 12%).

Le genre de travail

On relève quelques différences intéressantes selon le genre d'emploi des répondants :

  • Les cadres sont plus portés à être satisfaits parce qu'ils font des progrès visibles (33%), à cause du poste qu'ils détiennent (28%) et à cause de la nature de leur travail (23%). Pratiquement personne de ce groupe ne s'est dit insatisfait parce que ses progrès de carrière échappaient à son contrôle (réponse donnée par seulement 2% des cadres)

  • Un tiers des gestionnaires et 36% des scientifiques étaient insatisfaits de leur progrès de carrière parce qu'ils n'avaient pas le sentiment d'en avoir le contrôle.

  • Seulement 2% des agents et 4% des analystes se sont dits satisfaits à cause de la nature de leur travail (contre 14% de l'ensemble de l'échantillon).

  • Les scientifiques étaient plus portés à être satisfaits à cause de la nature de leur travail (25% des scientifiques ont donné cette réponse)

Dans quelle mesure êtes-vous satisfait de vos progrès de carrière?

«Je dirais que je ne suis pas pleinement satisfait de ma capacité d'atteindre mes buts de carrière à cause du stress incessant dans ce genre de travail. Vous devez toujours travailler à fond de train. Vous n'avez jamais une journée tranquille. Vous n'avez jamais l'occasion de vous attaquer à la pile de dossiers sur le coin de votre pupitre ou de faire les lectures que vous voulez faire.»

«Il y a tellement de facteurs sur lesquels je n'ai aucun contrôle que je n'ai aucune idée si je pourrai jamais atteindre mes buts. La réduction des effectifs a fait que tellement de postes aux niveaux supérieurs ont été donnés à des personnes déplacées qu'il ne reste rien pour nous. Vous ne savez jamais qui va vous être parachuté dans le poste que vous aviez en vue. Ce n'est pas comme la conquête de l'Everest où vous partez d'en bas et vous montez jusqu'en haut. C'est plutôt comme une partie de PacMan.»

La participation à un PPC

La satisfaction quant au progrès de carrière est étroitement liée à la participation à un PPC :

  • Aucun des répondants du PPACD s'est dit satisfait parce qu'il apprenait quelque chose (0%) ou à cause de la nature de son travail (4%).

  • Les participants au groupe des SMA étaient plus portés à être satisfaits parce qu'ils faisaient des progrès visibles (40%), à cause de la nature de leur travail (36%) et à cause du poste qu'ils détiennent (32%). Ce groupe était moins porté à se dire insatisfait parce qu'il n'avait pas le contrôle de son progrès de carrière.

  • Les participants au CAP étaient plus portés à être satisfaits à cause de la reconnaissance et du sentiment d'accomplissement (41%), mais moins portés à être satisfaits à cause de leur poste (7%) ou à cause de la nature de leur travail (3%). Un quart des participants au CAP se sont dits insatisfaits parce qu'ils avaient le sentiment que leur progrès de carrière échappait à leur contrôle.

  • Les participants au PSG étaient plus portés à être satisfaits parce qu'ils faisaient des progrès visibles (31%) et parce qu'ils apprenaient quelque chose (28%). Seulement 6% du groupe PSG se sont dits satisfaits à cause de la reconnaissance reçue, seulement 7% à cause du poste qu'ils avaient atteint et seulement 3% à cause de la nature de leur travail. Un quart des participants au PSG étaient insatisfaits parce qu'ils n'avaient pas le contrôle de leur progression de carrière.



Chapitre 2 – Le perfectionnement professionnel dans la fonction publique fédérale : L'étude par entrevues (suite)

8. La rétention

Le perfectionnement de carrière est une fonction dont les activités visent à maintenir et à rehausser les compétences des employés en améliorant leurs connaissances, leurs habiletés, leurs aptitudes, etc. Toutefois, les activités de perfectionnement de carrière ne se déroulent pas en vase clos. Elles se déroulent dans un contexte de travail et une culture d'organisation qui renforcent ou affaiblissent l'expérience de perfectionnement. Si l'environnement de travail est tel que les employés sont frustrés ou découragés, les employés les plus productifs et jouissant des compétences les plus en demande quitteront volontairement l'organisation. Ce roulement de personnel complique la planification d'un successeur et des ressources humaines. Les questions suivantes ont été posées en entrevue afin de mieux comprendre si le roulement des employés est un problème au sein de la FP et de cerner les solutions possibles.

  • Quel est l'aspect le plus satisfaisant de votre travail à la fonction publique?

  • Quel est l'aspect le plus frustrant de votre travail à la fonction publique? Qu'est-ce que la FP pourrait faire pour réduire cette frustration?

  • Qu'est-ce qui vous retient à la fonction publique?

  • Avez-vous déjà songé à quitter la fonction publique? Si oui,

    • Où iriez-vous?
    • Pourquoi quitteriez-vous?
    • Qu'est-ce qui vous inciterait à rester?

Quel est l'aspect le plus satisfaisant de votre travail à la fonction publique?

Les réponses à cette question (voir tableau 2.21) sont, de bien des façons, une source d'inspiration. La plupart des répondants (59% de l'échantillon) ont dit que l'aspect le plus gratifiant de leur travail à la FP était d'avoir la chance d'apporter une contribution à la société (service, travailler dans l'intérêt du public, le citoyen moyen en bénéficie, pas poussé par l'argent, je peux voir les résultats, faire des changements, etc.). Les répondants tirent également une satisfaction de :

  • la nature du travail qu'ils font (c.-à-d., dimension et diversité de la FP, beaucoup d'occasions, de ministères, diversité des fonctions, des emplois et des tâches, touche de nombreux secteurs)

  • faire un travail qui leur donne le sentiment d'accomplir quelque chose et d'augmenter leur estime (c.-à-d., accomplissement personnel, réalisation, récompense, répond à mes besoins personnels, correspond à l'image que j'ai de moi)

  • l'interaction avec leurs collègues (je suis entouré de gens bien, de gens stimulants ayant des valeurs semblables aux miennes)

  • l'occasion de développer de nouvelles compétences (la FP utilise mes talents et mes compétences, me pousse à me dépasser, rehausse mes capacités, me met au défi, j'ai toujours la chance d'apprendre quelque chose de nouveau).

Tableau 2.21
Aspects les plus satisfaisants du travail à la fonction publique

Récompenses

Total

Hommes

Femmes

* Réponses multiples consignées
Contribution à la société

59%

66%

54%

Défi

19%

16%

20%

Liée à l'estime

16%

15%

16%

Liée aux personnes

15%

11%

17%

Liée aux compétences-apprentissage

11%

11%

11%

Les différences selon le sexe

Les hommes sont plus portés à dire qu'ils trouvent gratifiant l'occasion de faire une contribution (66% contre 54%).

Les différences selon le genre de travail

Tous les groupes ont cité la contribution à la société comme première récompense. Il y a avait cependant des différences quant à la deuxième récompense (voir encadré 10).

ENCADRÉ 2.10 Ce qui est gratifiant dans le travail dans le secteur public : genre de travail
* La contribution est la récompense numéro un pour tous les groupes d'emploi

Ce qui a été mentionné

 

Cadres

Défi (25%)

Gestionnaires

Défi (25%), estime (17%) et apprentissage (17%)

Agents

Estime (20%) et les gens (20%)

Analystes

Les gens (22%) et le défi (20%)

Scientifiques

Défi (28%), estime (18%) et les Gens (17%)

Ce qui n'a PAS été mentionné

 

Cadres

Sécurité d'emploi (0%), apprentissage (7%), estime (7%), les gens (6%)

Gestionnaires

Sécurité d'emploi (3%)

Agents

Apprentissage (8%), défi (4%)

Analystes

Apprentissage (5%)

Scientifiques

Apprentissage (0%)

La participation à un PPC

Les résultats étaient très semblables à ceux observés selon la nature du travail puisque : (1) tous les groupes ont indiqué la contribution à la société comme première récompense et (2) il y a avait des différences entre groupes quant à la deuxième récompense (voir encadré 11).

ENCADRÉ 2.11 Ce qui est gratifiant dans le travail dans le secteur public : participation à un PPC

Ce qui a été mentionné

 

Pas en PPC

Contribution (49%), estime (18%) et les gens (17%)

En PPC

Contribution (75%) et le défi (30%)

PPACD

Contribution (85%) et le défi (45%)

Groupe SMA

Contribution (76%) et le défi (28%)

CAP

Contribution (66%) et le défi (19%)

PSG

Contribution (75%) et le défi (26%), aussi les gens (17%)

Ce qui n'a PAS été mentionné

 

PPACD

Les gens (0%)

Groupe SMA

Estime (4%) et apprentissage (4%)

Les citations suivantes illustrent les commentaires des répondants à l'égard des récompenses.

Quel est l'aspect que vous appréciez le plus dans votre travail à la fonction publique?

«Je travaille avec le public et je ne peux pas m'imaginer travailler à la fonction publique sans avoir la possibilité de traiter avec le public. Je suis en faveur de la gratification instantanée. Je ne voudrais pas avoir à dépendre de (mon ministère) pour avoir mes récompenses. J'en ai besoin toute la journée.»

«Je pense que c'est très important d'être à la fine pointe de ce qui se passe. J'ai participé à des programmes qui étaient les premiers du genre en Amérique du Nord. Ce genre d'expérience personnelle et professionnelle n'est disponible qu'au gouvernement. Le dossier sur lequel je travaille présentement... le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est passionnant ... Ça me permet d'intervenir dans des questions sociales fondamentales. Les questions sont pertinentes et en harmonie avec mes propres valeurs, c'est donc très satisfaisant dans ce sens.»

«J'ai travaillé dans le secteur privé et dans le secteur public... Je retire une satisfaction durable de voir s'accomplir ma croyance peut-être naïve de contribuer d'une certaine façon au bien commun et de faire du Canada un meilleur endroit pour vivre. Je crois fermement que notre fonction publique est la meilleure au monde. Nous étions nez à nez avec certains autres pays développés du Commonwealth, mais je pense que nous les avons distancés parce que les réformes que nous avons effectuées ont suivi une démarche moins dogmatique et moins philosophiquement unidimensionnelle et je pense que de participer à cette réforme comporte ses propres récompenses...Ce n'est certainement pas l'argent!»

Quels sont les aspects les plus frustrants de votre travail à la fonction publique?

On peut dégager un consensus quant aux frustrations de travailler pour la FP (voir tableau 2.22). Au total, 75% des répondants trouvent que certains aspects de la «bureaucratie» sont frustrants. Les frustrations les plus courantes à l'égard de la bureaucratie concernent le processus (vous devez toujours faire estampiller votre travail par quelqu'un d'autre, dépendances entre unités, ça prend trop de temps à faire avancer les choses, il y a toujours une strate au-dessus de vous), la dotation (ça prend trop de temps pour embaucher la personne qu'il vous faut, vous ne pouvez pas trouver les personnes qu'il vous faut, vous ne pouvez pas laisser partir ceux qui seraient plus heureux ailleurs) et les résultats (inertie, pas de contrôle sur le résultat, vous ne voyez jamais le résultat, pas de rétroaction, vos idées sont diluées). Les autres frustrations concernent l'environnement de travail et l'estime de soi :

  • la culture et l'atmosphère de travail (manque de vision et de buts, conflits entre ministères, querelles territoriales, lourdes charges de travail)

  • la perception que les fonctionnaires ne sont pas bien traités par la gestion et la haute direction (dévalorisés, considérés comme des citoyens de deuxième classe par la haute direction, etc.)

  • la perception péjorative dans le public et le manque de respect du citoyen moyen envers les fonctionnaires.

Enfin, 16% des répondants trouvent que l'ingérence politique (conflits entre mes besoins, les besoins du public et les besoins des dirigeants élus) est très frustrante.

Tableau 2.22
Aspects les plus frustrants du travail à la fonction publique
 

Total

* Réponses multiples consignées

Bureaucratie : liée au processus

35%

Culture/valeurs/atmosphère au travail

21%

Ingérence politique

16%

Bureaucratie : liée à la dotation

14%

Gestion et haute direction ne traitent pas bien les fonctionnaires

13%

Perception du public/ manque de respect du citoyen moyen

12%

Bureaucratie : liée au résultats

11%

Les différences selon le sexe

Pour les répondants des deux sexes, les problèmes concernant le processus à l'intérieur de la bureaucratie sont les plus frustrants. Les femmes sont plus portées à se plaindre de l'environnement de travail (26% contre 15%). Les hommes sont plus portés à dénoncer l'ingérence politique (20% contre 11%)

Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour atténuer les frustrations de travailler à la fonction publique?

«J'en ai marre de l'élitisme, du territorialisme et des jeux de la haute direction. On est tellement axé sur les résultats. On doit commencer à récompenser, non seulement les résultats, mais les moyens d'y arriver. Qu'est-ce que vous avez détruit sur votre passage? Combien de personnes avez-vous blessé ou méprisé? On oublie que ce qui compte, ce n'est pas seulement le point d'arrivée, mais le cheminement.»

«Porter attention aux personnes plutôt qu'aux formulaires. Il faut arrêter de penser que parce qu'on a rempli un formulaire, on a fini le travail.»

«En essayant d'être juste, on devient plus catholique que le pape. Par exemple, juste en termes de ressources humaines : notre façon de traiter les gens est inutilement bureaucratique au nom de la justice. Franchement, je pense qu'on a mis en place toutes sortes de complications bureaucratiques dont on pourrait se passer en déléguant les responsabilités. Si on ne peut pas décentraliser, qu'on délègue et qu'on donne aux gens les pouvoirs nécessaires. Ils devront aussi rendre des comptes, donc vous voulez que les responsabilités que vous leur donnez soient assorties d'une obligation de rendre des comptes. Je pense que c'est ce qu'on essaie de faire, mais qu'on ne le fait pas assez vite. Il vous faudra, de temps à autres, être dur : congédier un fonctionnaire exige une intervention divine. C'est très difficile et je dirai que si vous acceptez un système plus expéditif, vous allez aussi devoir accepter de prendre des mesures qui touchent la carrière. Une autre chose, c'est que la bureaucratie fédérale semble avoir les risques en aversion. Je regrette, mais l'aversion pour le risque est un processus très lent, méthodique et coûteux. Vous devez être prêt à courir des risques, laisser les gestionnaires administrer les risques et ne pas insister sur une bureaucratie qui aura la prétention d'éliminer les risques. On ne peut pas éliminer les risques. On vous oblige à tellement de justifications que quand vous êtes enfin prêt à résoudre le problème, vous manquez le bateau parce que le problème n'est plus le même.»

«La rémunération n'est pas la seule motivation, ce qu'il faut, c'est un environnement motivant dans lequel on aborde certaines de ces questions. Vous devez avoir un personnel motivé qui a l'assurance qu'il contribue au travail de façon positive. Nous avons développé une mentalité d'entreprise au détriment d'un sentiment de famille.»

«Pour être réaliste, je pense qu'on ne peut rien faire (au sujet de la bureaucratie). On a lancé deux ou trois initiatives depuis mon arrivée à la FP il y a 18 ans dans le but de simplifier et de lubrifier les rouages afin d'aller plus vite et de donner à la gestion plus d'autonomie et plus de toutes ces belles expressions à la mode, et ça n'a rien donné. On se retrouve dans un carcan de plus en plus étroit. À mon avis, les politiques de personnel sont beaucoup plus strictes et beaucoup plus rigides qu'elles ne l'étaient il y a 18 ans. Et c'est arrivé malgré tous les efforts concertés pour aller exactement dans la direction opposée. Franchement, je n'ai aucune suggestion sur ce qu'on pourrait faire pour améliorer la situation. Je pense qu'il n'y a rien à faire.»

Les différences selon le genre de travail

Pour toutes les catégories d'emplois sauf une, les problèmes concernant le processus à l'intérieur de la bureaucratie constituent la source majeure de frustration à la FP. Les agents trouvent que l'atmosphère de travail (36%) et l'ingérence politique (28%) sont les aspects le plus frustrants du travail au sein de la FP. Il est également intéressant de constater que près de 30% des cadres sont frustrés par l'ingérence politique et que 25% des gestionnaires sont frustrés par le fait que les fonctionnaires ne sont pas bien traités par la haute direction.

La participation à un PPC

Les frustrations rapportées par les participants à un PPC étaient essentiellement les mêmes que celles formulées par les non participants à de tels programmes. Il existe cependant des différences entre les divers PPC. Les participants au PPACD ont manifesté le plus de frustration. Un quart des répondants se sont dits frustrés par l'ingérence politique, les problèmes de dotation et l'image et le mépris du public; 35% se sont dits frustrés par la culture, les valeurs et l'atmosphère de travail. Il est intéressant de noter que personne dans cet échantillon ne considérait que les hauts fonctionnaires traitaient mal les employés!

Les membres du groupe des SMA et du PSG ont fait état de moins de frustrations. Hormis la frustration concernant les procédés bureaucratiques dans la FP (28% des répondants du groupe des SMA et 36% des membres du PSG), aucun autre problème majeur n'a été mentionné par une proportion significative de l'échantillon (c.-à-d. plus de 15% de l'échantillon).

Un nombre appréciable d'employés faisant partie du CAP s'est dit très frustré par le processus bureaucratique (33%), par la culture, les valeurs et l'atmosphère de travail (30%) et par le traitement des fonctionnaires par la haute direction (22%). La frustration entourant la dotation, la perception de la FP dans le public et le manque de contrôle n'a été mentionnée par pratiquement aucun des répondants.

Qu'est-ce que la FP pourrait faire pour réduire cette frustration?

Les répondants se sont entendus sur trois stratégies pour atténuer ces frustrations :

  • alléger les RH (se débarrasser de la paperasserie des RH, rendre la dotation plus conviviale et plus souple, créer la possibilité d'embaucher la personne qu'il vous faut, réduire le temps nécessaire pour embaucher) (stratégie mentionnée par 33% de l'échantillon)

  • mettre l'accent sur les personnes (respecter les employés, valoriser les employés, leur demander ce qu'ils veulent) (mentionnée par 30% de l'échantillon)

  • rendre les gestionnaires responsables des progrès de leurs employés (baser l'appréciation de rendement sur le perfectionnement de leurs employés, récompenser ceux qui réussissent) (mentionnée par 20% de l'échantillon)

Il est intéressant de noter que 20% des répondants (40% des cadres, 30% des participants au PPACD, 34% des membres du groupe des SMA) croient que le gouvernement travaille PRÉSENTEMENT à réduire les frustrations dont ils ont fait état.

Il n'y avait pas de différence selon le sexe, le genre de travail ou la participation à un PPC dans ces données!

Qu'est-ce qui vous incite à rester à la fonction publique?

«J'aime la complexité et la perspective d'ensemble. J'aime tous les niveaux et les interactions des décisions. J'aime examiner les défis et comment ils touchent divers niveaux de l'organisation.»

«Le fait que la FP est une profession honorable. C'est une vocation. Il m'arrive souvent de me demander ce que je fais ici parce que ça ne semble faire aucune différence. Mais de temps à autre, je rencontre quelqu'un qui travaille pour moi qui me dit «J'aime beaucoup travailler pour toi, tu m'aides vraiment dans mon travail». C'est vraiment important et c'est une profession honorable.»

«Franchement, peut-être un peu d'inertie. Il faut dire que les avantages sociaux sont bons.»

Quel est l'aspect le plus frustrant de votre travail à la fonction publique?

«À cause de la réduction des effectifs, je me retrouve, en qualité de chercheur scientifique, devant la photocopieuse à faire des photocopies parce qu'il ne reste plus de personnel de soutien pour le faire. Je dois dire que ce sont des photocopies qui coûtent cher.»

«Les vrais problèmes, ou plutôt les problèmes importants, sont débattus exclusivement par la haute direction. S'ils prennent le temps de nous en parler, c'est une simple formalité. La décision est déjà prise. C'est très frustrant.»

«Je deviens cynique quant à la bonne volonté de la fonction publique à l'égard de la gestion. J'entends par là la gestion de la prestation des services du gouvernement et non pas la gestion de l'aspect politique, ministériel et les déclarations publiques du gouvernement. Ils devraient pourtant comprendre que nous avons de 180 000 à 200 000 personnes et que de voir l'échelon supérieur d'une organisation et de ne pas se préoccuper de la gestion des services en première ligne, c'est très malsain et irréfléchi.»

«Je pense que ce qui est le plus frustrant c'est que toutes les activités sont assujetties à des règles et procédures qui semblent devenir de plus en plus complexes et difficiles à satisfaire. Malgré toutes les initiatives des dix dernières années pour rendre les choses plus souples et plus efficaces, les activités deviennent de plus en plus byzantines et rigides.»

«C'est un sport national au pays de critiquer la fonction publique, malgré tous les efforts et malgré le fait que je sais très bien que nous ne passons pas notre temps dans nos bureaux à tricoter comme ça se faisait peut-être il y a 15 ans. L'autre chose qui me frustre, c'est la taille et la rigidité de la bureaucratie.»

«L'absence de récompenses individuelles pour l'effort. Je suis payé en fonction de mon groupe et de ma classification et ça n'a rien à voir avec mon efficacité et mon rendement. J'ai travaillé dans le secteur public et là, on peut vous récompenser monétairement ou autrement pour vos efforts, mais ça ne se fait pas dans la fonction publique.»

«Les méthodes des RH. Le processus de concours. Si on vous a donné une classification, si on vous a collé une étiquette de secrétaire, par exemple, n'essayez pas de passer à une autre classification. Vous êtes dans le silo de cette classification et vous y restez. Les gens me disaient que j'avais des aptitudes, mais ça m'a pris six ans pour obtenir un poste dans une autre classification.»

«L'inaptitude des divers ministères gouvernementaux à reconnaître qu'ils sont tous au service du Canada. Que nous avons tous le même but de servir notre pays. Ces chicanes entre ministères nous ralentissent et nous empêchent d'avoir une vision commune que nous pourrions articuler sur le plan international.»

«Les chinoiseries administratives. Aujourd'hui, j'ai commandé un classeur. On ne sait plus où ranger nos dossiers, il nous faut un nouveau classeur. On me dit que j'en recevrai livraison dans six semaines. C'est impensable à notre époque. Je devrais pouvoir aller faire un tour chez Grand & Toy, utiliser ma carte du gouvernement et faire livrer le lendemain.»

«Tout l'effort investi à éviter les risques, expliquer les erreurs et défendre les décisions... tout l'aspect des relations publiques plutôt que de se concentrer à faire le travail.»

«La charge de travail. Je viens de prendre 3 semaines de vacances, je suis de retour depuis une semaine et j'ai déjà hâte à l'an prochain et à l'année suivante. Faire davantage avec moins, c'est une chose, mais on ne peut pas maintenir un niveau de service sans personnel.»

«L'ensemble de compétences nécessaires du côté opérationnel est complètement différent de ce qu'il faut du côté des politiques. C'est une façon complètement différente de penser et d'aborder les problèmes, et j'ai vu des gens absolument exceptionnels sur le plan opérationnel, des gens créatifs qui pouvaient transformer complètement la façon de fournir des services se faire démolir parce qu'ils n'avaient pas la verve des gens de la politique. Si j'avais un conseil à donner aux gens, je leur dirais que s'ils veulent atteindre les sommets, ils doivent éviter le côté opérationnel. Et ça, je pense que c'est très malheureux.»

«Le système semble récompenser les gens qui maltraitent les autres. Dans ma carrière, j'ai vu beaucoup de cadres supérieurs qui semblaient être capables de livrer les résultats, mais qui ne semblaient pas avoir beaucoup de respect pour les autres. Je trouve regrettable que la fonction publique héberge une si forte proportion de gens qui appartiennent à cette catégorie.»

«Pas de continuité dans la gestion. J'ai travaillé dans un poste où j'ai eu six gestionnaires en un an. C'était un vrai carrousel.»

«Ce que je trouve frustrant, c'est que le rapport entre mon travail et l'impact réel sur la vie des Canadiens n'est pas toujours évident.»

Les citations suivantes donnent au lecteur une indication des sentiments des répondants à l'égard de leur départ de la fonction publique :

«Je ne pense pas à quitter la fonction publique, à cause des menottes dorées. J'ai trop investi dans mon fonds de pension et ma pénalité serait trop élevée pour que je songe à faire autre chose.»

«De temps à autre, je pense à quitter la FP et à me lancer comme consultant parce que, de temps à autre, je pense que je ferais une contribution plus valable à la FP de cette façon (rire). On a parfois tendance à vous prendre plus au sérieux si vous êtes de l'extérieur. De temps à autre, je reçois un appel et je me dis : «Je me demande si j'aimerais accepter ce travail dans le secteur privé. Peut-être que j'en tirerais plus de satisfaction» pas à cause de l'argent, mais parce que j'ai cette perception que, dans le secteur privé, vous pouvez vraiment faire une meilleure gestion et fournir une meilleure prestation.»

Qu'est-ce qui vous retient à la fonction publique?

Les données du tableau 2.23 semblent indiquer que les gens demeurent à la FP à cause des récompenses citées précédemment (voir tableau 2.21). Ils aiment la nature de leur travail (citée par 51% de l'échantillon), l'occasion d'apporter leur contribution, les défis du poste et les gens avec qui ils travaillent. Il convient de noter que seulement 15% des personnes interviewées ont déclaré qu'elles restaient à la FP à cause de la paie ou des avantages sociaux.

Tableau 2.23
Ce qui retient les employés à la fonction publique
 

Total

* Réponses multiples consignées

J'aime mon travail, la nature de mon travail

51%

Possibilité de contribution, une différence, influence, servir la société

26%

Diversité, complexité, variété, beaucoup d'occasion

20%

Bonnes personnes, personnes stimulantes à la fp

16%

Bonne rémunération

16%

Bons avantages sociaux

14%

Approche de la retraite, je veux ma pension

12%

Le sexe

Les hommes sont plus portés à dire que la nature de leur travail (68% contre 43%) et leur possibilité d'apporter leur contribution (30% contre 21%) les incitent à rester à la FP.

Le genre de travail

Les cadres sont plus portés à dire qu'ils restent à la FP parce qu'ils croient pouvoir apporter leur contribution à la société (36%). Aucun des répondants de ce groupe ne reste à cause de la rémunération ou des avantages sociaux. Dans l'échantillon, les agents sont plus portés à dire qu'ils restent à cause des gens avec lesquels ils travaillent (28%) et de leur rémunération (27%). Aucun des répondants de ce groupe ne reste à cause de la possibilité d'apporter sa contribution. Les scientifiques de l'échantillon sont plus portés à dire qu'ils restent parce qu'ils aiment leur travail (60%) et à cause des gens avec lesquels ils travaillent. Très peu ont dit qu'ils restaient à cause de la possibilité d'apporter leur contribution (8%).

La participation à un PPC

Les répondants participant à un PPC sont plus portés à dire qu'ils restent parce qu'ils considèrent que leur travail contribue à la société (51% contre 16%) ou à cause des défis de leur travail (32% contre 15%). Les répondants qui ne participent pas à un PPC sont plus portés à dire qu'ils restent parce qu'ils aiment leur travail (52% contre 41%), à cause des gens avec lesquels ils travaillent (16% contre 8%), à cause de la rémunération et des avantages sociaux (16% contre 8%) ou à cause de la sécurité de leur emploi (11% contre 4%). On n'a pas relevé de différences importantes entre les divers programmes. Le sentiment de pouvoir apporter une contribution semble nettement la raison la plus importante de rester à la FP pour les participants à un PPC.

Avez-vous déjà songé à quitter la fonction publique? Où iriez-vous?

Trois quarts des répondants à l'interview ont déjà songé à quitter la fonction publique. Les réponses des hommes et des femmes sont semblables sur ce point. Les gestionnaires (64%) et les agents (57%) sont moins portés à vouloir quitter la FP; les scientifiques (87%) et les analystes (85%) sont les plus portés à y penser.

Les répondants qui participent à un PPC sont également plus portés à avoir songé à quitter la FP (85% des participants à un PPC contre 64% des non participants). En ce qui concerne les divers programmes, les participants au CAP sont plus portés à vouloir quitter (88% y ont pensé), alors que les participants au PPACD sont moins portés à vouloir quitter (64% y ont songé).

La majorité des répondants envisagerait le secteur privé (58% de l'échantillon). Un quart des répondants se lanceraient en affaires, 13% iraient dans le secteur parapublic (p. ex., enseignement, soins de santé) et 12% chercheraient du travail dans le secteur des ONG sans but lucratif. On ne relève aucune différence dans ces données en matière de sexe, de nature de travail ou de participation à un PPC!

Pourquoi quitteriez-vous?

Pourquoi les gens quitteraient-ils? Un examen des données du tableau 2.24 indique qu'il existe deux ensembles très distincts de motivations : les facteurs centrifuges (c.-à-d., pour s'éloigner des frustrations, etc., dans le secteur public), et les facteurs centripètes (c.-à-d., par attraction de l'extérieur). Quels facteurs poussent les employés à vouloir quitter?

  • Les frustrations à l'intérieur du milieu de travail de la FP : pas de récompense, pas d'occasion de croissance, etc.

  • La culture et l'environnement de travail (tous ces répondants ont parlé des frustrations inhérentes à la nature de la FP et non du travail en soi - manque de respect à l'égard des fonctionnaires, gel des salaires, cercles fermés, bureaucratie, etc.)

Quels sont les facteurs d'attraction à l'extérieur de la FP?

  • Meilleure rémunération (pécuniaire et avantages sociaux) (citée par un tiers de l'échantillon; rarement citée en rapport aux récompenses dans la FP)

  • Meilleure occasion (c.-à-d., concordant mieux avec les buts, les valeurs, les compétences; une occasion à ne pas laisser passer).

Tableau 2.24
Pourquoi les employés quitteraient-ils la fonction publique?
 

Total

* Réponses multiples consignées

Travail frustrant, pas de récompense, pas de croissance, etc. (facteur centrifuge)

45%

Meilleure rémunération (salaire, avantages sociaux)

31%

Meilleure culture, plus de respect

29%

Occasion plus conforme à mes buts, valeurs, compétences, etc.

23%

Occasion à ne pas laisser passer (facteur centripète, non spécifié)

14%

Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à rester à la fonction publique?

«Vous savez, je pense que rien ne m'inciterait à rester pour toujours. Je ne veux pas passer toute ma carrière comme fonctionnaire. Il y a trop de choses qui se passent à l'extérieur.»

«C'est peut-être drôle à dire, mais ce qui m'incite à rester c'est que, de temps en temps, quelqu'un me dit «Hé! bon travail, ***». Et, par quelqu'un, je veux dire mon patron. Ça ne se fait pas beaucoup. J'en suis très conscient et je m'efforce de dire aux gens de tous les niveaux de mon organisation : «Félicitations, c'est un excellent travail». On entend pas ça au sommet. Aux niveaux supérieurs, nous avons tendance à nous prendre pour acquis. Recevoir ce genre de reconnaissance, ça fait une différence pour moi.»

«Au cours des 15 dernières années, j'ai fait trois ministères et après une couple d'années au même poste, il n'y a plus rien de nouveau. Les problèmes changent mais les façons de les résoudre demeurent les mêmes. Le gouvernement s'attaque toujours aux problèmes de la même manière. Après un certain temps, tout devient du pareil au même. Je pense que si on laissait plus de place à l'entreprenariat, qu'on permettait de lancer des idées et de prendre les choses en main et de foncer, je verrais les choses différemment.»

Le sexe

Les hommes sont plus portés à dire qu'ils quitteraient pour une meilleure rémunération (70% contre 35%) et parce que leur emploi au fédéral est trop frustrant (56% contre 36%).

Le genre de travail

Les analystes sont plus portés à dire qu'ils quitteraient parce que leur travail est frustrant (65% ont donné cette réponse). Les scientifiques sont plus portés à dire qu'ils quitteraient pour une meilleure culture et davantage de respect (55% ont donné cette réponse).

La participation à un PPC

Les participants à un PPC sont plus portés à dire qu'ils quitteraient parce que leur travail est frustrant et parce qu'il y a peu d'occasions de croissance (56% contre 29% respectivement). Les non participants à un PPC sont plus portés à dire qu'ils quitteraient à cause de la culture du travail (besoin de plus de respect) (38% contre 21%). Les différences selon le programme sont données dans l'encadré 12.

ENCADRÉ 2.12
Pourquoi le répondant quitterait-il la FP?

PPACD

emploi frustrant au fédéral (42%), occasion plus conforme aux buts (28%)

Groupe SMA

emploi frustrant au fédéral (42%), meilleure occasion (30%)

CAP

meilleure rémunération (62%), emploi frustrant au fédéral (40%)

PSG

emploi frustrant au fédéral (53%), occasion plus conforme aux buts (28%)

pas en PPC

meilleure culture, attitude et respect (38%),

Qu'est-ce qui vous inciterait à rester?

Qu'est-ce qui inciterait les employés à rester? Les réponses à cette question (voir tableau 2.25) ne sont pas vraiment surprenantes et se résument en ces deux conseils : éliminez les frustrations et augmentez les récompenses. On ne relève aucune différence importante par sexe ou PPC dans ces réponses.

Tableau 2.25
Qu'est-ce qui inciterait les employés à rester?
 

Total

* Réponses multiples consignées

Meilleure occasion ici, affectation intéressante, occasin plus conforme à mes buts, valeurs, compétences, etc.

60%

Meilleure rémunération (une augmentation)

23%

Reconnaissance, meilleur traitement

13%

Enlèvement des barrières actuelles (tiraillements politiques, bureaucratie, etc.)

10%

Le genre de travail

Les scientifiques seraient plus portés à rester si on leur offrait une meilleure occasion au sein du gouvernement (70%) ou si les barrières actuelles étaient enlevées (25%). Les analystes seraient plus portés à rester si on leur offrait une meilleure rémunération (35%).


9. Les conseils

Nous avons terminé l'interview en posant les trois questions suivantes :

  • Quels conseils donneriez-vous aux autres fonctionnaires à l'égard :
    • du PERFECTIONNEMENT DE CARRIÈRE dans la FP?
    • de l'AVANCEMENT DE CARRIÈRE dans la FP?
  • Quel changement feriez-vous pour faciliter la réalisation des buts de carrière des fonctionnaires?

Les réponses à ces questions sont présentées aux tableaux 2.26 (conseil) et 2.27 (un changement) et décrites ci-après.

Tableau 2.26
Conseil concernant le perfectionnement et l'avancement de carrière

Conseil concernant le PERFECTIONNEMENT PROFESSIONNEL au sein de la FP

Total

* Réponses multiples consignées

Élargir ses connaissances, compétences

35%

Prendre les choses en main

28%

Introspection

26%

Formation (linguistique, budget, finances, rh)

16%

Travailler fort, faire de son mieux

10%

Poursuivre ses études (obtenir nouveau diplôme, etc.)

10%

Balayer l'horizon, apprendre la «politique», tendances, problèmes

10%

Trouver un mentor

10%

Conseil concernant l'AVANCEMENT DE CARRIÈRE au sein de la FP

 

Élargir ses connaissances, compétences

34%

Prendre les choses en main

21%

Introspection

16%

Se rendre visible

16%

Travailler fort, faire de son mieux

16%

Se mettre en réseau

16%

Formation (linguistique, budget, finances, rh)

12%

Balayer l'horizon, apprendre la «politique», tendances, problèmes (accepter des tâches délicates, se mettre en contact avec l'orientation du ministère, du pays)

11%

Trouver un mentor

10%

Tableau 2.27
Quel changement rendrait l'atteinte des buts de carrière plus facile?
 

Total

Élaborer de meilleures initiatives de perfectionnement professionnel

31%

Refondre le système de classification des postes et les exigences spécifiques des postes

21%

Mettre l'accent sur les personnes

18%

Rendre les gestionnaires responsables du perfectionnement de carrière de leurs subordonnés

15%

Changer le processus de concours

14%

Alléger les RH

14%

Les conseils : perfectionnement de carrière

Les trois conseils donnés par 25% à 35% de l'échantillon sont :

  • Élargissez vos connaissances et vos compétences (faites des mouvements latéraux, travail international, interprovincial, élargissez votre expertise, exposition)

  • Prenez les choses en main (personne ne peut le faire pour vous, c'est votre affaire, etc.)

  • Soyez introspectif (dégagez vos propres valeurs, buts, atouts, etc.)

Quel conseil donneriez-vous à un nouvel employé en matière de perfectionnement professionnel à la fonction publique?

«Je lui souhaiterais bonne chance, parce que je pense qu'une des choses que la FP a très mal fait, c'est de fournir à ses employés les outils qui leur permettraient de planifier et de développer leur carrière.»

«Je lui dirais de se trouver un guide, de s'attacher à quelqu'un auquel il peut faire confiance et sur lequel il peut compter pour l'aider à prendre des décisions. Parfois, vous êtes devant la situation où on vous offre un emploi, même un poste latéral, et vous ne savez pas si c'est la chose à faire. Une fois sur place, vous constatez que c'est un poste dont personne ne voulait, que le patron est dingue, que le projet est en chute libre, que tout le monde se déteste et qu'on vous a offert le poste parce que vous êtes nouveau et que vous ne savez pas mieux. Ce serait une bonne chose que d'avoir quelqu'un d'objectif qui pourrait vous conseiller quand on vous offre un poste.»

«Mettez le par écrit. Obtenez des directives claires de votre surveillant, et mettez les par écrit. Les choses ont tendance à changer en cours de route et si vous n'avez rien par écrit, il n'y a pas grand chose que vous pouvez faire... c'est votre parole contre la leur.»

«Suivez une formation linguistique. Aujourd'hui, dans la fonction publique, si vous n'êtes pas bilingue, aussi bien abandonner.»

«Aimez ce que vous faites. Si vous aimez ce que vous faites, les félicitations et les récompenses suivront.»

«Si vous voulez vraiment apporter votre contribution, si vous voulez vraiment développer votre plein potentiel, mon conseil serait de quitter la FP.»

«C'est toujours une bonne chose de faire des choses visibles. Une bonne façon de rencontrer des gens, c'est à des événements de charité ou sociaux. Suivre des cours, montrer son intérêt, se faire connaître de ses pairs et de ses supérieurs et, évidemment, se présenter sous son aspect le plus positif. S'empresser à faire des choses et ne pas avoir peur de dire ce qu'on pense, mais une fois qu'on vous a dit quoi faire, le faire joyeusement et de son mieux. Faites partie de l'équipe, souriez et tout ira bien. Un jour, vous finirez pas être président de la boîte (rire).»

«Profitez des occasions qui sont offertes pour faire diverses choses (je sais que ce n'est pas toujours facile pour les mères). Partout, dans tous les ministères où j'ai travaillé, on a toujours encouragé les gens à utiliser les fonds prévus pour la formation, à acquérir de nouvelles expériences et à développer des compétences qui pourraient être utiles. Ne soyez pas trop occupé pour profiter de la formation qui vous est offerte parce que c'est très important.»

«S'il y a quelqu'un au-dessus de vous, quel que soit son niveau, que vous admirez vraiment, développez une relation informelle de mentor. J'ai été très chanceux parce que j'ai travaillé avec divers gestionnaires de divers niveaux qui m'ont appuyé et qui sont prêts, si je les appelle, à me rencontrer et à me donner des conseils et qui sont toujours très heureux de le faire.»

«Je pense que c'est important que les fonctionnaires puissent être exposés à divers ministères, diverses fonctions au sein du gouvernement; une expérience dans les ministères d'exploitation et les organismes centraux est extrêmement précieuse. J'ai vu trop de gens dans la FP passer toute leur carrière dans un coin d'un ministère et se demander pourquoi ils n'ont pas de possibilités d'aller ailleurs.»

Un autre conseil assez fréquent (donné par 16% de l'échantillon) concernait la formation (linguistique, financière, RH). Environ 10% des membres de l'échantillon ont conseillé aux gens de travailler fort, de poursuivre leurs études, de trouver un mentor et de balayer l'horizon afin d'apprendre à connaître la «politique», les tendances et les problèmes (acceptez des tâches délicates, mettez vous en contact avec l'orientation du ministère ou du pays). Seulement 2% des répondants ont recommandé de se joindre à un programme de perfectionnement de carrière spécifique (par ex., PPACD, CAP, etc.)!

Le sexe

On ne relève aucune différence par sexe dans ces données.

Le genre de travail

Le genre de conseils donnés varie considérablement selon le type de travail effectué (voir encadré 13) :

  • Les cadres sont plus portés à conseiller aux gens d'élargir leurs connaissances (43%) ou de prendre des risques (17%); et moins portés à conseiller aux gens de poursuivre leurs études (2%) ou à prendre les choses en main (18%)

  • Les gestionnaires sont plus portés à conseiller aux gens de suivre une formation (30%) et moins portés à conseiller au gens de se mettre en réseau (1%), de travailler fort (5%) ou de prendre des risques (0%)

  • Les agents sont plus portés à conseiller aux gens de suivre une formation (31%) et moins portés à conseiller aux gens de poursuivre leurs études (0%), à trouver un mentor (0%) ou à prendre des risques (0%)

  • Les analystes sont plus portés à conseiller aux gens de dégager leurs propres valeurs et buts (32%) et moins portés à conseiller aux gens de travailler fort (2%) ou de prendre des risques (0%)

  • Les scientifiques sont plus portés à conseiller aux gens de dégager leurs propres valeurs et buts (32%) ou à prendre des risques (12%) et moins portés à conseiller aux gens d'élargir leurs connaissances (17%) ou à balayer l'horizon (0%).

ENCADRÉ 2.13 Conseil : genre de travail

Cadres

Élargir connaissances (43%), introspection (25%)

Gestionnaires

Élargir connaissances (37%), formation (30%), introspection (25%), prise en main (22%)

Agents

Élargir connaissances (38%), formation (33%), introspection (25%), prise en main (21%)

Analystes

Prise en main (39%), introspection (32%), formation (24%), élargir connaissances (24%)

Scientifiques

Prise en main (33%), introspection (28%), formation (28%)

Quel conseil donneriez-vous à un nouvel employé au sujet de son avancement dans la fonction publique?

«Soyez agressif, mais pas trop.»

«Vous contribuez à votre perfectionnement professionnel en vous efforçant d'acquérir le plus possible d'expériences diverses. Vous contribuez à votre avancement de carrière en vous efforçant d'être un membre utile dans votre équipe. Vous devez creuser pour trouver les besoins de votre ministère et travailler à répondre à ces besoins. La clé, c'est de s'engager. Si vous pouvez demeurer en contact avec ce qui se passe, vous demeurez ouvert, vous devenez plus réceptif, plus désireux d'essayer de nouvelles choses. Et c'est ça qui va vous conduire où vous voulez aller.»

«Notre façon de faire avancer les gens est par le processus de concours et très souvent, nous ignorons de bons candidats parce qu'ils ne comprennent pas le processus. Mon conseil - soyez toujours prêt pour un concours, c'est ça la clé : commencez immédiatement à vous constituer un dossier d'anciens concours, révisez votre énoncé de qualités, dressez un inventaire des choses que vous devriez savoir pour les comités d'entrevue.»

«Il n'est pas seulement important d'être bon dans ce que vous faites, il est tout aussi important d'être perçu comme étant bon dans ce que vous faites. Ça veut dire se rendre visible et avoir l'exposition nécessaire devant la haute direction pour pouvoir avancer dans votre carrière. Je pense que c'est très réaliste dans notre organisation.»

«Ne retenez pas votre souffle (rire). Malheureusement, encore beaucoup dépend de chaque gestionnaire. Il ne semble pas y avoir une approche uniformisée pour avancer. Je pense que très souvent c'est l'effet du hasard, donc, je ne conseillerais à personne de ne pas trop miser sur le système.»

«Ayez une vue d'ensemble : apprenez ce qui mobilise le changement, apprenez ce qui mobilise ce qui se passe autour de vous. Il y a de nombreux moyens d'obtenir des renseignements. Apprenez à comprendre ce qui fait arriver les choses. Est-ce la technologie, est-ce la concurrence, est-ce les autres pays, la mondialisation? Apprenez ce que c'est et appliquez le dans votre propre domaine.»

«Je pense que j'ai été extrêmement chanceux avec les patrons que j'ai eus parce qu'ils ne m'ont jamais retenu, ils ont toujours gardé l'oeil ouvert et m'ont donné ma chance. Il y a des gestionnaires qui ne veulent pas laisser partir les meilleurs, qui veulent les garder parce qu'ils sont productifs. Donc, je dirais à quelqu'un qui veut avancer dans sa carrière que vous devez vous démarquer des autres et que vous devez avoir un bon patron qui s'occupe de vous.»

«Vous devez avoir une sacrée bonne raison de vouloir avancer. Vous devez être prêt à faire le travail auquel vous aspirez et ne pas considérer le poste comme quelque chose à faire en passant.»

La participation à un PPC

Le genre de conseils offerts varie considérablement selon que les répondants participent ou non à une PPC (voir encadré 14) :

  • Les répondants participant à un PPC sont plus portés à conseiller au gens d'élargir leurs connaissances (37% contre 29%) ou à se trouver un mentor (15% contre 4%)

  • Les non participants à un PPC sont plus portés à conseiller aux gens de suivre une formation (37% contre 18%) ou de poursuivre leurs études (15% contre 5%)

Entre les divers programmes

  • Les participants au PPACD sont moins portés à conseiller aux gens de suivre une formation (6%) ou de poursuivre leurs études (0%)

  • Les membres du groupe des SMA sont plus portés à conseiller aux gens d'élargir leurs connaissances (53%) ou de balayer l'horizon (17%) et moins portés à conseiller aux gens de prendre les choses en main (12%)

  • Les participants au CAP sont moins portés à conseiller aux gens d'élargir leurs connaissances (22%) ou de balayer l'horizon (0%)

ENCADRÉ 2.14 Conseil : PPC

Pas en PPC

formation (37%), prise en main (30%), élargir connaissances (29%), introspection (26%)

PPACD

élargir connaissances (39%), prise en main (28%) introspection (26%)

Groupe SMA

élargir connaissances (52%), introspection (26%)

CAP

prise en main (26%), introspection (26%), formation (26%), élargir connaissances (22%)

PSG

élargir connaissances (33%), prise en main (33%), introspection (26%)

Les conseils : avancement de carrière

Hormis quelques exceptions intéressantes, les conseils donnés quant à l'avancement de carrière sont pratiquement identiques à ceux donnés en matière de perfectionnement de carrière. Les trois réponses les plus fréquentes étaient encore une fois : élargir ses connaissances, prendre les choses en main et être introspectif. On conseillait aussi aux gens de travailler fort, de se mettre en réseau et de suivre une formation. La seule différence entre les deux groupes de conseils était de se rendre visible : 16% des répondants trouvent que le moyen d'avancer est de postuler des postes qui vous mettent en contact avec des gens «haut placés» («s'accrocher à une étoile»), de travailler davantage en comité et d'accepter des tâches difficiles qui vous «mettent sur l'écran radar».

Ces données ne présentent aucune différence selon le sexe, le genre de travail ou la participation à un PPC.

Quel changement souhaiteriez-vous qu'on apporte pour rendre l'atteinte de leurs buts de carrière plus faciles aux employés de la fonction publique?

«Normalement, les postes sont dotés par nominations intérimaires. On met quelqu'un en place pendant un an, le gestionnaire apprend à connaître l'employé, on tient un concours. D'autres peuvent présenter leur candidature, mais le candidat en place est simplement confirmé dans ses fonctions.»

«J'aimerais pouvoir accorder des promotions aux gens en fonction de leurs compétences sans avoir à passer par le processus de concours. Je déteste ce processus parce que certains se tirent très bien d'affaires en entrevue, mais sont médiocres au travail. Ces gens se font remarquer parce qu'ils connaissent toutes les expressions à la mode. Du même coup, quelqu'un qui a une meilleure salade mais qui n'est pas aussi versé dans l'art de la vendre sera laissé de côté. Je trouve ce processus injuste et je crois qu'on devrait avoir la possibilité d'accorder une promotion à quelqu'un qui la mérite par son travail et non par son aptitude à bien paraître dans un concours.»

«Dans le programme de formation des gestionnaires, on nous encourage à devenir des généralistes. Mais à la fin du programme, il est difficile d'obtenir un poste parce que vous êtes un généraliste. Vous n'avez pas le genre de compétences nécessaires pour les postes à combler.»

«Les programmes accélérés conduisent des gens sans expérience à des niveaux supérieurs. Ils peuvent être très brillants, très capables sur plusieurs plans, mais ils peuvent causer beaucoup de problèmes parce qu'ils n'ont pas nécessairement l'expérience requise pour s'entendre avec les gens.»

«Je perçois que nous traitons très mal les gens dans le secteur public. La gestion des personnes est presque le résultat d'une réflexion après coup. Nous favorisons l'avancement des gens qui sont capables de résoudre des problèmes, mais nous devons aussi tenir compte de la gestion des personnes.»

«D'après moi, ils devraient modifier complètement leur méthode de rémunération et leur régime de pension. Prévoyez des pensions transférables et laissez les gens choisir leur propres placements. Ça ouvrirait la porte aux gens qui sont ici depuis trop longtemps, aux gens qui ont peur de passer au secteur privé ou d'essayer autre chose. Ça enlèverait le stigmate de penser que c'est un emploi pour la vie. Ça enlèverait l'idée de la sécurité d'emploi qui ne devrait pas intervenir de toute façon. Les avantages sociaux retiennent les gens. Ils voudraient partir, mais ils restent parce que la pénalité est trop élevée; ils ne peuvent pas transférer ce qu'ils ont acquis. Les pensions rabaissent les gens parce qu'ils se mettent à penser à leur pension plutôt qu'à leur travail et qu'ils ont peur de prendre une décision au sujet de leur carrière.»

«D'après mon expérience dans le PSG, les principaux avantages que j'en ai retiré ne venaient pas du programme mais des contacts personnels, de possibilité de regarder ailleurs, de pouvoir être exposé à divers collègues et gestionnaires dont j'ai pu profiter des conseils et des perspectives différentes au sujet de la fonction publique et des tâches. En d'autres mots, ce n'est pas tant une question de mettre sur pied des programmes mais plutôt de créer des occasions permettant aux gens de créer leurs propres occasions.»

«Rendre le processus des RH plus convivial. Il m'est arrivé de vouloir engager quelqu'un. Ça a pris tellement de temps juste pour préparer l'avis, pour organiser les entrevues. Ça a pris tellement de temps juste pour trouver quelqu'un. Il a fallu tellement de temps à avoir l'avis du groupe des RH. Comment faire pour procéder efficacement, selon les règles, mais rapidement? C'est très difficile d'avoir de bons conseils. Le plus frustrant, c'est d'avoir à embaucher quelqu'un, à faire avancer les choses.»

«En période de restriction et de réduction des effectifs, la première chose qu'on fait, c'est de couper les dépenses de formation et de perfectionnement du personnel. Je pense que c'est une solution à courte vue que nous paierons cher plus tard. Plus nous traversons des changements et subissons des contraintes, plus nous devons nous assurer que notre personnel est formé et motivé et qu'il entrevoit des possibilités d'avancement de carrière.»

«Redéfinir le principe du mérite. En qualité de gestionnaire, vous ne pouvez pas indiquer à vos employés les étapes par lesquelles ils doivent passer pour atteindre leurs buts de carrière, vous ne pouvez pas dire à un employé exceptionnel «si tu suivais une formation dans ceci ou dans cela, tu pourrais ensuite accéder à tel poste». Ça ne se fait pas parce que ça court-circuite le principe du mérite tel qu'il est établi.»

«Trouver le moyen de permettre aux ministères d'identifier leurs propres besoins en RH et de planifier les étapes pour avoir leurs employés dans les postes où on en a besoin. Il faut changer toute l'infrastructure pour mettre l'accent sur le perfectionnement des personnes. Par suite de la refonte des programmes, nous sommes tellement peu nombreux à être restés de ceux qui savent comment procéder que nous ne pouvons pas partir. Quand quelqu'un doit aller en formation linguistique, ça crée tout un émoi, ça ajoute de la tension. Votre gestionnaire ne veut pas vous laisser partir. Et certains sont trop dévoués. Vous vous sentez coupable de partir parce que vous savez que vous êtes le seul avec l'expertise nécessaire et qu'il n'y a personne pour vous remplacer. Concevoir un plan de perfectionnement, c'est une chose, mais le mettre en application, c'est une toute autre affaire.»

«Refondre tout le système de concours. Plutôt que d'obliger les gens à postuler un poste, pourquoi ne pas faire comme les militaires et le service extérieur où les gens postulent un niveau. Ensuite, vous pouvez les placer à des postes où leurs compétences sont requises. Plutôt que d'avoir un poste occupé pendant des années par la même personne et, quand la personne quitte enfin, tenir un concours dont le résultat est arrangé d'avance (accordé au titulaire intérimaire). Si vous réussissez le concours pour passer à un autre niveau, vous avez la possibilité de bouger et de voir plus d'occasions.»

«Malheureusement, au gouvernement, ce n'est pas en travaillant fort que vous allez monter, c'est une question de contact. Donc, mon conseil si vous voulez avancer, c'est de vous brancher à un réseau.»

Un changement qui faciliterait aux fonctionnaires l'atteinte de leurs buts de carrière

Les répondant ont proposé six moyens par lesquels le gouvernement pourrait faciliter aux employés de la FP l'atteinte de leurs buts de carrière (voir tableau 2.27). La réponse la plus fréquente (donnée par un tiers de l'échantillon) a été d'élaborer de meilleures initiatives de perfectionnement de carrière. Les répondants ont donné les exemples suivants pour préciser ce qu'ils entendaient par là : «planification proactive de carrière, institutionnaliser les plans de perfectionnement de carrière, encourager les employés à reconnaître leurs atouts et occasions, processus de nomination en se portant volontaire, service d'orientation, recyclage, etc.»

La deuxième suggestion la plus courante formulée par près du quart des répondants consistait à repenser le système de classification des postes et les exigences relatives à chaque emploi. Voici quelques exemples de ces réponses : «mettre davantage l'accent sur l'attitude et l'aptitude à apprendre et moins sur les exigences techniques spécifiques, catégories d'emplois moins structurées, enlever les exigences rigides basées sur une expérience passée qui ne correspond plus à la réalité, éliminer la distinction entre employés pour période déterminée et indéterminée, etc.»

Les répondants ont indiqué également que les employés auraient plus de facilité à atteindre leurs buts et aspirations de carrière si la FP : mettait davantage l'accent sur les personnes (c.-à-d., respect des employés, valorisation des employés, consultation des employés, etc.); tenait les gestionnaires responsables des progrès de leurs subalternes (c.-à-d., baser leur appréciation de rendement sur le perfectionnement de leurs employés et récompenser ceux qui réussissent); changeait le processus de concours (c.-à-d., le mérite tel que présentement prescrit ne fonctionne pas, afficher tous les concours, afficher à l'extérieur); et allégeait le processus des RH (couper la bureaucratie des RH, rendre la dotation plus conviviale, plus souple, rendre possible l'embauche de la personne nécessaire, réduire le délai de dotation).

Le genre de changements proposés par les employés dépend du sexe (voir encadré 15) et de la participation à un PPC (voir encadré 16). Il n'y a pas de corrélation avec le genre de travail.

ENCADRÉ 2.15 Un changement : sexe

Femmes

Élaborer de meilleures initiatives de perfectionnement professionnel (30%), refondre les classifications de poste (27%)

Hommes

Élaborer de meilleures initiatives de perfectionnement professionnel (33%), mettre l'accent sur les personnes (22%), rendre les gestionnaires responsables (20%)

ENCADRÉ 2.16 Un changement : PPC

Pas en PPC

Élaborer de meilleures initiatives de perfectionnement professionnel (28%), mettre l'accent sur les personnes (22%) refondre les classifications de poste (21%)

PPACD

Élaborer de meilleures initiatives de perfectionnement professionnel (39%), refondre les classifications de poste (22%)

Groupe des SMA

Élaborer de meilleures initiatives de perfectionnement professionnel (33%), rendre les gestionnaires responsables (21%)

CAP

Élaborer de meilleures initiatives de perfectionnement professionnel (30%), refondre les classifications de poste (30%), alléger les RH (26%), rendre les gestionnaires responsables (22%)

PSG

Élaborer de meilleures initiatives de perfectionnement professionnel (27%), refondre les classifications de poste (23%), mettre l'accent sur les personnes (22%)

 



Chapitre 2 – Le perfectionnement professionnel dans la fonction publique fédérale : L'étude par entrevues (suite)

10. Résumé et conclusions

Pour dresser un meilleur portrait de la façon d'administrer le perfectionnement de carrière des travailleurs du savoir au sein de la fonction publique fédérale, nous avons interviewé 254 employés du savoir représentant 19 ministères gouvernementaux et 48 classifications de poste. La méthode d'échantillonnage nous a permis d'examiner l'incidence du sexe, du genre de travail et de la participation à quatre programmes clés de perfectionnement de carrière (PPACD, groupe des SMA, CAP et PSG) sur le perfectionnement professionnel des employés fédéraux.

Qui fait partie de l'échantillon?

L'employé «type» faisant partie de l'échantillon est un père ou une mère, marié, dans la trentaine ou la quarantaine au stade du «nid plein» du cycle de vie. Le répondant moyen est de la «génération sandwich», c'est-à-dire qu'il a la responsabilité d'une personne âgée à sa charge et d'enfants de 6 à 18 ans. Les employés qui ont participé aux interviews sont très instruits (33% ont un diplôme universitaire de premier cycle, 47% ont au moins un diplôme d'études supérieures et un tiers ont plus d'un diplôme d'études supérieures), avec des diplômes récents (50% des répondants ont obtenu leur diplôme depuis 1990 et 17% depuis 1994) dans toutes les disciplines. L'échantillon comprend un nombre égal de répondants dans cinq groupes de travailleurs du savoir : les cadres (c.-à-d., SMA, DG), les gestionnaires (c.-à-d., directeurs, chefs, chefs de section, gestionnaires), les agents, les analystes et les scientifiques (c.-à-d., scientifiques, ingénieurs, informaticiens, IS, IT). Un peu plus du quart des répondants sont membres de la classification EX. La moitié des répondants ont participé à un programme fédéral de perfectionnement de carrière. Sans égard à la nature du poste, la majorité des participants aux interviews (69%) supervisent le travail d'environ 3 à 10 employés.

La majorité des répondants à l'interview sont aux stades de transition de milieu de carrière ou de fin de carrière et ont travaillé au gouvernement durant plus de 15 ans. Le répondant représentatif a un bagage d'expériences variées au sein de la FP et a suivi un cheminement de carrière démontrant une mobilité ascendante (c.-à-d., plusieurs transitions dans un même ministère, entre ministères et entre les secteurs public et privé).

Par exemple, le répondant type a, au cours de sa carrière à la FP, passé du temps dans plusieurs ministères responsables, dans un organisme central et à l'extérieur du gouvernement. Quatre-vingt pour cent des membres de l'échantillon ont occupé plus de quatre postes dans leur carrière à la FP; près de la moitié en ont détenu au moins sept. Plus de la moitié de l'échantillon travaille à son poste actuel depuis moins de trois ans (près du quart depuis moins d'un an). Un tiers de l'échantillon a eu deux affectations ou plus; un tiers des répondants ont fait trois transferts latéraux ou plus; un peu moins de la moitié (43%) des répondants ont eu deux postes par intérim ou plus. Le fait que plus de la moitié (54%) des répondants ont fait un mouvement latéral au cours des quatre dernières années dans le but d'élargir leurs compétences permet de supposer que la grande mobilité de carrière des membres de l'échantillon fait partie d'une stratégie de perfectionnement de carrière.

Les données du sondage sur les promotions indiquent que les employés qui ont participé à ces interviews ont utilisé des stratégies de perfectionnement professionnel fructueuses. Si les deux tiers des répondants ont déjà été négligés au cours de leur carrière, seulement 10% des répondants n'ont jamais reçu de promotion. La moitié des membres de l'échantillon ont eu trois promotions ou plus, 43% ont eu une promotion dans les deux dernières années et 75% dans les 5 dernières années.

Ces données suggèrent que l'échantillon est un groupe «de choix» d'employés ayant eu recours à diverses stratégies (c.-à-d., études, mouvements latéraux et verticaux, participation à un programme de perfectionnement de carrière) pour faire avancer leur carrière. Objectivement, les participants à cette phase de la recherche ont connu plusieurs succès dans leur carrière (20% sont dans la catégorie des cadres supérieurs et la plupart des autres ont été promus récemment). Les aspirations de carrière de l'échantillon sont très élevées. Un quart des répondants s'attendent à atteindre le niveau de SM ou SMA! Ces données concordent avec les données démographiques déjà présentées et avec notre hypothèse qu'il s'agit d'un échantillon «de choix». Ainsi, les stratégies qu'ils ont utilisées pour développer leur carrière et les obstacles qu'ils ont rencontrés en cours de route devraient intéresser ceux qui aspirent à progresser dans la FP et ceux qui ont la responsabilité d'administrer ce processus.

Le reste du présent chapitre résume brièvement les résultats concernant chacun des objectifs de cette phase de la recherche et tire les conclusions pertinentes en décrivant le rôle du sexe, du genre de travail et de la participation à un programme de perfectionnement de carrière.

Les définitions de la réussite

Les répondants ont défini la réussite professionnelle comme se rapportant à : la satisfaction (heureux de faire le travail que je fais, content de mon emploi); l'estime de soi (sens de réalisation personnelle); le progrès dans la carrière (responsabilités croissantes) (32% de l'échantillon); la reconnaissance (c.-à-d., récompenses extrinsèques, d'autres reconnaissent que vous faites bien votre travail) (28% de l'échantillon); l'apprentissage (me pousse à me dépasser) (27% de l'échantillon); et (ou) contribution/ influence (je fais une différence) (25% de l'échantillon). Pratiquement tous les répondants percevaient la réussite professionnelle comme très différente de la réussite personnelle qu'ils définissaient davantage en termes de famille, style de vie, vie personnelle, loisirs. Toutefois, le répondant type croit fermement que la réussite professionnelle fait partie de la réussite personnelle (c.-à-d. que la réussite personnelle est un juste équilibre entre les intérêts de carrière et les intérêts personnels). Un quart des répondants ont déclaré que la réussite professionnelle et la réussite personnelle étaient si intimement liées l'une à l'autre qu'on ne pouvait avoir l'une sans l'autre.

Historiquement, on a défini la réussite professionnelle en termes de progression ascendante et de récompenses accrues. Si plusieurs des répondants qui ont participé à cette étude sont de cet avis (32% définissent le succès en termes de progression, 28% en termes de reconnaissance), la majorité des répondants ont une vision plus dynamique, intrinsèque et holistique de la réussite - vision plus conforme à la nouvelle réalité économique (c.-à-d., organisations déstratifiées, moins d'occasions de promotion, gels des salaires, pas de carrière pour la vie). Ces données suggèrent que, dans le cadre de ses initiatives de perfectionnement de carrière, la FP devrait rechercher les moyens de rendre les emplois plus satisfaisants pour les employés, de fournir une rétroaction plus positive et d'offrir de meilleures occasions d'apprendre.

Les buts et aspirations de carrière des travailleurs du savoir dans la FP

Les données sur les aspirations de carrière sont très semblables aux définitions de la réussite professionnelle. Certains répondants ont parlé en termes des postes concrets auxquels ils aspirent d'ici cinq ans (SMA, SM, autre poste de gestion) alors que d'autres ont parlé de ce qu'ils espéraient obtenir de leur carrière (satisfaction, estime de soi, influence, la possibilité d'apporter une contribution).

Ces données suggèrent que la FP pourrait devoir mettre sur pied deux groupes de programmes de perfectionnement de carrière, un pour ceux qui ont des perceptions traditionnelles de ce que constitue la réussite professionnelle, et un pour ceux qui ont des perceptions plus holistiques (ou alors qu'on mette ceux qui ont des perceptions plus traditionnelles au fait des nouvelles réalités organisationnelles!).

Quatorze pour cent des répondants de l'échantillon ont dit être déjà parvenus là où ils voulaient être en ce qui touche leur carrière. Ces employés sont en dernière phase de carrière (plateau de carrière). Pour perfectionner, récompenser et garder ce groupe d'employés, la FP doit étudier les moyens de jumeler ces employés avec des travailleurs plus jeunes qui ont besoin de l'encadrement d'un mentor. Le développement d'une nouvelle génération de leaders pourrait être perçu par ces employés comme une contribution importante et très gratifiante.

On peut s'inquiéter du fait que 20% des membres de l'échantillon s'attendent à réaliser leurs buts ultimes de carrière à l'extérieur de la fonction publique fédérale; 11% des membres de l'échantillon prévoient quitter le gouvernement d'ici cinq ans. Cette question sera examinée plus attentivement dans le cadre de la rétention des employés.

Il est intéressant de noter que 11% de l'échantillon dit ne pas vouloir du poste de DM (trop de stress, pas de vie privée, trop de responsabilités, pas assez de récompenses). La FP pourrait devoir s'attaquer à ce problème (et peut-être devoir redéfinir le rôle de SM) si un trop grand nombre d'employés ayant les compétences nécessaires se désistent du poste de SM.

Les facteurs que les travailleurs du savoir perçoivent comme favorables/ défavorables à l'obtention de promotions

Les résultats suggèrent que l'expérience et les antécédents sont les facteurs clés de l'obtention de promotions. Les répondants attribuent leurs promotions à leur expérience, à leurs antécédents et à leur dossier de rendement. Vingt pour cent des membres de l'échantillon disent que leurs qualités personnelles (créativité, loyauté, leadership, personnalité et «la bonne affaire») leur ont valu leur promotion. Ils attribuent leur échec à un manque d'expérience. Ces données suggèrent que les efforts de perfectionnement professionnel dans la FP doivent se concentrer sur l'expérience et les antécédents (c.-à-d., fournir des possibilités de congé d'études, de formation, de mouvements latéraux, d'affectations et de postes intérimaires).

Il est intéressant de noter que les employés ne perçoivent plus le fait de travailler fort comme un moyen d'obtenir une promotion (nécessaire, mais pas suffisant!). Cette attitude concorde avec la nouvelle éthique du travail voulant que le fait de travailler fort soit la norme, quelque chose auquel on s'attend et non quelque chose à récompenser.

Les employés ont tendance à attribuer leurs échecs à un aspect du processus de concours (incompatibilité avec les agents de sélection; mauvaise entrevue ou participation au concours; le concours était une formalité - le poste était déjà doté) et aux problèmes d'équité-diversité au sein de la FP (trop vieux, on a donné le poste à une femme, on a donné le poste à un homme, on a donné le poste à un membre d'une minorité, etc.). Ces deux points ont été soulevés à plusieurs reprises dans les interviews et seront abordés plus avant dans ce rapport.

Les stratégies personnelles de perfectionnement de carrière

Les stratégies de perfectionnement de carrière suivantes ont été utilisées par les travailleurs du savoir dans l'échantillon (par ordre décroissant de fréquence d'utilisation) : élargir ses connaissances (62%); formation (linguistique, budget, finances, RH) (40%); adhérer à un programme de perfectionnement (38%); accroître sa visibilité (21%); se renseigner sur les politiques, les objectifs, les tendances et les problèmes de l'organisation (16%); constituer un réseau et trouver un mentor (16%); poursuivre ses études (11%); examiner ses propres valeurs, atouts et buts (10%). Ces stratégies, qui coïncident avec les données démographiques présentées antérieurement, semblent fonctionner puisque plus de la moitié des membres de l'échantillon affirment ne jamais avoir eu l'expérience d'une stratégie de carrière se retournant contre eux, la moitié des membres de l'échantillon ont reçu trois promotions ou plus et un peu moins de la moitié des membres de l'échantillon ont reçu une promotion dans les deux dernières années.

Qu'est-ce qui ne fonctionne pas? Vingt pour cent disent avoir accepté un emploi qui ne leur convenait pas alors que 18% ont dit ne pas avoir été suffisamment proactifs à l'égard de la gestion de leur carrière.

En ce qui a trait aux aspects de leur vie personnelle qui avait aidé ou nui à leur carrière, la famille semble être à la fois une malédiction et une bénédiction. Si la majorité de l'échantillon (82%) trouve que la famille (conjoint et enfants) a aidé à l'atteinte des buts de carrière par ses encouragements, un nombre important (surtout des femmes) trouve que la famille a gêné la progression de carrière (je ne peux pas déménager, je m'inquiète des enfants quand je suis au travail, je ne peux pas rester tard, je ne peux pas rentrer tôt, je n'ai jamais le temps de me recharger). Ces données suggèrent que pour permettre à ses employés de s'épanouir complètement dans leur milieu de travail, la FP doit prévoir plus de mécanismes qui permettent aux employés d'équilibrer leurs responsabilités de travail et leurs responsabilités de famille.

Enfin, il est intéressant de noter que si une bonne partie de l'échantillon dit que ses attributs personnels l'ont aidé à atteindre ses buts de carrière (je ne suis pas un lâcheur, j'ai une bonne éthique de travail, je suis patient, je suis du «type A», etc.), un nombre égal de répondants ont déclaré que leurs attributs personnels ou démographique avaient gêné la réalisation de leurs buts (p. ex., trop vieux, minorité visible, unilingue).

Comment l'organisation appuie le perfectionnement de carrière des travailleurs du savoir dans la FP

Les répondants ont indiqué que leur surveillant immédiat les avait aidé : en ayant des capacités de communiquer avec les gens (39%); en encourageant l'élargissement des connaissances (34%); en fournissant des renseignements importants et une bonne rétroaction (24%); en communiquant des renseignements pertinents (24%); en agissant comme mentor et en s'intéressant à leur carrière (22%); et en augmentant leur visibilité (13%). Les employés considèrent que les ministères appuient le perfectionnement de carrière si on y prévoit des mécanismes pour aider les employés à élargir leurs connaissances, si on met l'accent sur les personnes et les communications et si on y organise des programmes de perfectionnement de carrière. Les répondants croient que la FP appuie le perfectionnement de carrière : en offrant des programmes de perfectionnement de carrière (50%); en appuyant l'éducation et la formation (17%); en facilitant l'élargissement des connaissances des employés (17%); en mettant l'accent sur les relations interpersonnelles et la gestion des personnes; et en tenant les employés au courant des tendances et des occasions (12%).

L'examen de ces données suggère un nombre important de thèmes. Les employés considèrent qu'un surveillant appuie leur carrière quand celui-ci a de bonnes compétences en relations interpersonnelles, s'intéresse au perfectionnement de carrière de ses subordonnés (c.-à-d., agit comme mentor et donne son appui), sait ce qu'il faut pour progresser (offre des possibilités d'élargir les connaissances, des renseignements sur les tendances, la visibilité), et est prêt à accorder l'autonomie à ses employés. Les employés considèrent qu'un ministère les appuie quand celui-ci fournit une culture qui appuie les gestionnaires dans leurs efforts et qui encourage l'éducation, la formation et la mobilité de carrière. Les employés considèrent que la FP les appuie quand celle-ci fournit une structure dans laquelle ces activités peuvent se produire (c.-à-d., programmes de perfectionnement de carrière, occasions de formation et communication des renseignements importants).

Comment l'organisation entrave le perfectionnement de carrière des travailleurs du savoir dans la FP

Les répondants avaient peu d'exemples de ce que leur gestionnaire avait fait qui entravait l'atteinte de leurs buts de carrière. La plupart de leurs frustrations visaient, soit leur ministère, soit la FP comme employeur. Les répondants étaient frustrés par le fait que la culture de leur ministère et la culture de la FP n'appuyaient pas, selon eux, leur perfectionnement de carrière (c.-à-d., trop hiérarchisé, trop protocolaire, charge de travail irréaliste, pas d'attention donnée aux personnes, peu d'appui à l'éducation-formation) et entravaient leur capacité d'élargir leurs connaissances (une tactique de carrière fortement liée au perfectionnement de carrière et à la réussite professionnelle dans l'esprit de plusieurs répondants de cet échantillon). Un nombre appréciable d'employés dégagent deux entraves qu'ils attribuent au fait qu'ils travaillent à la FP : (1) pratiques des RH (systèmes de classification, d'embauche, de recrutement, processus de concours, problèmes des programmes de RH, postes intérimaires); et (2) les récentes initiatives de réduction des effectifs (la réduction des effectifs a diminué les possibilités, il n'y a plus de postes vers lesquels on peut avancer).

Enfin, il est intéressant de noter que 14% des répondants trouvent que le problèmes d'équité et de diversité dans leur ministère nuisent à leur avancement (occasions ouvertes seulement à certains «cercles fermés», on ne peut avancer à cause des quotas de diversité). Il s'agit d'un problème récurrent que la FP devra résoudre si elle veut tirer le maximum d'avantages de ses programmes et initiatives de perfectionnement de carrière, d'équité d'emploi et de diversité.

Plusieurs aspects des données sur l'appui de l'organisation au perfectionnement de carrière méritent d'être soulignés. Premièrement, une proportion importante de cet échantillon «de choix» perçoit ne pas avoir reçu d'appui à l'égard du perfectionnement de carrière de la part de leur surveillant (20%), de leur ministère (25%) ou de la FP dans son ensemble (30%). Si l'élargissement des connaissances semble critique au perfectionnement de carrière, la majorité des employés de cet échantillon ne reçoivent pas d'aide sur ce plan : seulement 34% trouvent que le surveillant apporte son aide, 28% que leur ministère apporte son aide et 17% que la FP apporte son aide à l'élargissement des connaissances dont ils ont besoin pour avancer. On a mentionné à plusieurs reprises les compétences en relations interpersonnelles et en gestion des personnes comme étant très importantes mais rarement présentes (40% des employés ont dit que leur surveillant avait des compétences en relations interpersonnelles, alors que 15% ont dit que leur ministère mettait l'accent sur les personnes et que la FP faisait une bonne gestion des personnes). Enfin, la communication des tendances et idées importantes, bien qu'importante en termes de perfectionnement de carrière, semble l'exception plutôt que la règle (24% des employés ont affirmé que leur surveillant les appuyait en leur transmettant les renseignements importants alors que seulement 12% affirmaient recevoir ce genre d'appui de leur ministère ou de la FP).

La satisfaction par rapport à la capacité d'atteindre les buts de carrière

Les données indiquent que la majorité des participants aux interviews étaient satisfaits (48% de l'échantillon) ou très satisfaits (22%) de leur capacité d'atteindre leurs buts de carrière. Ce degré de satisfaction élevé correspond aux données démographiques présentées antérieurement. Il existe une forte corrélation entre les raisons données par les gens pour expliquer leur satisfaction par rapport à leur capacité d'atteindre leurs buts de carrière et les définitions qu'ils ont données à la réussite professionnelle. Qu'est-ce qui fait que les gens sont satisfaits? (1) faire des progrès visibles, (2) avoir le sentiment d'accomplir quelque chose, (3) obtenir le poste auquel ils aspirent, (4) aimer le travail qu'ils font, et (5) apprendre. Ces résultats confirment l'importance d'intégrer des caractéristiques qui misent sur l'apprentissage, la satisfaction du travail, la rétroaction positive, etc., dans les futures initiatives de perfectionnement de carrière.

Ceux qui sont insatisfaits de leur capacité d'atteindre leurs buts de carrière attribuent cette insatisfaction au sentiment de n'avoir aucun contrôle sur leurs capacités d'atteindre leurs buts de carrière (vous avez beau travailler fort, il y a toujours des facteurs extérieurs qui interviennent, c'est une affaire de contacts, le gel des salaires et de la dotation a réduit mes occasions, etc.). Ces résultats, mis en relation avec les résultats antérieurs sur l'autonomie, suggèrent que des mécanismes doivent être mis en place pour donner aux employés une plus grande maîtrise de leur perfectionnement de carrière (c.-à-d., centres d'évaluation, communication des renseignements pertinents, rencontres aux niveaux supérieurs).

La rétention et le roulement des travailleurs du savoir dans la FP

Les employeurs qui désirent recruter et conserver des employés à rendement élevé doivent trouver des moyens de rendre l'environnement de travail plus favorable (c.-à-d., augmenter les aspects gratifiants du travail et diminuer les frustrations). Qu'est-ce que les travailleurs du savoir dans la FP perçoivent comme des récompenses? Les répondants ont indiqué qu'ils valorisaient la possibilité d'apporter une contribution à la société, les défis inhérents à leur travail, les interactions avec leurs collègues et les possibilités d'acquérir de nouvelles compétences. Près des deux tiers de l'échantillon ont mentionné la possibilité d'apporter une contribution. La forte corrélation entre les récompenses perçues et les définitions de la réussite professionnelle suggère que les employés ont plus de chances d'être satisfaits de leur carrière si les récompenses offertes au travail correspondent à leur définition personnelle de la réussite professionnelle.

Pourquoi les employés disent-ils vouloir rester à la FP? Les répondants disent vouloir rester parce qu'ils aiment la nature de leur travail, parce qu'ils ont l'occasion d'apporter une contribution, à cause des défis de l'emploi et des gens avec lesquels ils travaillent. Il convient de souligner que seulement 15% des interviewés disent rester à la FP à cause de la rémunération et des avantages sociaux. C'est une constatation importante parce qu'un nombre appréciable de répondants définissent le succès en termes de récompenses et que plusieurs disent qu'ils quitteraient la FP parce que les avantages et les récompenses sont meilleurs ailleurs.

Il existe un consensus quant aux frustrations de travailler à la FP. Les trois quarts des répondants sont frustrés par un des aspects de la bureaucratie. Les frustrations les plus courantes à cet égard touchent le processus, la dotation et l'absence de contrôle sur les résultats. Les répondants sont frustrés également par la culture et l'atmosphère de travail, par l'ingérence politique, par le traitement qu'ils reçoivent de la gestion et de la haute direction et par le manque de respect du citoyen moyen à l'égard des fonctionnaires. Les répondants s'entendent sur trois stratégies pour réduire ces frustrations : (1) alléger les RH, (2) mettre l'accent sur les personnes et (3) rendre les gestionnaires responsables du progrès de leurs subordonnés.

Les trois quarts des répondants ont songé à quitter le secteur public. Pourquoi partiraient-ils? Il semble y avoir deux groupes distincts de facteurs : les facteurs centrifuges (c.-à-d., partir pour se soustraire aux frustrations du secteur public) et les facteurs centripètes (c.-à-d., partir parce qu'on est attiré à l'extérieur). Les frustrations mentionnés plus tôt sont les principaux facteurs qui poussent les employés à partir. Les principaux facteurs d'attraction à l'extérieur de la fonction publique sont de meilleures récompenses et possibilités. Qu'est-ce qui inciterait les employés à rester? Éliminer les frustrations et augmenter les récompenses. Facile à dire, mais pas facile à faire.

Les conseils

Les répondants ont donné les conseils suivants aux autres fonctionnaires désireux de développer leur carrière (en ordre décroissant) : élargissez vos connaissances, prenez les choses en main, soyez introspectif (décidez de ce que vous voulez), travaillez fort, constituez un réseau, trouvez vous un mentor et suivez une formation. Seulement 2% des répondants ont recommandé de se joindre à un programme fédéral de perfectionnement professionnel (p. ex., PPACD, CAP, etc.)!

Les conseils donnés à ceux qui désirent avancer dans leur carrière sont les mêmes, à une exception près, que ceux donnés à l'égard du perfectionnement professionnel. La seule différence entre les deux groupes de conseils était le conseil de se rendre visible. En d'autres mots, vous pouvez développer vous-même vos compétences, mais pour avancer, vous devez être visible à d'autres.

Un changement à l'égard du perfectionnement professionnel

Les répondants ont suggéré six moyens que le gouvernement pourrait prendre pour faciliter aux employés de la FP l'atteinte de leurs buts de carrière. Ces changements comprennent (en ordre décroissant) : élaborer de meilleures initiatives de perfectionnement professionnel, refondre le système de classification des postes et les exigences spécifiques des postes, mettre l'accent sur les personnes, rendre les gestionnaires responsables des progrès de leurs subordonnés, changer le processus de concours et alléger les RH. Ces changements s'accordent avec les données sur l'appui, les frustrations, les entraves et le roulement déjà présentées.

L'incidence du sexe, du genre d'emploi et de la participation à un PPC

Les données suggèrent qu'il n'y a pas une expérience de perfectionnement de carrière dans la FP. Ce que les gens veulent de leur carrière, les stratégies qu'ils utilisent pour y parvenir et les appuis qu'ils reçoivent de l'organisation varient selon le sexe, le genre d'emploi et la participation à un programme de perfectionnement professionnel. Les tableaux 2.28 (différences selon le sexe), 2.29 (différences selon le genre d'emploi) et 2.30 (différences selon la participation à un programme fédéral de perfectionnement de carrière) résument les principales différences entre groupes qui se dégagent de l'étude. Ces données suggèrent qu'il sera très difficile, voire impossible, de mettre sur pied un programme «unitaille» qui satisfait à tous les besoins de perfectionnement professionnel dans la fonction publique fédérale. Toutefois, ces tableaux fournissent un point de départ à l'élaboration de programmes de perfectionnement visant des groupes spécifiques, y compris les scientifiques, les analystes, les femmes et les employés qui ne se portent pas volontaires aux programmes fédéraux de perfectionnement professionnel.

 Tableau 2.28 Incidence du sexe sur les résultats
 

Homes

Femmes

Caractéristiques démographiques

Ont travaillé continuellement
Ont pris un congé d'étude
Plus d'années d'expérience de travail à la FP

Plus jeunes
Plus portées à être célibataires
Plus portées à ne pas avoir d'enfants
Ont pris un congé de maternité

Réussite professionnelle

Plus portés à dire la reconnaissance

Plus portées à dire l'estime

Aspirations

Moins portés à aspirer à quitter la FP

Plus portées à décrire leurs buts en termes intrinsèques

Possibilités de promotion

Plus portés à dire qu'ils ont été promus à cause de leur expériences, antécédents
Plus portées à dire qu'elles ont été rejetées pour la même raison

Plus portées à dire qu'elles ont été promues à cause de leurs qualités personnelles
Plus portés à dire qu'ils ont été rejetés pour la même raison

Stratégies personnelles de carrière

Plus portés à dire que leur instruction les a aidés à avancer
Plus portés à dire que le fait d'être un homme a nui à leur avancement

Plus portées à dire que la famille a eu un effet positif sur leur carrière
Plus portées à dire que le fait de ne pas avoir d'enfants a eu un effet positif sur leur carrière

Appuis de l'organisation

Plus portés à dire que leur gestionnaire a aidé en leur accordant l'autonomie
Plus portés à dire que leur ministère a aidé en élargissant leurs connaissances

Plus portées à dire que leur gestionnaire a aidé à cause de ses compétences en relations " interpersonnelles
Plus portées à dire que leur ministère n'a rien fait
Plus portées à dire que la fp n'a rien fait
Plus portées à dire que leur ministère a aidé en communiquant
Plus portées à dire que la fp a aidé en fournissant des programmes de perfectionnement professionnel

Obstacles de l'organisation

 

Plus portées à dire que la fp a nui en réduisant les effectifs

Satisfaction du progrès de carrière

Plus portés à être satisfaits des progrès visibles

Les femmes sont plus satisfaites

Récompenses / frustrations

Plus portés à dire que la récompense est d'apporter une contribution et la frustration est l'ingérence politique

Plus portées à trouver l'environnement de travail frustrant

Rétention / roulement

Plus portés à vouloir quitter pour une meilleure rémunération et parce que le travail est frustrant

 

Conseil

Aucune différence selon le sexe

 

Un changement

Plus portés à dire que les gestionnaires devraient être responsables et à mettre l'accent sur les personnes

Plus portées à dire de refondre la classification des postes

Tableau 2.29 Résumé : Incidence du genre de travail sur les résultats

Caractéristiques démographiques:

Cadres:

Plus âgés, enfants plus âgés
Ont travaillé dans plus de ministères
Ont détenu plus de postes

Gestionnaires:

Plus âgés, enfants plus âgés

Agents:

Aucune différence démographique

Analystes:

Scientifiques

Réussite professionnelle Réussite personnelle

Cadres:

Plus portés è définir en termes de réalisations
Moins portés à mettre la réussite personnelle en rapport avec la famille et le mode de vie

Gestionnaires:

Agents:

Plus portés à définir en termes de satisfaction et de reconnaissance

Analystes:

Scientifiques

Plus portés à définir en termes de satisfaction et de reconnaissance

Aspirations

Cadres:

Plus portés à décrire en termes d'influence et de contribution
Plus portés à dire qu'ils travailleront ultimement à l'extérieur du gouvernement et qu'ils ne veulent pas être sm

Gestionnaires:

Agents:

Plus portés à définir en termes de progrès

Analystes:

Moins portés à dire qu'ils sont déjè là où ils veulent être

Plus portés à décrire leurs buts ultimes en termes intrinsèques

Scientifiques

Plus portés à décrire leurs buts en termes intrinsèques et à dire qu'ils sont déjà là où ils veulent être
Plus portés à dire qu'ils ne veulent pas être sm

Possibilités de promotion

Cadres:

Plus portés à penser qu'ils ont été promus à cause de leur expérience, de leur dossier de rendement, de leurs qualités personnelles et parce qu'il y avait compatibilité entre eux et les agents de sélection

Gestionnaires:

Agents:

Analystes:

Plus portés à penser qu'ils ont été promus parce que c'était automatique

Scientifiques

Plus portés à penser qu'ils ont été promus parce qu'ils répondaient à une exigence énoncée ou parce qu'ils comprennent bien le processus de concours

Stratégies personnelles de carrière

Cadres:

Plus portés à avoir balayé l'horizon, moins portés à avoir suivi une formation ou augmenté leur scolarité
Plus portés à dire que le fait de ne pas avoir de conjoint et d'enfants les avait aidés

Gestionnaires:

Agents:

Plus portés à avoir suivi une formation et augmenté leur visibilité

Analystes:

Plus portés à dire qu'ils ont pris un poste qui ne leur convenait pas

Scientifiques

Plus portés à avoir suivi une formation et moins portés à avoir joint un ppc ou à avoir balayé l'horizon

Appuis de l'organisation
Obstacles de l'organisation

Cadres:

Plus portés à penser que leur surveillant avait aidé en leur donnant l'autonomie
Plus portés à penser que le ministère ne fait rien pour les appuyer
Plus portés à être très satisfaits
Plus portés à être satisfaits parce qu'ils font des progrès visibles, à cause du poste qu'ils ont et à cause de la nature de leur travail

Gestionnaires:

Agents:

Analystes:

Plus portés à penser que leur surveillant a aidé en agissant comme mentor
Plus portés à dire que les problèmes d'équité dans leur ministère leur avaient nui

Scientifiques

Plus portés à penser que leur surveillant a aidé en élargissant leurs connaissances
Plus portés à dire que leur surveillant leur avait nui en n'étant pas au courant et en étant trop occupé pour offrir un appui
Plus portés à dire que la fp n'a rien fait pour appuyer leur perfectionnement professionnel
Plus portés à dire que la fp leur a nui en ne mettant pas l'accent sur les personnes et en réduisant les effectifs

Satisfaction quant au progrès de carrière

Cadres:

Plus portés à trouver satisfaisants les défis du travail

Plus portés à trouver frustrante l'ingérence politique

Gestionnaires:

Plus portés à être neutres
Plus portés à être insatisfaits parce qu'ils sentent qu'il n'ont pas le contrôle de leur avancement

Agents:

Moins portés à être satisfaits à cause de la nature de leur travail

Analystes:

Moins portés à être satisfaits à cause de la nature de leur travail

Scientifiques

Plus portés à être insatisfaits
Plus portés à être insatisfaits parce qu'ils trouvent qu'ils n'ont pas le contrôle de leur avancement
Plus portés à être satisfaits à cause de la nature de leur travail

Récompenses/
Frustrations

Cadres:

Plus portés à penser à quitter la fp
Plus portés à dire qu'ils restent parce qu'ils trouvent qu'ils apportent une contribution et moins portés à rester à cause de la rémunération

Gestionnaires:

Plus portés à trouver satisfaisante l'occasion d'apprendre

Plus portés à trouver frustrant le fait que la haute direction ne traite pas bien les employés

Agents:

Plus portés à trouver satisfaisante l'occasion de travailler avec les gens
Plus portés à trouver frustrantes l'atmosphère de travail et l'ingérence politique

Analystes:

Plus portés à trouver satisfaisante l'occasion de travailler avec les gens

Scientifiques

Plus portés à trouver satisfaisants les défis du travail et le sentiment d'accomplissement

Rétention/ Roulement

Cadres:

Plus portés à conseiller aux gens d'élargir leurs connaissances et de prendre des risques

Gestionnaires:

Moins portés à penser à quitter

Agents:

Moins portés à penser à quitter
Plus portés à dire qu'ils veulent rester à cause de leurs collègues de travail
Plus portés à vouloir quitter parce que le travail est frustrant

Analystes:

Plus portés à penser à quitter
Moins portés à vouloir rester parce qu'ils apportent une contribution
Plus portés à rester si on leur offrait une meilleure rémunération

Scientifiques

Plus portés à penser à quitter
Plus portés à vouloir rester parce qu'ils aiment leur travail et leurs collègues de travail
Plus portés à vouloir quitter pour une meilleure culture et plus de respect

Conseil

Cadres:

Aucun changement

Gestionnaires:

Plus portés à conseiller aux gens de suivre une formation

Agents:

Plus portés à conseiller aux gens de suivre une formation

Analystes:

Plus portés à conseiller aux gens de penser à ce qu'ils veulent (introspection)

Scientifiques

Plus portés à conseiller aux gens de penser à ce qu'ils veulent (introspection)

Une changement

Cadres:

Aucun changement

Gestionnaires:

Agents:

Analystes:

Scientifiques

Tableau 2.30 Résumé : Incidence de la participation à un programme de perfectionnement professionnel sur les résultats
 

En programme de perfectionnement professionnel

Pas en programme de perfectionnement professionnel

Caractéristiques démographiques

Plus de scolarité
Ont travaillé dans plus de ministères, ont détenu plus de postes, ont accepté plus d'affectation et de postes intérimaires, ont fait plus de mouvements latéraux

 

Réussite professionnelle
Réussite personnelle

Plus portés à dire qu'elle se rapporte à l'apprentissage et la contribution

Plus portés à relier la réussite personnelle à la famille et au mode de vie

Aspirations

Plus portés à aspirer aux postes de sm ou sma
Plus portés à aspirer à un poste d'influence/contribution

Plus portés à dire qu'ils sont déjà là où ils veulent être

Possibilités de promotion

Plus portés à penser qu'ils ont été promus à cause de leur dossier rendement

Plus portés à penser qu'ils ont été promus parce qu'ils répondaient à des exigences énoncées

Stratégies personnelles de carrière

Plus portés à vouloir élargir leurs connaissances, à se joindre à un ppc et à balayer l'horizon

Plus portés à suivre une formation

Appuis de l'organisation
Obstacles de l'organisation

Plus portés à penser que leur surveillant a aidé par ses compétences en relations interpersonnelles, en agissant comme mentor, en augmentant leur visibilité
Plus portés à penser que leur ministère a aidé en offrant un ppc et par de bonnes communications

Plus portés à penser que leur ministère n'a rien fait pour les aider
Plus portés à penser que la fp n'a rien fait pour les aider
Plus portés à penser que les réduction d'effectifs ont nui à leurs chances d'avancement

Satisfaction dans le progrès de carrière

Plus portés à être très satisfaits

Plus portés à être neutres

Récompenses/
frustrations

Plus portés à trouver satisfaction dans les tâches difficiles
Pas de différences dans les frustrations!

Plus portés à trouver satisfaction dans le sens d'accomplissement et les collègues de travail

Rétention/ roulement

Plus portés à avoir pensé à quitter
Plus portés à rester parce que leur travail est une contribution et constitue un défi
Plus portés à vouloir partir parce que le travail est frustrant et offre peu d'occasions

Plus portés à rester parce qu'ils aiment leur travail et leurs collègues de travail
Plus portés à vouloir partir à cause de la culture au travail

Conseil

Plus portés à conseiller aux gens d'élargir leurs connaissance et de se trouver un mentor

Plus portés à conseiller aux gens de suivre une formation et d'augmenter leur scolarité

Un changement

Élaborer de meilleures initiatives de perfectionnement professionnel

Mettre l'accent sur les personnes, refondre le système de classification des postes

 


Chapitre 3 - Le perfectionnement professionnel dans la fonction publique fédérale : L'étude par sondage

L'étude par entrevues présentée au chapitre deux permet de mieux comprendre les préoccupations d'un groupe choisi de fonctionnaires à l'égard du perfectionnement professionnel. L'étude par sondage a été conçue dans le but d'examiner ces préoccupations de façon plus structurée dans un groupe plus large. Si les sondages ne permettent pas aux répondants de décrire leurs préoccupations dans leurs propres mots, ils permettent par ailleurs de comparer les attitudes et les comportement de groupes trop grands pour procéder par entrevue.

Les objectifs premiers de ce sondage sont d'examiner :

  • ce que les employés espèrent réaliser dans leur carrière;
  • les mesures qu'ils ont prises pour atteindre leurs buts;
  • l'appui à leur carrière qui leur a été fourni par l'organisation; et
  • les attitudes envers l'organisation qui résultent de cet appui.


La méthodologie

Le questionnaire a été élaboré en utilisant, dans la mesure du possible, des instruments de mesure utilisés dans des recherches antérieures. Ces mesures ont été enrichies et raffinées à la lumière des réponses fournies dans l'étude par entrevues. Aux fins de référence, l'annexe B présente la liste des mesures originales utilisées(16). En choisissant les mesures à inclure dans le questionnaire, les chercheurs ont tenté de limiter la longueur du questionnaire tout en approfondissant chacun des objectifs de l'étude. Il en a résulté un questionnaire de 17 pages comportant des sections sur les antécédents de travail, les aspirations de carrière, l'environnement de travail, les attitudes et comportements au travail et les caractéristiques démographiques.

La méthode d'échantillonnage est semblable à celle utilisée pour choisir les non participants à un PPC pour les entrevues. On a d'abord choisi un échantillon représentatif de 13 ministères fédéraux (voir l'encadré 1 du chapitre 2 pour la liste complète). On a ensuite demandé à chaque ministère d'extraire un échantillon aléatoire de 20% de ses effectifs de cadres, d'employés des services administratifs et extérieurs, de scientifiques et de professionnels. Cette procédure d'échantillonnage a produit un échantillon total de 6 908 employés. Étant donné que l'échantillon devait être représentatif, chaque ministère était représenté sur l'échantillon en fonction de sa taille. Ce genre d'échantillonnage représentatif permet d'augmenter la confiance dans l'extrapolation des résultats du sondage aux groupes d'employés de l'ensemble de la fonction publique fédérale.

Chaque ministère a fourni les étiquettes postales des employés sur l'échantillon. La personne contact dans chaque ministère s'est occupée de distribuer les questionnaires aux employés choisis. On a utilisé le courrier interne pour l'envoi et le retour des questionnaires qui ont été retournés non décachetés aux chercheurs. Le questionnaire a été distribué à tous les répondants dans les versions anglaise et française. Des lettres de présentation de Peter Harder et des chercheurs expliquaient le but de la recherche et assuraient la confidentialité des renseignements recueillis. On a aussi fourni aux répondants l'information nécessaire pour leur permettre de communiquer avec les chercheurs au sujet de l'étude.

On a reçu un total de 2 569 questionnaires, soit un taux de réponse de 40% (du nombre total de questionnaires effectivement livrés). Ce taux de réponse est comparable à ce qu'ont obtenu d'autres études du genre dans les secteurs public et privé. Le rapport d'analyse qui suit repose sur les 2 350 réponses utilisables que nous avons reçues avant la date limite. Comme on pourra le constater, la distribution des répondants par groupes d'employés correspond approximativement à ce qu'on retrouve dans l'ensemble de la fonction publique.

L'analyse des données présentée ci-après s'efforce de donner un aperçu des questions soulevées en s'appuyant d'abord sur les résultats de l'ensemble de l'échantillon et en dégageant ensuite les différences observées selon trois variables clés : le sexe, le genre de travail et le fait que le répondant a été promu ou non. Ces variables ont été retenues pour les raisons suivantes :

  • La recherche antérieure a démontré que le sexe a une incidence déterminante sur le perfectionnement de carrière,

  • Le genre de travail intervient sur le plan des occasions et des attitudes, et

  • Les expériences de ceux et celles qui ont été promus peuvent faire la lumière sur les causes et les conséquences de la progression de carrière.

Les différences significatives entre groupes (définies aux fins de cette phase de la recherche comme tout écart de plus de 5%), ont été soulignées dans le présent rapport.


Aperçu du présent chapitre

Le reste du présent chapitre compte 14 sections groupées selon les quatre objectifs décrits ci-dessus. Les trois premières sections décrivent les répondants en fournissant un profil personnel des répondants, un profil professionnel des répondants et un profil des répondants qui ont été promu au cours des cinq dernières années. Viennent ensuite des sections sur l'importance et l'accessibilité de diverses réalisation professionnelles et sur les buts de carrière des répondants. On examine ensuite les expériences de perfectionnement et les stratégies de carrière des répondants. Les deux sections suivantes examinent la perception de l'appui de l'organisation au perfectionnement professionnel et les initiatives de perfectionnement professionnel offerte par l'organisation. Les sections suivantes examinent les conséquences en termes de satisfaction par rapport à la carrière, de satisfaction par rapport à l'emploi, l'évaluation des répondants de l'environnement de travail, de l'engagement de l'organisation et de la rétention des employés. On présente enfin un résumé des résultats et des principales conclusions.


Un profil personnel des répondants

Age selon de sexeLes femmes représentent 49% des employés qui ont répondu à ce sondage. Dans l'ensemble de la fonction publique, les femmes détiennent 44% des postes des trois groupes de travail à l'étude (cadres, services administratif et extérieur, scientifiques et professionnels)(17). Toutefois, les femmes ne sont pas réparties uniformément dans ces trois genres de travail. Les femmes détiennent 27% des postes de cadres, 59% des postes de services administratifs et extérieurs et 34% des postes de scientifiques et professionnels contenus dans l'échantillon (par opposition à 22%, 49% et 31%, respectivement, de ces postes dans l'ensemble de la fonction publique).

L'âge moyen des répondants est de 44 ans. La distribution par âge et par sexe de l'ensemble de l'échantillon est présentée à la figure 3.1. Comme le montre cette figure, la plupart des répondants sont au milieu ou vers la fin de l'âge adulte. Comme on le voit, les femmes de l'échantillon sont un peu plus jeunes que les hommes. On constate également des différences d'âge par genre de travail. Les cadres de l'échantillon sont plus âgés que les membres des deux autres groupes de travail, 72% des cadres ayant plus de 45 ans contre seulement 42% dans les deux autres groupes. Cette différence d'âge n'est pas surprenante compte tenu du nombre d'années d'expérience requis pour parvenir aux postes de cadres.

Éducation selon le genre de travail

La plupart des répondants (90%) ont fait des études post-secondaires et 64% ont au moins un diplôme universitaire. Vingt-neuf pour cent ont aussi un diplôme d'études supérieures. La figure 3.2 montre que moins de femmes (52%) que d'hommes (74%) ont un diplôme universitaire. Les antécédents d'études varient également selon le genre de travail (voir figure 3.3). Les cadres et les scientifiques et professionnels ont un niveau de scolarité beaucoup plus élevé que les autres, tel que normalement exigé pour ce genre de postes.

La langue maternelle de la plupart des répondants (63%) est l'anglais. Le français est la langue maternelle de 34% des répondants alors que 3% se déclarent d'une autre langue maternelle. Il n'y a pas de différence linguistique selon le sexe. Il y a cependant des différence linguistiques selon le genre de travail. Les scientifiques et les professionnels ont plus tendance à être de langue maternelle anglaise (66%) ou autre (6%).

Éducation selon le sexeLa plupart des employés ont des responsabilités de famille considérables. La majorité des répondants (76%) sont mariés ou en union de fait. Comme le montre la figure 3.4, plus d'hommes (80%) que de femmes (71%) sont mariés. La majorité des répondants (74%) ont des enfants. Encore ici, plus d'hommes (77%) que de femmes (70%) ont des enfants. La majorité des répondants (65%) font état également de responsabilités envers des parents âgés vivant avec eux ou ailleurs. Il n'y a pas de différence selon le sexe dans les responsabilités de soins aux aînés.

On relève des différences dans la situation de famille des trois catégories d'emploi. Des proportions semblables dans les trois groupes d'emploi sont mariées, mais moins de répondants du groupe des scientifiques et professionnels sont séparés ou divorcés. Comme on peut s'y attendre compte tenu d'un âge moyen supérieur, moins de cadres (7%) ne se sont jamais mariés. Du même coup, plus de cadres (81%) ont des enfants et plus de cadres (73%) déclarent avoir des responsabilités envers des parents âgés. 


Un profil professionnel des répondants

La plupart des répondants (62%) occupent des postes administratifs ou de services extérieurs. Les scientifiques et professionnels constituent 32% des répondants et les cadres 6% des répondants. Dans l'ensemble de la fonction publique, ces groupes constituent respectivement 72%, 25% et 3% du total de ces effectifs. Cinquante-et-un pour cent des répondants font la supervision du travail d'autres employés. Il n'est pas étonnant, compte tenu de la nature des responsabilités de leur emploi, que 95% des cadres ont des responsabilités de supervision alors que 42% des employés administratifs et des services extérieurs et 47% des scientifiques et des professionnels ont de telles responsabilités. Plus d'hommes (54%) que de femmes (40%) supervisent le travail d'autres employés. Cette différence concorde avec la sur-représentation des hommes dans les catégories des cadres, des scientifiques et des professionnels.

Les employés de l'échantillon ont une expérience de travail considérable. Les répondants ont en moyenne 21 ans d'expérience de travail à temps complet, dont 17 à l'emploi de la fonction publique. En moyenne, ils ont travaillé dans deux ministères au cours de leur carrière à la fonction publique et travaillent pour leur ministère actuel depuis 14 ans. Les répondants sont à leur poste actuel depuis 6 ans en moyenne. Les femmes ont, en moyenne, un peu moins d'expérience que les hommes (voir tableau 3.1). Comme le montre le tableau 3.2, les scientifiques et les professionnels ont le moins d'expérience, mais ils ont passé la plus grande proportion de leur expérience dans le même ministère et au même poste. Seulement 16% des scientifiques et des professionnels ont travaillé dans plus de deux ministères, alors que ces proportions sont de 37% chez les cadres et 25% chez les employés de l'administration et des services extérieurs. Il n'y a pas de différence selon le sexe quant au nombre de ministères pour lesquels les répondants ont travaillé.

Tableau 3.1
Années d'expérience selon le sexe

Années d'expérience :

Femmes

Hommes

Travail à temps complet

21

22

Dans la fonction publique

17

18

Dans le ministère actuel

13

15

Dans le poste actuel

5

7

Tableau 3.2
Années d'expérience selon le genre de travail

Années d'expérience :

Cadres

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

Travail à temps complet

26

22

19

Dans la fonction publique

22

18

15

Dans le ministère actuel

15

15

13

Dans le poste actuel

3

6

7

On a recueilli également des données sur les mouvements de carrière des répondants. Plus spécifiquement, on a demandé aux répondants d'indiquer le nombre de promotions, de postes intérimaires et de mouvements latéraux survenus dans leur carrière dans les cinq dernières années. Ces mouvements de carrière peuvent élargir les compétences de l'employé et accélérer sa progression de carrière. Les résultats montrent que 50% de l'échantillon a connu une promotion. Quarante-six pour cent des répondants ont exercé des fonctions intérimaires à un poste considéré comme une promotion et 18% ont exercé des fonctions intérimaires à un poste de même niveau. On relève que 43% des répondants ont fait des mouvements latéraux au sein du même ministère et 16% vers un autre ministère. Comme le montre le tableau 3.3, les femmes ont fait beaucoup plus de mouvements de carrière de chaque catégorie que les hommes. Le tableau 3.4 montre les différences dans les mouvements de carrière selon le genre d'emploi. En comparaison des autres groupes, les cadres ont connu beaucoup plus de promotions et de mouvements latéraux. Les scientifiques et les professionnels en ont connu le moins. Ces résultats peuvent être une conséquence du travail plus spécialisé qu'effectuent les scientifiques et les professionnels.

Tableau 3.3 Mouvements de carrière dans les cinq années antérieures selon le sexe

Pourcentage des employés ayant reçu :

Femmes

Hommes

Promotions

59%

41%

Postes intérimaires considérés comme des promotions

54%

38%

Postes intérimaires au même niveau

23%

14%

Mouvements latéraux dans le même ministère

46%

41%

Mouvements latéraux vers d'autres ministères

19%

13%

Tableau 3.4 Mouvements de carrière dans les cinq années antérieures selon le genre de travail

Pourcentage des employés ayant reçu :

Cadres

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

Promotions

65%

52%

43%

Postes intérimaires considérés comme des promotions

51%

52%

31%

Postes intérimaires au même niveau

22%

21%

12%

Mouvements latéraux dans le même ministère

65%

45%

38%

Mouvements latéraux vers d'autres ministères

33%

18%

10%

Les heures supplémentaires sont une stratégie de carrière très utilisée et une pratique courante parmi les employés de l'échantillon. La plupart des employés ont une semaine de travail de 37,5 heures mais travaillent, en moyenne, 5,5 heures de plus par semaine. Les cadres font le plus d'heures supplémentaires (13,3 heures par semaine), suivis des scientifiques et des professionnels (6 heures/ semaine) et des employés des services administratifs et extérieurs (4,4 heures/semaine). Les hommes font plus d'heures supplémentaires (6,1 heures) que les femmes (4,8 heures). Cette différence par sexe peut s'expliquer par le fait que, dans notre société, les femmes ont habituellement plus que leur part de responsabilités de famille. On devrait toutefois se rappeler que plus d'hommes que de femmes dans l'échantillon sont mariés et ont des enfants. Cette différence dans les heures supplémentaires selon le sexe concorde également avec les différences selon le sexe dans les genres de travail puisque la proportion de femmes détenant les postes de cadres exigeant normalement plus d'heures supplémentaires est nettement inférieure à la proportion d'hommes dans ces postes.

La recherche antérieure suggère que le fait de prendre un congé autorisé peut nuire à la progression de carrière de l'employé. En moyenne, les employés de l'échantillon avaient pris six mois de congé autorisé : 1 mois de congé de formation, 3 mois de congé parental ou de maternité et 2 mois de congé pour autres raisons personnelles. En comparaison des hommes, les femmes prennent le même nombre de congés d'études, mais plus de congé parental-maternité (6 mois) et d'autres congés personnels (3 mois). Le congé parental-maternité et pour autres raisons personnelles est plus fréquent parmi les employés des services administratifs et extérieurs (où on retrouve la plus forte proportion de femmes) alors que le congé d'études est le plus fréquent chez les employés scientifiques et professionnels.

Sexe des collègues selon le genre de travailUn poste situé au siège social d'une organisation est souvent considéré comme ayant plus de valeur qu'un poste dans un bureau régional. Cinquante-six pour cent des répondants travaillent dans la Région de la capitale nationale. Les cadres (73%) et les employés scientifiques et professionnels (64%) sont surtout dans la Région de la capitale nationale. Il n'y avait pas de différence selon le sexe quant à l'emplacement.

Certaines études antérieures avaient indiqué qu'il y avait un lien entre la proportion des sexes dans le milieu de travail des employés et la progression de carrière. Les milieux de travail mixtes sont généralement plus favorables à la progression des femmes, alors que les hommes progressent souvent plus rapidement dans une hiérarchie d'hommes.(18) Cinquante-six pour cent des employés de l'échantillon travaillent dans un environnement mixte, alors que 28% et 16% travaillent dans des environnements à prédominance féminine et masculine respectivement. Les femmes sont plus souvent dans des environnements à prédominance féminine (37%) que les hommes (19%). Comme le montre la figure 3.5, plus d'employés scientifiques et professionnels travaillent dans des environnements à prédominance masculine alors que plus d'employés des services administratifs et étrangers sont dans des environnements à prédominance féminine. Ces résultats coïncident avec les modèles de ségrégation par sexe qu'on retrouve dans l'ensemble de la main-d'oeuvre, en ce sens que les emplois scientifiques et professionnels sont normalement à prédominance masculine et les emplois administratifs à prédominance féminine.(19)


Un profil des employés qui ont été promus

Les promotions sont une des formes les plus tangibles de profession de la carrière. Les promotions sont à la fois la récompense d'un bon rendement et une occasion importante de se perfectionner.(20) Les pratiques de promotion symbolisent les valeurs de l'organisation.(21) En comprenant les différences entre ceux qui ont été promus et ceux qui ne l'ont pas été, on est à même de mieux saisir les questions entourant le perfectionnement professionnel. De plus, ceux qui ont été promus ont probablement des attitudes différentes envers l'organisation de ceux qui ne l'ont pas été.

La moitié de l'échantillon a eu au moins une promotion au cours des cinq dernières années. Les promotions étaient plus fréquentes chez les cadres (65%), suivis des employés des services administratifs et extérieurs (52%) et des scientifiques et professionnels (43%). On relève d'autres différences significatives dans les taux de promotions entre groupes :

  • 59% des femmes et 41% des hommes avaient été promus;
  • 56% des francophones et 47% des anglophones avaient été promus;
  • 57% des employés de la Région de la capitale nationale 41% des employés du reste du pays avaient été promus;
  • 53% des non parents et 48% des parents avaient été promus; et
  • 56% de ceux qui supervisent et 44% de ceux qui ne supervisent pas avaient été promus.

Les différences selon l'expérience de travail entre ceux qui ont été promus et ceux qui ne l'ont pas été sont résumées au tableau 3.5. Les données montrent que ceux qui ont été promus ont moins d'années d'expérience que ceux qui ne l'ont pas été. Pour dissiper toute inquiétude quant à la compétence de ceux qui ont été promus, il convient de signaler que ceux qui ont été promus comptent quand même une expérience considérable, une moyenne de 16 ans d'expérience à la fonction publique. La plus longue expérience de ceux qui n'ont pas été promu peut être une indication du fait que le plafonnement est courant en milieu de carrière. Ces employés peuvent avoir atteint un sommet dans leur carrière il y a plusieurs années et ainsi ne pas avoir été promus dans les cinq dernières années.

Tableau 3.5
Années d'expérience selon les promotions

Années d'expérience :

Ceux promus

Ceux non promus

Travail à temps complet

19

23

Dans la fonction publique

16

19

Dans le ministère actuel

12

16

Dans le poste actuel

4

8

Ces différences en termes d'expérience sont conformes aux différences d'âge entre les employés promus et non promus. L'âge moyen de ceux qui ont été promus est de 41 ans, alors qu'il est de 46 ans pour ceux qui ne l'ont pas été. Les taux de promotion étaient les plus élevés pour les 35 ans et moins (73%), suivis des 36-45 ans (54%) et des plus de 45 ans (36%).

Le tableau 3.6 présente un historique des mouvements de carrière. En plus de recevoir des promotions, ceux qui ont reçu des promotions ont effectué d'autres genres de mouvements importants de carrière dans les cinq dernières années. Ils étaient plus portés à avoir accepté des affectations intérimaires tant à un niveau supérieur qu'au même niveau. Étant donné que ces mouvements de carrière contribuent à élargir les connaissances et les compétences des employés, ces mouvements peuvent avoir contribué à l'obtention des promotions de ces répondants.

Tableau 3.6 Mouvements de carrière dans les cinq dernières années selon l'obtention ou non de promotions

Pourcentage des employés ayant reçu :

Ceux promus

Ceux non promus

Postes intérimaires considérés comme des promotions

64%

24%

Postes intérimaires au même niveau

25%

11%

Mouvements latéraux dans le même ministère

50%

33%

Mouvements latéraux vers d'autres ministères

21%

9%

On n'a relevé aucune différence entre ceux promus et ceux non promus à l'égard :

  • du niveau de scolarité;
  • du nombre de ministères pour lesquels ils ont travaillé; ou
  • du nombre d'heures supplémentaires effectuées.

Contrairement à ce qu'on a observé dans d'autres études, le fait de prendre un congé autorisé ne semble pas nuire aux occasions de promotion. On ne relève aucune différence dans les moyennes de congés d'études et personnels pris par les employés qui ont été promus. Ceux qui ont été promus ont pris en moyenne plus de congé parental-maternité (4 mois contre 2 mois). Si ce résultat s'écarte de ce qu'on a déjà observé,(22) il concorde néanmoins avec la constatation que plus de femmes ont été promues et que ce sont elles qui prennent le plus de congés parentaux.

Comme on l'a noté, d'autres études ont constaté que la répartition des sexes dans le milieu de travail avait une incidence sur les expériences de promotion des hommes et des femmes. Dans l'ensemble, les employés qui ont été promus sont plus portés à se trouver dans des groupes mixtes et moins portés à se trouver dans des groupes à prédominance masculine. Ce modèle de résultats a également été confirmé pour les répondants masculins considérés séparément. Ce résultat contredit la recherche antérieure qui avait trouvé que les hommes sont avantagés dans des environnement à prédominance masculine. Ce phénomène peut s'expliquer du fait que le groupe qu'on a le plus de chance de retrouver dans un environnement à prédominance masculine est le groupe des scientifiques et professionnels qui rapportent par ailleurs le moins de promotions. Pour les femmes, celles qui ont été promues se trouvaient, encore une fois, plus dans des environnements mixtes que celles qui n'ont pas été promues; toutefois, les femmes qui ont été promues ont moins tendance à se trouver dans des groupes à prédominance féminine. Les résultats obtenus pour les femmes concordent avec la recherche antérieure qui suggère que les environnements mixtes offrent le plus de possibilités de carrière aux femmes.


L'importance et l'accessibilité des diverses réalisations

La «réussite professionnelle» signifie différentes choses pour différentes personnes. Le point de départ pour répondre aux besoins des employés, c'est de comprendre ce que les employés valorisent dans leur carrière. On a demandé aux répondants d'indiquer l'importance de 15 réalisations diverses par rapport à leur définition personnelle de la réussite. Les réalisations les plus importantes dans les définitions personnelles de réussite des employés (voir figure 3.6) sont :

  • faire un travail qui est plaisant;
  • un sentiment personnel d'accomplissement;
  • être en mesure d'apprendre et d'acquérir de nouvelles compétences;
  • un salaire qui assure un mode de vie confortable; et
  • un juste équilibre entre le travail et le non travail.

Importance et accessibilité de diverses réalisationsOn a aussi demandé aux répondants d'indiquer si ces 15 réalisations leur étaient disponibles ou non dans leur travail (voir figure 3.6). Les réalisations les plus disponibles aux employés sont :

  • un travail qui est plaisant;

  • un juste équilibre entre le travail et le non travail;

  • l'autorité suffisante pour atteindre des objectifs;

  • la possibilité d'apprendre et d'acquérir de nouvelles compétences; et

  • la reconnaissance de leur expertise par des collègues.

Comme l'indique le tableau 3.6, il existe un écart considérable entre le pourcentage de répondants ayant indiqué qu'une réalisation était importante pour eux et le pourcentage de ceux qui indiquent que cette réalisation leur est accessible. Ces écarts suggèrent les moyens qui permettraient de rehausser l'expérience de travail des employés. Les aspects qui semblent les plus importants consistent à aider les employés à :

  • tirer un sentiment personnel d'accomplissement dans leur travail; et
  • gagner un salaire qui assure un mode de vie confortable.

Les différences selon le genre de travail:

On relève plusieurs différences significatives selon le genre de travail entre les réalisations jugées importantes (voir tableau 3.7) et l'accessibilité de ces réalisation dans l'environnement de travail (voir tableau 3.8). Cinq réalisations ressortent comme plus importantes pour le groupe des cadres :

  • être en mesure d'influencer la direction de l'organisation;
  • être entouré par des gens stimulants;
  • obtenir l'autonomie personnelle;
  • passer par des postes à responsabilités croissantes; et
  • être en position d'autorité.

Les postes de cadres fournissent également beaucoup plus de possibilités d'atteindre 10 de ces 15 réalisations. Le maintien d'un juste équilibre entre le travail et le non travail était une réalisation moins importante pour les cadres que pour les employés des deux autres groupes et était nettement plus difficile à atteindre pour eux.

Les scientifiques et les professionnels sont moins intéressés que les autres groupes à :

  • passer par des postes à responsabilités croissantes;

  • obtenir des récompenses financières croissantes.

Ils perçoivent également comme beaucoup plus difficile l'atteinte :

  • de postes à responsabilités croissantes et

  • de l'autorité suffisante pour accomplir leurs objectifs.

LEs 5 réalisations les plus importante et leur accessibilité selon de genre de travaiLes employés des services administratifs et extérieurs accordent beaucoup moins d'importance que les deux autres groupes à l'apport d'une contribution à la société et sont également plus portés à dire que cette réalisation est hors d'atteinte. Ils sont aussi moins portés à dire que leur salaire leur assure un mode de vie confortable.

Le tableau 3.7 montre les cinq réalisations les plus importantes dans chaque groupe d'emploi et l'évaluation de leur accessibilité. Si l'ordre des réalisations se recoupe entre la catégorie des services administratifs et extérieurs et le groupe des scientifiques et professionnels, les cadres font état de réalisations importantes distinctes. Plus particulièrement, les cadres mettent la priorité à la capacité d'influencer la direction de l'organisation et le désir d'être entourés de gens stimulants.

Les écarts entre l'importance et l'accessibilité des réalisations varient également selon le genre de travail. Ces écarts sont particulièrement marqués pour les employés des services administratifs et extérieurs (moyenne de 31%), suivis des scientifiques et professionnels (27% et des cadres (21%). En s'appuyant sur ces écarts, les points d'intervention devraient être :

  • de résoudre les préoccupations salariales du groupe des services administratifs et extérieurs (écart de 44%);

  • de fournir des occasions de ressentir la satisfaction personnelle d'accomplir quelque chose chez les scientifiques et professionnels (écart de 39%) et chez les employés des services administratifs et extérieurs (écart de 37%);

  • de permettre aux cadres d'exercer plus d'influence sur la direction de l'organisation (écart de 35%).

Tableau 3.7
Importance des réalisations selon les genre de travail

Pourcentage indiquant que cette réalisation est importante dans leur définition de la réussite professionnelle :

Cadres

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

Obtenir des récompenses financières croissantes

54%

56%

47%

Apporter une contribution à la société

79%

68%

75%

Être entouré de gens stimulants

89%

75%

80%

Passer par des postes à responsabilités croissantes

63%

56%

48%

Maintenir un équilibre entre le travail et le non travail

75%

87%

83%

Être en position d'autorité

42%

25%

23%

Être en mesure d'influencer la direction de l'organisation

90%

50%

53%

Obtenir l'autonomie personnelle

73%

66%

68%

Tableau 3.8
Accessibilité des réalisations selon le genre de travail

Pourcentage se disant d'accord que ces réalisations sont accessibles au travail :

Cadres

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

J'aime mon travail

83%

73%

76%

Je gagne un salaire qui m'assure un mode de vie confortable

76%

43%

59%

J'obtiens des récompenses financières croissantes

55%

22%

26%

Mon travail me permet d'apporter une contribution à la société

75%

46%

51%

Mon travail me donne un sentiment d'accomplissement

72%

61%

61%

Au cours des ans, je suis passé par des postes à responsabilités croissantes

80%

56%

42%

Je suis en mesure de maintenir un juste équilibre entre le travail et le non travail

45%

65%

63%

J'ai suffisamment d'autorité pour accomplir mes objectifs

69%

65%

58%

Je sens que j'ai la reconnaissance de mes pairs

65%

50%

49%

Je suis en mesure d'influencer la direction de notre organisation

55%

21%

18%

J'ai le sentiment d'autonomie personnelle dans mon travail

59%

49%

47%

Je suis reconnu pour mon expertise par mes collègues

75%

60%

59%

Différences basées sur les promotions

On n'observe aucune différence entre ceux qui ont été promus et ceux qui ne l'ont pas été en termes de réalisations de carrière jugées importantes dans la définition personnelle de la réussite. On peut donc supposer que ceux qui n'ont pas été promus continuent à accorder de l'importance aux occasions de carrière. Cependant, on constate des différences marquées quant à la perception de l'accessibilité de ces réalisations entre les deux groupes. Comme le montre le tableau 3.9, ceux qui ont été promus trouvent que leur travail leur fournit plus d'occasions d'atteindre 10 des 15 réalisations de carrière. Les différences sont particulièrement marquées en ce qui a trait à la capacité de ceux qui ont été promus à gagner un salaire qui assure un mode de vie confortable, à obtenir des récompenses financières croissantes et à apprendre et développer de nouvelles compétences.

Tableau 3.9
Accessibilité des réalisations selon les promotions

Pourcentage se disant d'accord que ces réalisations sont accessibles au travail :

Promus

Non promus

J'aime mon travail

80%

71%

Mon salaire m'assure un mode de vie confortable

60%

41%

Je reçois des récompenses financières croissantes au cours des années

38%

15%

Je suis entouré par des gens stimulants

50%

40%

Mon travail me procure un sentiment d'accomplissement

65%

55%

J'apprends et je développe de nouvelles compétences

69%

54%

Au cours des ans, je suis passé par des postes à responsabilités croissantes

68%

39%

J'ai suffisamment d'autorité pour accomplir mes objectifs

67%

61%

Je suis en mesure d'influencer la direction de l'organisation

25%

19%

J'ai des relations solides au travail

61%

54%

Différences selon le sexe

Il y a des différences selon le sexe dans le classement de 5 des 15 réalisations de carrière importantes (voir tableau 3.10). Les femmes sont plus portées que les hommes à accorder une importance à l'acquisition de nouvelles compétences et à passer par des postes à responsabilités croissantes. Les femmes sont également plus portées à valoriser l'équilibre entre la vie de travail et les relations solides au travail. Les hommes accordent plus d'importance à la capacité d'influencer la direction de l'organisation. Comme le montre le tableau 3.11, les femmes sont plus portées à dire que leur travail leur rendait possible l'atteinte de 6 des 15 réalisations de carrière. On peut y voir le fait que plus de femmes que d'hommes avaient été promues dans les 5 années précédentes.

Tableau 3.10
Importance des réalisations selon le sexe

Pourcentage indiquant que cette réalisation est importante dans leur définition de la réussite professionnelle :

Femmes

Hommes

Apprendre et développer de nouvelles compétences

93%

85%

Passer par des postes à responsabilités croissantes

58%

50%

Équilibrer le travail et le non travail

89%

81%

Être en mesure d'influencer la direction de l'organisation

50%

57%

Relations solides au travail

66%

59%

Tableau 3.11
Accessibilité des réalisations selon le sexe

Pourcentage se disant d'accord que ces réalisations sont accessibles au travail :

Femmes

Hommes

J'aime mon travail

78%

73%

Mon travail me procure un sentiment d'accomplissement

63%

56%

J'apprends et je développe de nouvelles compétences

64%

59%

Au cours des ans, je suis passé par des postes à responsabilités croissantes

59%

48%

J'ai suffisamment d'autorité pour accomplir mes objectifs

67%

60%

J'ai des relations solides au travail

60%

54%

 



Chapitre 3 - Le perfectionnement professionnel dans la fonction publique fédérale : L'étude par sondage (suite)

Buts de carrière des répondants

Pour pouvoir appuyer convenablement le perfectionnement de carrière des employés, il importe de comprendre leurs buts de carrière. Une étude sur les pratiques de gestion de carrière a constaté que lorsque les plans de carrière des individus concordent avec ceux de l'organisation, les employés sont 3 fois plus portés à être satisfaits et 5 fois moins portés à se chercher un emploi ailleurs.(23) Étant donné que les roulements de personnel sont coûteux, une bonne compréhension des buts de carrière des employés a donc aussi des avantages financiers pour l'organisation.

Soixante-huit pour cent des répondants ont dit avoir des buts de carrière; 51% ont obtenu des notes élevées sur une échelle de mesure à 5 points de la planification de carrière. On ne relève aucune différence par sexe, genre de travail ou promotion parmi ceux qui ont indiqué avoir des buts de carrière. Des notes élevées en planification de carrière étaient toutefois plus fréquentes chez ceux qui avaient été promus, chez les femmes et chez les employés des services administratifs et extérieurs. Ces données suggèrent que de nombreux fonctionnaires ont longuement réfléchi sur ce qu'ils veulent accomplir dans leur carrière.

Pour avoir une idée des mesures spécifiques que les répondants se proposent de prendre, nous avons demandé aux répondants d'indiquer la probabilité qu'ils aient recours à 13 occasions différentes si celles-ci se présentaient dans les deux prochaines années. Comme le montre le tableau 3.12, la majorité des répondants dit qu'elle se prévaudrait des occasions de rehaussement de carrière suivantes :

  • une nouvelle affectation présentant un défi;
  • l'avancement à un poste plus élevé;
  • une occasion de travail ou de projet spécial;
  • une formation intensive payée par l'employeur; et
  • une occasion d'aider des employés plus jeunes à se perfectionner.

Les répondants se sont dits moins intéressés par une occasion de passer à un organisme central ou à réduire leur charge de travail par :

  • congé non payé;
  • congé sabbatique; ou
  • semaine de travail réduite à salaire réduit proportionnellement.

Tableau 3.12
Occasions recherchées

Pourcentage indiquant qu'ils profiteraient probablement de cette occasion de carrière :

Probable

Plutôt probable

Improbable

Avancement à un poste plus élevé

67%

19%

14%

Affectation parallèle

45%

31%

25%

Occasion d'acquérir une expérience d'exécution

42%

30%

28%

Affectation dans un milieu de travail moins stressant

24%

29%

47%

Occasion d'aider des employés plus jeunes à se perfectionner

51%

29%

21%

Congé non payé de plusieurs moins pour raisons personnelles

15%

12%

74%

Congé sabbatique

20%

12%

68%

Occasion de formation intensive payée par l'employeur

56%

18%

26%

Plus d'occasion de contact avec la haute direction

44%

27%

30%

Nouvelle affectation présentant un défi

71%

19%

11%

Occasion de travail spécial

66%

19%

15%

Semaine de travail réduite à salaire et avantages réduits proportionnellement

23%

15%

62%

Occasion de passer à un organisme central

18%

24%

58%

On relève des différences significatives selon le genre de travail pour 10 des 13 occasions examinées (voir tableau 3.13). Les cadres sont plus portés que les autres groupes à exprimer un intérêt pour l'encadrement professionnel d'employés plus jeunes et pour un passage à un organisme central. Ils ont moins tendance à être intéressés par une semaine de travail réduite à salaire réduit. Les scientifiques et professionnels sont plus portés à être intéressés par un congé non payé ou sabbatique que les autres groupes. Les employés des services administratifs et extérieurs sont les plus intéressés à un avancement à un poste supérieur, une affectation parallèle, l'occasion d'acquérir une expérience d'exécution, une formation intensive et une occasion de travail spécial.

Tableau 3.13
Occasions recherchées selon le genre de travail

Pourcentage indiquant qu'ils profiteraient probablement de cette occasion de carrière :

Cadre

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

Avancement à un poste plus élevé

60%

69%

37%

Affectation parallèle

38%

48%

37%

Occasion d'acquérir une expérience d'exécution

38%

45%

37%

Occasion d'aider des employés plus jeunes à se perfectionner

60%

52%

46%

Congé non payé de plusieurs mois pour raisons personnelles

8%

15%

17%

Congé sabbatique

22%

15%

29%

Occasion de formation intensive payée par l'employeur

42%

59%

54%

Occasion de travail spécial

53%

70%

61%

Semaine de travail réduite à salaire et avantages réduits proportionnellement

15%

23%

23%

Occasion de passer à un organisme central

21%

19%

14%

Les employés qui ont été promus sont plus portés que ceux qui ne l'ont pas été à dire qu'ils profiteraient probablement d'une occasion d'avancement (71% contre 64%) et d'une affectation parallèle (46% contre 41%). Ceux qui n'ont pas été promus sont plus portés à dire que ceux qui l'ont été qu'ils profiteraient probablement d'une occasion de congé sabbatique (23% contre 17%).

On relève des différences significatives selon le sexe pour 9 des 13 occasions. Comme le montre le tableau 3.14, dans chaque cas les femmes se disent plus intéressées que les hommes à profiter de ces occasions. Les occasions que les femmes seraient plus portées à accepter comprennent à la fois des occasions entraînant une augmentation de la charge de travail (c.-à-d., une affectation présentant des défis et un travail spécial) et des occasions entraînant une réduction de la charge de travail (c.-à-d., semaine de travail réduite et affectation à un milieu de travail moins stressant). Ces résultats portent à croire qu'il y a peut-être deux groupes distincts de femmes à l'intérieur de cet échantillon: celles qui s'intéressent à une progression rapide de carrière et celles qui s'intéressent (pour le moment du moins) à une vie plus équilibrée.

Table 3.14
Occasions recherchées selon le sexe

Pourcentage indiquant qu'ils profiteraient probablement de cette occasion de carrière :

Femmes

Hommes

Affectation parallèle

50%

38%

Occasion d'acquérir une expérience d'exécution

47%

37%

Affectation dans un milieu de travail moins stressant

28%

20%

Congé non payé de plusieurs mois pour raisons personnelles

18%

12%

Formation intensive payée par l'employeur

59%

54%

Nouvelle affectation pleine de défis

74%

67%

Occasion de travail spécial

71%

61%

Semaine de travail réduite à salaire réduit proportionnellement

30%

16%

Occasion de passer à un organisme central

21%

15%


Expériences de perfectionnement des répondants

Les expériences de perfectionnement sont des expériences qui aident les employés à accroître leurs connaissances et leurs compétences et à devenir ainsi des employés plus précieux, ayant des options de carrière plus larges. On a demandé aux répondants s'ils avaient eu ou non sept occasions possibles de perfectionnement. Comme le montre le tableau 3.15, l'occasion de perfectionnement la plus souvent rencontrée par les répondants est celle d'établir des contacts à l'extérieur du ministère. Relativement peu de répondants avaient connu une affectation de dépassement. Or, comme les occasions de défi et de croissance sont importantes pour la plupart des employés de l'échantillon, on peut dire que cette initiative de perfectionnement de carrière serait bénéfique.

Tableau 3.15
Expériences de perfectionnement

Pourcentage ayant eu l'expérience de :

Beaucoup

Assez

Peu

Occasion d'acquérir une expérience d'exécution

28%

24%

48%

Occasion d'acquérir une expérience de personnel

28%

24%

49%

Occasion d'établir des contacts à l'extérieur du ministère

41%

26%

37%

Formation payée par l'employeur

31%

33%

36%

Plus d'occasion de contacts avec la haute direction

29%

26%

44%

Affectation demandant un dépassement

22%

13%

65%

Occasion de travail spécial

28%

24%

48%

On relève des différences significatives selon le genre de travail pour les sept expériences de perfectionnement examinées (voir tableau 3.16). Les cadres font état de plus d'expériences de perfectionnement que les autres groupes à l'exception de la formation. Les employés des services administratifs et étrangers sont plus portés que les deux autres groupes à avoir eu beaucoup d'occasions de formation.

Tableau 3.16
Expériences de perfectionnement selon le genre de travail

Pourcentage ayant eu beaucoup d'expériences de :

Cadre

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

Occasion d'acquérir une expérience d'exécution

64%

25%

28%

Occasion d'acquérir une expérience de personnel

45%

28%

22%

Occasion d'établir des contacts à l'extérieur du ministère

69%

36%

45%

Formation payée par l'employeur

23%

34%

27%

Plus d'occasions de contacts avec la haute direction

67%

26%

27%

Affectations exigeant un dépassement

37%

24%

16%

Occasions de travail spécial

37%

27%

28%

Les différences d'expériences de perfectionnement selon que les employés ont été promus ou non sont présentées au tableau 3.17. Ceux qui ont été promus rapportent plus d'expériences de perfectionnement dans 5 des 7 occasions examinées. La différence la plus marquée concerne les affectations exigeant un dépassement. Ceux qui ont été promus ont eu beaucoup plus d'affectations exigeant un dépassement que ceux qui ne l'ont pas été. Il est raisonnable de supposer que ces affectations exigeant un dépassement ont contribué à l'obtention d'une promotion.

Tableau 3.17
Expériences de perfectionnement selon les promotions

Pourcentage ayant eu beaucoup d'expériences de :

Promus

Non promus

Occasion d'acquérir une expérience d'exécution

31%

25%

Formation payée par l'employeur

36%

27%

Plus d'occasions de contacts avec la haute direction

37%

22%

Affectations exigeant un dépassement

30%

13%

Occasions de travail spécial

31%

23%

Les femmes sont plus portées que les hommes à indiquer beaucoup d'occasions de formation (36% des femmes, 27% des hommes) et d'affectations exigeant un dépassement (25% des femmes, 20% des hommes). Les hommes sont plus portés que les femmes à faire état de beaucoup d'occasions d'établir des contacts à l'extérieur de leur ministère (43% des hommes, 38% des femmes).

Étant donné que la formation est une clé du perfectionnement professionnel, le questionnaire comportait un examen plus détaillé de la formation. En moyenne, les employés de l'échantillon avaient eu 8 jours de formation au cours de l'année précédente. Le tableau 3.18 montre les pourcentages d'employés dans les divers groupes qui ont reçu plus de formation que la moyenne. Les groupes qui reçoivent le plus de formation sont ceux qui ont été promus, le personnel des services administratifs et extérieurs et les femmes.

Tableau 3.18
Formation selon les groupes

Pourcentage dans chaque groupe ayant eu une expérience :

Formation au-dessus de la moyenne

Échantillon total

 

29%

Selon le genre de travail

Cadres

26%

 

Services admin. et extérieurs

35%

 

Scientifiques et professionnels

18%

Selon la promotion

Promus

31%

 

Non promus

25%

Selon le sexe

Femmes

33%

 

Hommes

25%

L'appui d'un mentor est une autre occasion de perfectionnement que la recherche antérieure a reconnu comme ayant une profonde incidence sur la progression de carrière. La majorité des répondants (59%) rapportent avoir eu au moins un mentor. Les différences selon le groupe sont résumées au tableau 3.19. Plus de cadres, d'employés promus et de femmes ont connu une expérience de relation avec un mentor.

Tableau 3.19
Conseils d'un mentor selon les groupes

Pourcentage dans chaque groupe ayant eu :

Au moins un mentor

Échantillon total

 

59%

Selon le genre de travail

Cadres

68%

 

Services admin. et extérieurs

60%

 

Scientifiques et professionnels

53%

Selon la promotion

Promus

63%

 

Non promus

56%

Selon le sexe

Femmes

62%

 

Hommes

56%

 


Stratégies de carrière utilisées par les répondants

Tel qu'abordé dans l'introduction du présent rapport, il existe diverses stratégies que des recherches antérieures ont mises en rapport avec la progression de carrière. Le sondage a examiné 20 de ces stratégies. Les stratégies spécifiques et les pourcentages de tous les répondants qui rapportent avoir utilisé ces stratégies dans une large mesure sont indiqués au tableau 3.20. Onze de ces stratégies ont été utilisées par une majorité des répondants. Comme le montre le tableau, il existe des différences marquées dans les stratégies utilisées par divers groupes.

Les stratégies utilisées dans une plus grande mesure par ceux qui ont été promus sont :

  • soigner la qualité du travail auquel les supérieurs portent attention (76%);
  • manifester de la confiance (68%);
  • montrer qu'on aspire à plus de responsabilités (64%);
  • adopter un style avec lequel la haute direction est confortable (63%);
  • travailler à des projets très visibles (55%);
  • élargir ses compétences en travaillant dans divers domaines (50%);
  • poursuivre les occasions d'expérience d'exécution (36%);
  • se mettre en réseau avec des collègues influents (29%);
  • changer de ministère (16%); et
  • cultiver un mentor influent (14%).

S'il se peut que le fait d'avoir été promu a donné à ces répondants plus d'occasions d'adopter ces stratégies de carrière, il est également très possible que ce soit l'utilisation de ces stratégies qui ait contribué à l'obtention d'une promotion.

Comme le montre le tableau 3.20, les cadres sont plus portés que les autres groupes à utiliser 19 des 20 stratégies proposées. Les femmes sont plus portées que les hommes à utiliser 8 stratégies de carrière (dont 5 sont aussi utilisées par ceux qui ont été promus). Cinq stratégies étaient plus populaires chez les hommes (dont une seule était aussi utilisée plus fréquemment par ceux qui ont été promus).

Tableau 3.20
Stratégies de carrière utilisées

Stratégies de carrière utilisées dans une large mesure :

% tous les répond.

Groupes utilisant le lus la stratégie :

   

Prom

Non
Prom

F.

H.

Cad

SA&E

S&P

Dépasser les attentes

73%

   

*

 

*

   

Style avec lequel la gestion est confortable

60%

*

     

*

   

Projets très visibles

52%

*

   

*

*

   

Mentor influent

11%

*

 

*

 

*

   

Réseau de collègues influents

26%

*

     

*

   

Expérience d'exécution

32%

*

 

*

 

*

   

Élargir les compétences

46%

*

 

*

 

*

   

Changer de ministère

13%

*

 

*

 

*

   

Montrer qu'on aspire à plus de responsabilités

58%

*

 

*

 

*

   

Soigner le travail important

73%

*

     

*

   

Leader parmi les pairs

60%

     

*

*

   

Faire avancer des idées

59%

       

*

   

Montrer de l'initiative

85%

   

*

 

*

   

Communiquer ses buts de carrière

40%

       

*

   

Recommander des innovations

49%

 

*

 

*

*

   

Trouver des moyens d'être unique

44%

       

*

   

Aller très au-delà des exigences

73%

   

*

 

*

   

Être un spécialiste dans un domaine important

55%

     

*

     

Être prêt à déménager

25%

 

*

 

*

*

   

Manifester de la confiance

65%

*

     

*

   

 


Perception du soutien de l'organisation au perfectionnement professionnel

work report 6-1Dans le passé, le rôle des organisations dans le perfectionnement professionnel des employés était paternaliste. L'employé qui se joignait à une organisation s'attendait à ce que l'employeur s'occupe de sa carrière. La plupart des spécialistes en perfectionnement professionnel recommandent maintenant que la responsabilité du perfectionnement de carrière d'un employé soit partagée entre l'employé et l'employeur. La plupart des fonctionnaires de cet échantillon (71%) sont aussi de cet avis. Cependant, comme le montre le tableau 3.8, seulement 17% des répondants sont d'avis que c'est ce qui se produit (c'est-à-dire que la responsabilité du perfectionnement professionnel est partagée). La plupart des répondants (73%) disent que c'est l'employé qui prend réellement la responsabilité de son perfectionnement professionnel. Cet écart entre la théorie et la pratique est particulièrement marqué chez les cadres -- 77% d'entre eux croient que la responsabilité devrait être partagée, mais seulement 12% croient que c'est vraiment le cas. Il est à souhaiter que cette constatation poussera les cadres à appuyer des changements dans les pratiques de perfectionnement professionnel.

On a aussi posé aux répondants une série de questions sur l'appui à leur perfectionnement professionnel fourni par leur surveillant et par leur ministère. workreport 6-2 L'appui fourni par les surveillants comprenait des choses comme : s'informer des buts de carrière des employés, informer les employés des diverses occasions de carrière et leur donner la possibilité d'acquérir de nouvelles compétences. L'appui fourni par le ministère comprenait des points tels : encourager le perfectionnement des employés de tous les niveaux et conjuguer les programmes de perfectionnement professionnel au plan stratégique du ministère.

Le total des points pour l'ensemble de l'échantillon de l'appui du surveillant et de l'appui du ministère est illustré au tableau 3.9. Les employés de l'échantillon trouvent que leur surveillant immédiat leur fournit plus d'appui que leur ministère, mais une minorité fait état de solides appuis. Comme le montre le tableau 3.21, ces résultats sont semblables dans tous les groupes, bien que les cadres et ceux qui ont été promus rapportent recevoir beaucoup plus d'appui des deux sources.

Tableau 3.21
Appui au perfectionnement professionnel selon le groupe

Pourcentage de chaque groupe indiquant
un bon appui à la carrière :

De la part du surveillant

De la part du ministère

Total de l'échantillon

 

37%

18%

Selon le travail

Cadres

45%

24%

 

Services admin. et extérieurs

36%

18%

 

Scientifiques et professionnels

37%

16%

Selon la promotion

Promus

43%

24%

 

Non Promus

31%

13%

Selon le sexe

Femmes

39%

20%

 

Hommes

35%

17%

 


Initiatives de perfectionnement professionnel

Les organisations peuvent mettre diverses initiatives pour appuyer le perfectionnement professionnel de leurs employés. Les recherches antérieures établissent une corrélation entre la satisfaction de carrière et la présence d'initiatives de gestion de carrière et la diffusion des renseignements complets sur les occasions de carrière à tous en exposant.(24) Le sondage comprenait des questions sur 12 des initiatives de gestion de carrière les plus fréquemment utilisées, notamment l'affichage des postes, la formation et les ateliers de planification de carrière. On a demandé aux répondants d'indiquer s'ils étaient ou non au courant de l'existence de tels programmes, si ces programmes leur étaient accessibles et s'ils les avaient utilisés le cas échéant. Comme le montre le tableau 3.22, la majorité des employés sont au courant de l'existence de toutes ces initiatives, mais l'accessibilité et l'utilisation varient considérablement pour les 12 initiatives examinées. Les initiatives accessibles à la majorité des répondants sont l'affichage des postes, l'information sur les occasions de carrière, le remboursement des frais de scolarité, la formation interne, la formation externe et les programmes d'orientation des employés. La majorité des répondants avaient utilisé l'affichage des postes, les informations sur les occasions de carrière, la formation interne et les discussions au sujet de la carrière avec un supérieur.

Tableau 3.22
Initiatives de perfectionnement professionnel

Pourcentage pour chaque initiative :

Accessible

Au courant

Utilisé

Affichage des occasions d'emploi

96%

98%

76%

Info sur occasions futures

54%

73%

57%

Counselling individuel de carrière

43%

67%

25%

Instructeur-mentor attitré

27%

68%

36%

Évaluation des possibilités

25%

55%

42%

Ateliers de planification de carrière

41%

67%

29%

Remboursement des frais de scolarité

77%

87%

45%

Formation interne

83%

93%

83%

Formation externe

75%

88%

73%

Orientation des employés

51%

71%

49%

Rotation de postes

38%

71%

46%

Discussion avec un supérieur

50%

76%

68%

On constate des différences marquées selon le genre de travail quant à la connaissance, l'accessibilité et l'utilisation de presque toutes les initiatives. Comme le montre le tableau 3.23, la connaissance de l'existence de ces initiatives est, en général, beaucoup plus élevée chez les cadres. Le tableau 3.24 montre que la majorité de ces initiatives sont également plus accessibles aux cadres. Toutefois, la distribution en termes d'utilisation de ces initiatives est complètement différente (voir tableau 3.25). Si les cadres sont plus conscients de l'existence de ces programmes et y ont un meilleur accès, ils sont par ailleurs moins portés à les utiliser. Les seules exceptions à cette tendance sont les évaluations de possibilités de carrière et les discussions au sujet de la carrière avec un supérieur que les cadres ont tendance à utiliser davantage. Les employés des services administratifs et extérieurs sont moins portés que les autres à utiliser ces deux initiatives de carrière et plus portés à utiliser les affiches de concours et les ateliers de planification de carrière. Les scientifiques et les professionnels sont moins portés à utiliser les informations sur les occasions de carrière.

Tableau 3.23 Connaissance des initiatives de perfectionnement professionnel selon le genre de travail

Pourcentage dans chaque se disant au courant de :

Cadre

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

Info sur occasions futures

84%

73%

71%

Counselling individuel de carrière

87%

67%

64%

Instructeur-mentor attitré

79%

66%

69%

Évaluation des possibilités

77%

54%

54%

Ateliers de planification de carrière

78%

67%

65%

Remboursement des frais de scolarité

89%

90%

81%

Formation interne

99%

93%

92%

Formation externe

98%

87%

87%

Orientation des employés

89%

70%

70%

Rotation de postes

84%

71%

68%

Discussion avec un supérieur

93%

75%

77%

Tableau 3.24 Accessibilité des initiatives de perfectionnement professionnel selon le genre de travail

Pourcentage dans chaque groupe indiquant accessibilité à :

Cadre

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

Info sur occasions futures

66%

55%

51%

Counselling individuel de carrière

68%

43%

39%

Instructeur-mentor attitré

41%

27%

25%

Évaluation des possibilités

50%

24%

23%

Ateliers de planification de carrière

50%

42%

39%

Remboursement des frais de scolarité

79%

82%

66%

Formation interne

90%

83%

83%

Formation externe

94%

74%

75%

Orientation des employés

68%

50%

50%

Rotation de postes

55%

37%

35%

Discussion avec un supérieur

71%

47%

53%

Tableau 3.25 Utilisation des initiatives de perfectionnement professionnel selon le genre de travail

Pourcentage dans chaque groupe indiquant avoir utilisé :

Cadre

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

Info sur occasions futures

67%

78%

72%

Counselling individuel de carrière

58%

61%

52%

Instructeur-mentor attitré

19%

38%

36%

Évaluation des possibilités

51%

39%

44%

Ateliers de planification de carrière

22%

32%

24%

Remboursement des frais de scolarité

32%

45%

45%

Formation interne

67%

85%

83%

Orientation des employés

34%

48%

53%

Rotation de postes

40%

47%

46%

Discussion avec un supérieur

82%

62%

73%

On relève également des différences entre ceux qui ont été promus et ceux qui ne l'ont pas été. Bien que les deux groupes soient aussi conscients l'un que l'autre de l'existence de ces programmes, les répondants qui ont été promus sont plus portés à indiquer que 8 de ces initiatives leur étaient accessibles. Les différences sont particulièrement marquées à l'égard du counselling personnel de carrière et des discussions au sujet de la carrière avec un supérieur. Ceux qui ont été promus sont plus portés que ceux qui ne l'ont pas été à indiquer avoir utilisé :

  • le système d'affichage de postes;
  • les informations sur les occasions futures de carrière;
  • un instructeur ou mentor attitré;
  • des évaluations des possibilités de carrière; et
  • des discussions au sujet de la carrière avec un supérieur.

work report 6-3Les personnes qui ont été promues sont plus portées que les autres à avoir participé à un atelier de planification de carrière.

La connaissance et l'accessibilité des informations sur les occasions futures de carrière et des discussions avec un supérieur étaient plus élevées chez les hommes que chez les femmes. Plus d'hommes ont également mentionné que la rotation de poste leur était accessible. Les femmes sont plus portées à dire que les ateliers de planification de carrière leur sont accessibles. Le plus grand nombre de différences selon le sexe concerne l'utilisation. Les femmes font état d'une plus forte utilisation de 9 des 12 initiatives. Les trois initiatives pour lesquelles il n'y a pas de différence selon le sexe sont les évaluations de possibilités de carrière, la formation externe et les discussions au sujet de la carrière avec un supérieur. Le fait que les femmes utilisent davantage les initiatives de perfectionnement de carrière peut être un des facteurs qui expliquent pourquoi les femmes ont obtenu plus de promotions.


Satisfaction par rapport à la carrière

work report 6-4La recherche montre que les employés qui sont satisfaits de leur progrès de carrière sont moins portés à quitter l'organisation.(25) Comme le montre la figure 3.10, 49% des répondants sont satisfaits de leur progression de carrière jusqu'à maintenant. Toutefois, les répondants sont moins optimistes quant aux perspectives d'avenir. La figure 3.11 montre que seulement 35% croient qu'il est probable qu'ils atteindront leurs aspirations de carrière s'ils passent le reste de leur carrière au sein de la fonction publique; 30% croient que c'est peu probable. Le tableau 3.26 contient les données  sur les différences par groupes dans la satisfaction de carrière et la capacité des répondants à réaliser leurs aspirations. Dans chaque groupe, les répondants ont évalué leurs progrès jusqu'à maintenant plus positivement que leur perspectives d'avenir. Les groupes les plus positifs sont les cadres, ceux qui ont été promus et les femmes.

Tableau 3.26
Évaluation du progrès et des perspectives de carrière

Pourcentage pour chaque groupe :

Satisfait des progrès

S'attend à réaliser ses aspirations

Total de l'échantillon

 

48%

35%

Selon le genre de travail

Cadres

72%

56%

 

Services admin. et extérieurs

47%

32%

 

Scientifiques et professionnels

46%

36%

Selon la promotion

Promus

61%

44%

 

Non promus

37%

27%

Selon le sexe

Femmes

53%

37%

 

Hommes

44%

32%

 


Satisfaction par rapport au travail

L'incapacité d'atteindre des buts de carrière peut être une source d'insatisfaction qui déborde ensuite sur les attitudes par rapport au travail même. Les employés insatisfaits sont moins productifs, sont plus souvent absents et sont plus portés à quitter l'organisation. La satisfaction par rapport au travail est donc un résultat qu'il est important d'évaluer.

Le tableau 3.27 montre les niveaux de satisfaction et d'insatisfaction par rapport au travail exprimés par les répondants. Quarante-huit pour cent des employés de l'échantillon se disent très satisfaits de leur travail. Les plus hauts niveaux de satisfaction se rapportent à :

  • l'horaire de travail;
  • le travail en général; et
  • les tâches accomplies au travail.

Les plus bas niveaux de satisfaction se rapportent à :

  • la possibilité d'avancement; et
  • la rémunération.

Tableau 3.27 Satisfaction au travail

Pourcentage des employés qui sont :

Satisfaits

Neutres

Insatisfaits

Moyenne des 8 points

44%

45%

11%

Le travail en général

66%

21%

13%

La rémunération

36%

23%

42%

Le nombre d'heures travaillées

54%

28%

18%

L'horaire des heures de travail

73%

20%

7%

Les tâches accomplies au travail

66%

24%

11%

La charge de travail actuelle

42%

29%

29%

La sécurité d'emploi

54%

26%

21%

La possibilité d'avancement

24%

32%

45%

Les répondants qui ont été promus sont largement plus satisfaits, en moyenne, que ceux qui ne l'ont pas été (voir tableau 3.28). Ce résultat appuie l'hypothèse que les progrès de carrière ont une influence sur la satisfaction au travail. Comme le montre le tableau 3.29, les femmes sont plus satisfaites que les hommes. Ce résultat peut être partiellement attribuable au fait que plus de femmes que d'hommes ont obtenu des promotions dans les cinq dernières années.

Tableau 3.28
Satisfaction au travail selon les promotions

Pourcentage des employés satisfaits de:

Ceux promus

Ceux non promus

Moyenne des 8 points

54%

35%

Le travail en général

72%

61%

La rémunération

45%

26%

Les tâches accomplies au travail

69%

63%

La possibilité d'avancement

36%

13%

Tableau 3.29
Satisfaction au travail selon le sexe

Pourcentage des employés satisfaits de :

Femmes

Hommes

Moyenne des 8 points

49%

40%

La rémunération

40%

31%

Le nombre d'heures travaillées

58%

51%

La charge de travail actuelle

46%

39%

La possibilité d'avancement

28%

20%

Le plus grand nombre de différences significatives en termes de satisfaction se trouve dans l'analyse selon le genre de travail. Bien que les trois groupes aient obtenu des moyennes de satisfaction semblables, on relève des différences importantes pour chacun des points. Ces différences sont résumées au tableau 3.30. Les cadres sont plus satisfaits que les deux autres groupes par le travail en général, par les tâches accomplies au travail, par la sécurité d'emploi, par la rémunération et par la possibilité d'avancement. Par contre, les cadres forment le groupe le moins satisfait à l'égard du nombre d'heures travaillées, de leur horaire de travail et de leur charge de travail. Le groupe des services administratifs et extérieurs s'est dit beaucoup moins satisfait que les deux autres groupes à l'égard de la rémunération et de la sécurité d'emploi.

Tableau 3.30
Satisfaction au travail selon le genre de travail

Pourcentage des employés satisfaits de :

Cadre

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

Le travail en général

77%

65%

65%

La rémunération

53%

30%

41%

Le nombre d'heures travaillées

32%

57%

53%

L'horaire des heures de travail

53%

75%

73%

Les tâches accomplies au travail

75%

65%

65%

La charge de travail actuelle

34%

43%

41%

La sécurité d'emploi

69%

51%

56%

La possibilité d'avancement

39%

23%

22%

 


Évaluation de l'environnement de travail par les répondants

Les politiques et les pratiques de l'organisation peuvent contribuer à un environnement de travail qui rehausse ou qui diminue le rendement au travail. Les variables en milieu de travail telles le stress, le moral et la loyauté sont des baromètres de la santé de l'organisation. S'il est possible de mettre au point des mesures objectives de l'environnement de travail, notamment la rétention, la productivité et la qualité, les perceptions des employés quant à l'environnement de travail auront des conséquences sur leur motivation et leur engagement et, du même coup, sur le rendement de l'organisation. Pour évaluer les perceptions des employés à l'égard de l'environnement de travail, nous avons demandé aux répondants d'indiquer s'ils étaient «d'accord» ou «pas d'accord» que leur ministère faisait bien les choses à l'égard de 10 aspects de la gestion de l'environnement de travail.

En moyenne, seulement 12% des répondants ont convenu que leur ministère faisait un bon travail de gestion de l'environnement de travail. Comme le montre le tableau 3.31, les aspects perçus comme les plus inquiétants sont :

  • le stress;
  • le moral des employés;
  • la charge de travail; et
  • la loyauté des employés.

L'aspect le moins inquiétant de l'environnement de travail est le recrutement.

Tableau 3.31
Évaluation de l'environnement de travail

Pourcentage se disant d'accord que leur ministère fait un bon travail de gestion de :

D'accord

Neutre

Pas d'accord

L'environnement de travail en moyenne

12%

41%

47%

Le recrutement de bons employés

41%

32%

26%

La rétention de bons employés

20%

26%

54%

Le stress des employés

10%

28%

62%

Le moral des employés

10%

22%

68%

La loyauté des employés

16%

28%

57%

La productivité des employés

24%

37%

39%

La charge de travail des employés

14%

29%

58%

La qualité du travail

34%

35%

31%

La diversité des effectifs

28%

41%

30%

Le processus de concours

24%

34%

42%

Les répondants qui ont été promus ont remis l'évaluation moyenne la plus positive de l'environnement de travail et la plus positive pour 6 des 10 aspects de l'environnement de travail (voir tableau 3.32). Ces différences sont particulièrement marquées à l'égard de la qualité du travail et du processus de concours. Les évaluations des hommes et des femmes sont très semblables. La seule différence à signaler est que plus de femmes que d'hommes trouvent que leur ministère fait un bon travail de gestion de la qualité du travail (37% des femmes contre 31% des hommes). Les répondants qui ont été promus donnent une évaluation moyenne plus positive de l'environnement de travail ainsi que pour 6 des 10 aspects étudiés.

Tableau 3.32
Évaluation de l'environnement de travail selon les promotions

Pourcentage se disant d'accord que leur ministère fait un bon travail de gestion de :

Ceux promus

Ceux non promus

L'environnement de travail en moyenne

15%

9%

Le recrutement de bons employés

45%

38%

Le moral des employés

13%

8%

La loyauté des employés

19%

13%

La qualité du travail

41%

29%

La diversité des effectifs

33%

25%

Le processus de concours

30%

20%

On remarque des différences marquées selon le genre de travail pour 9 des 10 aspects de l'environnement de travail (voir tableau 3.33). En moyenne, les cadres sont plus positifs que les autres groupes (bien qu'ils ne soient que de 22%). Les cadres sont plus portés à trouver que leur ministère fait un bon travail en matière de gestion du recrutement, de la rétention, du moral, de la loyauté, de la productivité, de la qualité du travail et du processus de concours. Les employés des services administratifs et extérieurs sont moins enclins à trouver que leur ministère fait un bon travail de gestion du recrutement et de diversification des effectifs. Les scientifiques et les professionnels constituent le groupe le moins satisfait du travail de leur ministère en termes de gestion de la charge de travail et de la productivité.

Tableau 3.33
Évaluation de l'environnement de travail selon le genre de travail

Pourcentage se disant d'accord que leur ministère fait un bon travail de gestion de:

Cadre

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

L'environnement de travail en moyenne

22%

11%

11%

Le recrutement de bons employés

60%

36%

45%

La rétention des bons employés

30%

18%

20%

Le moral des employés

17%

10%

9%

La loyauté des employés

27%

14%

16%

La productivité des employés

33%

26%

20%

La charge de travail des employés

15%

16%

9%

La qualité du travail

50%

32%

35%

La diversité des effectifs

34%

25%

35%

Le processus de concours

38%

23%

24%

 



Chapitre 3 - Le perfectionnement professionnel dans la fonction publique fédérale : L'étude par sondage (suite)

Engagement et rétention des répondants

Tableau 3.12 - EngagementLes employés qui sont fortement engagés envers l'organisation travaillent plus fort, sont moins souvent absents et sont moins portés à quitter l'organisation. Quand un employé quitte, l'organisation doit faire face à des dépenses importantes pour recruter et former un successeur. Le nouvel employé est souvent moins productif au départ, ce qui peut avoir des répercussions sur ses collègues de travail. Des buts importants pour une organisation sont donc d'obtenir l'engagement des employés et de réduire les roulements de personnel.

Dans cet échantillon, seulement 32% des employés sont fortement engagés envers la fonction publique et 42% envers leur ministère (voir figure 3.12). Ces niveaux d'engagement sont nettement inférieurs à ce que d'autres études ont trouvé. Par exemple, un échantillon mixte des secteurs public et privé de Saskatchewan en 1998 a indiqué que 55% des répondants  étaient fortement engagés envers leur organisation, alors qu'un échantillon national dans les secteurs public et privé a donné 66% de répondants très engagés.(26) Tableau 3.13 - Intentions de partir Ces données sont toutefois conformes aux intentions de répondants de partir. Soixante-quatorze pour cent des employés de l'échantillon ont songé à quitter la fonction publique et 21% ont eu des résultats élevés dans le test de mesure des intentions de quitter la fonction publique (27%, de quitter leur ministère, voir tableau 3.13). Dans cette récente étude en Saskatchewan, seulement 12% des employés songeaient à quitter.

Les employés qui ont été promus dans les cinq dernières années sont plus engagés envers l'organisation et moins enclins à vouloir quitter (voir tableau 3.34). Les différences sont particulièrement marquées en ce qui touche leur engagement envers leur ministère. Il convient toutefois de souligner que les résultats, même dans ce groupe qui a reçu une confirmation concrète de la valeur de sa contribution à l'organisation par une promotion, sont nettement inférieurs au degré d'engagement des groupes examinés dans des recherches antérieures.

Tableau 3.34
Engagement et rétention selon les promotions

Pourcentage de répondants dans chaque groupe qui :

Ceux promus

Ceux non promus

Ont songé à quitter la fonction publique

72%

77%

Sont fortement engagés envers la fonction publique

36%

28%

Quitteront probablement la fonction publique d'ici un an

18%

23%

Sont fortement engagés envers leur ministère

51%

35%

Quitteront probablement leur ministère d'ici un an

23%

30%

Les différences selon le sexe en termes d'engagement et de rétention sont résumées au tableau 3.35. Plus de femmes que d'hommes sont fortement engagées envers la fonction publique. Moins de femmes ont songé à quitter la fonction publique et moins de femmes ont obtenu des résultats élevés au test sur les intentions de quitter la fonction publique. On ne relève toutefois aucune différence selon le sexe quant à l'engagement et à la rétention envers le ministère.

Tableau 3.35
Engagement et rétention selon le sexe

Pourcentage de répondants dans chaque groupe qui :

Femmes

Hommes

Ont songé à quitter la fonction publique

70%

78%

Sont fortement engagés envers la fonction publique

36%

28%

Quitteront probablement la fonction publique d'ici un an

18%

24%

Sont fortement engagés envers leur ministère

44%

41%

Quitteront probablement leur ministère d'ici un an

26%

28%

Comme le montre le tableau 3.36, le genre de travail a également une incidence marquée sur l'engagement et la rétention. Les cadres sont plus fortement engagés envers leur ministère et envers la fonction publique, leurs niveaux d'engagement se rapprochant de ceux observés dans d'autres études. Toutefois, cette tendance ne diminue pas pour autant les intentions de ce groupe de quitter l'organisation. Les cadres sont aussi portés que les autres groupes à avoir de fortes intentions de partir et plus de cadres indiquent avoir songé à quitter la fonction publique (84%). Ce paradoxe apparent pourrait s'expliquer par le fait que les cadres de la fonction publique ont de plus grandes occasions de mobilité que les autres employés.

Table 3.36
Engagement et rétention selon le genre de travail

Pourcentage de répondants dans chaque groupe qui :

Cadres

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

Ont songé à quitter la fonction publique

84%

71%

78%

Sont fortement engagés envers la fonction publique

50%

34%

23%

Quitteront probablement la fonction publique d'ici un an

20%

19%

24%

Sont fortement engagés envers leur ministère

63%

42%

39%

Quitteront probablement leur ministère d'ici un an

27%

26%

27%

Tableau 3.14 - Ou les employés iraient s'ils quittaient la fonction publiqueOn a demandé aux répondants qui ont songé à quitter d'indiquer où ils iraient s'ils quittaient la fonction publique. La figure 3.14 fait voir que les options les plus populaires sont le secteur privé (77%) ou sa propre entreprise (42%). Ces deux options sont les plus populaires parmi les trois groupes de travail. Le tableau 3.37 montre que les principales raisons pour lesquelles les employés de l'échantillon veulent quitter sont :

  • pour gagner un meilleur salaire;

  • parce qu'ils trouvent qu'ils manquent de reconnaissance;

  • parce qu'ils sont frustrés par la bureaucratie; et

  • parce qu'ils veulent faire un travail plus intéressant.

Tableau 3.37
Raisons invoquées pour quitter la fonction publique

Pourcentage des répondants ayant invoqué ces raisons pour quitter la fonction publique :

Tour les répond.

Pour gagner un meilleur salaire

46%

Pour faire un travail plus intéressant et stimulant

34%

Parce qu'à la fonction publique je sens qu'on ne reconnaît pas mon travail et qu'on ne respecte pas ce que je fais

38%

Parce que mon environnement de travail actuel ne m'appuie pas personnellement

17%

Parce que les chances d'avancement sont meilleures à l'extérieur de la fonction publique fédérale

28%

Manque de sécurité d'emploi à la fonction publique fédérale

9%

Frustration avec la bureaucratie et les chinoiseries administratives

37%

Raisons personnelles ou de famille

10%

Ce sont là les quatre principales raisons données par les trois groupes de travail, bien que le classement soit différent selon le groupe (voir tableau 3.38). Les cadres sont nettement moins portés à vouloir partir parce qu'ils ne reçoivent pas assez de reconnaissance pour leur réalisation. Il convient également de souligner que 21% des cadres ont invoqué des raisons autres que les quatre mentionnées pour justifier leur désir de quitter. Cette proportion est beaucoup plus élevée que dans les deux autres groupes et suggère qu'il y aurait lieu d'examiner plus à fond les raisons des cadres de vouloir quitter la fonction publique. Les seules autres différences entre groupes qui se dégagent quant aux raisons de vouloir quitter la fonction publique sont que les employés qui ont été promus sont plus portés que ceux qui ne l'ont pas été à dire qu'un milieu de travail non coopératif, de plus grandes possibilités d'avancement ailleurs et le manque de sécurité d'emploi pourraient les inciter à partir.

Tableau 3.38 Raisons invoquées pour quitter la fonction publique selon le genre de travail

Pourcentage des répondants ayant invoqué ces raisons pour quitter la fonction publique :

Cadres

Services admin. et extérieurs

Scientif. et prof.

Pour gagner un meilleur salaire

61%

66%

55%

Pour faire un travail plus intéressant et stimulant

41%

47%

45%

Parce qu'à la fonction publique je sens qu'on ne reconnaît pas mon travail et qu'on ne respecte pas ce que je fais

29%

53%

53%

Parce que mon environnement de travail actuel ne m'appuie pas personnellement

17%

23%

25%

Parce que les chances d'avancement sont meilleures à l'extérieur de la fonction publique fédérale

24%

39%

37%

Manque de sécurité d'emploi à la fonction publique fédérale

1%

14%

11%

Frustration avec la bureaucratie et les chinoiseries administratives

42%

50%

51%

Raisons personnelles ou de famille

11%

13%

14%

Tablelau 3.5 - Groupe d'identificationUne dernière façon d'examiner la question de l'engagement et de la rétention consiste à évaluer l'identification psychologique des répondants avec l'organisation. La recherche antérieure indique que les personnes qui s'identifient fortement avec leur organisation sont moins portées à quitter, alors que les personnes qui ont une identification externe, avec leur profession par exemple, sont moins engagées à aider l'organisation à atteindre ses buts.27 On a demandé aux répondants d'indiquer le groupe avec lequel ils s'identifiaient le plus : le ministère, la fonction publique, leur profession ou aucun de ces groupes. Comme le montre le tableau 3.15, un nombre à peu près égal de répondants s'identifient à leur ministère et à leur profession. Beaucoup moins d'entre eux s'identifie à la fonction publique dans l'ensemble.Tablelau 3.16 - Groupe d'identification selon le genre de travail

On constate des différences significatives entre groupes en termes de groupe d'identification. Ceux qui ont été promus sont plus portés à s'identifier à leur ministère, alors que ceux qui n'ont pas été promus sont plus portés à s'identifier à leur profession. Les hommes sont plus portés que les femmes à s'identifier à leur profession. Le tableau 3.16, qui représente les différences selon le groupe de travail par rapport au groupe d'identification, montre que les scientifiques et les professionnels sont nettement plus portés à s'identifier à leur profession. Ces modèles d'identification peuvent contribuer aux divers degrés d'intégration à l'organisation et d'identification aux buts.


Résumé et conclusions

Ce sondage s'était donné pour objectifs d'examiner ce que les employés espèrent accomplir dans leur carrière, les mesures qu'ils ont prises pour atteindre leurs buts, les appuis de carrière qui leur ont été fournis par l'organisation et leurs attitudes envers l'organisation. Voici d'abord un résumé des résultats concernant chacun de ces objectifs. Ensuite, nous passerons en revue les résultats spécifiques à chacun des groupes examinés. Nous présenterons, en terminant, quelques conclusions générales.

Ce que les employés espèrent réaliser

La plupart des répondants ont longuement réfléchi à ce qu'ils veulent de leur carrière. Ce que les employés mettent en valeur, c'est un travail plaisant qui fournit un sentiment d'avoir accompli quelque chose et qui constitue une occasion de croissance et de perfectionnement. Les répondants désirent gagner un salaire qui leur assure un mode de vie confortable, mais l'atteinte d'un juste équilibre entre leur vie de travail et le reste de leur vie est plus important que l'obtention de récompenses financières accrues. La plupart des répondants trouvent leur travail agréable, mais leurs réponses font ressortir de profonds écarts entre l'importance et l'accessibilité d'un sentiment personnel d'accomplissement au travail ainsi que d'un salaire satisfaisant.

Les occasions de travail que les employés recherchent sont de nouveaux défis, des projets spéciaux, des occasions de formation et d'avancement dans la carrière. Leur désir d'enrichir leurs expériences de carrière dépassent largement leur désir de réduire leur participation au travail sous forme de congés ou de réduction de la semaine de travail.

Ce que les employés ont fait pour atteindre leurs buts

La majorité des employés ont adopté divers comportements que les recherches antérieures associent à l'avancement de carrière. Plus particulièrement, la plupart des employés disent avoir fait preuve d'initiative, être allés au-delà de ce qu'on attendait d'eux et s'être efforcés de dépasser les attentes. Mais ces comportements n'ont pas démarqué ceux qui ont obtenu des promotions de ceux qui n'en ont pas eu. Les comportements qui distinguent ceux qui ont été promus de ceux qui ne l'ont pas été avaient plutôt affaire à porter attention au travail important, à élargir ses connaissances, à adopter un style avec lequel la haute direction est confortable et à chercher l'appui de carrière des autres. L'importance que l'organisation accorde à ces comportements se dégage implicitement du processus de promotion en place, mais tous les employés auraient avantage à mieux connaître ces valeurs de l'organisation. Donc, qu'on en fasse des valeurs explicites plutôt qu'implicites.

La plupart des employés ont suivi une formation au cours de la dernière année et plusieurs mentionnent avoir reçu l'aide d'un mentor, mais l'incidence des autres occasions de perfectionnement est beaucoup plus faible. Il convient de signaler tout particulièrement le fait que les répondants ont très peu d'occasions de s'attaquer à des affectations qui exigent un dépassement de soi ou à des projets spéciaux malgré leur désir intense de le faire.

Appui de carrière fourni par l'organisation

Une minorité de répondants fait état de niveaux élevés de soutien de l'organisation à leur carrière. Les surveillants fournissent plus d'appui que l'organisation. Ils fournissent également plus d'appui aux répondants que les ministères. Bien que les employés de l'échantillon croient que la responsabilité du perfectionnement professionnel devrait être partagée entre l'employeur et l'employé, très peu d'entre eux sont d'avis que, dans la pratique, l'employeur assure sa part de responsabilités.

Les initiatives de perfectionnement professionnel accessibles à la plupart des employés sont les affiches de concours, les informations sur les occasions futures, le remboursement des frais de scolarité, la formation interne, la formation externe et les programmes d'orientation des employés. Si la plupart des employés sont au courant de ces initiatives, leur utilisation varie considérablement. Les initiatives les plus utilisées sont les affiches de concours, la formation interne et la formation externe.

Attitudes des employés envers l'organisation

Près de la moitié des répondants se disent satisfaits de leur progrès de carrière, mais seulement un tiers d'entre eux croient qu'ils pourront atteindre leurs aspirations de carrière s'ils demeurent à la fonction publique pour le reste de leur carrière. Quarante-quatre pour cent sont très satisfaits de leur travail, surtout à cause de l'horaire de travail, du travail en général et des tâches accomplies au travail. La plus grande insatisfaction porte sur la rémunération et sur les possibilités d'avancement.

Les évaluations de l'environnement de travail sont très négatives. Les répondants considèrent que leur ministère fait un bon travail de gestion de l'ensemble de l'environnement de travail. Le stress, le moral, la charge de travail et la loyauté sont particulièrement inquiétants. L'identification à la fonction publique dans son ensemble est faible, bien que les répondants soient partagés également dans leur identification à leur ministère et à leur profession. L'engagement envers l'organisation est plus faible et l'intention de quitter est plus forte dans cette population que dans les autres populations étudiées dans des recherches antérieures.

La plupart des théories sur les besoins humains postulent que les besoins non satisfaits sont de puissants moteurs de comportement. Les résultats de ce sondage permettent d'établir ces rapports. Les écarts importants entre le désir et l'obtention d'un sentiment d'accomplir quelque chose et d'un salaire satisfaisant se répercutent sur deux des principales raisons invoquées par les employés pour justifier leur intention de quitter la fonction publique : le manque de reconnaissance du travail accompli et le désir de gagner un meilleur salaire. Les autres raisons majeures de départ des employés sont la frustration envers la bureaucratie et le désir de faire un travail plus stimulant.

Les employés qui ont été promus

Les employés qui ont été promus ont nettement plus d'occasions de réaliser leurs aspirations de carrière, de sorte que les écarts entre ce qu'ils désirent et ce qu'ils peuvent obtenir sont beaucoup moins grands qu'ils ne le sont pour les autres employés. Les répondants qui ont été promus indiquent que leur travail leur donne plus de possibilités de ressentir qu'ils accomplissent quelque chose, de se perfectionner et d'obtenir un salaire leur assurant un mode de vie confortable. Ils accordent de la valeur à ces réalisations et comptent avoir d'autres occasions de réaliser leurs objectifs.

Les employés qui ont été promus utilisent un ensemble de stratégies de carrière différent de ceux qui n'ont pas été promus. Tout comme leurs collègues, ils font preuve d'initiative et du désir de dépasser les attentes, mais ils travaillent également à élargir leurs connaissances, à soigner le travail important et à solliciter l'appui de carrière des autres. Ils ont reçu plus de formation, de conseils d'un mentor et d'occasions de perfectionnement, notamment des affectations exigeant un dépassement. Il semblerait, à partir de ces données, que ces expériences ont contribué à l'atteinte de leurs buts.

Les employés qui ont été promus indiquent avoir reçu plus d'appui de carrière que les autres, mais persistent à croire que leur employeur n'est pas un partenaire à part égale dans le perfectionnement professionnel des employés. Ils sont plus portés, cependant, à avoir plus facilement accès aux initiatives de perfectionnement professionnel, notamment le counselling individuel et les discussions au sujet de la carrière avec un supérieur. Ils ont aussi utilisé plus largement plusieurs des initiatives de perfectionnement.

Les répondants qui ont été promus sont plus satisfaits de leur progrès de carrière et sont plus optimistes quant aux perspectives d'avenir de leur carrière. Ils sont plus satisfaits de leur travail, surtout en ce qui a trait à la rémunération et aux possibilités d'avancement.

Ceux qui ont obtenu une promotion font une évaluation plus positive de leur environnement de travail, bien que ceux qui croient que leur ministère fait un bon travail de gestion de l'environnement de travail demeurent une petite minorité. Ceux qui ont été promus sont plus portés à s'identifier à leur ministère, à être fortement engagés envers leur organisation et à être moins enclins à songer à quitter.

Les employés qui n'ont pas été promus

Les employés qui n'ont pas été promus désirent les mêmes expériences de réalisation que ceux qui ont été promus, mais ont moins d'occasions de le faire. Par conséquent, l'écart entre ce qu'ils désirent accomplir et ce qu'ils obtiennent est plus grand. Cet écart est particulièrement marqué en ce qui a trait au fait de gagner un salaire assurant un mode de vie confortable et à l'apprentissage de nouvelles compétences. Néanmoins, ces employés continuent à désirer des affectations stimulantes et des projets spéciaux.

La majorité de ces employés indiquent avoir fait preuve d'initiative et avoir dépassé les attentes, mais avoir eu moins d'occasions d'élargir leurs connaissances, de travailler à des projets importants et de se doter des appuis de carrière des autres. Ils ont reçu moins de formation, moins de conseils d'un mentor et moins d'occasions de perfectionnement. Les données suggèrent que leur carrière peut en avoir subi les conséquences.

Les employés qui n'ont pas été promus ont reçu moins d'appui de carrière que les autres employés. Même s'ils étaient au courant de l'existence de ces initiatives de perfectionnement professionnels, ces initiatives leur étaient moins accessibles et ils en faisaient moins usage. La seule initiative de carrière que ces employés ont utilisé plus fréquemment que les autres groupes est l'atelier de planification de carrière.

Les répondants qui n'ont pas été promus constituent le groupe le moins satisfait de son progrès de carrière et le moins optimiste quant à ses perspectives d'avenir. Ils sont les moins satisfaits au travail et sont tout particulièrement insatisfaits de leur rémunération et de leurs possibilités d'avancement.

Les employés qui n'ont pas été promus sont les plus négatifs à l'égard de leur environnement de travail. Ils sont particulièrement durs dans leurs jugements à l'endroit de la qualité du travail et du processus de concours. Ils sont portés à s'identifier à leur profession plutôt qu'à leur ministère ou à la fonction publique et ils sont nettement moins engagés envers l'organisation. Ils sont également plus portés à songer à quitter et à citer un environnement de travail qui ne les appuie pas, des occasions d'avancement limitées et un manque de sécurité d'emploi comme raisons de leur départ.

Les femmes

Les femmes valorisent davantage l'acquisition de nouvelles compétences, l'avancement de carrière et l'obtention d'un juste équilibre. Elles recherchent davantage les occasions de perfectionnement tels les affectations exigeantes et les projets spéciaux, et les occasions de diminuer leur engagement de travail par une réduction de la semaine de travail ou la mutation à un environnement moins stressant. Ces deux groupes de priorités pourraient indiquer des valeurs conflictuelles entre le travail ou la famille ou la présence de deux groupes distincts de femmes dont les buts sont différents. Quoi qu'il en soit, ces résultats font ressortir l'importance de s'informer de ce que chaque employé désire plutôt que de supposer qu'on peut prédire ce qu'un employé veut accomplir selon son groupe d'appartenance.

Les femmes ont utilisé plus de stratégies de carrière que les hommes. Elles ont reçu plus de formation, plus d'encadrement d'un mentor et plus d'affectations exigeant un dépassement. Ces expériences semblent porter fruit puisque plus de femmes que d'hommes ont été promues.

Les femmes indiquent avoir reçu des appuis de carrière dans la moyenne. Dans l'ensemble, leur accès à des initiatives de perfectionnement professionnel était égal ou inférieur à celui des hommes. Par contre, elles étaient beaucoup plus portées que les hommes à utiliser ces programmes quand elles y avaient accès.

Les femmes sont plus satisfaites de leur progrès de carrière et plus positives quant à leurs perspectives d'avenir que les hommes. Les femmes sont également plus satisfaites de leur travail. Cette plus grande satisfaction au travail peut être le résultat que plus de femmes que d'hommes ont été promues.

Malgré leur plus grande satisfaction par rapport à leur carrière et à leur travail, les femmes sont aussi négatives que les autres groupes à l'égard de l'environnement de travail. Le seul point sur lequel elles étaient plus positives concerne la qualité du travail. Leurs degrés d'identification à la fonction publique et à leur ministère est comparable aux autres groupes. Leurs engagements et leurs intentions de partir sont comparables à ceux des autres groupes. Toutefois, elles sont plus engagées envers la fonction publique et moins portées à songer à quitter la fonction publique. Conformément à cette différence, les femmes qui pensent à quitter sont plus portées que les hommes à passer à l'emploi d'un autre niveau de gouvernement.

Les hommes

Les hommes accordent plus de valeur que les femmes à la capacité d'influencer la direction de l'organisation, même si ce désir n'est pas aussi important que celui d'obtenir le sentiment d'accomplir quelque chose et de gagner un salaire satisfaisant. Ils perçoivent que leur travail leur fournit moins d'occasion d'obtenir un sentiment d'accomplir quelque chose et d'acquérir de nouvelles compétences. Les écarts entre leurs buts et leurs occasions sont plus profonds. Les hommes aspirent, tout autant que les femmes, à l'avancement de carrière, mais ils sont moins portés à profiter des occasions qui se présentent à eux d'acquérir une expérience d'exécution, de relever de nouveaux défis ou d'accepter des affectations parallèles.

En moyenne, les hommes ont moins recours aux 20 stratégies de carrière. La seule stratégie associée aux promotions que les hommes utilisent plus que les femmes est celle de travailler à des projets visibles. Les hommes ont reçu moins de formation, moins de conseils d'un mentor et moins d'affectations exigeant un dépassement. La seule occasion de perfectionnement qu'ils ont utilisée davantage est celle d'établir des contacts à l'extérieur de leur ministère.

Les hommes rapportent un niveau moyen d'appui à leur carrière. Ils ont un meilleur accès à 3 des 12 initiatives de perfectionnement, mais sont beaucoup moins enclins à y recourir.

Les hommes sont moins satisfaits de leur progrès de carrière et plus pessimistes quant à leurs perspectives d'avenir. La satisfaction des hommes est, dans l'ensemble, inférieure, à l'exception de la charge de travail, de la rémunération et des possibilités d'avancement.

Bien qu'ils soient plus insatisfaits de leur carrière et de leur travail, les hommes donnent une évaluation semblable de leur milieu de travail. Les hommes sont plus portés que les femmes à s'identifier à leur profession. Bien que leur engagement envers leur ministère soit moyen, ils sont moins portés à s'engager envers la fonction publique et plus portés à vouloir quitter.

Les cadres

Les cadres partagent les frustrations des autres employés à l'égard de la réalisation d'un sentiment d'accomplir quelque chose. Ils accordent également beaucoup d'importance à la capacité d'influencer la direction de l'organisation et, bien qu'ils aient beaucoup plus de possibilités d'y parvenir, il n'en demeure pas moins qu'un écart important persiste entre leur désir d'exercer une influence et la réalisation de ce désir. Les cadres continuent à rechercher des occasions d'avancement, bien qu'ils soient également intéressés à aider les employés plus jeunes à se perfectionner.

Dans ce groupe, plusieurs ont de lourdes responsabilités de famille (ils sont plus portés que les autres groupes à avoir la charge des enfants et des personnes âgées), mais ils accordent moins d'importance que les autres groupes à la recherche d'un équilibre entre leur travail et les autres aspects de leur vie. Néanmoins, on relève un écart de 30% entre ceux qui désirent un meilleur équilibre et ceux qui croient que cet équilibre est possible compte tenu de leur travail.

Les cadres utilisent toutes les stratégies de carrière sauf celles de devenir des spécialistes. Ils ont reçu moins de formation que les autres groupes mais leur poste leur donne un meilleur accès à toutes les occasions de perfectionnement, notamment la possibilité d'acquérir une expérience d'exécution et d'entrer en contact avec de hauts fonctionnaires. Ils reçoivent également plus de conseils d'un mentor.

Le cadres indiquent avoir reçu plus d'appui que les autres groupes, bien que ceux qui indiquent avoir reçu beaucoup d'appui demeurent une minorité. Les cadres sont également plus portés que les autres à dire que la responsabilité du perfectionnement professionnel devrait être partagée mais que, en réalité, elle ne l'est pas. Donc, même si leur propre expérience est positive, ils reconnaissent que l'appui présentement donné au perfectionnement professionnel des employés est loin d'être idéal.

Les cadres sont plus portés à être conscients des initiatives de perfectionnement disponibles, mais moins portés à les utiliser. Les seules exceptions à cette règle concernent les évaluations des possibilités de carrière et les discussions au sujet de la carrière avec un supérieur que les cadres utilisent plus que les autres groupes.

La majorité des cadres sont satisfaits de leurs progrès à l'égard de leurs buts de carrière au sein de la fonction publique. Ils sont plus satisfaits que les autres groupes de leur travail en général, des choses qu'ils peuvent accomplir au travail, de la rémunération, de la sécurité d'emploi et de la possibilité d'avancement. Ils manifestent le plus d'insatisfaction à l'égard de leur charge de travail actuelle, du nombre d'heures qu'ils doivent travailler et de leur horaire de travail. Ces constatations coïncident avec le fait qu'ils font beaucoup plus d'heures supplémentaires que les autres groupes (une moyenne de 13,3 heures par semaine).

Les cadres accordent l'évaluation la plus positive de leur environnement de travail, bien que moins du quart d'entre eux considèrent que leur ministère fasse un bon travail dans la gestion de l'ensemble de l'environnement de travail. Ils s'identifient beaucoup plus fortement que les employés des autres groupes à leur ministère et à l'ensemble de la fonction publique. Ils sont nettement plus engagés envers leur ministère et envers la fonction publique que les autres groupes. Cependant, une plus forte proportion de cadres songe à quitter la fonction publique et les résultats qu'ils ont obtenu au test sur les intentions de partir sont semblables à ceux des autres groupes. Étant donné que ce groupe est relativement satisfait de son travail et de la reconnaissance qu'il en reçoit, ce désir de quitter la fonction publique peut venir du fait que les cadres ont beaucoup d'occasions sur le marché du travail.

Les employés des services administratifs et extérieurs

Les écarts entre ce que les employés veulent accomplir et ce qu'ils croient possible d'accomplir sont les plus profonds parmi les employés des services administratifs et extérieurs. La question des salaires et du sentiment personnel d'accomplir quelque chose sont des aspects très inquiétants au sein de ce groupe. Les employés de ce groupe sont vivement intéressés par les occasions de perfectionnement telles les affectations spéciales et la formation.

Les employés des services administratifs et extérieurs ont accès à plus de formation que les autres groupes, mais reçoivent une exposition moyenne aux autres occasions de perfectionnement. Leur utilisation de la plupart des stratégies de carrière se situait également dans la moyenne. Toutefois, deux stratégies sont nettement moins couramment utilisées dans ce groupe : travailler sur des projets visibles et faire une contribution unique.

L'appui de carrière aux employés des services administratifs et extérieurs était faible, comme pour les autres groupes. Ils indiquent une plus grande accessibilité aux programmes de remboursement des frais de scolarité, mais moins d'accessibilité aux discussions au sujet de la carrière avec un supérieur. Ils sont plus portés que les autres groupes à utiliser les affiches de postes et les ateliers de planification de carrière, mais moins portés à utiliser les évaluations des possibilités de carrière et les discussions au sujet de la carrière avec un supérieur quand ces occasions leur sont accessibles.

Le personnel des services administratifs et extérieurs sont modérément satisfaits de leurs progrès de carrière, mais seulement un tiers d'entre eux s'attendent à pouvoir réaliser leurs buts de carrière au sein de la fonction publique. Leur satisfaction au travail est dans la moyenne, mais ils sont nettement moins satisfaits de la rémunération que les employés des autres groupes de travail.

Les évaluations de l'environnement de travail par les employés des services administratifs et extérieurs sont aussi négatives que celles données par les autres groupes, sauf sur deux points : elles sont encore plus négatives que les deux autres groupes au sujet des pratiques de recrutement et de la gestion d'une main-d'oeuvre diversifiée. Les employés des services administratifs en extérieurs s'identifient plus fortement avec leur ministère qu'avec une profession ou qu'avec la fonction publique dans son ensemble. Leurs degrés d'engagement et d'intention de quitter sont moyens; bien qu'une plus faible proportion de ces employés déclarent avoir songé à quitter la fonction publique.

Les scientifiques et les professionnels

Les scientifiques et les professionnels sont moins intéressés que les autres employés à l'avancement de carrière et aux récompenses monétaires. Ils croient également que l'avancement de carrière leur est moins accessible. Cette perception concorde avec le fait qu'ils ont le plus faible taux de promotion des trois groupes d'emplois examinés. Les occasions qu'ils recherchent sont les projets spéciaux et la formation plutôt que l'avancement. Une minorité importante (29%) se dit intéressée à prendre un congé sabbatique.

Les scientifiques et les professionnels utilisent moins de stratégies de carrière. Ils sont nettement moins portés à : élaborer un style avec lequel la haute direction est confortable, poursuivre des occasions d'acquérir des expériences d'exécution, changer de ministère, montrer qu'ils aspirent à des responsabilités croissantes, aller au-delà de ce qu'on attend, indiquer qu'ils sont disposés à déménager ou faire preuve de confiance. Ils ont eu le moins d'occasions de perfectionnement. Ils ont reçu le moins de formation, le moins de conseils d'un mentor et le moins d'affectations exigeant de se dépasser.

Comme les autres employés, les scientifiques et les professionnels déclarent avoir reçu peu d'appui de carrière. Ils savaient avoir accès, comme les autres, à la plupart des initiatives de carrière à l'exception du remboursement des frais de scolarité. Leur degré d'utilisation des initiatives de carrière est moyen, sauf qu'ils sont moins portés à utiliser les informations sur les occasions futures.

En dépit du fait qu'ils ont reçu moins de promotions que les autres groupes, les scientifiques et les professionnels expriment un degré de satisfaction moyen quant à leur progrès de carrière et à leurs attentes de réaliser leurs buts de carrière. Leur degré de satisfaction par rapport au travail se compare à celui des autres groupes.

Les employés scientifiques et professionnels de l'échantillon rendent des évaluations négatives de leur environnement de travail et sont plus négatifs à l'égard des questions de charge de travail. Contrairement aux autres groupes, ils s'identifient plus fortement avec leur profession qu'avec leur ministère ou la fonction publique. Leur engagement envers la fonction publique est faible, bien que leur degré de désir de quitter ne soit pas très inférieur à la moyenne.

Conclusions générales

Il existe des différences marquées selon les groupes entre ce que les répondants désirent et ce qu'ils ont vécu sur le plan de leur carrière. Ceux qui ont été promus, les femmes et les cadres sont généralement plus satisfaits. Ceux qui n'ont pas été promus, les hommes et les employés des services administratifs et extérieurs ainsi que les scientifiques et les professionnels sont moins contents. Il convient cependant de faire deux mises en garde contre les généralisations au sujet de ces groupes. Premièrement, bien que les données établissent des différences marquées au niveau des groupes, on ne peut en déduire que chaque employé d'un groupe donné ait les même préférences que le groupe dont il fait partie. Les buts et expériences de chaque employé sont uniques et doivent être perçus comme tels pour que l'appui à fournir à leur carrière soit efficace. La seconde mise en garde concerne le fait que, bien qu'il soit tentant de concentrer ses efforts à améliorer la situation des groupes les plus mécontents, on ne doit pas négliger les autres groupes. Par exemple, si les employés qui ont été promus sont relativement satisfaits, il y a encore beaucoup de place à l'amélioration et l'organisation ne voudrait certainement pas courir le risque de perdre de précieux employés dans lesquels elle a déjà investi des ressources de perfectionnement considérables. Il faut donc tenir compte des préoccupations de tous les employés.

Dans l'ensemble, les résultats du sondage dépeignent un groupe d'employés qui aiment leur travail, qui sont désireux d'apprendre de nouvelles compétences et qui sont prêts à faire face à de nouveaux défis. Ils croient avoir fait du bon travail et être allés au-delà de ce qu'on exigeait d'eux. Cependant, ils sont frustrés par la perception que le travail qu'ils font n'est pas reconnu. L'insatisfaction générale à l'égard des salaires peut également indiquer, dans une certaine mesure, cette frustration quant au manque de reconnaissance. Ces frustrations contribuent à de faibles niveaux d'engagement et une forte disposition à envisager un autre emploi.

Les répondants ont longuement réfléchi à leurs buts de carrière, mais font état du peu de compréhension ou d'appui manifesté envers ces buts de la part de leurs surveillants. L'organisation est perçue comme donnant encore moins d'appui. Les répondants croient que la responsabilité du perfectionnement de carrière des employés devrait être partagée entre l'employé et l'employeur, mais ils sont d'avis qu'ils sont seuls à en faire la gestion. Ils veulent des occasions de croissance et de défis, mais peu d'entre eux ont eu de telles occasions. Ceux qui ont vécu d'importantes occasions de perfectionnement professionnel sont beaucoup plus satisfaits et beaucoup plus engagés envers l'organisation. L'organisation bénéficierait grandement d'un effort pour mieux comprendre les besoins de perfectionnement professionnels des employés et pour mieux y répondre.


Chapitre 4 - Perfectionnement professionnel dans les organisations aux pratiques exemplaires

Introduction

L'un des moyens qu'ont cherché à utiliser les employeurs progressistes pour apporter des améliorations à la gestion de leurs ressources humaines est de faire une analyse comparative de leurs pratiques par rapport à celles d'autres entreprises. L'idée essentielle de ce « benchmarking » est qu'il est possible d'examiner les pratiques exemplaires d'autres organisations et d'apporter des changements en fonction de ces observations. Fitz-Enz(28), gourou de l'analyse comparative, la définit comme un « processus systématique et continu d'évaluation des pratiques des entreprises et des organisations qui sont reconnues comme les meilleures de leur catégorie au moyen de comparaisons organisationnelles ». Il voit l'analyse comparative comme un processus itératif d'enquête qui recherche les auteurs des meilleures performances afin d'apprendre comment ils ont pu arriver à ces résultats exceptionnels. Utilisée d'abord pour les procédés de fabrication, l'analyse comparative s'est rapidement étendue et est maintenant utilisée pour recueillir des données visant à améliorer de façon essentielle tout processus organisationnel, y compris l'administration et la prestation de services.

Le présent chapitre présente le profil de sept organisations canadiennes à la fine pointe du perfectionnement professionnel. Le but de cette étude sur les entreprises ayant les meilleures pratiques est de tirer profit de leur expérience. Nous espérons que les leçons tirées de ces entreprises ayant les meilleures pratiques de gestion de carrière et de perfectionnement professionnel dans leur catégorie aideront le secteur public à réfléchir à ses propres pratiques dans ce domaine. Elles devraient aussi permettre à ceux qui formulent les politiques de la fonction publique d'identifier, de définir et de réformer une série de pratiques et de processus de perfectionnement professionnel, contribuant ainsi à la réussite de l'organisation et à la croissance des employés.


Méthodologie

Quatorze organisations ont été identifiées et des entrevues en profondeur ont été menées auprès des personnes responsables des programmes de gestion de carrière et de perfectionnement professionnel. Les employeurs présentés dans cette phase de l'étude ont été choisis en raison de leur réputation exceptionnelle au Canada en gestion de carrière. Les organisations ont été choisies en fonction de leur identification comme organisations progressistes et les « meilleures de leur catégorie » (par ex., l'une des cent entreprises où il est le plus agréable de travailler au Canada d'après le Financial Post ou un ministère réputé pour ses programmes innovateurs dans le domaine).

Les entrevues ont été menées par un seul chercheur afin d'assurer leur uniformité. L'information a été obtenue par des entrevues personnelles en profondeur et par la lecture de résumés-synthèses de politiques et d'autres documents fournis par nos personnes-contacts. Un questionnaire structuré comptant 26 questions avait été préparé pour les entrevues, mais les points de vue des organisations étaient si différents qu'on a cru pouvoir obtenir plus d'informations en ne limitant pas les répondants à des sujets particuliers, mais en les encourageant plutôt à explorer les questions qu'ils jugeaient essentielles. Chaque entrevue personnelle a duré en moyenne trois heures. Certaines des organisations ont été très généreuses de leur temps. Pour quelques-unes d'entre elles, plusieurs individus responsables de différents aspects du système de perfectionnement professionnel ont été interviewés, chacun allouant à l'intervieweur en moyenne deux à trois heures d'entretien. En plus d'être coopératifs, les participants ont été sincères et ouverts. Ils ont offert de l'information détaillée ainsi que beaucoup de documentation de référence.

Parmi les quatorze organisations rencontrées, huit viennent du secteur privé : Alcan Aluminium, la Banque de Montréal, Bell Canada, Hewlett-Packard Canada, IBM Canada, Pratt & Whitney, la Banque Royale et Xerox Canada. Une entreprise, la Banque de développement du Canada, est une société d'État et les cinq autres, Santé Canada, le Secrétariat du Conseil national de recherches du Canada, Statistique Canada, le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et la fonction publique de l'Ontario, sont des organisations du secteur public.

En raison de limites d'espace, ce chapitre ne présentera que le profil de sept organisations (Alcan, la Banque de Montréal, Santé Canada, Hewlett-Packard, IBM, la Banque Royale et Statistique Canada). Les profils des autres organisations seront présentés dans des rapports à venir. Cette étude tentera de fournir pour chacune des organisations : 1) un bref profil organisationnel, 2) des profils soulignant certaines des caractéristiques du système de perfectionnement professionnel qui rendent uniques chacune de ces organisations à meilleures pratique, et 3) les « facteurs critiques pour la réussite » et les facteurs de rendement qui ont pu contribuer à la réussite des initiatives de perfectionnement professionnel pour ces organisations et leurs employés. Le chapitre se termine par un sommaire des leçons à tirer de ces organisations ainsi que par une discussion des facteurs critiques pour la réussite.


Alcan Aluminium Limitée

Alcan Aluminium Limitée, une société canadienne, est la société mère d'un groupe international engagé dans tous les aspects de l'industrie de l'aluminium. Par le biais de ses filiales et de ses sociétés apparentées partout dans le monde, les activités du groupe Alcan couvrent l'extraction de la bauxite, l'affinage de l'alumine, la production d'électricité, la production d'aluminium par électrolyse, la transformation, le recyclage ainsi que la recherche et la technologie. La compagnie emploie environ 33 000 employés directs ainsi que des milliers de personnes de plus dans ses sociétés apparentées. Avec des établissements d'exploitation et des bureaux de vente dans plus de 30 pays, le groupe Alcan est l'une des entreprises d'aluminium les plus répandues à l'échelle internationale et le plus grand producteur d'aluminium plat. Le nom et le symbole d'ALCAN sont des marques de commerce dans plus de 100 pays et sont synonymes d'aluminium partout dans le monde (Rapport annuel, 1997).

Gestion de la relève et perfectionnement des cadres à Alcan

« Étant donné que la conduite et l'efficacité d'une organisation dépendent étroitement de la qualité de ses effectifs, Alcan sait qu'elle doit, pour remplir sa mission et atteindre ses objectifs, s'assurer les services d'employés compétents& » (Alcan, sa vocation, ses objectifs et ses principes directeurs)

Ayant reconnu que la compétence de ses employés est essentielle à sa viabilité et à son succès à long terme, Alcan a conçu un processus de gestion de la relève et de perfectionnement des dirigeants (GR/PC) dans toute l'entreprise afin d'acquérir avec le temps des dirigeants forts et de haute qualité. Ce processus étant considéré comme une priorité par l'entreprise, la haute direction a demandé aux gestionnaires à tous les niveaux de l'organisation de le prendre en charge et de promouvoir sa mise en oeuvre dans leur milieu respectif.

Une réduction du bassin de talent professionnel et du nombre de possibilités de perfectionnement en raison des programmes de désinvestissement et de réduction des coûts, un renouvellement important des cadres dirigeants dans les années à venir ainsi que les changements prévus dans l'industrie comptent parmi les « facteurs d'affaires » qui pointent vers la nécessité d'adopter une approche structurée et cohérente pour :

  • former des dirigeants compétents, et
  • veiller au remplacement opportun de personnes clés afin de satisfaire aux objectifs aux et stratégies futurs de l'entreprise.

Le processus de perfectionnement professionnel à ALCAN a pour but :

  • d'identifier et de former les employés prometteurs afin de leur offrir des postes de direction;
  • d'assurer la continuité du leadership;
  • de garder les talents clés dans l'entreprise;
  • de maximiser et de diversifier le bassin de candidats potentiels;
  • d'aider les employés dans leur croissance personnelle et leur avancement professionnel, et
  • de renforcer les capacités organisationnelles afin de répondre rapidement à l'évolution des besoins.

Ce processus, axé sur les besoins à court et à long terme de l'entreprise, a pour but de mettre en oeuvre ses stratégies commerciales.

Le processus

Le processus GR/PC comporte dix étapes :

  1. Le perfectionnement des dirigeants et la gestion de la relève sont tous deux fondés sur un processus d'évaluation axé sur les compétences.

  2. Le rendement de l'employé est évaluée par son supérieur immédiat au moins une fois par année en fonction d'un ensemble d'objectifs déterminés et d'un profil de compétences de base. Cette évaluation est considérée comme l'élément clé du processus et sert à constituer la base de données qui sera utilisée dans les autres composantes du système.

  3. L'employé est tenu au courant de ses possibilités d'avancement et de ses perspectives de carrière.

  4. L'employé fait connaître ses intérêts professionnels, ses aspirations, sa mobilité, etc. Au moins une fois par an, son superviseur aura avec lui une discussion officielle et écoutera ce que ce dernier a à dire quant à son perfectionnement professionnel.

  5. Un plan de perfectionnement spécifique est alors déterminé en fonction de discussions antérieures sur la carrière de l'employé.

  6. L'information provenant d'un examen de la gestion du rendement, mettant en valeur les employés prometteurs, est partagée lors de l'« exercice des groupes sur les aptitudes » qui se fait au niveau de l'unité ou de l'usine jusqu'au niveau de la direction.

    C'est là que le processus d'Alcan devient relativement unique. En accord avec son approche « ascendante-descendante » à la gestion de la relève, le « processus d'examen des compétences » d'Alcan est facilité par une structure de groupes sur les aptitudes (Tableau 4.1). À tous les niveaux, les gestionnaires se réunissent avec un représentant de la haute direction et partagent avec leurs collègues des renseignements sur le rendement de leurs subordonnés. Ce processus permet à des employés prometteurs d'être portés à l'attention de chaque échelon et même jusqu'au niveau du chef de la direction. Les groupes sur les aptitudes se rencontrent généralement une fois par année à cette fin précise, mais peuvent aussi parfois avoir des réunions plus fréquentes. L'organisation veut identifier les employés prometteurs le plus tôt possible (dès leur niveau d'entrée) et disposer ainsi du plus grand nombre possible de candidats afin de les former et de pouvoir leur offrir des postes de direction. (Deux des trois derniers directeurs généraux de l'entreprise ont été identifiés vers la fin de la vingtaine ou au début de la trentaine et ont été promus à des postes de direction au début de la quarantaine).

    Tableau 4.1 - Groupes d'aptitudes à la SECA  

  7. Les décisions sur les plans d'action en gestion de la relève et en formation des dirigeants sont prises dans le cadre du processus des groupes sur les aptitudes. Les gestionnaires peuvent soumettre un plan de perfectionnement pour un employé précis et le groupe sur les aptitudes discutera alors du cas et décidera de mesures particulières, d'un transfert à une date prédéterminée, d'un emploi à l'étranger, d'une inscription au prestigieux Programme de perfectionnement de la direction l'entreprise ou de tout autre activité de perfectionnement que le groupe sur les aptitudes juge pertinente. (Au niveau supérieur de la haute direction, les membres du groupe sur les aptitudes se situent à l'échelle internationale.)

  8. Un processus informatique assure le suivi des employés au moyen de profils détaillés, d'un enregistrement de leurs réalisations et de leurs compétences, ainsi que d'un plan de perfectionnement. Les divisions d'Alcan de partout dans le monde ont accès à ces données. En accord avec le caractère international de l'entreprise, les perspectives de carrière des employés prometteurs et la planification de la relève sont souvent à l'échelle mondiale. Un employé nord-américain, par exemple, a la possibilité de prendre la relève d'un employé en Europe. L'ensemble du processus GR/PC est présenté en détail dans le réseau interne de l'entreprise (Intranet), accessible à l'échelle mondiale.

  9. Un processus continu, au moins trimestriel, d'examen des ressources humaines de la haute direction est en place dans toutes les unités ou entreprises exploitées. Un « comité consultatif sur les ressources humaines » prend une journée par trimestre, pour faire le suivi des décisions prises et les mettre en oeuvre.

  10. Dans le cadre de l'examen annuel du plan d'affaires quinquennal, un plan de développement des ressources humaines (DRH) est présenté au directeur général de l'entreprise et examiné avec lui. Ce plan est exigé de chaque secteur de l'entreprise et de chaque unité opérationnelle. Le plan de DRH est un document exhaustif qui comprend un schéma des aptitudes, une identification des compétences critiques essentielles dans différents domaines, un état des aptitudes disponibles et un rapport sur l'échange international de compétences. Ce document fournit, entre autres, un compte rendu des profils des employés, des mesures de recrutement, des activités de formation et de perfectionnement, des lacunes en personnel ou en compétences spécialisées, des plans de perfectionnement ainsi que des plans de relève. Le directeur général réunit alors les données des entreprises d'Alcan à l'échelle mondiale et, avec l'aide du vice-président aux ressources humaines, synthétise l'information de ces rapports afin de la présenter au Comité du personnel du conseil d'administration. Il présente aussi au Comité les plans de relève pour l'ensemble des postes sous st, avec l'aide du vice-président aux ressources humaines, synthétise l'information de ces rapports afin de la présenter au Comité du personnel du conseil d'administration. Il présente aussi au Comité les plans de relève pour l'ensemble des postes sous sa responsabilité directe. (Tableau 4.2)

Tableau 4.2 - Plan de perfectionnement du personnel

Étant donné qu'Alcan, entreprise très décentralisée, est aussi « culturellement décentralisée », et que ses divisions étaient autrefois gérées de façon autonome, Alcan a donné à ses gestionnaires de partout dans le monde des lignes directrices à suivre quant aux processus GR/PC, afin de veiller à ce que tous les secteurs de l'entreprise utilisent des processus semblables tout en tenant compte de leur contexte culturel et organisationnel. Les employés sont entièrement informés du processus GR/PC et des responsabilités de chacun des intervenants au processus. Les rôles et responsabilités des cadres intermédiaires, des cadres du secteur RH, des employés et même du président et chef de la direction ont été énoncés de façon claire et détaillée. Chaque employé est le premier responsable de la planification et de la réalisation de son perfectionnement professionnel, mais ce sont les cadres intermédiaires qui prennent en charge et gèrent le processus puisqu'ils sont responsables du succès de sa mise en oeuvre et du suivi des activités de perfectionnement liées au processus GR/PC dans leur secteur ou dans leur domaine. Pour appuyer et souligner l'idée que le processus GR/PC est une priorité, les gestionnaires sont évalués et récompensés pour leurs efforts en développement des compétences. La prime de rendement est subordonnée au soutien à la planification de carrière et l'un des critères de base utilisés dans les décisions relatives à l'avancement est le suivant : le gestionnaire a-t-il bien appuyé le perfectionnement de son personnel ?

À Alcan, on appuie fortement les activités de perfectionnement. L'entreprise offre diverses possibilités et divers programmes de formation et de perfectionnement, destinés aux différentes catégories d'employés. Elle offre une variété de programmes de gestion intégrée ainsi que des programmes internes, externes et internationaux à l'intention des jeunes employés prometteurs aussi bien que des « citoyens exemplaires ». De plus, elle offre un excellent programme de mentorat.

On utilise diverses mesures pour évaluer le succès du processus GR/PC, notamment :

  • Le pourcentage de postes supérieurs comblés à l'interne (valeur cible : 75% à 85%)

  • Le pourcentage d'employés prometteurs ayant des plans de perfectionnement particuliers

  • Parmi les employés identifiés comme prometteurs pour des postes supérieurs, combien ont quitté l'entreprise dans une année donnée et combien ont été promus

  • Le « taux de réussite » (deux tiers des postes devraient être comblés à partir de la liste de réserve)

« Ce ne sont pas les machines qui feront la différence pour le succès de notre entreprise : nous pouvons toujours acheter des machines. Tous nos concurrents ont les mêmes machines. C'est le leadership qui fera la différence.»


Banque de Montréal

La Banque de Montréal est une institution de services financiers hautement diversifiés qui offre un large éventail de services dans les trois pays de l'ALÉNA. Avec la Harris Bank, une société affiliée aux États-Unis, Nesbitt Burns ainsi qu'avec le Grupo Financiero Bancomer, son partenaire au Mexique, elle a développé une tribune continentale d'opérations bancaires qui offre des services bancaires personnels et commerciaux aux établissements et aux entreprises ainsi que d'investissements dans chacun des marchés. Elle compte en tout 45 secteurs d'activités et, dans l'ensemble, 1850 sites d'affaires. Elle emploie environ 40 000 personnes pour ses opérations canadiennes, américaines et internationales, si on exclut les filiales et le Mexique.

Perfectionnement des cadres et gestion de carrière

Il y a déjà plusieurs années que la Banque de Montréal s'efforce de repérer ses meilleurs talents. Au cours de la dernière année, elle a instauré une initiative appelée « gestion des employés prometteurs ». Cette structure a été mise en place pour :

  • repérer les employés prometteurs (5% à 10% des employés les plus performants),

  • gérer de façon plus active et prévisionnelle le perfectionnement et l'avancement professionnel de cette population.

La Banque reconnaît que ces personnes sont « une ressource pour l'entreprise » et croit qu'une plus grande concertation est nécessaire pour « les orienter et les guider dans l'entreprise ». La Banque comprend aussi que la gestion des meilleurs talents veut aussi dire « beaucoup d'attention » pour veiller à ce que ces personnes soient heureuses et se sentent appréciées.

« Nous ne voulons pas que ces éléments de valeur soient embauchés dans l'entreprise, soient forcés de tout faire par eux-mêmes, puis démissionnent& Nous devons les récompenser, leur offrir des possibilités... »

Banque de Montréal

« ....une part importante de la gestion de carrière, à mon avis, consiste à essayer de comprendre s'il s'agit de la profession dans laquelle on veut travailler. Alors, on se fait dire : 'discutons, ou laissez-nous vous donner des outils et de l'information pour comprendre l'évolution du secteur ainsi que les possibilités qu'il offre', ou bien 'tu t'es engagé, tu comprends que c'est là que tu désires être. Parlons alors d'emplois spécifiques et de la façon dont ta carrière peut progresser parmi ces différents emplois&' »

« ...(à la Banque), l'accent est vraiment mis sur les personnes, qui sont responsables de leur carrière. Les obligations de l'employeur sont de veiller à ce que les outils soient présents, de reconnaître les compétences, de savoir comment ces compétences vont être évaluées, de connaître la direction de l'entreprise, de bien comprendre l'entreprise& »

« C'est une responsabilité commune, mais vraiment, en fin de compte, c'est l'employé qui recueille l'information. Pour notre part, nous offrons les outils et tenons les discussions. »

« & nous avons toujours une entreprise à gérer. Nous ne pouvons pas nous permettre de renoncer à un employé pour un an, qu'il parte et revienne travailler. Autant que possible, l'apprentissage se fait sur le lieu de l'emploi. Il s'agit aussi de la meilleure méthode d'apprentissage pour un adulte, c'est-à-dire apprendre par l'expérience&»

« Les employés ne peuvent pas prendre de décisions s'ils ne sont pas conscients des compétences et des besoins. »

« Les présidents et le Comité de direction de l'entreprise sont conscients de la valeur des ressources humaines. Le fait d'être conscients de cette ressource permet au service des ressources humaines de proposer certaines des meilleures pratiques. Je serais très surpris de voir un service de ressources humaines considéré comme le meilleur de sa catégorie, si le Conseil de direction ne croit pas que le capital humain est important. »

« ... selon moi& la compréhension, l'engagement et le soutien du cadre supérieur sont absolument prioritaires. Sinon, on pourrait développer tous les outils, partager autant d'information que nous voudrions avec les employés, cela ne mènerait à rien. Alors, si on a la compréhension de son supérieur, on doit ensuite travailler à l'engagement de l'employé et à l'information. Dès que ces deux conditions sont remplies, il ne sufit plus qu'à obtenir les outils.»

La Banque essaie aussi le plus possible de ne pas obéir à la tendance naturelle de s'en tenir aux niveaux supérieurs de direction et tente de « creuser plus profondément dans l'organisation et d'identifier les meilleurs talents en début de carrière afin d'accélérer leur progression et leur perfectionnement ».

Les employés prometteurs sont généralement repérés par le supérieur immédiat, sous réserve d'au moins une confirmation par un niveau supérieur et souvent par un comité de niveau supérieur. Les meilleurs talents d'une division sont généralement des cadres supérieurs. L'équipe consultative de la division examine alors les mises en candidature pour le groupe des meilleurs talents.

La Banque de Montréal croit fermement au principe de coresponsabilité quant au perfectionnement, au placement et à l'utilisation de ses ressources stratégiques clés. Les employés sont responsables de leur carrière, mais c'est à l'organisation de leur fournir les outils et le soutien nécessaires. Les cadres, par contre, « sont gérés de façon beaucoup plus directe et interventionniste& pour ce qui est des changements de carrière. ».

Les cadres sont évalués sur une base annuelle relativement à leur processus de planification de la relève, à leur rendement et à leur perfectionnement. Ils sont évalués plus particulièrement selon huit grandes catégories de compétences de direction, en plus des objectifs établis pour l'année. Les entrevues servent à discuter des aspirations professionnelles, des possibilités de placement ainsi que des options. Les besoins en perfectionnement sont traités en évaluant le meilleur plan d'action à adopter. Les options comprennent les cours réguliers, le programme de perfectionnement des gestionnaires, les affectations à un projet, les promotions latérales, les affectations à un groupe de travail ou toute autre expérience de perfectionnement.

Le Groupe des ressources de gestion, comme son nom l'indique, est le groupe de la Banque de Montréal qui est responsable du recrutement, des promotions et du placement des cadres. Ce groupe participe aux discussions sur le rendement et à l'identification des plans de perfectionnement. De plus, il est chargé de mettre en oeuvre le processus de planification de la relève au nom du président de la Banque et du président du conseil, en collaboration avec les cadres supérieurs, qui confirmeront ou non les résultats relatifs au rendement et à la relève. Cette évaluation se rend ensuite au président de la Banque qui prend la décision finale.

Outils de perfectionnement professionnel à la Banque de Montréal

Les employés de la Banque de Montréal ont accès à de nombreux outils pour les aider à saisir les possibilités qui leur sont offertes, à répondre aux exigences de perfectionnement et à obtenir le soutien nécessaire pour y satisfaire.

Les outils qui ont été créés pour des familles particulières d'emploi sont appelés les Guides de planification et d'évaluation du perfectionnement personnel, qui se divisent en quatre composantes. Il en existe un pour les 16 familles d'emplois (70 fonctions différentes) des Services financiers commerciaux et personnels. Certains de ces outils sont sur support papier tandis que d'autres sont graduellement transposés en format électronique. Chacun de ces quatre guides contient tous les emplois de la famille en question (sous la forme d'un modèle de cheminement de carrière). Les activités clés, le rendement et les exigences relatives aux compétences et aux connaissances y sont clairement définis pour chaque emploi, y compris un barème d'évaluation des exigences. L'employé peut voir les exigences de rendement minimales pour sa promotion à un échelon supérieur ainsi que les compétences comportementales nécessaires. Il peut aussi s'évaluer lui-même selon ces exigences et, de ce fait, mieux comprendre ce qu'on attend de lui et la façon d'y parvenir. Les plans de perfectionnement personnel fournissent un guide graphique pour toutes les attentes relatives au rendement inhérent à un poste, tout en aidant la personne à identifier ses forces et ses besoins de perfectionnement. De pair avec le modèle de cheminement, ces plans aident la personne à passer par le type d'évaluation suivant :

« Si je travaille ici et que mes aspirations professionnelles s'arrêtent là, je sais maintenant quelles sont les exigences de rendement et de perfectionnement& ».

Après avoir suivi le processus ci-dessus, la personne peut alors remplir un plan de perfectionnement personnel qui lui fournit un guide exhaustif des mesures de perfectionnement hautement prioritaires et à entreprendre. Ce processus d'évaluation et d'organisation de la carrière est essentiellement un exercice d'auto-évaluation, mais le gestionnaire ou le supérieur de l'employé y joue le rôle de mentor. On s'attend à ce que le mentor comprenne les attentes de la personne quant à son rendement, qu'il engage des conversations significatives continues avec le candidat, qu'il lui fournisse des possibilités d'apprentissage et qu'il reconnaisse et récompense les efforts de l'employé. Les dirigeants ont accès au Manuel d'évaluation sommaire à l'intention du dirigeant pour les aider à bien jouer leur rôle à cet égard.

Il y a un an et demi, la Banque a lancé une campagne de « communication en cascade » ou de transmission d'information pour s'assurer que les employés connaissent les outils offerts par la Banque pour appuyer le perfectionnement professionnel et comprennent ce que la Banque attend d'eux en matière de perfectionnement professionnel. Des ateliers d'une journée ou deux échelonnés sur une période de quatre mois ont été organisés partout au pays afin de présenter ces programmes. Un groupe d'animateurs à travers le Canada ont été formés à cet effet. L'Unité du perfectionnement de la main-d'oeuvre au secteur RH de l'Administration centrale a travaillé en collaboration avec les animateurs pour veiller à ce que chacun saisisse bien le même message. La Banque de Montréal n'offre pas uniquement des outils d'évaluation du perfectionnement professionnel. Elle offre aussi un grand nombre d'outils pour aider les employés dans leur perfectionnement professionnel : apprentissage théorique ou pratique, affectations, projets, conférences, ateliers et mentorat. De plus, la Banque a beaucoup investi dans la formation afin de permettre aux employés d'avoir accès à l'apprentissage continu, à l'enrichissement de leurs compétences et à l'avancement professionnel qu'ils recherchent. En 1997, la Banque a dépensé plus de 65 millions de dollars pour offrir à ses employés en moyenne 6,6 jours de formation par personne. Plus de 70 p. 100 de cette formation a été acquise à l'extérieur des salles de classe traditionnelles.

L'Institute for Learning (IFL) de la Banque à Toronto offre plus de 70 cours individuels dans quatre domaines majeurs: le leadership et le changement; la commercialisation, les ventes et les services; les marchés du crédit, ceux du financement des entreprises et les marchés financiers et la technologie. Tandis que l'IFL sert de centre d'apprentissage pour les employés de la Banque partout dans le monde, des activités de formation sont aussi organisées pour les employés de chaque région d'exploitation de la Banque. Grâce à ces programmes d'apprentissage échelonné, récemment complétés par des services d'apprentissage interactif, la Banque offre aussi aux employés un large éventail de ressources pour l'apprentissage interne et externe ainsi que pour le rendement, à l'endroit et au moment où ces ressources s'avèrent nécessaires.

La Banque utilise aussi d'autres méthodes pour satisfaire aux besoins d'apprentissage. En 1997, par exemple, deux programmes visant à appuyer l'établissement des compétences de base du Groupe d'exploitation ont été conçus en collaboration avec des partenaires externes. Des alliances ont aussi été formées avec des universités, comme l'Université de Boston et l'Université de Waterloo, afin d'offrir des programmes axés sur le développement de compétences essentielles à la gestion de projets et l'apprentissage rapide de nouvelles applications techniques (Rapport annuel, 1997). Au dernier recensement, 7 000 employés de la Banque étaient inscrits dans divers cours offerts à l'Institut des banquiers canadiens (IBC).

La Banque possède un « Centre de développement des possibilités », qui équivaut à un centre de gestion de carrière ou à un centre de ressources en cheminement de carrière. Ce centre emploie quatre conseillers et un gestionnaire, et est essentiellement un centre de diffusion d'information. Au moyen d'un numéro 1-800, il offre de l'information variée sur différents sujets, dont notamment la rédaction d'un curriculum vitae, le réseautage, l'entrevue, les programmes et les cours de l'IFL ainsi que de l'information sur « la direction que prend la banque ». Le centre trouve des renseignements spécifiques à la demande de l'individu ou dirige ce dernier vers les personnes ou les ressources pertinentes. On peut aussi y consulter des livres, des vidéocassettes et des audiocassettes traitant des questions portant sur le cheminement de carrière.

En ce moment, le processus « définitif » de perfectionnement professionnel est l'accréditation (c.-à-d. évaluation -- perfectionnement -- accréditation). L'accréditation représente la norme minimale du rendement qu'un employé doit fournir. C'est aussi par ce processus que la Banque confirme si un employé a acquis des connaissances ou non et s'il démontre de façon constante le savoir, les compétences et les comportements qui sont essentiels dans ses fonctions. Lorsqu'une personne se rend compte :

  • qu'elle a comblé les lacunes déterminées à la phase d'évaluation,
  • qu'elle a assisté à tous les cours exigés,
  • qu'elle a maîtrisé tous les tests gérés par ordinateur, et
  • qu'elle a eu la possibilité de mettre en pratique ses compétences, ses comportements et les notions nouvellement acquises.

Elle prépare alors la dernière entrevue pour l'accréditation professionnelle, axée sur le comportement, avec une personne d'un niveau supérieur à celui du supérieur hiérarchique et responsable de l'octroi de l'accréditation. Si l'entrevue est positive, la personne qui octroie l'accréditation recommande les mesures à prendre quant au salaire et au niveau de l'employé, ce qui signifie un événement important dans la carrière de la personne, qui est maintenant prête à passer à un autre cycle évaluation -- perfectionnement -- accréditation.

Il y a deux ans, on a décidé que ce cycle évaluation -- perfectionnement -- accréditation devrait être cohérent d'une famille d'emplois à l'autre. En d'autres termes, tous les employés utiliseront maintenant les mêmes méthodes et approches en perfectionnement professionnel : seul le contenu variera. Cette cohérence permet à la Banque de savoir, grâce aux niveaux d'accréditation, « qui est rendu où dans le processus ».

Un autre outil de gestion de carrière est le système d'affichage de postes. La Banque de Montréal possède un réseau très développé d'information sur les carrières, réparti dans tout son système. Tous les postes sont affichés, même ceux qui sont comblés, « afin que tout le monde puisse savoir ce qui ce passe à la Banque ». Les emplois pour lesquels des « candidats de premier ordre ont été identifiés » sont aussi affichés, ce qui signifie ainsi qu'il existe un concours pour un poste et que tout candidat qualifié intéressé pourra s'y présenter. La Banque croit que les gens doivent être informés à propos des emplois (c.-à-d. qu'ils doivent savoir quels sont les rôles et les responsabilités, les exigences d'apprentissage et les qualifications relatives aux divers emplois et quelles sont les possibilités offertes). Parallèlement aux outils d'évaluation, le système d'affichage des emplois fournit aux employés de la Banque des éléments de réflexion sur les mesures à prendre quant au perfectionnement professionnel ou au cheminement de carrière.


Santé Canada

Santé Canada est un ministère fédéral dont la mission est d'aider les Canadiens à rester en santé ou à améliorer leur santé. Son mandat est de fournir un excellent service dans le domaine de la santé. Ses objectifs sont entre autres les suivants :

  • favoriser les partenariats entre les systèmes de santé provinciaux, territoriaux et autres;

  • développer un réseau de renseignements sur la santé plus efficace;

  • améliorer la gestion et la diffusion des connaissances ainsi que la prise de décisions fondée sur les résultats;

  • augmenter le niveau de priorité des initiatives visant à corriger les inégalités plus importantes dans le système de santé au Canada;

  • développer une relation renouvelée avec les Premières Nations, et

  • assumer la direction de la promotion de la santé, de la prévention des maladies et des stratégies relatives à la santé.

Santé Canada comprend sept directions générales (Promotion et programmes de la santé, Protection de la santé, Services médicaux, Politiques et consultation, Services de gestion, Développement des soins à domicile, Analyse et connectivité) et l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire. Il est représenté dans quatre régions au Canada : l'Atlantique, le Québec, le Centre et l'Ouest. Santé Canada emploie 6 676 personnes dans ses nombreux bureaux (plus de 800) partout au Canada. Environ 54 p. cent de ces employés travaillent dans la Région de la capitale nationale.

La culture d'apprentissage à Santé Canada

Santé Canada considère que l'apprentissage et les activités de perfectionnement qui ont pour but d'accroître les connaissances et les compétences sont une priorité et un investissement d'affaires essentiel qui contribue à l'atteinte des buts du ministère et des objectifs professionnels de l'employé.

« Il est ressorti des efforts de restructuration et de remaniement des dernières années que les organisations doivent se concentrer davantage sur l'amélioration des compétences de l'employé afin d'atteindre des résultats escomptés. Même dans une économie faible, il est essentiel d'investir dans le perfectionnement des employés pour accroître leur productivité, parce qu'un rendement supérieur nécessite un apprentissage supérieur. » (Nouvelles orientations de l'apprentissage à Santé Canada, 1996)

Au début des années 1990, on a mis en place plusieurs éléments importants pour favoriser l'émergence d'une organisation intelligente et pour instaurer une culture d'apprentissage à Santé Canada. En 1993, Santé Canada a défini sa structure et sa vision d'un apprentissage continu dans une Politique stratégique sur l'apprentissage. Pour renforcer son engagement envers l'apprentissage et l'auto-perfectionnement, le ministère a présenté le concept de « journées d'apprentissage », concept qui reconnaît officiellement le besoin de perfectionnement des employés et encourage les cadres à appuyer plus ouvertement l'apprentissage et l'auto-perfectionnement. Dans sa dernière Politique stratégique de perfectionnement et d'apprentissage, lancée en 1998, Santé Canada a prévu en moyenne cinq jours de travail par année par employé pour les activités générales d'apprentissage et de perfectionnement. Ces activités comprennent la formation en cours d'emploi, la formation assistée par ordinateur, la formation en salle de classe, les conférences, les ateliers, les stages d'études et les affectations de perfectionnement. Ces cinq jours sont en plus du temps de déplacement, de la participation aux programmes obligatoires de formation en gestion et de la formation linguistique. Le nombre de jours de formation pour l'ensemble des ministères fédéraux est d'environ 3,5 jours par an.

Santé Canada reconnaît aussi que la direction et les employés sont conjointement responsables de l'identification, de la planification et du suivi des activités de perfectionnement et de formation et délimite clairement ces responsabilités pour les employés, les gestionnaires et les superviseurs. L'employé est responsable de sa propre formation et de son propre perfectionnement. Il doit donc :

  • évaluer ses propres besoins de carrière et de formation et en discuter avec son superviseur;

  • identifier et proposer des activités qui lui permettront d'atteindre ses objectifs de carrière et de perfectionnement;

  • s'efforcer d'accroître continuellement ses compétences et ses connaissances, et de rechercher l'expertise et les possibilités de perfectionnement et de formation afin d'atteindre ses objectifs, et

  • mettre en pratique les connaissances acquises dans son travail et les partager avec ses collègues.

Les superviseurs et les gestionnaires ont la responsabilité d'appuyer l'apprentissage et le perfectionnement de l'employé. En plus de discuter régulièrement avec ce dernier et d'identifier ses besoins en perfectionnement et en formation, ils doivent :

  • établir pour lui un plan annuel d'apprentissage et de perfectionnement;

  • joindre ce plan aux processus de discussion sur le rendement et de planification opérationnelle;

  • trouver les fonds nécessaires à la formation et au perfectionnement et protéger les budgets approuvés pour la formation;

  • créer des activités de formation et de perfectionnement dans l'organisation, et

  • accorder aux employés le temps de participer aux activités d'apprentissage et de mettre en pratique leurs nouvelles connaissances à leur retour au travail.

Depuis la création, en 1993, des initiatives stratégiques d'apprentissage, d'importants cours ministériels ont été conçus et introduits à l'échelle nationale à Santé Canada. Le programme « Apprentissage vers le leadership » a été le projet pilote de la culture de l'apprentissage continu à Santé Canada. Ce programme obligatoire vise à développer les compétences de leadership partout dans le ministère. Pour le personnel non dirigeant, c'est le programme «Apprentissage vers l'avenir » qui a constitué le principal instrument de perfectionnement. Les programmes de gestion des changements, offerts à tous les employés, ont été conçus pour aider les gestionnaires et les employés à gérer les demandes et les exigences toujours changeantes du nouveau milieu de travail de la fonction publique. En 1997, huit domaines d'apprentissage (réflexion stratégique, gestion opérationnelle, nouvelles technologies, prestation de services de qualité, compétences exportables, direction du changement, leadership moderne et travail d'équipe efficace) ont été identifiés dans une nouvelle initiative intitulée Nouvelles orientations de l'apprentissage, ainsi que dans les programmes offerts.

L'une des réalisations majeures de Santé Canada a été la création de huit centres d'apprentissage régionaux, partout au pays, afin de promouvoir l'auto-perfectionnement des employés. Ce réseau national de centres d'apprentissage est probablement unique dans la fonction publique fédérale. Les clients ont accès à divers services, notamment à des centres de formation technologique, au prêt de matériel de formation, à des services de renseignements et à des collections modernes de matériel d'auto-apprentissage. Chaque centre peut aussi offrir des services particuliers selon les besoins de la région. Au cours de la dernière année, plus de 8 000 de ces ressources (livres, audiocassettes, vidéocassettes et logiciels d'enseignement) ont été utilisées par les employés de Santé Canada afin d'acquérir de nouvelles compétences.

Pour Santé Canada, le coût total des services et programmes liés à la formation continue s'élève à environ 3 millions de dollars par année (sans compter la formation technique et la formation acquise à l'extérieur du ministère par les gestionnaires et les employés), ce qui représente « un investissement raisonnable et rentable ». Le ministère dépense environ 3,1% de son budget salarial en formation et perfectionnement.

Gestion de carrière et perfectionnement

Santé Canada joue un rôle actif pour aider ses employés à gérer leur carrière. Son Centre de carrières travaille en partenariat avec les Centres d'apprentissage et constitue un centre de liaison pour les services de gestion de carrière. Après trois ans de service, il a été reconnu comme un précurseur dans le domaine de la gestion de carrière dans la fonction publique. Ce centre offre divers services en groupe ou individuels ainsi que des programmes qui ont été conçus pour aider les employés à faire des choix éclairés. Il offre aussi des services confidentiels d'orientation professionnelle pour aider à préciser les compétences, les intérêts et les valeurs d'un employé et pour l'aider à concevoir un plan d'action et des stratégies de recherche d'emploi. Les conseillers en orientation professionnelle se déplacent considérablement partout dans le pays afin d'offrir des services à toutes les régions, notamment aux régions éloignées. En 1997-1998, environ 700 employés de partout au Canada ont pu participer à 1 500 séances d'orientation. Le Centre présente aussi une variété d'ateliers portant notamment sur la planification professionnelle, la rédaction d'un curriculum vitae et la préparation d'une entrevue. Au cours de la dernière année, plus de 1 350 participants ont assisté aux ateliers de carrière. Une salle de documentation du Centre contient des livres, des vidéocassettes, des logiciels interactifs, des manuels et des outils d'évaluation que peuvent utiliser tous les employés de Santé Canada.

Programmes de perfectionnement professionnel

Santé Canada offre un large éventail de programmes officiels de perfectionnement. Certains sont offerts à l'ensemble des employés de la fonction publique tandis que plusieurs d'entre eux ont été conçus et mis en oeuvre au ministère.

Le programme de stagiaires en gestion (PSG)

Un programme de la Commission de la fonction publique visant la création d'un groupe de candidats susceptibles d'obtenir un poste de cadre intermédiaire. Ce programme d'une durée de quatre ans recrute des universitaires diplômés à la maîtrise ainsi que des candidats de la fonction publique qui ont un baccalauréat ou une maîtrise. Santé Canada forme généralement entre 13 à 14 stagiaires grâce à ce programme.

Le programme des cours et affectations de perfectionnement (CAP)

Qui peut durer jusqu'à quatre ans, est un programme de la Commission de la fonction publique. Ce programme intégré de perfectionnement en gestion couvre la sélection, l'éducation et les affectations. Il offre à un groupe représentatif d'employés, identifiés comme des gestionnaires potentiels, la possibilité d'accroître leur expérience, de démontrer leurs compétences en gestion et de développer une excellente vision ministérielle. Le CAP est offert aux candidats qui travaillent au niveau intermédiaire depuis cinq ans ou plus et désirent obtenir un poste de gestion. Actuellement, 15 employés de Santé Canada participent à ce programme.

Échanges Canada (ÉC)

Est un autre programme de perfectionnement de la Commission de la fonction publique offert aux employés de Santé Canada. Ce programme cherche à promouvoir et à faciliter l'échange d'employés entre la fonction publique et d'autres organisations canadiennes de divers secteurs : secteur privé, divers paliers du gouvernement, sociétés d'État, syndicats, établissements universitaires et organismes sans but lucratif. Il est offert à tous les fonctionnaires qui ont été nommés pour une période indéterminée (permanents) et qui ont obtenu l'engagement de leur ministère de les appuyer dans une affectation.

Santé Canada participe aussi à un programme gouvernemental pour les cadres supérieurs intitulé Programme de perfectionnement accéléré des cadres supérieurs (PPACS).

En plus de ces programmes, Santé Canada offre aussi ses propres programmes de perfectionnement :

Pas de deux

Pas de deux, est un programme d'affectations spéciales du ministère qui fournit aux employés la possibilité d'élargir leurs horizons et d'acquérir des connaissances dans d'autres secteurs de Santé Canada. Il comporte deux composantes, le Jumelage et l'Échange, qui ont tous deux pour but d'aider les employés à acquérir de l'expérience, des connaissances et des compétences nouvelles.

Dans l'expérience de jumelage, l'employé suit son « hôte » dans sa routine quotidienne. De plus, il participe aux réunions et donne un coup de main au besoin. Cette expérience lui offre l'occasion unique d'échanger des idées, d'acquérir de nouvelles compétences et de se faire de nouvelles connaissances. Le jumelage peut durer entre un et cinq jours. Pour sa part, l'échange nécessite la participation de deux employés qui échangent temporairement leurs fonctions, ce qui leur permet de découvrir de nouvelles possibilités de carrière et d'accroître leur connaissance du ministère. La durée de cette expérience varie entre une semaine et trois mois.

Le mentorat

Le Mentorat est offert aux employés qui désirent explorer des choix de carrière de façon plus poussée. Ces employés peuvent ainsi obtenir l'aide d'un gestionnaire chevronné qui leur donnera des conseils sur les stratégies professionnelles, la formation et les expériences d'apprentissage qui peuvent appuyer leurs objectifs de carrière. De plus, les mentors partagent leurs propres expériences professionnelles et dénichent des possibilités de carrière dans l'organisation. Les employés doivent identifier clairement leurs attentes par rapport à leur relation avec un mentor afin de permettre l'identification de la personne appropriée. Après que le premier contact a été établi, l'employé devient responsable de la gestion continue de la relation. Les mentors ainsi que les mentors potentiels peuvent suivre un programme de formation qui leur apprend à jouer leur rôle et à assumer leurs responsabilités de façon efficace.

Congé d'études à long terme

Santé Canada appui le programme de Congé d'études à long terme, un élément important permettant l'apprentissage lié à des connaissances et des compétences spécialisées nécessaires pour répondre aux priorités stratégiques du ministère. Un congé autorisé des fonctions régulières se définit par une période variant entre 65 jours et trois ans et au cours de laquelle les dépenses, y compris le salaire de l'employé, sont supérieures à 25 000 $. Il a pour but de permettre aux employés d'assister à temps plein à des cours dans une université, un collège technique ou un institut d'apprentissage.

Pour appuyer une initiative du gouvernement fédéral appelée La Relève et inviter les gestionnaires des ressources humaines à agir et à s'engager, Santé Canada réalise présentement trois nouveaux programmes pour aider les employés à se perfectionner. Les employés qui réussissent à compléter ces programmes ne sont pas assurés d'obtenir automatiquement une promotion, mais leurs chances d'être prêts à se présenter à des postes supérieurs sont grandement accrues.

Le programme de perfectionnement des gestionnaires La Relève (PPGLR)

Le programme de perfectionnement des gestionnaires La Relève (PPGLR) est une extension à l'ensemble du Canada d'un programme établi il y a trois à la Direction générale de la promotion de la santé. Il a pour but de créer un cadre de gestion diversifié, hautement qualifié et compétent pour Santé Canada. En plus du perfectionnement des gestionnaires, ce programme vise à contribuer à l'atteinte d'une représentation équitable des groupes désignés et ce, dans les deux groupes de langues officielles. Un quart des places de ce programme seront prévues pour les employés faisant partie d'un groupe minoritaire visible. La participation de membres d'autres groupes désignés est également suivie de près..

Ce programme couvre la nomination, la sélection, l'apprentissage et les affectations. Il offrira en 1998-1999 des possibilités pour huit employés dans les catégories suivantes : emplois scientifiques et professionnels, échelon EX moins 2 dans la Région de la capitale nationale (RCN), et échelons EX moins 2 et EX moins 3 dans les régions. Une période de trois ans est accordée pour acquérir l'expérience et les compétences de gestion nécessaires à l'atteinte des postes de cadres ou de cadres supérieurs (EX).

La phase d'apprentissage est une phase nécessaire « d'apprentissage structuré ». Les participants doivent élaborer un plan d'apprentissage pour la durée totale du programme. Ce plan d'apprentissage doit inclure les compétences que le participant a l'intention d'améliorer, le genre d'affectation et sa durée; ainsi que d'autres activités d'apprentissage, officielles ou non. Les participants doivent faire partie du programme Apprentissage vers le leadership de Santé Canada et établir une relation de mentorat avec le gestionnaire de leur choix.

Le but de la phase d'affectations est que les participants acquièrent de l'expérience en gestion dans les divisions, les bureaux et les régions de Santé Canada. Ces affectations permettent aussi de mettre en valeur les compétences en gestion des employés. Les affectations auprès d'autres organisations de la fonction publique ou du secteur privé sont aussi prises en considération. Diverses affectations de tâches significatives et bien assorties permettent aux participants de ce programme de mettre en pratique, de tester et d'étendre leurs connaissances et leurs compétences en gestion.

Le Programme de perfectionnement La Relève pour le personnel de niveau intermédiaire

a pour but de perfectionner les personnes occupant des postes intermédiaires et qui ont manifesté un potentiel d'avancement, en leur offrant la possibilité d'améliorer leurs compétences, d'accroître leur expérience, d'avoir une perspective ministérielle et de commencer à maîtriser des techniques d'encadrement par une série d'affectations de tâches stimulantes et une formation didactique.

L'objectif de ce programme, d'une durée maximale de deux ans, est de perfectionner des compétences comme l'innovation, le leadership, la responsabilisation, la résolution de problèmes, l'attention au client, l'éthique, la souplesse, le travail d'équipe et la communication. Il est offert aux employés de niveau intermédiaire nommés pour une durée indéterminée. La phase d'apprentissage inclut le cours obligatoire Apprentissage vers le leadership. Chaque personne peut inclure dans son propre plan de perfectionnement d'autres programmes d'apprentissage qui traitent de la résolution de problèmes, de la réflexion stratégique, de la gestion du personnel, etc. Tous les participants à ce programme sont jumelés à un mentor désigné par le programme de mentorat de Santé Canada et ont accès aux services de gestion de carrière.

La phase d'affectations offre un maximum de deux affectations d'un an ou de quatre affectations de six mois dans les diverses directions générales du ministère ou dans d'autres organisations de la fonction publique ou du secteur privé.

Le Programme de perfectionnement La Relève pour le personnel subalterne

a pour but de perfectionner les compétences des employés subalternes qui démontrent un potentiel d'avancement. Ce programme d'un an a été conçu pour offrir aux participants la possibilité d'acquérir davantage de compétences monnayables par des activités d'apprentissage et des affectations. Il permet aussi aux participants de perfectionner les compétences qui ont été identifiées dans le programme Nouvelles orientations de l'apprentissage (p. ex., travail d'équipe, communication, attention au client et compétences techniques).

Les employés de la catégorie du soutien administratif ou les fonctionnaires de premier échelon peuvent s'inscrire à ce programme. La phase d'apprentissage du programme offre la possibilité d'apprendre de façon structurée ou non structurée. Les participants doivent suivre le programme Apprentissage vers l'avenir qui leur fait connaître la culture, les valeurs et les compétences clés du ministère. Ce programme a aussi été conçu pour accroître les compétences et les connaissances relatives aux partenariats stratégiques, à la communication, à l'analyse et à l'auto-perfectionnement. D'autres programmes d'apprentissage fondés sur un plan de perfectionnement personnel pourraient inclure des aptitudes de rédaction, des cours en finances et en gestion de contrats, des ateliers sur la gestion de carrière, des cours en informatique, etc. Tous les participants ont un mentor et ont accès aux services de gestion des carrière.

La phase d'affectations accorde une affectation de tâches d'un an ou deux affectations de six mois dans diverses directions générales du ministère, au cours desquelles les participants peuvent mettre en pratique, tester et perfectionner leurs connaissances et leurs compétences. Les demandes des participants dans les régions pour une affectation dans la fonction publique ou dans le secteur privé sont examinées.

En 1998-1999, les deux programmes de perfectionnement pour les employés subalternes ou intermédiaires seront dirigés par la Direction de la promotion et des programmes de la santé.

Autres initiatives.

Grâce à l'engagement et au soutien de sa haute direction, Santé Canada a joué un rôle important dans la création d'un partenariat avec les autres ministères fédéraux et d'autres paliers gouvernementaux intéressés à travailler en commun dans les domaines de l'apprentissage et du perfectionnement. Le nombre de ces partenariats s'élève maintenant à plus de cinquante dans l'ensemble du Canada. Cette collaboration a permis aux organisations en question d'offrir des « services améliorés aux employés, et ce, à un coût moindre ». De plus, elle a facilité la conception de programmes et de systèmes communs (comme le système régional d'inscription aux cours et la prestation d'une formation technique au niveau régional) ainsi que l'échange d'information et de ressources.

« Dans une organisation autodidacte, le perfectionnement des compétences et l'accroissement des connaissances doivent se faire sous diverses formes afin que l'apprentissage devienne omniprésent et qu'il fasse partie de la culture de l'organisation. »

Santé Canada a présenté diverse méthodes d'apprentissage pour veiller à ce que l'apprentissage s'étende au delà des classes et s'effectue quotidiennement, par des déjeuners causeries sur divers sujets, des affectations, de l'encadrement ou de l'orientation individualisée, de l'auto-apprentissage, la présentation de vidéos, l'apprentissage décloisonné, de la formation en informatique et de la formation sur les langues officielles et internationales. Des séances méthodiques de discussion sur la carrière avec la haute direction peuvent s'avérer très instructives. Pour lancer ces séances, la sous-ministre a été invitée à discuter de sa carrière avec les employés, « du genre d'emplois qu'elle a eus, des obstacles qu'elle a rencontrés et de la facilité ou de la difficulté qu'elle a eue à trouver son emploi actuel ». Cette approche a très bien fonctionné et on présente actuellement trois ou quatre séances de ce genre par année au cours desquelles des cadres supérieurs de la RCN discutent de leur carrière avec leurs employés. Les gestionnaires bénéficient autant de ces séances que leurs employés puisqu'ils sont ainsi davantage engagés dans les activités de carrière et de perfectionnement. Les gestionnaires maintiennent une relation avec leurs employés et voient les avantages reliés aux initiatives d'apprentissage et de perfectionnement.

Pour assurer l'accessibilité de ces programmes, particulièrement pour les employés des régions éloignées, on offre le répertoire des cours en format papier ou électronique ainsi que le répertoire des documents d'auto- apprentissage. Des versions informatisées des cours ministériels importants comme Apprentissage vers l'avenir ont aussi été conçues. De plus, le ministère a testé des méthodes novatrices comme l'établissement, à titre d'essai, d'un réseau de caméras en direct entre le Centre d'apprentissage et les organisations associées afin de mieux servir les clients des deux régions.

Il est à noter que les régions ont souvent des initiatives qui connaissent du succès. L'une des principales réalisations au Québec, par exemple, a été le lancement d'une nouvelle initiative sur la gestion de carrière intitulée « Défi Carrière : je prends la relève ». L'objectif de cette initiative est de donner aux employés des commentaires sur leurs possibilités de carrière, de promouvoir leur éducation et leur perfectionnement, d'accroître leur mobilité professionnelle et de les aider à prendre leur carrière en main. À l'automne 1997, l'Ontario a aussi mis en service un centre d'apprentissage virtuel qui permet aux employés de Santé Canada de partout dans la province d'identifier par ordinateur leurs besoins d'apprentissage et d'avoir accès aux divers services et ressources liés à l'apprentissage et au perfectionnement professionnel.

Comme on peut le constater, Santé Canada se profile comme le chef de file de la fonction publique en matière d'apprentissage de perfectionnement. Les nombreux programmes et services qu'il offre ont :

« contribué à faire de Santé Canada un employeur de choix dans la fonction publique ainsi qu'un précurseur de l'initiative La Relève. »

L'une des principales raisons de sa réussite dans le domaine de l'apprentissage et du perfectionnement est la vision et l'appui de la haute direction.

« ...Le ministère a toujours encouragé le perfectionnement des employés, non seulement en disant que celui-ci est important, mais aussi en lui allouant des fonds& Nous avons été très chanceux pour ce qui est des ressources offertes et du soutien de la part de la haute direction& »

Les ateliers sont financés,

« alors les gens n'ont rien à payer & s'ils n'étaient pas financés, les gestionnaires devraient alors débourser pour les employés qui participent à ces cours et le taux de participation ne serait pas aussi élevé qu'il l'est actuellement... c'est simplement un congé autorisé pour les employés& »

Une perspective d'apprentissage continu ne peut être maintenue si elle n'est pas soutenue.

Santé Canada

« Le perfectionnement professionnel n'existe pas qu'en temps de crise ou que lorsqu'il y a des coupures ou une compression des effectifs. C'est un processus à long terme& Alors ne créez pas un centre de carrières parce que vous allez subir des coupures. Établissez-le parce qu'il est avantageux à long terme d'en créer un.»

« Les gens prennent plus de temps à planifier leur RÉER qu'à planifier leur carrière. Nous devons faire comprendre aux gens que la planification de carrière est un processus continu. »



Chapitre 4 - Perfectionnement professionnel dans les organisations aux pratiques exemplaires (suite)

Hewlett-Packard Canada

L'entreprise Hewlett-Packard conçoit et fabrique des produits et des systèmes de mesure, de traitement et de communication, et en assure le service après-vente. Sa principale activité commerciale consiste à créer des produits d'information qui accélèrent la progression des connaissances et accroissent l'efficacité des personnes et des organisations. Les produits et services de la compagnie sont utilisés dans plus de 120 pays dans les industries et les entreprises ainsi qu'en ingénierie, en sciences, en médecine et en éducation. Hewlett-Packard Canada qui est en activité depuis 36 ans, compte 1 700 employés et 22 bureaux partout au Canada. formation professionnelle et de mécanismes concrets pour
appuyer la stratégie des RH

La méthode HP

Pour comprendre la gestion de carrière et le perfectionnement professionnel à Hewlett-Packard, il est important de bien connaître la culture de l'organisation. La philosophie de ses fondateurs a laissé des marques profondes dans la compagnie et les valeurs qu'elle a adoptées sont à la base de chacune de ces actions, de ces politiques et de ces pratiques. « Les stratégies et les pratiques peuvent changer, mais les valeurs restent. » Les candidats à un nouveau poste, par exemple, sont triés et évalués autant selon la similitude de leurs valeurs avec celles de HP que selon leurs compétences techniques.

Quelle est donc la méthode de HP ? Elle est composée de trois éléments : les valeurs, les objectifs et les pratiques.

Les employés de Hewlett-Packard sont estimés et respectés. La devise de l'entreprise a toujours été « les hommes et le femmes veulent faire du travail créatif; quand leur milieu de travail est propice, c'est ce qu'ils font ». Hewlett-Packard s'efforce d'être « la meilleure compagnie pour laquelle on puisse travailler » et les employés semblent être de cet avis. Ces derniers travaillent de longues heures pour atteindre leurs objectifs. Les gens se portent volontaires pour travailler à de nombreux projets au delà de leur charge normale de travail parce qu'ils désirent exceller, apprendre, contribuer et grandir. Partout dans le monde, elle offre aussi des aires de loisir, des déjeuners (très variés) et des bourses d'études pour les enfants des employés. Le café et le thé sont offerts gratuitement à tous les employés, et ce, tous les jours de l'année. Comme on l'a dit au cours de l'entrevue :

« Nous bénéficions des avantages réguliers mais la compagnie fait toutes sortes d'autres petites choses qui créent un environnement de travail génial. »

Le message quant à la carrière est la suivante : « elle est sous la responsabilité de l'employé, mais soutenue par le gestionnaire ». L'employé est responsable de sa propre carrière et le gestionnaire est là pour l'appuyer. Il serait paternaliste et contraire à la culture d'avoir quelqu'un pour diriger les employés en leur disant, par exemple, quoi faire, ce qui revient à dire « je sais mieux que toi ce que tu dois faire ». Il y a quelque chose dans cette phrase qui ne ressemble pas à HP... ». Bien que personne ne dise quelles expériences supplémentaires il faut acquérir, les personnes se chargent en fait d'une quantité incroyable de choses. Les gens savent que s'ils arrêtent de se perfectionner, ils ne seront plus des candidats susceptibles de réussir même dans leur propre emploi puisque le travail change tellement rapidement.

Il n'existe pas de hiérarchies ni de titre à HP(29). HP n'a aucun vice-président adjoint, ni président, ni premier vice-président. Même son PDG n'est qu'un « gestionnaire de pays ». Dans cette entreprise, on est soit chef de service, soit collaborateur individuel. De plus, les gens entrent et sortent facilement de ces fonctions. Dans un tel climat, le concept de carrière prend une toute autre signification. Les gens se soucient plus du « travail bien fait, du travail amusant et intéressant et de vraiment apporter leur contribution ».

« C'est un environnement très ouvert, c'est une culture qui est remplie d'histoires auxquelles on s'identifie. »

Valeurs

Objectifs

Pratiques

  • Confiance et respect de la personne
  • Haut niveau de productivité et objectifs de contribution
  • Mener ses affaires avec une intégrité absolue
  • Atteindre les résultats et objectifs par le travail d'équipe
  • Courage, souplesse et innovation
  • Bénéfices
  • Clients
  • Champs d'intérêts
  • Croissance de nos gens
  • Sentiment d'appartenance de la direction
  • Gestion itinérante
  • Gestion par objectifs
  • Politique de portes ouvertes
  • Gestion de la qualité totale

Hoshin

Le perfectionnement professionnel vient du plan de l'entreprise et du programme « Hoshin », la stratégie de la percée décisive. Les objectifs de l'entreprise et du programme Hoshin sont établis au niveau supérieur et sont transmis à chaque unité ou à chaque équipe de l'entreprise. Le programme Hoshin englobe deux aspects principaux : la clientèle et les employés de HP. Pour ces derniers, HP désire être « le meilleur lieu de travail » et s'efforce d'atteindre cet objectif en se concentrant sur le perfectionnement, sur la diversité et sur l'équilibre dans la vie au travail.

Des plans d'affaires sont conçus dans les unités de l'entreprise conformément aux paramètres étendus venant de la haute direction, et des plans sont mis en oeuvre pour chacune d'elles ainsi que pour les stratégies de percée décisive du Hoshin. Ces plans mettent simultanément l'accent sur l'accomplissement du travail et l'atteinte de nouveaux progrès à l'égard des clients et des employés. Le Hoshin permet de mettre la « machine en branle » et des domaines mis en évidence sont beaucoup améliorés, comme l'atteinte de nouveaux objectifs qui font de HP le meilleur lieu de travail. On a reconnu que « cela fait partie de la vie des gens et que quelque chose doit donc être fait ». Chacun est responsable de son propre perfectionnement, de sa diversité et de l'équilibre dans sa vie au travail. Personne « n'attend de l'entreprise qu'elle mette des mesures en place ou qu'un quelconque expert vous dise quoi faire. Vous ne pouvez pas vous dérober et dire qu'il serait nécessaire qu'un tel groupe, qu'un groupe d'entreprises ou que le groupe de soutien local aille découvrir la solution que vous pourrez mettre en oeuvre. » Chacun a ses propres enjeux, non pas seulement les spécialistes. Le Hoshin se concentre sur les employés, les dirige tous dans la même direction tout en ayant de la souplesse fonctionnelle quant à ce qui est utile dans leur cadre de travail ou leurs opérations.

Hewlett-Packard

« C'est une recherche de l'excellence très axée sur les affaires. Elle appuie les gens dans beaucoup de choses. »

« ... à HP, on peut pratiquement créer un emploi pour soi-même& on sait qu'on peut rechercher des besoins non satisfaits que nos compétences pourraient combler;... cela offre des possibilités& »

« ... personne ne décide (des personnes visées pour le perfectionnement professionnel)... on accorde plutôt de l'importance à la direction de l'entreprise, à ses besoins, à ce qui doit arriver maintenant& alors les gestionnaires sont davantage attentifs au perfectionnement des gens pour l'entreprise. »

Un rapport est rédigé chaque trimestre pour déterminer si les objectifs de l'entreprise ont été atteints et pour connaître la progression du dossier relatif aux stratégies de percée décisive. La forme utilisée inclut « l'énoncé de la situation", les percées décisives que la personne essaie d'atteindre, les plans de mise en oeuvre ainsi que les mesures de rendement. Ce rapport se base sur un système de « feux de circulation rouge, jaune ou vert ». Les « feux rouges » (et parfois les « feux jaunes ») ou « ce qui est confus quant au plan de mise en oeuvre » sont examinés et des mesures sont alors prises pour les régler.

Perfectionnement professionnel

Chaque année, les employés sont évalués selon leur rendement. Cette évaluation est basée sur les objectifs de rendement et de perfectionnement qu'ils ont eux-mêmes établis. Ayant été identifiée dans le Hoshin, l'importance du perfectionnement à HP est bien fondée. Le processus d'évaluation du rendement le renforce et l'intègre davantage. Pour être évalué, l'employé doit posséder un plan de rendement ainsi qu'un plan de perfectionnement complets. Le plan de rendement est axé sur le travail et les objectifs de rendement sont déterminés dans une perspective d'ajustement du travail et des résultats qui favoriseront la réalisation des objectifs de l'organisation et de la direction. (Tableau 4.3) Des mesures sont alors identifiées et des échéanciers sont fixés.

Tableau 4.3 - Plan de rendement

Pour identifier ses objectifs liés au perfectionnement, l'employé compare alors ses compétences et ses aspirations avec son plan de rendement. L'employé inclut aussi des mesures dans son plan de perfectionnement et identifie différentes activités d'apprentissage qui l'aideront à acquérir les connaissances et les compétences nécessaires à l'atteinte de ses objectifs de perfectionnement (Tableau 4.4). Le plan de perfectionnement inclut les renseignements suivants:

Tableau 4.4 - Plan de perfectionnement

« Comment vais-je améliorer mon travail actuel ? Où est-ce que je me vois dans l'avenir ? Que dois-je faire pour y arriver ? »

Les ressources et le soutien requis sont identifiés ainsi que les échéanciers.

Les évaluations du rendement sont effectuées par le supérieur selon les réactions des clients internes et externes. Les discussions portent aussi sur le perfectionnement et l'appui du superviseur pour l'avenir. Au delà de la discussion et de l'évaluation du rendement entre le cadre et l'employé, un système relatif de classement place l'individu parmi un groupe plus important de collègues. HP compte un grand nombre de bons employés et on s'attendrait à ce que beaucoup d'entre eux se classent à un niveau supérieur de rendement. À HP, cependant, le seuil de rendement continue de grimper et les nouveaux résultats deviennent une nouvelle norme. Par exemple, si on utilise une échelle de 1 à 5 et qu'une année, beaucoup d'employés obtiennent la cote de 4, la norme de rendement deviendrait donc 3 l'année suivante et les attentes seront plus élevées.

« C'est très intéressant& parce qu'on atteint un certain niveau une année, mais ce n'est pas garanti qu'on y restera dans l'avenir. D'année en année, on s'attend à plus& »

Ce processus appuie le perfectionnement professionnel :

« On ne peut pas faire la même chose que l'année précédente et espérer obtenir le même classement. Chaque année, c'est un tout nouveau défi& c'est ce qui pousse à vouloir devenir meilleur& c'est une carrière, on doit faire le nécessaire pour s'assurer d'acquérir les bonnes compétences... »

Puisqu'il n'y a aucun « droit acquis » et que le salaire dépend du rendement,

« si on ne s'occupe pas de son propre bien-être (c.-à-d. de son perfectionnement) et d'apporter une contribution plus importante chaque année, alors on ne doit pas s'attendre à être rémunéré pour cela. »

Le système encourage le perfectionnement et incite les employés à y avoir recours le plus souvent possible.

Appui organisationnel au perfectionnement professionnel

L'organisation appuie les efforts de perfectionnement professionnel. Un employé reçoit en moyenne quarante heures de formation traditionnelle par année (l'organisation tente d'augmenter ce nombre à quatre-vingts heures), mais le perfectionnement à HP s'acquiert aussi par des affectations, des projets et d'autres possibilités d'apprentissage en cours d'emploi. L'accent est surtout mis sur la formation technique et sur le produit. Cependant, la compagnie appuie toute formation qui est jugée essentielle au succès de l'entreprise comme la gestion de projets et les « compétences moins techniques ». Divers choix de formation et d'éducation à l'interne et à l'externe sont offerts aux employés, comme l'auto-apprentissage en informatique. L'organisation possède un centre d'éducation chargé d'offrir un nombre impressionnant de cours ainsi qu'un centre d'apprentissage qui est dépositaire de ressources où il est possible de consulter des livres, des audiocassettes et des vidéocassettes.

Conformément à sa philosophie d'accorder plus de pouvoir à ses employés, HP a conçu un site Web qui fournit un grand nombre d'informations et d'outils. En cliquant tout simplement sur une touche, les employés ont accès à divers outils de perfectionnement professionnel, notamment :

  • "Forms", lié aux plans de rendement et de perfectionnement. L'employé obtient ainsi l'encadrement nécessaire pour exécuter ces plans avec l'aide d'un guide sur la planification du rendement et de la carrière ou l'évaluation de l'employé.

  • "Career Steps", qui est un outil de perfectionnement professionnel sur le réseau interne, permet aux employés d'établir leur propre profil selon leurs compétences, leurs forces et les domaines de perfectionnement. Dès qu'il est rempli, leur profil peut être jumelé à des descriptions d'emplois réels à HP.

  • Le réseau de ressources en apprentissage, collabore avec les universités pour établir des partenariats et se qualifier pour leurs programmes. Ce réseau est directement lié aux sites Web des universités afin de fournir l'information la plus récente sur les facultés, les disponibilités et les inscriptions. Il aide aussi les utilisateurs à trouver les ressources nécessaires pour développer des compétences spécifiques.

  • L'affichage d'emplois est une application du site Web offerte à tous les employés de HP. Les pages de ce site Web sont traduites dans plusieurs langues pour permettre aux employés de HP de naviguer dans la langue de leur choix. L'accès direct à des postes situés dans un pays donné peut être effectué au moyen d'une carte géographique électronique. Un outil de recherche aide les postulants à rechercher les emplois vacants selon plusieurs critères : lieu géographique, poste, niveau d'emploi, mots clés, etc. Les postulants à l'interne peuvent poser leur candidature directement sur le formulaire « Apply to » du site Web. L'information est mise à jour quotidiennement.

  • La souscription à un emploi permet aux employés de HP de partout dans le monde à la recherche d'un nouvel emploi d'entrer leurs critères dans un formulaire de site Web intitulé « Subscribe to Job Opportunities ». Une fois par semaine, un processus est activé pour jumeler les souscriptions aux emplois affichés au Canada et en Amérique latine. Quand il y a jumelage, un message électronique avertit automatiquement l'employé des emplois jumelés avec les critères choisis.

  • Le guide des ressources en perfectionnement du leadership, qui fournit aux cadres ainsi qu'aux collaborateurs individuels de HP des ressources (livres, vidéocassettes, programmes et ateliers) et des activités pour les aider à développer leurs aptitudes de leadership et leur donner des conseils sur le perfectionnement en cours d'emploi. Il est divisé en six catégories importantes de compétences en leadership (cinq pour les collaborateurs individuels) et peut être utilisé comme manuel de référence ou comme outil d'évaluation.

Des services d'orientation de carrière sont offerts par les ressources humaines (et de façon moins étendue au Centre d'apprentissage) ainsi qu'au Career Action Centre en Californie. Ce centre offre un service de consultation payant pour aider les gens à identifier leurs intérêts, leurs compétences et leurs valeurs, ainsi que pour une consultation individualisée directe (par téléphone pour les gens de l'extérieur).

La compagnie vend aux employés une trousse d'auto-perfectionnement professionnel pour les aider à évaluer et à prendre des décisions liées à la carrière. Cette trousse autodidacte aide les employés à s'évaluer eux-mêmes. L'évaluation comprend un examen de leurs objectifs personnels et professionnels, de leur auto-perfectionnement ainsi que de leurs compétences et de leurs attitudes. Cette trousse aide aussi les employés à identifier leurs lacunes puisqu'elle compare leur situation actuelle avec leurs objectifs d'avenir. Les employés reçoivent donc l'aide nécessaire à l'élaboration d'un plan de carrière et ils déterminent aussi les étapes nécessaires à l'exécution de ce plan.

Quatre fois par année, HP organise une semaine de perfectionnement en leadership dans diverses régions des États-Unis (au Canada, elle est offerte une fois aux deux ans). Bien qu'elle ait été principalement conçue pour les gestionnaires à l'échelle mondiale, cette semaine de formation offre aussi de la formation spécifique en leadership comme de la formation en leadership pour les cadres de direction et de la formation en processus de gestion. Des ateliers et des présentations sont offerts sur de nombreux sujets, notamment l'auto-perfectionnement professionnel et la planification du perfectionnement et du rendement.

L'entreprise compte quatre divisions, qui sont responsables du développement de la gestion centrale pour les cadres de HP au premier échelon et au niveau intermédiaire ainsi que pour le perfectionnement du leadership pour la haute direction.

Les nouveaux cadres et les cadres chevronnés peuvent suivre divers cours traitant, entre autres, de l'encadrement de la gestion du rendement, de la diversité et de l'entrevue d'observation de comportement.

Le programme du développement et de l'efficacité du leadership fait partie d'un important effort stratégique visant à accélérer le perfectionnement des compétences de leadership des cadres de premier échelon qui ont un bon rendement et un grand potentiel, ainsi que pour les collaborateurs individuels. Les entreprises choisissent des participants qui sont prêts à accepter le surcroît de travail inhérent aux postes supérieurs. Le programme actuel offre une évaluation complète du leadership, la planification du perfectionnement, le mentorat, l'expérience de travail pratique ainsi que des événements périodiques. Il y a chaque année 200 places pour des participants. Les critères de sélection assurent la diversité raciale, ethnique et culturelle. Le programme de 1998 comprendra environ 180 Américains, entre 12 et 20 Européens ainsi que 20 citoyens de l'Asie et du Pacifique.

Comme le Hoshin se reflète dans la diversité et dans le perfectionnement, HP reconnaît que pour assurer le maintien de ses avantages concurrentiels sur le marché, il doit :

  • améliorer sa capacité d'identifier, de trouver et de perfectionner les employés prometteurs avec un objectif précis de diversité, et

  • adopter une approche systématique quant au perfectionnement des gestionnaires cadres et des cadres prometteurs.

Le programme de perfectionnement accéléré du leadership a été conçu pour les cadres intermédiaires prometteurs de haut rendement venant de partout dans le monde. Les participants sont nommés et parrainés par la haute direction de leur entreprise et considérés comme les futurs cadres supérieurs de HP. Les critères de sélection comprennent l'expérience dans deux postes différents dans des lieux géographiques différents ou dans des secteurs différents de l'entreprise, ainsi qu'une expérience minimale de cinq à sept ans à un poste cadre. Le programme actuel offre une gamme diversifiée d'expériences, qui comprennent des évaluations complètes du leadership, la planification du perfectionnement, l'évaluation de la carrière, les relations avec les pairs et les anciens cadres, l'encadrement et le mentorat. Les critères de sélection pour les 48 participants annuels qui viennent de partout dans le monde assurent la diversité raciale, ethnique et culturelle. De plus, la moitié de places sont réservées aux femmes. Des plans ont été conçus pour développer en 1999 un programme de ce genre pour les gestionnaires de premier échelon ainsi que pour les directeurs généraux .


IBM Canada

IBM est la plus importante compagnie d'informatique, de matériel de traitement de données et de services au monde. L'entreprise compte 280 000 employés à l'échelle internationale et gère deux secteurs principaux d'activités, soit les ventes et la distribution, ainsi que les services mondiaux. Les services mondiaux d'IBM, présents dans 164 pays, emploient plus de 116 000 personnes, dont 9 000 professionnels. Ces employés fournissent divers services de soutien des produits ainsi que des services professionnels et de réseau. IBM Canada emploie 15 383 personnes dans ses 88 installations partout au pays. De plus, elle possède trois sociétés affiliées. Dans l'univers d'IBM, à l'échelle mondiale, on compte environ 26 000 gestionnaires responsables de personnes (c.-à-d. des supérieurs immédiats) et 3 000 cadres. Au Canada, il y a 2 100 gestionnaires.

Gestion des compétences, développement des compétences et dynamisme de carrière

IBM, comme toutes les entreprises dans le domaine de l'informatique, fait face à un environnement qui change « à la vitesse de l'éclair ». Avec de nouvelles entreprises, des nouveaux marchés et une demande changeante de produits et de services, le défi d'IBM est de veiller à ce que ses employés aient les compétences nécessaires pour demeurer concurrentielle et de développer des compétences pour demeurer en tête du marché.

Bien qu'IBM se concentre sur la gestion et le développement des compétences de ses employés afin d'acquérir un avantage par rapport à ses concurrents, elles s'est aussi engagée à permettre aux employés de lier leurs objectifs professionnels avec les stratégies d'affaires, l'orientation et les besoins d'IBM. Ces trois processus (gestion des compétence, perfectionnement et dynamisme de carrière) sont très en corrélation et intégrés.

Processus de gestion des compétences : le processus de gestion des compétences à IBM est un processus mondial intégré au processus administratif. De façon simplifiée, ce processus englobe quatre composantes majeures :

  • Planification
  • Évaluation et Acquisition
  • Perfectionnement
  • Utilisation
Planification

L'organisation détermine en tant qu'entreprise dans quels marchés elle désire évoluer, les besoins de sa clientèle et les produits et services qu'elle désire offrir.

Évaluation et Acquisition

Par une recherche auprès de ses clients, elle analyse les exigences de sa clientèle en termes de compétences et de rendement et évalue ensuite les compétences disponibles à IBM. Pour ce faire, elle utilise un outil mondial qui définit les compétences relatives aux fonctions. On effectue aussi une analyse des lacunes à l'aide d'un modèle afin d'identifier les mesures à prendre pour acquérir les compétences et les développer.

Perfectionnement

« IBM a toujours considéré le perfectionnement de ses employés comme indispensable à sa propre réussite et à celle de ses employés. » Bien que certaines compétences soient acquises à l'extérieur de l'entreprise, cette dernière met davantage l'accent sur l'utilisation accrue des stratégies et des outils de perfectionnement servant à combler les lacunes dans les compétences. Elle considère le développement des compétences comme essentiel pour conserver ses occasions d'affaires et en obtenir d'autres, mais aussi pour accroître la croissance professionnelle et la satisfaction de ses employés.

Utilisation

Dès que les compétences sont acquises, elles peuvent être utilisées là où elles sont utiles. Les gestionnaires des ressources humaines ont accès aux compétences disponibles et les utilisent pour les projets selon la demande. C'est ce qu'on appelle de la « gestion par occasions ». Le défi le plus important d'IBM est d'être capable d'utiliser de façon stratégique l'énorme quantité de données présentées sous forme de curriculum vitae.

Il existe beaucoup de catégories d'activités différentes dans chacune de ces composantes. Les processus de développement des compétences et de la carrière sont gérés de façon parallèle et intégrée.

Du point de vue des employés, il s'agit d'un processus en trois étapes qui soulève trois questions pertinentes :

  • De quoi l'entreprise a-t-elle besoin?
  • Quelles sont mes compétences personnelles par rapport aux besoins de l'entreprise ?
  • Quelles sont mes lacunes et comment puis-je les combler ?

Dès que cette analyse est faite et que des mesures sont prises, « les services de l'employé peuvent alors être utilisés».

Deux rôles clés ont été identifiés dans l'entreprise pour aider à planifier et à évaluer les compétences du point de vue de l'entreprise autant que de celui des employés. Il s'agit du planificateur de perfectionnement et du leader de perfectionnement. Le planificateur de perfectionnement est un gestionnaire impartial ayant de l'expérience technique et qui peut évaluer les occasions d'affaires. Il travaille avec les différentes unités pour évaluer les compétences particulières qui seront nécessaires selon le marché à conquérir et les produits et services à offrir. Le planificateur de perfectionnement transmet l'information au processus et veille à ce que les employés connaissent les compétences essentielles qui seront nécessaires et qui devraient donc être développées. En d'autres termes, « un planificateur de perfectionnement est une personne qui planifie de façon stratégique les compétences de l'avenir ». Sa fonction consiste à évaluer les compétences à développer ainsi que celles qui peuvent être « achetées ». Le leader de perfectionnement, pour sa part, aide les gestionnaires et les employés à choisir un modèle professionnel qui soit « idéal pour eux », c'est-à-dire qui leur permette de faire un bon bilan personnel et de créer des activités de perfectionnement appropriées.

IBM

« Les solutions doivent être conçues en fonction des besoins des gens. J'ai vu trop d'initiatives qui ont échoué lamentablement parce qu'elles n'étaient pas directement liées à l'entreprise. Si la haute direction n'avait pas cru un seul instant que la solution que nous avions apportée ne leur donnait pas un avantage concurrentiel sur le marché, la porte se serait fermée. Cela demande un énorme investissement. Alors la chose qu'elle doit s'offrir, ce sont des effectifs qui développent résistance et endurance dans leur cheminement de carrière. Toutes les compagnies qui y croient vont aller de l'avant et investir le nécessaire parce que les avantages qui en découlent sont très élevés. Il est très difficile de reproduire exactement ce que font les autres compagnies et cela vous procure un avantage sur la concurrence. »

« Ce qui est bon pour l'individu est bon pour l'entreprise. »

« Le dynamisme de carrière pour les professionnels des Services mondiaux IBM va au delà de la carrière personnelle et du succès financier de l'organisation et vise plutôt la viabilité à long terme d'IBM, qui se trouve dans un marché hautement compétitif et en pleine évolution. »

« Dans un cycle de 2 à 3 ans, vous pouvez avoir affaire à un ensemble tout à fait différent de priorités et devoir changer complètement de travail. Deux ou trois fois au cours de votre carrière à IBM, vous allez subir un changement radical à 180 degrés et avoir des intérêts et des compétences totalement différents. »

Processus de développement des compétences :

Le modèle utilisé à IBM pour le développement des compétences fait partie intégrante du processus de gestion des compétences et est décrit au tableau 4.5.Tablelau 4.5 - Modèle opérationnel des aptitudes

Les gestionnaires et les employés ont tous deux des responsabilités dans le processus de gestion des compétences. Le gestionnaire doit identifier les compétences exigées par la clientèle et les secteurs du marché ainsi que par les affectations de tâches et les responsabilités de l'employé. Les compétences professionnelle exigées par les clients et par les marchés aident à déterminer des fonctions d'emploi et des modèles adéquats pour l'évaluation des compétences.

Deux mille modèles de compétences ont été créés de façon conjointe et chacun d'eux est lié à un emploi. Puisque les postes sont créés en fonction de groupes de professions entraînant un perfectionnement professionnel bien défini, les employés peuvent évaluer non seulement leur besoin actuel de compétences, mais aussi les compétences nécessaires pour des postes plus élevés dans un cheminement de carrière particulier.

Au début de l'année, chaque employé détermine ses engagements personnels envers l'entreprise (EPEE) ou ses objectifs relatifs à sa contribution à IBM. En commençant par les hauts dirigeants, chacun formule ses « engagements » selon le plan d'affaires et identifie ses propres objectifs dans les trois principaux domaines d'engagement envers IBM : l'engagement de GAGNER, l'engagement d'ACCOMPLIR les tâches et l'engagement de contribuer à l'ÉQUIPE. En d'autres termes, l'employé prend des engagements dans les principaux domaines qu'il aborde au travail, dans les détails ou les tâches spécifiques qui doivent être exécutées ainsi que dans les activités qui contribuent aux divers efforts d'équipe. Les objectifs de développement des compétences personnelles sont inclus dans ces « engagements » et liés aux plans des unités d'affaires. Ces plans et ces engagements sont la référence selon laquelle le rendement sera évalué.

Chaque employé révise alors la liste de compétences pour son modèle de profession et met à jour son évaluation de compétences en utilisant l'outil en ligne relatif aux COMPÉTENCES. Quand ce processus a débuté en 1996, chaque employé consacrait entre 4 à 6 heures à son évaluation initiale. Plus de 90 p. 100 des employés ont depuis complété leur évaluation initiale de compétences. L'outil relatif aux COMPÉTENCES permet de faire un inventaire des compétences et des expériences actuelles et d'identifier les lacunes. Une partie de ce processus inclut une mise à jour du curriculum vitae de chaque employé, ce qui est important puisque les clients (à l'interne et à l'externe) demandent souvent de consulter les curriculum vitae des employés qui fourniront les services.

L'outil en ligne relatif aux COMPÉTENCES, que chaque employé doit remplir et mettre à jour, est le Plan personnel des compétences (PPC). « Le PPC est utilisé afin d'identifier et de développer les compétences qui sont nécessaires au succès de l'entreprise et de l'employé ». Ce plan résume les exigences de développement des compétences dans les deux domaines suivants :

1. Les compétences nécessaires au succès d'IBM tel les que définies par le client et les plan d'affaires (c.-à-d. les compétences présentement requises).

2. Les compétences nécessaires pour atteindre les objectifs et les aspirations de l'employé.

La série des « besoins actuels de compétences » est élaborée en collaboration avec le gestionnaire ou l'équipe et doit être révisée au moins une fois par année pour y apporter les changements nécessaires. L'organisation identifie aussi les priorités afin de centrer son attention sur le développement de certaines compétences essentielles. En 1998, par exemple, elle s'est concentrée sur le développement de compétences relatives aux outils de productivité pour utilisation interne. Les modèles d'emplois ont alors été conçus pour aider les employés à déterminer les compétences requises. Après l'évaluation, l'inventaire des compétences actuelles, qui deviennent prioritaires, est effectué. On s'attend à ce que tous les employés continuent d'effectuer l'évaluation de leurs compétences actuelles sur l'outil en ligne relatif aux compétences d'IBM. La documentation générée par ce processus permet à IBM de demeurer au courant des compétences qu'elle possède parmi ses effectifs.

La deuxième partie, c'est-à-dire le développement des compétences nécessaires pour que l'employé atteigne ses objectifs et ses aspirations, est optionnelle mais permet d'ajouter des besoins individuels distincts dans les discussions sur le développement professionnel à divers stades de leur carrière. Elle peut être amorcée par l'employé ou par le gestionnaire et est particulièrement utile pour les employés qui veulent se préparer à un changement d'emploi ou qui désirent se concentrer sur leurs objectifs professionnels.

Dès qu'une personne a identifié les écarts entre ses compétences actuelles et ses compétences prévues, elle doit remplir ou faire mettre à jour le Plan de perfectionnement individuel (PPI). Ce plan comprend les « activités visant à combler les lacunes » et peut inclure diverses activités comme de l'éducation en salle de classe, des lectures, des affectations de projets, des « stages » sur des projets, la présence à des conférences, du mentorat, etc. Elles donnent aussi un aperçu des ressources nécessaires (temps et financement) qui doivent être consacrées au développement des compétences. Le plan peut être exécuté après avoir été approuvé par le gestionnaire et par l'employé. En général, trois à cinq compétences sont identifiées pour le développement de chaque cycle du PPI. On encourage les employés à ne pas s'engager au-dessus de leurs possibilités et à demeurer axés sur le développement. Dans l'exercice EPE (engagement personnel envers l'entreprise), les employés sont évalués selon les objectifs du PPI qu'ils ont atteints.

Au cours de l'année, on s'attend à ce que l'employé :

  • effectue divers « contrôles »;
  • obtienne de l'information sur les évaluations de son EPE (par des pairs, des clients et un cadre);
  • documente les lacunes relatives aux compétences qui ont été comblées, et
  • fasse la mise à jour de son profil personnel de compétences.

Vers la fin de l'année, l'employé reçoit des commentaires et compare les résultats avec son EPE. Le cadre et l'employé fournissent tous deux de l'information pour l'évaluation globale de son EPE. Lorsque cette évaluation est déterminée au début de l'année suivante, le cadre en utilise les données pour déterminer la rémunération variable, les augmentations de salaire, etc.

Il est à noter qu'à IBM le développement des compétences est aussi lié à un processus d'accréditation. Lorsque les employés développent leurs compétences et les mettent en pratique, ils peuvent aussi se préparer à recevoir une accréditation par un comité de pairs. Les employés qui occupent déjà un poste cadre doivent obligatoirement obtenir leur accréditation. Ce processus assure que les normes seront maintenues partout dans le monde. « On ne veut pas différentes variantes des compétences et des talents quand on décide de réaliser un projet à l'échelle mondiale. » L'accréditation « ouvre aussi des portes » aux possibilités d'avancement, offre « une certaine reconnaissance » et constitue une « porte d'entrée » aux échelons supérieurs.

IBM essaie aussi d'identifier les employés « prometteurs » au début de leur carrière par un processus semestriel d'évaluation globale. Lorsqu'un employé prometteur très bien documenté est identifié, on lui bâtit un plan de perfectionnement. Ce plan est en fait un plan détaillé d'étapes de carrière visant à donner aux employés prometteurs l'ampleur d'expérience nécessaire. Toutefois, ce processus est « dirigé par l'employé et appuyé par le gestionnaire ». À ce stade les « employés ayant un potentiel technique élevé » et les « femmes ayant un potentiel élevé » sont aussi identifiés.

Processus de dynamisme de carrière

Un processus de gestion de carrière intitulé Processus de dynamisme de carrière est intégré au processus de gestion des compétences (voir Figure 4.6).

« Le dynamisme de carrière peut être atteint lorsqu'un individu s'approprie sa vie au travail et en prend le contrôle en évaluant et en comprenant continuellement les caractéristiques de ses compétences, les attributs et les modèles de motivation; lorsqu'il explore constamment et crée des occasions d'affaires tout en mesurant ses compétences à l'extérieur comme à l'intérieur de l'entreprise; lorsqu'il établit des objectifs de carrière personnels en accord avec la stratégie de l'entreprise, élabore des plans INTELLIGENTS (SMART)(30) et s'engage à les suivre. »

(S. Stewart, Moving Toward a Career Resilient Workforce, document interne d'IBM)

Tableau 4.6 - Gestion des aptitudes / Processus de revitalisation professionnelle

Pris ensemble, ces deux processus allient les objectifs de compétence individuels et professionnels avec les occasions d'affaires de l'organisation. L'intégration de ces deux processus permet aux employés d'IBM :

  • de mieux se comprendre et de mieux connaître leurs compétences;

  • d'explorer des possibilités d'acquérir des connaissances sur le marché et les compétences qui y sont demandées (le BESOIN);

  • de prendre des décisions éclairées quant à leurs objectifs de carrière, leurs buts et les comportements spécifiques qu'ils doivent développer et améliorer pour combler leurs LACUNES, et

  • d'élaborer des PLANS réalisables continuellement révisés, auxquels ils accordent la priorité, envers lesquels ils s'engagent et qu'ils exécutent efficacement.

Le Processus de dynamisme de carrière compte cinq étapes et offre aux professionnels d'IBM une approche qui les aidera à devenir des employés qui développent résistance et endurance dans leur cheminement de carrière. Ces étapes fournissent une structure et de l'encadrement dans l'auto-évaluation, en créant et en explorant des possibilités et en déterminant des buts et objectifs. De plus, elles aident l'employé à prendre des décisions ainsi qu'à développer et à exécuter des plans d'action.

Les employés, les gestionnaires et l'organisation bénéficient tous du processus de dynamisme de carrière. Pour l'individu, le dynamisme de carrière signifie l'accroissement de ses compétences pour une carrière à long terme, la prise en charge de sa carrière, un emploi et la possibilité de poursuivre sa formation. Pour le gestionnaire, il offre une démarche de gestion de carrières et les ressources nécessaires pour l'appuyer (comme l'orientation professionnelle et le développement des compétences), la prise en charge par l'employé de sa carrière et un accroissement de son engagement envers le succès de l'organisation. Pour IBM, cela signifie attirer et maintenir des effectifs compétents, dotés de talents variés et hautement qualifiés, ainsi qu'une meilleure productivité et une relation entre la carrière de ses employés et la direction de l'entreprise. Cela signifie aussi des employés qui développent résistance et endurance dans leur cheminement de carrière, ce qui constitue un avantage stratégique difficile à reproduire.

Pour appuyer ce processus, le Centre canadien du dynamisme de carrière (Canadian IGS Career Vitality Centre) a été officiellement inauguré en janvier 1997 pour offrir des services, des outils et des ressources liés au dynamisme de carrière aux nouveaux employés, à tous les professionnels, aux directeurs généraux et à tous les employés permanents et temporaires. Ce centre regroupe en un seul endroit presque tous les services et renseignements essentiels pour aider les employés dans leur gestion de carrière. Bien qu'il soit situé à Markham (Ontario), il offre beaucoup de ressources aux professionnels d'IBM de partout au Canada. « Le jour où nous avons ouvert nos portes, nous étions déjà débordés de travail .»

Le Centre de dynamisme de carrière s'ajoute aux processus existants et aux outils déjà en place pour faciliter les sous-processus de dynamisme de carrière (p. ex., outil relatif aux COMPÉTENCES, PPC, PPI, réactions tous azimuts, EPE) en offrant divers outils d'auto-évaluation (orientation de carrière, ateliers et autoformation sur le développement individuel des compétences, rédaction biographique, entrevues, séances d'information sur les évaluations du rendement et discussions sur la carrière, séances sur la stratégie de l'entreprise) ainsi qu'un centre de documentation sur les carrières où l'on retrouve des livres, du matériel audio et des vidéocassettes. Le Centre de dynamisme de carrière a aussi créé un « réseau pour les membres de l'entreprise » afin d'aider les professionnels à créer des liens avec d'autres professionnels qui seraient prêts à partager de l'information et de l'expérience spécifique au développement de carrière. De plus, il conserve la liste des postes affichés antérieurement dans le « JOBNEWS » (un outil en ligne d'affichage d'emplois). Le JOBNEWS permet aux gens de déterminer le genre d'emplois et de compétences qui ont été très en demande dans le passé. Le Centre de dynamisme de carrière offre aussi en continu de l'information actuelle sur les profils de carrières professionnels de IBM avec lesquels les employés peuvent comparer leur propre profil. Enfin, il est lié de près au centre d'éducation et de formation ainsi qu'aux programmes de formation du leadership et de développement de la gestion.

Formation et perfectionnement des gestionnaires et de la haute direction

IBM renforce sa philosophie et ses processus en investissant dans ses employés. On estime qu'IBM Canada dépense environ 22 millions de dollars pour le perfectionnement des employés, dont 12 millions de dollars en « formation » seulement.

Le Centre d'éducation et de formation à Markham (Ontario), est chargé de « l'éducation » (généralement de la formation technique) pour les employés et les clients. De plus, les employés ont accès à de l'apprentissage à distance, à de l'éducation et à de la formation à l'externe, ainsi qu'à divers autres outils d'apprentissage.

Le groupe de perfectionnement des gestionnaires (PG) d'IBM est chargé d'identifier et d'offrir des activités d'apprentissage à tous les dirigeants d'IBM aux échelons inférieurs de la direction. Il est aussi chargé, tout comme le Centre d'excellence pour le perfectionnement du leadership, d'enseigner à ce groupe les comportements de gestionnaire et de leadership nécessaires.

Conformément à la stratégie d'IBM de développer des compétences partout dans l'organisation (comme le reflètent les trois processus abordés plus tôt), le groupe de PG est aussi chargé d'identifier une série claire et concise de compétences générales pour tous les cadres d'IBM ainsi que les compétences et les comportements qui s'y rattachent pour les cadres supérieurs et intermédiaires.

Pour ce qui est des cadres chevronnés, onze compétences ont été incluses dans la recette de la préparation de la relève. Les gestionnaires sont évalués selon ces compétences. Un outil d'évaluation intitulé Strengthening Leadership at IBM: An Assessment Handbook for Executives (Développement du leadership à IBM : manuel d'évaluation pour les gestionnaires) est offert aux gestionnaires pour les aider à identifier leurs propres forces et celles de leur supérieur immédiat ainsi que les domaines devant être améliorés. Ce guide définit les compétences, explique le « diagramme de leadership à sept cercles » d'IBM et suggère une liste d'activités de perfectionnement susceptibles d'aider le gestionnaire à concevoir son propre plan de perfectionnement. Un cours d'une durée de deux jours intitulé « New Blue » a aussi été conçu pour donner des réactions aux gestionnaires chevronnés sur leurs compétences ainsi que sur leur style de gestion et le climat de l'entreprise. Ce cours a été offert à 300 des principaux dirigeants d'IBM.

Le perfectionnement pour les gestionnaires se présente sous diverses formes. A IBM, la philosophie du perfectionnement des cadres dirigeants est la suivante :

  • l'approche du leadership doit être cohérente pour les professionnels, les gestionnaires et les dirigeants;
  • la même approche est appliquée dans l'ensemble, et
  • l'accent est mis sur l'apprentissage électronique sur le réseau interne (Intranet).

Il existe aussi des programmes de base pour le perfectionnement des cadres de premier échelon, intermédiaires ou chevronnés. Ces programmes comprennent plusieurs modules d'apprentissage à distance au moyen du réseau électronique en direct. Offert à l'aide de nouveaux outils techniques graduels, l'apprentissage en ligne est soit interactif ou coopératif. D'autres services offerts sont les «laboratoires d'apprentissage » ou les ateliers en vis-à-vis. Les cours à l'extérieur (cours universitaires ou MBA) sont aussi considérés comme des activités de perfectionnement.

Les expériences de perfectionnement les plus importantes demeurent toutefois les possibilités au travail qui sont menées par les dirigeants et qui permettent des réactions avisées ainsi que « les expériences d'apprentissage offertes par l'entreprise et conçues particulièrement pour satisfaire les besoins de perfectionnement des gestionnaires d'IBM ». Il existe, pour les cadres dirigeants, un programme mondial pour les cadres qui se donne au Centre d'apprentissage d'IBM à Armonk (New York).


Banque Royale du Canada

La Banque Royale est la plus importante institution financière canadienne en termes de valeur boursière, de revenus et de bénéfice net. Elle dessert près de 10 millions de clients particuliers et commerciaux à l'échelle mondiale. Au Canada, elle possède des parts de marché dominantes dans les prêts hypothécaires résidentiels, les dépôts et les prêts aux particuliers ainsi que dans les prêts à l'entreprise. Elle est l'expert financier le plus important et le troisième plus grand fournisseur de fonds communs de placement (la première parmi les fonds détenus par une banque). La Banque Royale possède le courtier en valeurs mobilières le plus important et le plus rentable (la RBC Dominion Securities) et le deuxième plus grand courtier exécutant (Banque Royale Action Direct). Elle est un important fournisseur d'assurance-vie collective, d'assurance-invalidité, d'assurance-vie individuelle et d'assurance voyage. Elle offre aussi à ses clients commerciaux à l'échelle mondiale des services bancaires aux entreprises et de placements bancaires, du financement commercial, des services de relations interbancaires ainsi qu'un service de trésorerie et de dépôt de titres. La banque possède un réseau de succursales dans les Caraïbes et effectue d'importantes opérations bancaires privées globales. Son réseau international inclut 105 bureaux dans 36 pays. La banque, divisée en unités fonctionnelles, géographiques et d'affaires, emploie 58 000 employés. (Rapport annuel, 1997)

Banque Royale

« ... comme le dirait Mintzberg, notre style organisationnel est de PENSER. PENSER. PENSER. AGIR& (Le cours) nous mène vers PENSER. AGIR. PENSER. AGIR. PENSER. AGIR. »

« Pour ce qui est du perfectionnement, ce dont nous voulons discuter avec les gens, ce n'est pas de possibilités de perfectionnement en termes de changements de niveau, mais plutôt de possibilités de perfectionnement professionnel en termes de changement d'emploi en cours de carrière... il est possible d'avoir trois, quatre ou cinq carrières dans votre cheminement de carrière à la Banque Royale. »

« Les gestionnaires doivent être disponibles pour les employés. En tant qu'organisation, si nous devons appuyer cette initiative, nous devons aussi mettre les outils et les ressources nécessaires en place& et les rendre facilement utilisables pour eux& c'est un investissement dans nos gens& nous avons adopté une approche voulant que les coûts viennent au second plan par rapport aux avantages qu'en retirent les employés. »

« Nous devons encadrer nos gestionnaires avec efficacité pour les aider à bien gérer le concept d'auto-gestion de la carrière. »

« Le processus PREP a été conçu particulièrement pour faire concorder les objectifs et les activités individuels avec les objectifs et les stratégies de l'entreprise... pour combler les lacunes liées aux compétences par des plans de perfectionnement personnel. »

Modèle de perfectionnement du leadership pour le GFBR

Le Groupe financier de la Banque Royale a un modèle clairement énoncé de perfectionnement du leadership. Ce modèle (voir tableau 4.7) peut être perçu comme un modèle de perfectionnement professionnel pouvant être utilisé à presque tous les niveaux hiérarchiques de l'organisation.

Tableau 4.7 - Modèle de perfectionnement des dirigeants du GFBR

Ce modèle reconnaît qu'il existe des besoins individuels et organisationnels pour le développement de l'entreprise. Le plan stratégique est la base qui permet de déterminer les besoins organisationnels et mène à l'évaluation des questions stratégiques suivantes : « Dans quelle direction devons-nous aller ? Où voulons-nous aller ? Quels besoins de leadership seront nécessaires ? Les besoins de leadership sont évalués en termes d'effectifs aussi bien que de compétences.

Chaque année, le GFBR passe par un processus de gestion de la relève complexe et exhaustif. En consultation avec les diverses unités ainsi qu'avec le président et le vice-président de l'entreprise, le groupe des RH de l'organisation (qui est responsable de la gestion de la relève et du développement du leadership) examine le groupe des meilleurs talents. Ce groupe est composé de gestionnaires existants et de gens qui sont susceptibles de joindre les rangs de la direction (aux deux échelons inférieurs à la direction). Toutes les lacunes identifiées quant aux besoins et aux talents sont alors évaluées pour déterminer si elles peuvent être comblées par l'expérience ou par le recrutement à l'externe.

L'aspect des besoins individuels du modèle de développement du leadership nécessite, en premier lieu, une évaluation trimestrielle du rendement. Lors de cette évaluation ont lieu des discussions sur le rendement et le potentiel actuel de la personne. On examine aussi toutes les lacunes qui peuvent être rencontrées dans la réalisation de ce potentiel. Une évaluation finale et officielle est menée à la fin de l'année selon les discussions antérieures.

Il existe aussi un processus d'évaluation du leadership indépendant de l'évaluation du rendement. Il s'agit d'un processus de réactions tous azimuts entrepris auprès des individus actuellement gestionnaires ou considérés comme d'éventuels gestionnaires. Les réactions d'environ 10 à 15 personnes (gestionnaires, pairs, supérieur immédiat, clients et autres) sont rassemblées et le rendement est évalué selon six critères relatifs au leadership. L'analyse des lacunes selon ces critères permet au GFBR de déterminer si la personne a des lacunes à combler dans son perfectionnement. Cet exercice « axé sur le perfectionnement » n'a pas pour but d'évaluer mais plutôt d'identifier les lacunes et d'aider à les corriger. Enfin, ce processus d'évaluation est de nature psychométrique et est suivi d'une entrevue.

Le troisième élément, axé sur le point de vue de l'individu, est l'évaluation de la gestion de la relève. Cette évaluation permet de donner un « indice du potentiel de l'individu ». Le potentiel de l'individu est évalué et les lacunes reliées aux critères de leadership sont alors identifiées. Lorsque les besoins de l'individu et ceux de l'entreprise sont mus en regard,

« cela donne une bonne idée des priorités de perfectionnement dans l'organisation ».

À l'heure actuelle, la Banque a identifié trois priorités de perfectionnement qui se rapportent au plan stratégique. Ces priorités sont :

  • l'attitude globale, définie comme de la curiosité intellectuelle, une bonne disposition et une capacité de savoir profiter de diverses sources, en d'autres mots « ne pas être étroit d'esprit et avoir des pensées créatrices »)

  • la collaboration, en termes de travail dans une organisation. Cette priorité reflète le fait que le GFBR, qui a été pendant de nombreuses années une organisation hiérarchique du genre à contrôler et à commander, se transforme en une organisation qui est plus interfonctionnelle et interculturelle.

  • l'innovation, afin de développer une organisation créative, innovatrice et qui réagit plus rapidement au marché.

Ce modèle offre trois façons d'aborder les priorités relatives au perfectionnement La principale façon de perfectionner les gestionnaires et de développer le leadership dans l'organisation est l'expérience. Contrairement à un programme interne ou externe, l'organisation s'emploie à offrir à ses membres des affectations diverses (généralement d'une durée de 2 à 3 ans) qui leur permettent d'acquérir de l'expérience au cours de leur carrière :

« Nous prenons des gens qui jouent un rôle particulier et leur en donnons un qui leur est totalement étranger, que ce soit du point de vue géographique, genre de travail ou selon divers autres critères. »

Le but de ces affectations est de créer chez les gestionnaires et les autres employés un sentiment beaucoup plus large envers l'organisation pour qu'ils s'identifient à elle plutôt qu'à une unité particulière de l'entreprise. Les changements de carrière sont examinés non seulement en termes de ce qu'ils peuvent apporter à l'entreprise mais aussi de ce qu'ils peuvent apporter à l'individu.

Les deux autres façons d'aborder les priorités de perfectionnement sont les programmes internes et externes. Cependant, il est à noter que :

« On tend à utiliser premièrement l'expérience, puis les programmes internes pour les plus grands besoins de l'entreprise et finalement les programmes externes pour les besoins spécifiques de l'individu ».

Programmes internes

Les programmes internes sont gérés par le personnel interne. Les services de consultants ou d'experts à l'externe sont souvent nécessaires pour concevoir un programme adapté aux besoins de la Banque Royale. Le personnel interne agit généralement à titre de gestionnaire de projet et travaille en collaboration avec les consultants externes pour s'assurer que le programme répond bien aux objectifs de la banque ainsi qu'au budget qu'elle a déterminé.

Les programmes internes sont adaptés aux priorités spécifiques et ont généralement pour but d'imprégner les individus des valeurs de la Banque Royale, « pour les transformer en leaders selon la culture et de l'échelle de valeurs de la Banque Royale ». Ces programmes internes ont aussi pour but simplement de « créer des contacts ». Les gens viennent de partout dans l'organisation, ce qui les aide à se développer un réseau de contacts et à « travailler en collaboration dans l'organisation ». Le troisième objectif de ces programmes internes serait d'avoir des programmes spécifiques axés sur les trois priorités de perfectionnement identifiées : curiosité, innovation et collaboration. Par exemple, un cours a été conçu récemment avec la collaboration d'Henry Mintzberg de l'Université McGill, intitulé "From Analysis to Action" (de l'analyse à l'action) qui est particulièrement axé vers :

  • la collaboration et l'innovation;
  • la façon de se diriger plus rapidement vers le marché, et
  • un esprit d'entreprise plus poussé.

Ce cours a été présenté pour la première fois en novembre 1998 à un groupe de 25 représentants de la direction et de l'échelon immédiatement inférieur. On s'attend à ce qu'il soit offert pour au moins les deux prochaines années, après quoi il sera évalué(31).

Trois autres programmes internes sont offerts au niveau de la direction :

Le programme d'Introduction générale

À la gestion a été conçu à l'intention des gens qui ne sont pas encore gestionnaires. Il leur permet de prendre contact pour la première fois avec une « éducation générale à la gestion ». Durant dix jours, sept ou huit consultants haut placés de partout dans le monde sont invités à « parler du financement des entreprises, de la planification stratégique, de la planification du marché... et d'une variété de sujets directement liés aux compétences générales de gestion. De plus, ils essaient d'amener les gens à penser beaucoup plus largement en termes de ce qu'est la direction d'une entreprise contrairement à la gestion d'un seul dossier ou& d'un simple emploi ». John Cleghorn, directeur général de la Banque, accorde du temps au groupe. De plus, au moins cinq des six cadres supérieurs passent chacun un de ces neufs soirs avec le groupe à l'occasion d'un souper et d'une période de questions d'une heure sur les problèmes et les questions liés à la gestion. La présence de ces dirigeants démontre leur engagement envers les personnes.

Ce cours est offert deux fois l'an à environ 50 personnes. Pour beaucoup de gens de l'organisation, ce cours « leur indique qu'ils sont appelés à de plus grandes réalisations dans l'organisation. Il s'avère très positif et constitue une expérience formidable ». Ce cours existe depuis au moins douze ans.

Être cadre au Groupe Financier de la Banque Royale

Est un programme d'orientation pour ceux qui ont été nommés cadres (au niveau de la vice-présidence) à la Banque ou qui ont été engagés comme cadres de la Banque Royale. Ce programme, qui est offert depuis dix-huit mois, est généralement offert aux cadres six mois après leur nomination (ou leur embauche) lorsqu'ils ont acquis un peu d'expérience dans leur rôle de dirigeant. Ce cours, d'une durée de trois jours, « enseigne aux gens à parler pour l'organisation plutôt qu'au sujet de l'organisation ». Il est axé sur le fait de « faire de ces cadres des leaders de l'organisation plutôt que des cadres qui évoluent dans l'organisation » et met l'accent sur l'aspect de la collaboration, ce qui permet de créer des réseaux. John Cleghorn, le directeur général de la Banque, participe au cours en passant une demi-journée avec le groupe pour parler en long et en large du leadership dans l'organisation. Le vice-président adjoint aux ressources humaines leur accorde aussi une demi-journée. Ce cours, qui compte généralement 25 participants, est offert deux fois par année.

Le Système de développement du leadership (SDL)

Est un cours d'apprentissage actif offert à 30 personnes permettant d'identifier les projets traitant des sujets importants pour la Banque et de désigner des équipes interfonctionnelles. Durant six mois, chaque membre d'une équipe d'apprentissage actif travaille sur un projet tout en remplissant ses propres fonctions. « Il est très onéreux et très ambitieux de faire partie d'une des équipes de projet du SDL, mais c'est aussi l'une des meilleures expériences possibles pour permette aux gens de se rassembler, de travailler ensemble en organisation avec d'autres gens et de découvrir leurs propres compétences. »

D'autres programmes internes comme les groupes de travail et le travail en projet sont plus informels. Ces projets et ces programmes permettent aux employés de se faire connaître et d'acquérir de l'expérience dans l'organisation.

Programmes externes :

Les examens de gestion de la relève comprennent beaucoup de discussions sur les besoins de l'individu, par exemple un poste à l'étranger, dans une entreprise ou dans le domaine de la technologie. Le but de ces discussions est de considérer différentes possibilités afin d'accroître l'expérience de la personne.

Le Programme international de maîtrise en gestion

Est un consortium offert par l'Université McGill, l'Université de Lancaster en Angleterre, l'Université de Bangalore en Inde, une université au Japon et l'INSEAD en France. Ce programme, d'une durée de dix-huit mois, comprend un visite de trois semaines à chacune des universités susmentionnées. Étant une expérience d'apprentissage très intense, il offre des possibilités interculturelles considérables. Trois ou quatre personnes ayant chacune au moins dix ans d'expérience sont choisies pour y participer. De plus, il offre la chance aux participants de travailler dans l'équipe de la Banque Royale tout en profitant de l'expérience des autres compagnies. À ce jour, 13 personnes entièrement rémunérées ont suivi ce programme. Bien qu'il soit onéreux, la Banque s'engage dans ce programme en raison de la réaction des participants -- « ils sont plus réfléchis, plus confiants, ont une meilleure expérience du monde& ils pensent de façon plus stratégique ».

Divers autres programmes externes que les gens croient plus adaptés à leurs besoins sont aussi considérés, comme un MBA, un MBA pour les gens d'affaires, un MBA de l'Institut des banquiers canadiens de l'Université de Dalhousie et des cours donnés par enseignement à distance (p. ex., un MBA de l'Université d'Athabasca). Le financement accordé pour ce genre de perfectionnement est déterminé à la suite d'une discussion avec le gestionnaire et d'une évaluation du rendement de l'investissement. À tout le moins, les personnes qui désirent investir dans leur propre carrière se verront accorder du temps pour le faire.

Le budget total alloué au développement interne et externe du leadership est de 5,2 millions de dollars, dont une partie est recouvrée dans les unités d'affaires. En général, 60 p. 100 de ce montant est accordé au perfectionnement et à la prestation des programmes internes tandis que 40 p. 100 est alloué à divers programmes externes. Étant donné que l'organisation compte 300 dirigeants et 300 EPP à l'échelon inférieur de la direction, l'investissement moyen lié au perfectionnement par personne par année est de 9 000 $, ce qui représente un « engagement assez significatif».

Le processus de l'employé le plus prometteur (EPP)

Le groupe de relève aux postes de direction (qui compte 300 personnes) comprend environ 1 100 personnes, dont environ 300 sont ciblés comme des gestionnaires potentiels. Il existe dans les unités individuelles un processus appelé l'employé le plus prometteur (EPP) qui sert à évaluer le calibre de leurs propres employés. Les EPP peuvent être ciblés assez jeunes au début de leur carrière et être confirmés comme tel au cours de leur carrière ou « découverts » à un moment assez avancé de leur carrière. En d'autres mots, « cela peut arriver en tout temps dans une carrière et doit être confirmé chaque année. Il est possible de tomber au bas de la liste ou d'y être ajouté ». Ce n'est qu'aux échelons les plus élevés (c.-à-d. deux échelons sous la direction) que le statut d'EPP est confirmé. Alors que les EPP s'approchent de la direction, « l'entreprise confirme vraiment si son évaluation est juste. Il peut arriver que nous fassions une évaluation du leadership, par exemple. On peut discuter davantage, mais c'est à ce moment-là que l'on confirme si la personne possède réellement un potentiel de gestion ». Aux échelons inférieurs, il revient à l'unité d'affaires d'identifier les employés prometteurs.

Avant cette année, les EPP ne savaient pas qu'ils avaient été identifiés comme tels. La Banque a toutefois décidé d'en faire un processus plus ouvert. Les six critères de leadership, qui sont les qualités de comportement nécessaires pour devenir un leader dans l'organisation et qui vont de pair avec les aptitudes liées à la compétence selon ces critères, sont maintenant connus des échelons inférieurs et seront appliqués de façon plus étendue.

L'évaluation des EPP a lieu chaque année. Elle consiste en un processus de trois ou quatre mois de « montée de l'information à partir des gens qui travaillent sur le terrain, information qui est ensuite confirmée au plus haut niveau, après le fait ». Il s'agit d'un processus bien défini pour ce qui est des discussions à tenir : relève dans une unité d'affaires, potentiel et cote des personnes dans l'unité. Les ressources humaines de l'entreprise reçoivent de l'information sur chaque EPP de l'organisation, ce qui leur permet de gérer d'un point de vue organisationnel. Chaque EPP possède un plan de carrière qui est entré dans un système documenté de fichiers électroniques. Ces fichiers peuvent être examinés sur une base régulière pour voir « dans quelle mesure les EPP se dirigent vers des emplois conformément aux échéanciers déterminés dans le processus d'évaluation ». « C'est un processus assez formel qui implique une quantité considérable de dialogue et de débat sur les personnes par opposition à un processus déterminé par un système ou par une formule ». De plus, les RH de l'entreprise surveille de près la taille, l'équilibre des sexes, l'âge, l'éducation et d'autres aspects du groupe de relève afin de veiller à ce que « nous perfectionnions des employés à des échelons assez bas de l'organisation qui vont, avec le temps, grimper dans la hiérarchie et nous assurer une relève pour la direction. »

Perfectionnement professionnel et PREP

La PREP est le processus de la planification du rendement, de l'évaluation et du perfectionnement (PREP). La Banque accorde de l'importance au perfectionnement professionnel au moyen du nouveau processus qui a été adopté dans un grand nombre de secteurs du GFBR. Dans le cadre du PREP, tous les employés sont rencontrés trimestriellement afin de planifier des objectifs particuliers, des facteurs de rendement et des objectifs du groupe ainsi que pour évaluer leur rendement en fonction de ces objectifs spécifiques. Le PREP va au delà de l'évaluation de la position d'un personne par rapport à ces objectifs prédéterminés et de l'évaluation à des fins de rémunération(32). Il comporte aussi une composante d'encadrement et de perfectionnement qui aide les employés à atteindre leurs objectifs en identifiant les lacunes à combler dans leurs compétences et dans leurs connaissances afin d'améliorer leur rendement et leur contribution en général.

Le processus d'élaboration d'un plan de perfectionnement du PREP est le suivant :

  • L'employé remplit une fois par an un questionnaire d'évaluation et d'exemples de compétences pour son poste et transpose ses résultats dans le Résumé d'évaluation des compétences du PREP. Il peut ainsi déterminer ses possibilités de perfectionnement.

  • En collaboration avec son supérieur, l'employé souligne l'amélioration liée à son rendement ainsi que les activités de développement de ses compétences qu'il devra suivre au cours de l'année et qui se trouvent dans le planificateur de perfectionnement des compétences. On demande à l'employé de se référer aux diagrammes d'apprentissage relatifs aux compétences et qui sont offerts en ligne. Ces diagrammes d'apprentissage offrent une série d'activités ainsi que des suggestions liées au perfectionnement, soit des vidéocassettes, des livres, le jumelage avec un mentor, des cours d'enseignement à l'externe, des affectations ou des projets.

  • Chacune des activités planifiées est accompagnée d'un échéancier. Le planificateur du perfectionnement est révisé lors des rencontres trimestrielles avec le gestionnaire.

  • Selon les progrès de la personne et de l'unité au cours du trimestre antérieur, cette personne et le gestionnaire peuvent décider de réviser les activités ou le plan de perfectionnement.

  • Bien qu'il n'y ait pas de résultats liés au planificateur, le progrès de l'employé dans ses activités de perfectionnement aura un effet direct sur sa capacité d'atteindre avec succès ses objectifs de rendement.

L'encadrement du rendement, du perfectionnement et de la carrière fait partie intégrante du PREP. La Banque Royale a conçu un modèle d'encadrement à six étapes pour la formation en encadrement à la Banque Royale (qui fournit aux gestionnaires un cheminement pour n'importe quelle séance d'encadrement, quelle que soit sa nature). Dans l'encadrement du perfectionnement et de la carrière, le gestionnaire identifie les domaines dans lesquels l'employé a fait bonne figure et où il lui serait possible de se perfectionner davantage. En utilisant les données que l'employé a rassemblées au moyen des méthodes d'évaluation disponibles (c.-à-d. les données sur ses propres compétences, ses forces et son potentiel), le gestionnaire :

  • passe en revue avec l'employé les domaines exigeant du perfectionnement pour son poste actuel (compétences);

  • discute des domaines exigeant du perfectionnement pour des fonctions futures (carrière), et

  • discute de stratégies et de programmes d'amélioration et de perfectionnement ainsi que de stratégies professionnelles.

Un plan d'action est alors convenu et le progrès relatif au perfectionnement sera discuté lors de rencontres trimestrielles.

Le mois de septembre a été désigné comme le mois de la croissance personnelle pour les employés. Auparavant, la Banque encourageait ses employés à discuter avec leur supérieur de leur croissance personnelle ou de leur perfectionnement professionnel. Cette discussion devait se faire indépendamment de la discussion sur l'examen du rendement. Avec le PREP, il est certain qu'en septembre les gestionnaires et leurs employés « discuteront du progrès relatif au perfectionnement de l'employé en évaluant de façon exhaustive ses compétences, qu'ils rempliront un plan de perfectionnement détaillé et qu'ils discuteront de sa carrière ». Les évaluations du rendement sont effectuées au cours des trois autres rencontres trimestrielles, notamment lors de l'évaluation annuelle à la fin de l'année financière. L'importance du perfectionnement professionnel est profondément ancrée dans le processus, la personne prenant l'entière responsabilité de son propre plan de perfectionnement et des activités qui y sont associées, mais avec l'engagement et l'encadrement actifs du gestionnaire.

Soutien de l'organisation envers le perfectionnement professionnel

Comme la Banque Royale croit fermement qu'elle doit investir dans ses employés, elle développe constamment des outils, des processus et des ressources pour leur permettre de s'améliorer et de se perfectionner. La Formation en encadrement de la Banque Royale en est un bon exemple. Cette trousse a été élaborée en trois phases échelonnées sur un an et demi. Elle est maintenant offerte à tous les employés actifs. Elle comprend une disquette, une vidéocassette présentant des capsules, un CD-ROM, un guide pour le dirigeant ainsi qu'un manuel d'autoformation. Cette trousse constitue un outil d'apprentissage pour les gestionnaires afin de leur permettre de développer les compétences qui leur sont essentielles. De plus, elle met l'accent sur le message voulant que l'encadrement du rendement et du perfectionnement professionnel constitue une part importante du rôle de cadre. La conception de cette trousse met en évidence l'égalité des rôles entre le conseiller et la personne encadrée. Enfin, elle fournit aux deux parties du matériel de formation, de perfectionnement et de soutien.

Voici d'autres exemples de soutien organisationnel du perfectionnement professionnel :

  • le Navigateur de carrière : guide de l'employé est un guide qui expose les grandes lignes du processus de planification personnelle et professionnelle. C'est un outil de gestion du perfectionnement professionnel et personnel qui guide l'employé dans son auto-évaluation et dans la vérification de ses connaissances. Enfin, il aide les employés à concevoir un plan de perfectionnement et un plan de carrière. Il a été adapté sur mesure au GFBR.

  • le Navigateur de carrière : guide pour les leaders est un complément du guide de l'employé. Il intègre le modèle d'encadrement en 6 étapes et inclut des situations particulières d'encadrement professionnel.

  • le Questionnaire d'évaluation et d'exemples des compétences évalue les compétences d'une personne pour un rôle particulier. Il aide celle-ci à identifier les forces de ses compétences et les possibilités de perfectionnement.

  • Expérience de Carrière est un site Web sur Internet qui offre de l'information et des ateliers pour aider les individus à faire des choix de carrière.

  • Améliorer votre professionnalisme est un répertoire en ligne des activités d'apprentissage, des ateliers et des programmes de perfectionnement personnel offerts par le GFBR. Ce répertoire fournit des descriptions de cours et de l'information sur l'inscription.

  • Mentorlink est un programme de mentorat offert par le GFBR. Ce programme d'auto-perfectionnement est basé sur les compétences qui permettent aux employés d'aller au delà de leur environnement actuel afin d'approfondir leur croissance personnelle et professionnelle. Il inclut une trousse de départ, un aide-mémoire et un aperçu des lignes directrices du mentorat. Par des moyens techniques, un groupe d'individus qui sont formés pour devenir des mentors sont mis en relation avec les individus intéressés à avoir un mentor. Cette mise en relation comprend un processus de jumelage entre le perfectionnement requis par le stagiaire et les domaines rattachés aux mentors. Ce programme a été conçu pour être interfonctionnel plutôt qu'hiérarchique ou fondé sur l'entreprise.

  • Le réseau d'apprentissage personnel englobe des activités d'apprentissage multimédia sur micro-ordinateur, que les employés peuvent adapter à leur diagramme d'apprentissage.

  • le Répertoire des activités de formation est un répertoire de documents et de cours de formation.

  • la Ligne d'emploi « Connexion » est un « outil téléphonique de gestion de carrière » qui permet d'identifier les possibilités d'emploi et offre des conseils sur la rédaction de curriculum vitae et la préparation d'une entrevue. Cette ligne d'emploi, qui est accessible en tout temps et de partout dans le monde, est mise à jour quotidiennement et affiche tous les postes vacants. Les gestionnaires se sont tous engagés à afficher les postes, même si un candidat privilégié a été identifié. Chaque individu peut donc faire des choix dans le système téléphonique et obtenir une copie de l'énoncé des tâches de l'emploi, qui indique les responsabilités clés, les conditions de candidature et les compétences essentielles demandées. Malgré le fait qu'il lui serait possible d'offrir ce service en ligne, la Banque a délibérément choisi de continuer de l'offrir par téléphone avec des copies papier afin de maintenir son accessibilité puisque « tout le monde possède un téléphone alors que ce n'est pas tout le monde qui possède un ordinateur ». Il est aussi à noter que «la ligne d'emploi n'a pas uniquement pour but de trouver ou d'offrir des emplois& elle offre aux employés de l'information sur les activités en cours dans l'organisation. »

Les services mentionnés ci-dessus ne constituent qu'un échantillon des divers outils et ressources auxquels les employés de la Banque Royale ont accès pour la gestion de leur carrière. Un grand nombre des ces outils d'apprentissage sont parrainés par le Réseau d'apprentissage de la Banque Royale. Grâce à ce réseau, « à la Banque Royale, l'apprentissage peut se faire n'importe où et n'importe quand ». Il existe toutefois un « centre d'expertise », c'est-à-dire un emplacement réel qui gère de façon centralisée le développement et la prestation d'activités d'apprentissage de tout genre. Ce centre offre un large éventail de cours, dont des ateliers très prisés sur le perfectionnement professionnel ainsi que des ateliers sur la façon de réussir à bien se mettre en marché à la Banque Royale.

La Banque Royale est une grande adepte de l'éducation continue. En 1997, elle a investi au total 113,8 millions de dollars en formation (y compris le salaire et les avantages des stagiaires), ce qui représente près de 2 000 $ par employé. En 1998, l'investissement prévu est de 132 millions de dollars, c'est-à-dire environ 2 245 $ par employé. Tandis que près de 70 p. cent de la formation est propre à l'emploi, plus de 20 p. cent de cet investissement mène à l'enrichissement de la carrière de ses employés. Dans l'Unité des systèmes et des technologies, qui n'emploie que 2 300 employés, 4,3 millions de dollars seront dépensés en 1998 pour de la formation non technique, dont 3,8 millions de dollars qui seront investis dans l'enrichissement de carrière. Les coûts liés à la formation technique et à l'auto-formation s'élèvent à 1,1 million de dollars.

La Banque Royale croit aussi aux programmes de carrière pour les emplois de premier échelon. Dans l'Unité des systèmes et des technologies, par exemple, divers programmes sont en place pour voir non seulement à ce que de bons candidats soient disponibles pour des postes en informatique, mais qu'ils soient aussi aidés en termes de carrière à la Banque. Parallèlement aux programmes de stages d'été de 4 mois et aux programmes coopératifs, l'Unité offre aussi un programme de stages techniques qui permet de recruter de nouveaux diplômés pour la Banque. Environ la moitié des stagiaires de ce programme, d'une durée d'environ 4 mois, ne sont pas des diplômés en informatique, et ce, intentionnellement. Ces stagiaires, qui sont une centaine par année, acquièrent une formation complète (apprentissage individuel en majorité). Lorsqu'ils sont prêts à être embauchés, un processus de jumelage s'effectue entre le stagiaire, le gestionnaire et le projet. Les stagiaires sont alors dirigés vers un poste qu'ils occuperont entre 6 et 12 mois, après quoi, ils sont généralement dirigés vers un autre domaine ou un autre poste. Puisqu'ils n'ont pas été employés pour leurs compétences techniques mais plutôt pour leur potentiel et leurs aptitudes en relations humaines (qui sont des compétences importantes et souhaitables) « ils peuvent commencer à faire des choix de carrière au cours de leur cheminement puisqu'ils ont une expérience technique qui fait partie de leur introduction dans l'Unité et qu'ils peuvent désormais acquérir des connaissances en affaires commerciales. Ils deviennent alors très commercialisables, c'est-à-dire qu'ils peuvent se diriger vers d'autres entreprises ».


Statistique Canada

Statistique Canada est l'une des organisations les plus importantes et les plus respectées au monde dans le domaine des statistiques. Avec un budget annuel de 262 millions de dollars, elle emploie environ 5 400 employés de la fonction publique (4 715 employés nommés pour une durée indéterminée ou permanents et 608 employés pour une durée déterminée ou temporaires). La moitié de ces employés sont des économistes, des mathématiciens, des agents techniques et des administrateurs, tandis que les autres fournissent des services de soutien, de secrétariat, de traitement de données ainsi que de la mise en oeuvre d'enquêtes. Plus de 90 p. cent de ses employés travaillent à Ottawa alors que les autres travaillent dans les huit bureaux régionaux de l'organisme. Statistique Canada emploie aussi environ 1 600 « intervieweurs » dans les bureaux régionaux afin de recueillir des données sur les entreprises, la population active et le coût de la vie.

À titre d'agence de recherche scientifique, Statistique Canada publie une vaste gamme d'analyses statistiques et contribue considérablement au perfectionnement des méthodes statistiques à l'échelle nationale et internationale. Il est géré comme l'organisme central des systèmes statistiques de l'État, et mène des enquêtes spéciales financées par les autres ministères et organismes ainsi que par des ministères provinciaux et des clients du secteur privé.

Statistique Canada

« Presque tout le monde fait appel au mentorat sous une forme ou sous une autre& Les mentors sont reconnus pour vous aider matériellement quand vous commencez votre nouvel emploi. Ce sont eux qui vous aident quand vous arrivez à Stat Can. Ils vous accorderont de l'aide matérielle si vous en avez besoin au début& vous aideront à faire des choix de carrière& à choisir les prochains cours que vous devrez suivre& vous aideront à choisir vos affectations; ils regardent votre dossier et la direction que vous désirez prendre & »

« .... la structure du comité constitue le changement culturel le plus important& de mettre tout le monde en accord pour penser en tant que citoyen du ministère. »

« Nous maintenons une infrastructure solide pour pouvoir y faire bouger les gens. Vous êtes un employé professionnel, toutefois l'entente est que votre carrière se fait à Stat Can, mais pas nécessairement dans la division qui est responsable des fonctions que vous occupez. »

Perfectionnement des ressources humaines à SC

Reconnaissant que les effectifs de l'organisation sont de plus en plus âgés, particulièrement au niveau intermédiaire et à celui de la direction, et mis au défi par les pressions liées à un budget instable, devant faire face à une demande changeante pour les produits et à des changements technologiques rapides, Statistique Canada a élaboré une stratégie des ressources humaines exhaustive pour veiller à engager, former, perfectionner et maintenir un groupe d'employés ayant :

  • les compétences nécessaires pour satisfaire aux exigences de travail actuelles;
  • le potentiel et la polyvalence pour s'adapter à l'évolution des exigences de travail, et
  • la capacité de réussir dans une carrière à long terme, ce qui implique plusieurs changements d'emplois, de l'apprentissage continu et une faculté d'adaptation.

À Statistique Canada, le perfectionnement des ressources humaines est perçu comme la principale responsabilité des gestionnaires de première ligne. Des spécialistes en ressources humaines sont toujours disponibles pour offrir du soutien et des conseils. Cependant, les gestionnaires de première ligne sont tenus responsables du succès des principaux programmes liés aux ressources humaines. C'est par ce partage des responsabilités que l'organisme a promulgué le « principe transsectoriel de la prise en charge de sa gestion » des ressources humaines.

Cette « prise en charge » est exécutée par une hiérarchie de comités de gestion en réseau (cadres supérieurs), de sous-comités (cadres intermédiaires) ainsi que de groupes de travail. Ces comités facilitent et engendrent l'adhésion des cadres intermédiaires et assure un engagement meilleur et prolongé envers les questions importantes liées aux ressources humaines. Les idées viennent de la haute direction mais aussi des échelons inférieurs. Les divers comités sont tenus responsables par le Conseil du perfectionnement des ressources humaines (CPRH), qui est présidé par le Statisticien en chef, et doivent lui présenter un rapport au moins une fois par trimestre. Le CPRH présente les lignes directrices relatives à l'acquisition, à la formation, à la mutation, au perfectionnement professionnel et au maintien en fonction des employés de Statistique Canada. En tout, environ 400 cadres intermédiaires et dirigeants font partie de 50 comités liés aux ressources humaines. Plus de la moitié des 300 cadres de la haute direction sont engagés dans la gestion des ressources humaines, y jouent un rôle spécifique ou y ont une responsabilité. À l'exception des formateurs à temps plein, tout le travail de comité est complémentaire aux responsabilités courantes des gestionnaires. Tous les cadres supérieurs sont membres d'au moins un de ces comités et les adhésions sont en alternance. Il est prestigieux pour un cadre supérieur d'avoir à son dossier une affectation réussie comme président d'un de ces comités.

Le tableau 4.8 présente un modèle qui est au coeur de la stratégie relative aux ressources humaines de Statistique Canada. Cette stratégie a été conçue pour inclure quatre éléments interdépendants. Le tableau 4.9 présente, pour sa part, « l'architecture de la structure de perfectionnement des ressources humaines de Statistique Canada », présentée comme une pyramide d'activités de formation professionnelle et de mécanismes concrets pour appuyer la stratégie des RH.

Recrutement et perfectionnement des employés - sélection des meilleurs talents

Statistique Canada a largement investi au cours des sept dernières années dans Tableau 4.8 - Stratégie de Statistique Canada en matière de ressources / Tableau 4.9 - Les stratégies de perfectionnementle recrutement d'un nouveau personnel composé des meilleurs talents qui désirent s'adapter aux changements et qui ont le potentiel et les compétences pour le faire tout au long de leur carrière. Un comité ministériel sur le recrutement et le perfectionnement de professionnels prévoit les besoins futurs et s'engage à embaucher les meilleurs diplômés, qui travaillent partout dans l'organisme. Au cours des deux premières années, ils font une rotation de façon à obtenir plusieurs affectations dans divers secteurs de l'organisme. Ils sont aidés d'un mentor et reçoivent de la formation prévue avant d'être affectés à un poste régulier. Ce programme de recrutement de professionnels, qui existe depuis sept ans, a permis de créer un nouveau type de professionnels hautement compétents et motivés. Certains des premiers employés recrutés ont déjà accédé à des échelons de cadres intermédiaires.

Formation

Statistique Canada investit beaucoup dans la formation et en fait sa principale priorité, sans égard aux variations dans les niveaux budgétaires du ministère. Plus de 3 p. cent (environ 9 millions de dollars) du budget global est investi dans la formation, pour une moyenne de six jours de formation par année par employé. L'organisme possède une structure de formation générale et a conçu d'importants cours pilotes sur des sujets comme la gestion des enquêtes, l'analyse de données et le marketing afin de répondre à ses importants besoins techniques et professionnels ainsi qu'à ses besoins en cadres. Quatre-vingt-dix pour cent de ces cours sont donnés à l'interne par les ressources de SC à l'Institut de formation de Statistique Canada. Les trente formateurs à temps plein sont des professionnels affectés à des postes temporaires de l'Institut. De plus, 200 « conférenciers invités » donnent de leur temps pour offrir de la formation en plus de remplir leur fonction régulière.

Un comité sur la formation et le perfectionnement, composé d'une douzaine de chefs de division et présidé par l'un des cadres de la haute direction aux échelons supérieurs de l'organisme, est responsable de la direction et de la gestion globale. De plus, ce comité examine et gère en continu la définition des directives et des besoins de formation. Grâce à ce comité, le contenu, l'étendue et l'orientation générale de la formation sont entièrement entre les mains des superviseurs et de ses bénéficiaires.

Les employés évaluent leurs besoins de formation pour leur emploi actuel et pour leur planification de carrière au cours de l'évaluation annuelle de leur rendement ainsi que durant leur entrevue biennale avec un supérieur non hiérarchique. La plupart des divisions ont des coordonnateurs de la formation qui élaborent et maintiennent des plans de formation de leur division, qui intègrent les plans de formation individuels.

L'organisme est particulièrement au courant des défis que doivent relever les subalternes et le personnel non technique. Des programmes techniques et de soutien sont en place pour accroître les compétences techniques et quantitatives de ce grand groupe d'employés, qui risquent pour la plupart de devenir technologiquement superflus, et pour veiller à ce que les compétences multiples et la polyvalence les rendent plus faciles à réaffecter. La formation traditionnelle, associée à des affectations d'emploi et à un mentorat actif, permet aux employés d'acquérir des connaissances et des compétences techniques, en communication et dans les projets.

Enrichissement professionnel - la mobilité par les affectations

Statistique Canada encourage fortement ses employés à accepter une rotation dans différents domaines de travail afin de raffermir leurs notions nouvellement acquises et d'élargir leur expérience. L'organisme gère plusieurs mécanismes comme le Programme d'affectations spéciales (PAS), la rotation de nouveaux professionnels et la rotation des gestionnaires pour assurer l'existence d'un grand nombre d'employés mobiles, prêts à accepter de nouvelles affectations exigeantes et capables d'y réussir. Ces programmes d'enrichissement professionnel assurent que l'organisme demeurera capable de s'adapter rapidement aux changements. Les employés ont la garantie qu'ils retourneront à leur poste d'origine, ce qui constitue un éléments important pour appuyer les programmes de rotation.

Division des affectations spéciales (DAS) : La DAS, qui a été créée en 1983, a été conçue pour appuyer la formation et le perfectionnement professionnel. Elle sert d'intermédiaire pour les affectations et offre un service rapide avec un minimum de bureaucratie pour satisfaire aux besoins temporaires de ressources humaines, satisfaire aux charges de travail en période de pointe ou aider à démarrer de nouveaux projets urgents. Cette division offre aussi aux employés la possibilité d'acquérir de nouvelles expériences, de mettre leurs compétences dans une langue seconde en pratique, d'explorer différents domaines de l'organisme, d'acquérir l'expérience qui pourrait les mener à des transferts ou à une promotion ou finalement d'obtenir un second départ en raison d'une réduction des effectifs ou d'une restructuration. Un employé qui fait partie de la DAS n'a pas droit à une rémunération provisoire. La DAS offre des services d'orientation professionnelle, de rédaction du curriculum vitae, d'aide à la préparation d'une entrevue et d'aide particulière pour les employés handicapés ou autochtones. Tous les employés nommés pour une durée indéterminée peuvent s'inscrire auprès de la DAS, à la suite d'une approbation de leur directeur. Après avoir occupé le même poste pendant quatre ans, l'employé n'a besoin d'aucune approbation officielle pour faire une demande et être considéré pour une affectation de perfectionnement. Le programme de la DAS compte généralement environ 500 employés pour une durée indéterminée (plus de 10% des employés) pour des affectations à tout moment. Depuis sa création, plus de 4 000 affectations s'échelonnant sur une période de six mois à deux ans ont été prévues pour 2 500 employés venant de divers groupes et de divers échelons. Les statistiques des dix dernières années indiquent que les employés de la DAS ont un taux plus élevé de réussite professionnelle subséquente que les employés qui n'en ont pas fait partie.

Concours décloisonnés

À Statistique Canada, les concours décloisonnés constituent maintenant la norme pour les trois échelons les plus élevés de la direction : directeur et directeur général, directeur adjoint et chefs de division. Les autres groupes et échelons commencent aussi à utiliser les concours décloisonnés. Ce concept de portée générale dans l'organisme permet aux candidats prometteurs de divers domaines d'être pris en considération lors du processus de sélection. On encourage maintenant les dirigeants à avoir une compréhension plus globale des questions ministérielles touchant l'organisme ainsi qu'à créer une identité ministérielle. Les concours décloisonnés offrent des avantages supplémentaires de perfectionnement professionnel. Par exemple :

  • ils exigent que les employés aient une compréhension plus large de l'organisme plutôt que de simplement connaître leur domaine de travail, et

  • ils encouragent les cadres intermédiaires et supérieurs à développer la polyvalence au moyen d'affectations d'enrichissement professionnel.

La dotation en personnel par les emplois décloisonnés est facilitée par la décision de l'organisme d'utiliser davantage des descriptions d'emplois décloisonnés.

Programme destiné aux cadres intermédiaires

Les cadres intermédiaires prennent de l'expérience et développent des compétences en gestion en travaillant dans un groupe de travail conçu pour initier un groupe de cadres au traitement des problèmes de l'organisme et à la préparation d'une analyse et de recommandations qu'ils devront présenter à leur supérieur. Les cadres deviennent alors sensibles aux intérêts divers de plusieurs groupes disparates de l'organisme et bénéficient de la collaboration entre les groupes.

Discussion bisannuelle non hiérarchique sur le perfectionnement professionnel

Statistique Canada a ajouté une étape supplémentaire à son processus de rétroaction et d'évaluation du rendement en invitant les employés à participer à une entrevue non hiérarchique avec le supérieur de leur superviseur une fois aux deux ans. Ces entrevues sont axées sur les aspirations professionnelles de l'employé ainsi que sur les suggestions apportées par le superviseur non hiérarchique quant aux moyens les plus appropriés pour les réaliser, par la formation en cours d'emploi, des cours, des stages d'études, des conférences, des affectations, etc. Ces rencontres donnent aux employés un point de vue ministériel sur la croissance professionnelle. L'une des principales raisons de ces entrevues est d'encourager la polyvalence des employés par le perfectionnement.

Congés sabbatiques de recherche

Le Programme interne de congés sabbatiques de recherche offre aux employés de niveau intermédiaire, qui doivent acquérir des connaissances spécialisées et de la formation professionnelle, la possibilité d'être exemptés temporairement de certaines fonctions afin de se concentrer sur la recherche à temps plein dans un sujet de leur choix pour une période maximale d'un an. Les congés sabbatiques contribuent au perfectionnement de l'employé en améliorant leurs compétences de recherche et d'analyse et en facilitant la mobilité dans les domaines où ces compétences sont en demande.

Principales initiatives de perfectionnement

Le tableau 4.10 donne un aperçu des principales initiatives de perfectionnement mises en oeuvre par Statistique Canada pour tous ses employés. Ces initiatives sont présentées dans la structure indiquée dans le tableau 4.8, qui comprend la formation, l'enrichissement professionnel et un milieu de travail positif. On croit que le fait de placer la formation dans le contexte stratégique des RH permettra à ces initiatives de connaître du succès. En plus de ces activités de perfectionnement, des initiatives plus spécifiques ont été mises en oeuvre pour satisfaire les besoins de groupes particuliers d'employés comme les employés de soutien et les employés de premier échelon, les employés techniques, les employés subalternes et intermédiaires ainsi que les cadres intermédiaires et supérieurs.

Tableau 4.10 - Initiatives essentielles en perfectionnement

Milieu de travail positif

Statistique Canada croit qu'un milieu de travail positif constitue un facteur essentiel dans sa stratégie de ressources humaines. Ses procédures spéciales de réaffectation, qui ont été maintenues depuis 1979 en dépit des périodes de restrictions budgétaires, comptent parmi les facteurs les plus importants pour favoriser la confiance et l'engagement. Ces procédures sont une condition préalable au succès de ses mécanismes de mobilité et d'enrichissement professionnel puisqu'elles assurent la sécurité d'emploi et facilitent par le fait même la prise de risques, la mobilité et la polyvalence. Toutefois, cette politique a obtenu du succès en raison du grand investissement de l'organisme dans la formation et la rotation de ses employés. Elles dépendent aussi des processus de réaffectations qui s'appliquent lorsqu'une réaffectation est nécessaire. Les procédures et les programmes s'appuient entre eux.

L'organisme utilise aussi d'autres pratiques pour favoriser un milieu de travail positif, notamment les sondages auprès des employés, l'assouplissement du régime de travail, les initiatives d'équité en emploi, le programme exhaustif de reconnaissances du mérite et divers outils de communication. De plus, il offre d'importants services de soutien dont l'orientation professionnelle, un centre des ressources pour les employés et des programmes d'aide aux employés.



Chapitre 4 - Perfectionnement professionnel dans les organisations aux pratiques exemplaires (suite)

Leçons tirées et facteurs essentiels de réussite

En lisant les cas ci-dessus, le lecteur est frappé par le fait que, bien qu'elles aient chacune leurs propres processus de perfectionnement professionnel, les organisations demeurent extrêmement comparables quant à leurs réalisations et aux moyens qu'elles ont utilisés pour y arriver. Les conclusions suivantes peuvent être tirées des cas présentés dans ce chapitre.

L'importance de l'engagement de la haute direction et de son appui

Les organisations s'entendent presque à l'unanimité pour dire que le facteur majeur ayant contribué au succès du système de gestion de carrières et de perfectionnement professionnel est probablement l'engagement de la haute direction et son appui. « C'est le facteur no 1 ». Sans la stimulation des échelons supérieurs, les meilleurs processus et les meilleurs outils n'auraient aucun effet ou ne procureraient pas les avantages qu'ils sont capables d'offrir. Les cas précités démontrent que ce sont les cadres de la haute direction qui donnent le ton quant à la culture de l'entreprise. Ces dirigeants utilisent divers processus et mécanismes pour faire tomber en cascade jusqu'au premier échelon de gestion l'engagement et l'importance qui doivent être accordés au perfectionnement des gens pour la réussite de l'entreprise et la croissance personnelle. Comme l'a mentionné un des répondants : « si la haute direction l'adopte, cela se répercute jusqu'à l'échelon d'entrée ». Par exemple, lorsque la société Alcan a lancé son programme de gestion de la relève et de développement du leadership partout dans le monde, le président et directeur général a visiblement appuyé ce programme. John Cleghorn, président-directeur général à la Banque Royale, a aussi démontré son engagement envers le développement du leadership et le perfectionnement des employés en donnant de son temps dans les cours offerts pour les gestionnaires prometteurs. Ces sept cas démontrent aussi que les cadres supérieurs et les dirigeants sont des « défenseurs » du perfectionnement professionnel dans les organisations à pratiques exemplaires. Comme l'un des répondants l'a mentionné,

« Les compétences sont bien ancrées chez nos gestionnaires des ressources humaines de la haute direction et elles font partie de nos comportements modèles & partout dans l'organisation ».

Les organisations aux pratiques exemplaires investissent dans le perfectionnement professionnel

Les organisations aux pratiques exemplaires sont aussi prêtes à investir dans un processus de perfectionnement professionnel pour soutenir leur vision d'une entreprise dont les employés développent résistance et endurance dans leur cheminement de carrière et sont préoccupées par la réussite de l'organisation en investissant réellement dans ses ressources financières, humaines et techniques. IBM, par exemple, était prête à investir un million de dollars pour créer un Centre de dynamisme de carrière et le gérer. La réussite de Santé Canada dans son offre d'apprentissage continu est principalement due à l'aide financière venant de la haute direction. Les organisations aux pratiques exemplaires ont conçu et développent sans cesse des outils pour aider les employés et les cadres à devenir de meilleurs planificateurs professionnels et de meilleurs leaders.

L'engagement de l'organisation dépend de ce qu'elle peut se permettre. Les organisations ne sont pas toutes assez grandes ou n'ont pas toutes assez de fonds disponibles pour investir des sommes considérables. Toutefois, chaque organisation appuie son engagement selon ses moyens. Les investissements en argent, en temps et en technologie communiquent l'importance du perfectionnement professionnel aux employés et renforcent l'idée que les employés constituent une ressource précieuse. La citation suivante démontre bien cette attitude :

« Notre président du conseil, notre président et notre comité de direction comprennent la valeur des ressources humaines. Le fait d'être conscient de cette ressource permet au service de ressources humaines de proposer certaines des meilleures pratiques. Je serais extrêmement surpris si un service de ressources humaines arrivait à être considéré comme le meilleur de sa catégorie dans un certain nombre de choses sans avoir un conseil de direction qui croit que les ressources humaines constituent une ressource très importante. »

Dans les organisations aux pratiques exemplaires, le perfectionnement professionnel cadre avec les objectifs personnels et avec les objectifs de l'organisation

Les organisations qui ont participé à cette étude s'entendent toutes pour dire que le perfectionnement professionnel doit cadrer avec les objectifs personnels et les objectifs de l'organisation. Elles considèrent aussi qu'il est extrêmement important de lier les objectifs professionnels aux stratégies, aux orientations et aux besoins de l'entreprise. En d'autres termes, le perfectionnement des personnes doit cadrer avec le rendement de l'entreprise afin que les deux parties soient avantagées.

Les organisations aux pratiques exemplaires ont une culture qui valorise, appuie et récompense l'apprentissage

Les systèmes de perfectionnement professionnel qui connaissent du succès se développent bien dans une culture organisationnelle qui appuie et récompense l'apprentissage et la participation. Statistique Canada et Hewlett-Packard sont deux excellents exemples d'organisations qui ont développé et entretenu une culture qui facilite, appuie et récompense le perfectionnement professionnel. Il est rassurant de voir que, bien qu'il soit souvent lent et pénible, le changement culturel est possible.

Les sept études de cas semblent indiquer que la vision et l'appui de la haute direction sont essentiels aux changements culturels. Ils semblent aussi indiquer que cet appui de la haute direction représente parfois tout ce qui est nécessaire pour diriger une organisation vers un état ou une culture qui est plus proche de la réalité de la main-d'oeuvre d'aujourd'hui.

Les entreprises aux pratiques exemplaires reconnaissent aussi l'importance d'avoir un gestionnaire qui appuie un changement culturel continu :

« On ne devrait jamais retourner une personne changée dans un milieu qui ne l'est pas. Si le gestionnaire n'est pas engagé, le milieu ne l'est probablement pas non plus et vous ne tireriez aucun bénéfice de vos activités de perfectionnement professionnel. »

Dans les organisations aux pratiques exemplaires, la responsabilité du perfectionnement professionnel est partagée

Dans toutes les entreprises aux pratiques exemplaires examinées, l'individu, le cadre et l'organisation sont tous responsables du perfectionnement professionnel. Comme l'a mentionné un participant :

« Le principal fardeau repose sur l'individu. Ce dernier doit prendre en charge sa propre carrière et son perfectionnement professionnel. Le gestionnaire doit, pour sa part, appuyer et encadrer l'employé en identifiant les lacunes clés & et lui indiquer comment les combler. L'organisation, elle, est chargée de créer un milieu où l'apprentissage et l'acquisition continue du savoir sont valorisés. D'un point de vue financier, comme d'un point de vue organisationnel, l'investissement de soutien au perfectionné est justifié. Il faut s'assurer qu'il y a assez de flexibilité dans le système pour que les employés aient du temps à accorder à leur formation & et leurs fournir les outils et des incitatifs pour y arriver. »

La vision traditionnelle et plus paternaliste du perfectionnement professionnel (c.-à-d. des organisations qui gèrent la carrière des employés à leur place, qui gardent leurs employés à vie et prendront soin d'eux jusqu'à la tombe) n'est plus valide. Dans chacune des organisations examinées, le message était clair : le perfectionnement professionnel est sous la responsabilité de l'employé, mais est facilité par le gestionnaire et appuyé par l'organisation.

Dans les entreprises aux pratiques exemplaires, il y a responsabilité

Toutes les entreprises aux pratiques exemplaires intègrent des responsabilités à leurs processus de perfectionnement professionnel (c.-à-d. que la responsabilité est mise en évidence et « institutionnalisée »). Il s'agit cependant, de déterminer qui en est responsable, ce qui varie d'une organisation à l'autre. Alors que certaines d'entre elles pensent que les trois parties sont responsables :

« ... l'organisation doit rendre compte à ses actionnaires du perfectionnement réel et continu de ses employés; les employés doivent rendre compte à eux-mêmes et à l'organisation de la façon dont elles se perfectionnent & ».

D'autres croient que la responsabilité des gestionnaires est essentielle. Les études de cas démontrent que les gestionnaires jouent un rôle central par leur encadrement employés dans les entreprises aux pratiques exemplaires. Ils évaluent non seulement le rendement mais aussi les lacunes en matière de compétences et les besoins de perfectionnement. Pour veiller à ce que les gestionnaires reconnaissent l'importance de ces activités, des systèmes ont été instaurés dans les organisations aux pratiques exemplaires afin de rendre les gestionnaires responsables du perfectionnement de leurs employés. Certaines organisations sont même allées jusqu'à inclure le perfectionnement professionnel des employés dans leur évaluation du rendement par le supérieur, puisque les lacunes dans ce domaines ont un effet sur le niveau de rendement et par le fait même, sur les revenus. Dans ces organisations, les gestionnaires sont responsables non seulement des résultats financiers (pour les organisations à but lucratif) ou du rendement quant aux produits ou aux services offerts (pour les organisations à but non lucratif), mais aussi de la gestion des ressources humaines. Les organisations aux pratiques exemplaires considèrent le perfectionnement professionnel comme une composante essentielle de la gestion des ressources humaines. Par exemple, à l'Unité systèmes et technologies de la Banque Royale, à compter de 1999, 25% de la rémunération des gestionnaires de personnes dépendra de leur gestion des ressources humaines.

Les organisations aux pratiques exemplaires publient aussi les noms des gestionnaires reconnus comme des modèles dans le domaine du perfectionnement professionnel et les récompensent publiquement. La Banque Royale, par son Programme des rendements exceptionnels dans l'ensemble de la compagnie, a récemment récompensé une gestionnaire pour son excellence dans la gestion des ressources humaines (elle a gagné une croisière !). Le message ne pouvait être plus clair pour les employés : on ne valorise pas seulement le « bon travail dans le soutien ou l'orientation du client, le fait de faire épargner beaucoup d'argent à la Banque, ou de trouver des solutions innovatrices. On accorde autant d'importance à une bonne gestion des ressources humaines ». Ce qui vient confirmer l'adage selon lequel « ce qui est mesuré sera fait; ce qui est récompensé attirera l'attention ».

Les organisations aux pratiques exemplaires fournissent aux gestionnaires de la formation sur la façon d'aider les employés dans leur perfectionnement professionnel

Les organisations aux pratiques exemplaires reconnaissent que pour qu'ils soient compétents et à l'aise dans leurs activités de perfectionnement professionnel, les gestionnaires doivent recevoir de la formation afin de devenir des conseillers actifs, d'être capables d'évaluer le rendement, etc. Certaines organisations ne forment pas systématiquement leurs gestionnaires et ressentent maintenant le besoin de développer ces compétences essentielles. D'autres sont allées de l'avant en offrant les outils et la formation nécessaires aux gestionnaires et aux employés (comme la formation en encadrement de la Banque Royale).

Les organisations aux pratiques exemplaires offrent aux employés les programmes, l'information, les outils et les ressources nécessaires à leur perfectionnement

Les entreprises aux pratiques exemplaires reconnaissent que si elles sont en partie responsables de la planification de carrière et du perfectionnement de l'individu, elles doivent aussi leur fournir les programmes, l'information, les outils et les ressources nécessaires, ce qui constitue le « soutien » qu'elles peuvent apporter. Les cas démontrent bien que les organisations aux pratiques exemplaires ont en réalité offert un soutien étendu à leurs employés à cet effet. La plupart des organisations considérées dans cette étude fournissent une grand nombre de renseignements et de ressources pour faciliter la planification de carrière et le perfectionnement de leurs employés, c'est-à-dire qu'elles offrent des outils d'auto-évaluation, des répertoires sur les options et les possibilités de formation générale ou spécialisée à l'interne comme à l'externe, des ateliers ainsi que des ressources sur la planification de carrière et la planification personnelle. L'importance de l'utilisation de ces ressources ne semble pas reposer sur la façon dont elles sont présentées (technologie en ligne par rapport à des moyens moins sophistiqués), mais plutôt sur leur disponibilité, la rapidité de présentation de l'information et leur pertinence.

Les organisations aux pratiques exemplaires ont une bonne communication avec leurs employés

La communication relative à l'information et aux initiatives clés de perfectionnement professionnel est considérée par toutes les organisations aux pratiques exemplaires comme un facteur essentiel de réussite. Elles savent que les nouveaux outils et les nouvelles initiatives de perfectionnement professionnel, quelle que soit leur pertinence, sont inutiles s'ils ne sont pas utilisés. Certaines de ces organisations utilisent aussi de façon stratégique leurs systèmes de perfectionnement professionnel pour communiquer avec leurs employés. Par exemple, beaucoup d'entre elles utilisent leur système d'affichage de postes non seulement pour afficher les postes vacants dans l'organisation mais aussi pour faire part aux employés de ce qui s'y passe et leur donner une meilleure idée des possibilités qui y sont offertes.

Les organisations aux pratiques exemplaires offrent à leurs employés de nombreuses possibilités de perfectionnement

Les organisations aux pratiques exemplaires offrent et mettent à la disposition de leurs employés de nombreuses possibilités de perfectionnement, comme des cours réguliers, des stages d'études, des ateliers, des conférences et du mentorat. Ces organisations dirigent leurs employés vers l'auto-apprentissage (c.-à-d. l'apprentissage « en tout lieu et en tout temps »). IBM, par exemple, a converti plusieurs de ses cours en des versions en ligne, non seulement pour diminuer les coûts, mais aussi pour permettre l'auto-apprentissage.

Les entreprises aux pratiques exemplaires préconisent l'apprentissage par l'expérience

La plupart des entreprises aux pratiques exemplaires considèrent « l'apprentissage expérientiel », comme l'apprentissage en cours d'emploi, les rotations, les affectations et les projets, comme la plus importante des stratégies de perfectionnement. Le Programme des affectations spéciales de Statistique Canada (PAS) et les programmes d'enrichissement professionnel reflètent une stratégie qui a été adoptée par la plupart des organisations.

Les entreprises aux pratiques exemplaires intègrent leurs processus de gestion de carrière à l'ensemble de leurs autres processus de ressources humaines

Dans toutes les organisations aux pratiques exemplaires examinées dans cette étude, les processus de gestion de carrière et de perfectionnement comme la gestion du rendement, la gestion de la relève, la planification des ressources humaines et, dans bien des cas, le recrutement et la dotation en personnel, sont intégrés à un autre processus des ressources humaines et sont soutenus par ce dernier. Comme on l'a mentionné plus haut, certaines de ces organisations lient même le perfectionnement professionnel à leur programme de reconnaissance du mérite. Les services de ressources humaines des organisations aux pratiques exemplaires reconnaissent les liens entre les divers processus et les insèrent dans un système bien intégré.

Le perfectionnement professionnel constitue une partie intégrante du processus de gestion du rendement des organisations aux pratiques exemplaires. L'identification des lacunes dans les compétences et les activités de perfectionnement qui permettent aux employés d'avoir un meilleur rendement, une croissance accrue et davantage d'aspirations de carrière, se fait parallèlement aux évaluations du rendement.

Les organisations aux pratiques exemplaires identifient les employés à haut potentiel et leur portent une attention particulière

Presque toutes les organisations de cette étude identifient les employés à haut potentiel et leur offrent systématiquement plus de perfectionnement, d'expérience et de changements de carrière planifiés. Les organisations aux pratiques exemplaires :

  • identifient les employés prometteurs dès leurs premières années de carrière, et
  • « creusent plus loin dans l'organisation » pour identifier les employés ayant un fort potentiel.

Les organisations aux pratiques exemplaires se concentrent sur l'identification du leadership à tous les niveaux de l'organisation

Les organisations aux pratiques exemplaires reconnaissent aussi qu'il n'est pas suffisant de se concentrer sur les employés prometteurs et qu'elles doivent également porter attention aux « citoyens exemplaires », c'est-à-dire aux bons collaborateurs qui ne sont peut-être pas « prometteurs » mais dont la motivation et la contribution sont essentielles au succès de l'organisation. De plus, ces organisations se concentrent sur le développement du leadership à tous les niveaux de l'organisation.

Les organisations aux pratiques exemplaires évaluent régulièrement leur système de perfectionnement professionnel

Les organisations aux pratiques exemplaires évaluent l'efficacité de leur système et de leurs programmes de perfectionnement professionnel au moyen de méthodes d'un degré variable de raffinement et de complexité. Tandis que certaines font un suivi de l'utilisation des programmes, la plupart d'entre elles les évaluent par la satisfaction que rapporte la formation. Presque toutes ces entreprises conservent des données sur les coûts rattachés à la formation et au perfectionnement. Cependant, peu sont en mesure d'en évaluer les avantages. Elles s'engagent donc dans des programmes de perfectionnement professionnel à cause de l'importance qu'elles accordent aux personnes.

« C'est quelque chose qu'on ne peut pas quantifier & mais nous savons que lorsque nous ne le faisons pas, nos employés ne pensent pas globalement, leur façon de penser n'est pas correcte, ils ne saisissent pas la stratégie & il n'ont pas de réseau & l'entreprise ne peut pas quantifier les résultats, mais ils sont tout de même réels. »

La représentation des deux sexes à la haute direction demeure problématique

Une constatation constante et troublante est qu'en dépit des meilleurs systèmes et pratiques de perfectionnement professionnel dans les entreprises interviewées, le pourcentage de femmes occupant des postes de direction demeure très faible. Les organisations peuvent avoir identifié des employées à haut potentiel aux échelons inférieurs (certaines ont même un pourcentage plus élevé de femmes que d'hommes à ces niveaux), mais la représentation féminine diminue quelque part à mesure qu'on s'élève dans la hiérarchie. Les organisations sont conscientes que ce phénomène peut être dû à diverses raisons et sont d'accord sur le fait qu'une étude approfondie et des mesures subséquentes sont nécessaires.

Il est particulièrement intéressant de faire remarquer que plusieurs des compétences analysées dans les systèmes actuels de beaucoup d'organisations peuvent être caractérisées comme de nature plus « féminine » que « masculines », comme le travail en groupe, la coopération, le partage de l'information, la communication active, l'écoute, la compréhension et l'intervention. Si ces compétences sont objectives et sont « censées vous mener quelque part », pourquoi les femmes n'y arrivent-elles pas ? Les organisations semblent être très conscientes de la nécessité d'accroître le perfectionnement des femmes. Dans le même ordre d'idées, elles sont conscientes qu'une évaluation sérieuse des causes de leur sous-représentation et des questions connexes serait justifiée.

Avertissement

Enfin, il est à noter que les processus et les stratégies ci-dessus ne sont pas toujours aussi efficaces dans toutes les organisations puisque tout dépend de la culture de cette dernière. En dépit du fait que les processus ou les stratégies qui fonctionnent dans une culture ne fonctionnent pas nécessairement dans une autre, il est possible de tirer des leçons ou d'adapter des stratégies. Chaque organisation devrait examiner sa culture et son niveau d'engagement, pour ensuite évaluer quels facteurs de réussite parmi ceux mentionnés plus haut fonctionneraient bien dans son propre environnement.


Chapitre 5 - Sommaire et recommandations

Les chapitres précédents portaient sur le perfectionnement professionnel des travailleurs intellectuels de la FP fédérale. Le chapitre deux présentait les résultats obtenus lors d'une entrevue détaillée menée auprès d'un échantillon(33) de 254 travailleurs intellectuels du gouvernement fédéral, travaillant dans 19 ministères et agences gouvernementales différents. Le chapitre trois présentait et expliquait les points saillants des données recueillies dans un sondage auprès d'un échantillon représentatif de 2 350 travailleurs intellectuels du gouvernement fédéral. Treize ministères et agences gouvernementales ont participé à cette étape de la recherche. Le chapitre quatre résume les pratiques et les procédures de perfectionnement professionnel de sept organisations canadiennes considérées comme étant à la fine pointe du perfectionnement professionnel.

Les échantillons des entrevues et du sondage ont été choisis et analysés afin de permettre de généraliser les résultats de la recherche à l'ensemble de la population des travailleurs intellectuels de la fonction publique fédérale. En tout, des employés de 19 ministères représentant 48 classes d'emplois différentes ont participé à cette recherche.

Les conclusions à chacune des études ont été incluses à la fin de leurs chapitres respectifs et ne seront pas répétées ici. Le présent chapitre tentera plutôt d'intégrer les résultats des trois études, de tirer des conclusions et de proposer divers moyens d'améliorer le perfectionnement professionnel des travailleurs intellectuels de la FP fédérale.


Sommaire des principaux résultats

Les résultats des deux études de recherche sont très semblables. Dans les deux cas, on semble indiquer que les travailleurs intellectuels de la FP fédérale aiment leur travail, sont intéressés à acquérir de nouvelles compétences, tirent beaucoup de fierté et une grande satisfaction à apporter leur contribution à la société canadienne et se sentent prêts à relever de nouveaux défis. Les employés de ce groupe croient qu'ils font du bon travail et qu'ils sont allés au-delà des attentes. Cependant, ils se disent frustrés par ce qu'ils perçoivent comme un manque de reconnaissance pour le travail accompli (tant par la FP que par le public canadien), par les pratiques de gestion des ressources humaines à la FP et par divers aspects de la bureaucratie. Nombre de travailleurs intellectuels ont aussi exprimé une frustration par rapport à leur salaire. Les données semblent indiquer que ces frustrations sont contribué au faible taux d'engagement et à la forte tendance à envisager un changement de travail.

La majorité des répondants des deux études sont à l'étape de transition entre le milieu de carrière et la fin de leur vie professionnelle et ont beaucoup d'expérience. Les employés interrogés en entrevue présentaient une grande mobilité professionnelle (une composante de leur stratégie de perfectionnement), tandis que ceux qui prenaient part au sondage étaient nettement moins mobiles.

Si les répondants des deux études avaient longuement réfléchi à leurs objectifs professionnels, ils croyaient toutefois que leur supérieur immédiat, leur ministère et la FP leur offraient peu de soutien en matière de perfectionnement professionnel. La quasi-totalité des participants au sondage estimaient que la responsabilité du perfectionnement devrait être partagée (opinion généralement partagée par les spécialistes du domaine), et presque tous avaient l'impression qu'ils étaient livrés à eux-mêmes pour gérer leur perfectionnement professionnel.

Les deux études laissent entrevoir que les employés qui désirent avoir de l'avancement dans le secteur public doivent adopter des stratégies qui augmentent leurs connaissances (grande mobilité, mutations latérales, affectations étendues) et augmenter leur visibilité. Le fait d'avoir un mentor est utile. L'éducation, la formation et le travail acharné ne semblent cependant pas avoir de lien avec l'avancement. Malheureusement, les données des deux études semblent suggérer que beaucoup d'employés croient que ces mêmes stratégies (travailler avec acharnement et parfaire son éducation) leur apporteront le succès professionnel.

Les deux études indiquent aussi que les ministères peuvent appuyer les efforts de perfectionnement de leurs employés en étant davantage axés sur la personne, en communiquant les tendances et les directions, en donnant aux employés la chance d'acquérir des connaissances et d'être plus visibles, en aidant les employés à reconnaître leurs forces et leurs faiblesses et en mettant sur pied des programmes de mentorat. Malheureusement, les données des deux études semblent suggérer que de nombreux travailleurs intellectuels de la FP n'ont pas accès à ce genre de soutien.

Le niveau de satisfaction par rapport au déroulement de carrière était élevé dans l'échantillon des entrevues, 75% des répondants ayant déclaré en être satisfaits ou très satisfaits. Les cadres et les répondants venant des bassins des AEXDP et des SMA étaient plus susceptibles de se déclarer très satisfaits de leur déroulement de carrière (presque tout l'échantillon s'est dit satisfait ou très satisfait). Ces résultats ne sont pas surprenants, on peut s'attendre à ce que quelqu'un qui a gravi les échelons de la hiérarchie soit satisfait de ses progrès ! Les directeurs, les scientifiques, les employés participant aux programmes de perfectionnement professionnel (PPP) du PAC et du PSG ainsi que les employés qui ne participaient pas à des PPP étaient moins susceptibles d'être satisfaits de leur progression.

La moitié des employés ayant participé à l'étape du sondage se disaient satisfaits de leur déroulement de carrière actuel (33% étaient neutres et 19% étaient mécontents). Cependant, les répondants étaient beaucoup plus pessimistes en ce qui concerne leurs perspectives d'avenir dans la FP : 35% croyaient qu'il était légèrement probable qu'ils atteignent leurs objectifs professionnels en demeurant dans le secteur public, 30% ne croyaient pas que cela soit possible. À peine plus de la moitié des cadres et 44% de ceux qui ont reçu une promotion au cours des cinq dernières années croient que leurs objectifs professionnels seront atteints dans la FP. Seulement 27% de ceux qui ont été promus au cours des cinq dernières années voient d'un bon oeil leurs possibilités professionnelles. On peut observer les mêmes résultats en étudiant les scores individuels sur l'échelle de satisfaction professionnelle. Seulement 24% des membres de l'échantillon étaient satisfaits de leur possibilités d'avancement dans la FP .

Ces résultats soulignent qu'il est primordial que la FP s'occupe des questions de perfectionnement professionnel chez ses travailleurs intellectuels. Les résultats démontrent qu'il peut être très avantageux de s'attaquer à ce problème (le roulement de personnel diminue, il est plus facile de garder les employés clés, les employés s'engagent davantage, le stress et la frustration se trouvent réduits et le moral est à la hausse) et qu'il peut être coûteux de ne pas en tenir compte (les employés s'engagent moins, le roulement de personnel augmente, le moral baisse). Voici des recommandations à ce sujet.


Recommandations

Définition du succès et des aspirations professionnels

Si l'on veut offrir un soutien adéquat aux employés en matière de perfectionnement professionnel, il faut comprendre ce que les gens attendent de leur carrière. Les données de l'entrevue et du sondage donnent à penser qu'il n'y a pas de vision commune du succès professionnel chez les travailleurs intellectuels du gouvernement fédéral. De plus, les employés n'ont pas tous les mêmes aspirations. La recherche indique qu'environ 40% des participants s'appuient sur la définition « traditionnelle » de succès professionnel, tandis que les autres adoptent des définitions plus vivantes et plus holistiques.

Ceux qui souscrivent à la vision « traditionnelle » définissent le succès en termes de progression professionnelle (augmentation des responsabilités, avancement, gravir les échelons), de reconnaissance (récompenses, renommée) et d'augmentation de la rémunération. Les aspirations des employés de ce groupe sont d'ordre positionnel (ils veulent devenir sous-ministre adjoint, sous-ministre ou avoir un poste de gestion) et liées à la progression. Les employés de ce groupe associent la satisfaction en termes de progression professionnelle aux progrès visibles et au fait « d'avoir obtenu le poste convoité ».

Les employés qui ont une vision plus holistique du succès professionnel le définissent en termes de satisfaction par rapport à leur travail, de sentiment de réussite personnelle, de chance d'apporter sa contribution et de possibilité d'acquérir de nouvelles compétences. Les aspirations de ce groupe sont axées sur la satisfaction professionnelle (ils veulent faire un travail qu'ils aiment), le sentiment de réussite, le fait d'occuper un poste qui leur permet d'apprendre des choses nouvelles et la possibilité de faire un travail qui apporte une contribution. Les employés de ce groupe définissent la satisfaction par rapport au cheminement de carrière en termes de réussite personnelle, d'estime de soi, d'apprentissage et de possibilité d'accomplir des tâches qu'on aime. Les employés de ce groupe se disent récompensés par un sentiment de réussite, la chance d'apporter sa contribution, les interactions avec les collègues et l'occasion d'apprendre. De nombreux répondants qui ont une vision plus holistique du succès disent qu'ils restent dans la FP « malgré leur salaire et non en raison du salaire ».

Malheureusement, la recherche indique que les pratiques actuelles de perfectionnement professionnel ne répondent à aucune de ces définitions du succès professionnel et qu'elles ne contribuent à la concrétisation des aspirations professionnelles d'aucun des deux groupes. L'analyse de l'écart nous indique que beaucoup d'employés du groupe « holistique » n'ont pas l'impression que leur travail (tel qu'il est structuré actuellement) leur apporte un sentiment de réussite personnelle (écart de 36%), leur offre la chance d'acquérir et de perfectionner des compétences (écart de 27%) ou leur permet d'apporter leur contribution à la société (écart de 21%). C'est la même chose chez les employés du groupe « traditionnel » qui n'ont pas l'impression que leur salaire actuel leur permet d'avoir un style de vie confortable (écart de 35%) ou que leur emploi entraîne une rémunération croissante (écart de 28%).

La compétition à l'échelle mondiale et les nouvelles réalités économiques laissent présager que l'organisation de l'avenir sera linéaire et présentera peu d'occasions d'avancement. Il sera de plus en plus difficile pour ceux qui optent pour une vision « traditionnelle » de répondre à leurs aspirations dans de telles conditions. La FP se doit de changer sa définition du succès et son système de récompenses afin de répondre aux besoins d'une nouvelle réalité. Ces données nous permettent de formuler les recommandations suivantes :

1. Il faut redéfinir le « succès professionnel » de façon à inclure les aspirations et démarches traditionnelles et non traditionnelles. Cette redéfinition doit aussi entraîner des changements dans le système de rémunération.

2. Il faut élaborer différents types de programmes de perfectionnement professionnel pour répondre à ces différentes définitions du succès et des aspirations professionnelles.

Sentiment de réussite

Environ la moitié des employés définissent le succès professionnel en termes de « sentiment de réussite ». Ces employés se disent satisfaits de leur progrès professionnels lorsqu'ils ont l'impression qu'ils ont réussi quelque chose d'important ou qu'ils ont appris quelque chose. Malheureusement, les données laissent voir que pour beaucoup de travailleurs intellectuels du fédéral, la culture d'entreprise de la FP et la bureaucratie diminuent leur perception de ce sentiment de réussite au travail (écart de 36%). Pendant les entrevues, les employés ont déclaré qu'ils étaient déçus de ne pas voir de quelle façon leur travail était utilisé, de ce que leurs commentaires étaient «perdus » ou laissés de côté, de ce que leurs idées étaient dévalorisées, de ce que leur travail était mis en veilleuse et de ce qu'ils ne recevaient aucune marque de reconnaissance pour leur travail. Enfin, il est important de souligner que le fait de ne pas retirer de sentiment de réussite a été la principale raison pour laquelle les travailleurs intellectuels (particulièrement ceux des groupes scientifique et professionnel) ont songé à quitter leur emploi dans la FP. Il est recommandé :

3. De trouver des moyens de favoriser le sentiment de réussite personnelle de ses travailleurs intellectuels. La FP pourrait en particulier :

- donner une plus grande autonomie

- trouver de nouveaux moyens de reconnaître le travail accompli

On recommande d'augmenter l'autonomie, car le sentiment de réussite provient du fait de voir des idées mises en action. Les employés ont exprimé beaucoup de frustration à l'égard des formalités administratives qui les empêchent de passer à l'action, ce qui semble indiquer que les employés auront davantage l'impression de réussir si on leur donne l'autorité nécessaire pour faire le travail (éliminer les couches de bureaucratie et réduire le nombre excessif de niveaux d'approbation).

Pour ce qui est des nouveaux moyens de reconnaître les employés, le gouvernement devrait se pencher sur les options suivantes :

  • augmenter les salaires, particulièrement chez les cadres (les préoccupations salariales trahissent souvent un besoin de reconnaissance autant qu'un besoin financier)

  • donner aux directeurs une formation sur la façon de donner et de recevoir les commentaires

  • explorer de nouveaux moyens de faire connaître le bon travail accompli dans la FP (le dénigrement généralisé de la FP par les médias semble contribuer au problème)

  • familiariser les employés avec les programmes de primes et de reconnaissance existants

  • repenser les programmes de primes et de reconnaissance en fonction des valeurs des différents groupes (les données suggèrent que la FP utilise la « mauvaise carotte » pour les employés ayant une vision non traditionnelle de la réussite)

Les données suggèrent que le perfectionnement et la planification professionnels sont étroitement liés à la rémunération. Si 15% des employés interrogés indiquent qu'ils « demeurent dans la FP à cause du salaire et des avantages », 33% disent qu'ils la quitteraient en échange d'une meilleure rémunération. Les données suggèrent que beaucoup de travailleurs intellectuels de la FP ont l'impression d'être sous-payés (surtout chez les cadres). Cette perception est la conséquence d'une grande insatisfaction. La question de la rémunération doit être analysée au moyen d'études de marché sur les salaires d'emplois comparables et doit être résolue par une correction des inégalités ou, s'il s'agit d'une question de perception, par la publication des résultats des études afin de démontrer que les salaires sont justes. Si le fait de redresser les salaires ne rendra pas nécessairement les employés heureux, cela devrait à tout le moins éliminer une source importante d'insatisfaction. Tant que la question de la rémunération n'aura pas été résolue, il est possible que les autres initiatives de perfectionnement professionnel n'aient pas l'effet escompté.

La contribution à la société

Les données indiquent qu'une large proportion des travailleurs intellectuels croit que la principale satisfaction du travail dans le secteur public vient du fait qu'ils ont la possibilité d'apporter leur contribution (« le citoyen moyen se porte mieux grâce à ce que je fais, ce n'est pas une question d'argent, c'est le fait d'avoir changé les choses; je peux en voir les résultats, les effets »). La possibilité d'apporter sa contribution est particulièrement importante chez les cadres et chez les participants aux PPP du gouvernement fédéral (c'est la raison principale pour laquelle ces répondants demeurent dans la FP !)

Malheureusement, les données semblent indiquer que la bureaucratie et la culture d'entreprise de la FP empêchent beaucoup d'employés d'avoir l'impression d'apporter leur contribution. Lorsqu'on leur demande de nommer leur plus grande frustration dans le travail dans la FP, les réponses de près de 25% des participants portent sur les résultats (« je n'ai aucun contrôle sur ce qui advient de mon travail, je ne vois jamais ce qui advient de mon travail, ce qu'on en a fait, les commentaires se perdent, vos idées sont diluées »). À cause du manque de rétroaction, les employés ont du mal à sentir qu'ils ont changé les choses. Le fait d'augmenter le sentiment de contribution de l'employé pourrait être la clé pour retenir les travailleurs intellectuels (surtout les cadres). Nous proposons les recommandations suivantes :

4. Trouver des moyens de faire savoir aux travailleurs intellectuels la façon dont leur travail a été utilisé par les autres.

5. Trouver des moyens de récompenser publiquement les « contributions à la société canadienne ».

La réussite et la contribution sont étroitement liées. Plusieurs recommandations portant sur la récompense des réussites sont aussi pertinentes ici.

L'équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle

Les données indiquent que l'équilibre travail-vie privée est primordial chez les travailleurs intellectuels du gouvernement fédéral. La majorité des employés des deux échantillons :

  • a encore tous ses enfants à la maison.
  • fait partie de la génération intermédiaire (a la charge à la fois d'enfants et d'aînés)
  • a d'importantes responsabilités familiales

De plus, la plupart des répondants à l'entrevue ont indiqué que les succès professionnel et personnel sont étroitement liés (« l'un ne va pas sans l'autre »). La question de l'équilibre a été soulevée dans les deux études. Environ 20% des répondants du bassin des SMA disent ne « jamais vouloir devenir sous-ministre » parce que ce poste entraîne trop d'heures de travail, trop de stress et n'offre pas la possibilité d'atteindre un équilibre. Les répondants des deux études se sont dits excédés par une lourde charge de travail et un manque de temps pour la famille, les loisirs et la collectivité. Si les cadres participant au sondage sont moins susceptibles d'affirmer que l'équilibre personnel/professionnel était important pour eux, ils sont aussi moins susceptibles de se déclarer capables d'atteindre cet équilibre (75% des cadres jugent l'équilibre travail-vie privée important mais seulement 45% disent pouvoir l'atteindre !). Il est particulièrement troublant de constater que les parents ont moins de chances d'obtenir une promotion que les personnes sans enfants.

Si les femmes sont plus susceptibles que les hommes d'accorder de la valeur à l'équilibre travail-vie privée, les données des deux études suggèrent que cette question est plus problématique chez les femmes. Le sondages et les deux études démontrent que des objectifs personnels et professionnels conflictuels obligent les femmes à choisir entre un perfectionnement rapide et l'équilibre. Les résultats suivants viennent appuyer cette conclusion :

  • Bon nombre de femmes que l'on peut considérer comme ayant réussi professionnellement (celles qui ont reçu plusieurs promotions, qui sont dans la catégorie EX ou dans le bassin des SMA) n'ont pas de conjoint ou pas d'enfants (ou les deux). Ces femmes ont déclaré que le fait d'avoir moins de responsabilités familiales a contribué à l'atteinte de leurs objectifs professionnels. Ces résultats indiquent que le fait d'avoir des enfants est perçu par certaines travailleuses intellectuelles de la FP comme étant un empêchement à l'avancement.

  • Bon nombre de mères de familles à deux revenus sont moins susceptibles d'être promues (c.-à-d. qu'on peut considérer qu'elles ont moins de succès selon l'interprétation traditionnelle). Ces femmes ont moins d'expérience de travail (45% ont eu un congé de maternité) et sont moins susceptibles d'être mobiles. Ces femmes ont déclaré que le fait d'avoir des enfants avait un effet négatif sur leur possibilité d'atteindre leurs objectifs professionnels (c.-à-d. que le fait d'avoir des enfants réduit la mobilité et la possibilité de travailler de longues heures).

La question de l'équilibre entre la vie personnelle et professionnelle représente un défi, mais à en juger par les conditions actuelles, à long terme (et les données chez les personnes âgées le confirment) la FP peut être certaine d'une chose : ce problème ne disparaîtra pas de lui-même.

Du point de vue stratégique, il existe de nombreuses raisons pour lesquelles il est important que la FP se penche sur cette question. Premièrement, les ministères auront de la difficulté à atteindre leurs objectifs d'équité si les femmes compétentes choisissent de se retirer du processus de perfectionnement professionnel. Deuxièmement, il sera plus difficile d'avoir une bonne planification si l'avancement est lié aux longues heures de travail, au stress et au déséquilibre. Enfin, lorsqu'ils travaillent dans des environnements où les chances de promotion sont réduites, les employés ressentent davantage le besoin de chercher une source de valorisation hors du travail. En s'orientant sur l'équilibre, on devrait laisser les employés qui ont plafonné au travail trouver une source de gratification à la maison ou dans la collectivité. Nous apportons les recommandations suivantes :

6. Découvrir pourquoi la maternité et l'avancement sont perçus comme mutuellement exclusifs par les travailleuses intellectuelles de la FP.

7. Élaborer des initiatives de perfectionnement dans une perspective « travail-vie privée ».

8. Élaborer des politiques précises portant sur le perfectionnement dans les familles à double revenu.

De nombreuses stratégies de perfectionnement traditionnelles (c.-à-d. déménagements, programmes de formation intensive nécessitant un séjour hors foyer) entrent en conflit avec l'aspiration à l'équilibre. La planification de carrière et les programmes de perfectionnement peuvent être sans objet si l'on ne tient pas compte des responsabilités familiales de l'employé. Mais que peut-on y faire ? La documentation dans ce domaine indique les approches suivantes. Du point de vue organisationnel, une bonne gestion exige, dans le cas des familles à double revenu, des horaires de travail flexibles, une orientation particulière, une formation en orientation de carrière pour les superviseurs et la mise sur pied d'une structure de soutien en matière de transferts et de déménagements. L'organisme devrait aussi mettre sur pied des programmes de formation visant à aider les employés à acquérir les outils nécessaires pour gérer leur carrière grâce à de l'information professionnelle, de la planification de carrière et à des stratégies d'établissement d'objectifs et de résolution des problèmes. D'autres stratégies ont fait leurs preuves : le temps partagé et les services de garderie. Il est toutefois crucial, pour tous ces programmes, de maintenir l'obligation de rendre compte et la responsabilisation des employés. L'obligation de rendre compte est d'ailleurs discutée en détail dans la section suivante.

Quelles stratégies professionnelles sont liées aux promotions ?

Comme on l'a souligné plus haut, la promotion est l'une des formes les plus visibles d'avancement. Dans la présente étude, les données sur les promotions sont utilisées :

  • comme moyen d'évaluation du succès professionnel (les employés ayant reçu le plus de promotions sont perçus comme ayant plus de succès)
  • pour identifier ce que la FP valorise chez ses travailleurs intellectuels
  • pour faire la distinction entre les stratégies professionnelles qui mènent à de l'avancement professionnel et les autres

Ces données devraient aider les employés qui désirent de l'avancement dans la FP à choisir les stratégies à adopter.

Les données indiquent que les travailleurs intellectuels de la FP qui ont été promus adoptent des stratégies professionnelles différentes de celles des autres. Quelles sont les stratégies liées à l'avancement dans le secteur du travail intellectuel à la FP ? Les données du sondage et des entrevues indiquent que les promus étaient plus susceptibles d'être mobiles, d'avoir accepté des postes intérimaires (à un niveau supérieur ou égal au leur), d'avoir eu des mutations latérales à l'intérieur ou à l'extérieur de leur ministère. Les promus étaient davantage susceptibles :

  • d'avoir adopté des stratégies qui élargissent leurs connaissances,
  • de s'être concentrés sur des projets qui augmentent leur visibilité ou sont jugés importants,
  • d'avoir cherché l'appui professionnel des autres et d'avoir eu un mentor,
  • d'avoir développé un style avec lequel les cadres supérieurs sont à l'aise,
  • d'avoir eu des occasions de perfectionnement comme des affectations étendues et des occasions d'effectuer un travail particulier,
  • d'avoir eu accès à des initiatives de perfectionnement, y compris l'orientation professionnelle individuelle et les discussions professionnelles dirigées avec un supérieur,
  • d'avoir eu des interactions avec des cadres supérieurs.

Enfin, il est intéressant de noter que les répondants appartenant aux groupes démographiques suivants sont plus susceptibles que les autres d'avoir eu une promotion au cours des cinq dernières années : les personnes sans enfants, les mères de famille, les personnes dont la langue maternelle est le français et celles qui habitent la Région de la capitale nationale (RCN). Les répondants qui ont déclaré avoir un plan de carrière étaient aussi plus susceptibles d'être promus que les autres.

En comparaison, si certains de ceux qui n'ont pas eu de promotion au cours des cinq dernières années disent être heureux là où ils sont (« j'ai le poste que j'ai toujours voulu »), la majorité des membres de ce groupe affirme qu'il existe un large fossé entre ce qu'ils attendent de leur carrière et la possibilité d'atteindre leurs objectifs. Cet écart semble prononcé en ce qui concerne un salaire qui leur permette de vivre à l'aise et des occasions d'apprendre et d'acquérir des compétences. Les répondants qui n'ont pas été promus semblent également avoir eu moins accès à des occasions de perfectionnement (c.-à-d. qu'ils sont moins susceptibles d'avoir eu un mentor, d'avoir été orientés, d'avoir eu des discussions avec leur supérieur, d'avoir eu une affectation étendue ou une mission spéciale).

Il est intéressant de souligner que les employés qui n'ont pas été promus au cours des cinq dernières années ont eu davantage recours à des ateliers de planification de carrière que ceux qui ont été promus. Ce résultat est significatif puisqu'il témoigne de l'intérêt de ces personnes à faire progresser leur carrière. Elle suggère aussi que ces ateliers sont peu pertinents soit dans leur contenu ou dans leur forme.

Enfin, il est intéressant de remarquer que le travail acharné (nombre d'heures supplémentaires, dépassement des attentes) n'augmente pas les chances de promotion. L'éducation et la formation institutionnelles semblent avoir peu d'effet. Les recommandations suivantes en matière de stratégies professionnelles devraient être étudiées :

9. Repenser les ateliers de planification de carrière de façon à ce qu'ils soient plus pertinents pour la population active d'aujourd'hui.

10. Indiquer clairement quels sont les critères de promotion et d'avancement.

Ce genre de précisions devrait aider les employés à mieux comprendre les valeurs de l'organisation et ainsi à mieux cibler leurs efforts de perfectionnement en accord avec leurs aspirations professionnelles. Une plus grande transparence dans ce domaine devrait aussi réduire les efforts inutiles (beaucoup d'employés semblent croire que le travail acharné sera récompensé, ce n'est pas ce que les données indiquent) et en retour, cela devrait améliorer les résultats importants pour les employés comme la satisfaction par rapport à l'emploi et au moral.

11. Utiliser un ensemble d'indicateurs de résultats, notamment le « nombre de promotions que reçoit un employé à l'intérieur d'une période de référence», pour évaluer officiellement la réussite des initiatives de perfectionnement.

Dans la présente recherche, les employés qui ont récemment eu une promotion sont plus satisfaits de leur progrès, sont plus optimistes quant à leurs possibilités futures et sont davantage satisfaits de leur emploi (particulièrement en ce qui a trait au salaire et à l'avancement), ils sont plus susceptibles de s'identifier à leur ministère, se déclarent plus engagés envers le ministère et la FP et sont moins portés à songer à quitter le ministère ou la FP.

12. Offrir aux travailleurs intellectuels intéressés plus d'occasions et d'initiatives de perfectionnement (affectations étendues, orientation professionnelle personnalisée et discussions professionnelles structurées avec le supérieur).

Le rôle de l'employé dans le perfectionnement professionnel

Les données indiquent que la plupart des travailleurs intellectuels de la FP ont entrepris des démarches pour se perfectionner : 68% ont des objectifs professionnels, 51% ont un plan de carrière détaillé, 97% peuvent identifier des stratégies professionnelles qu'ils ont essayées. Malheureusement, il semble aussi que beaucoup d'employés ont eu recours à des stratégies non liées à l'avancement professionnel et ont laissé de côté celles qui le sont.

Les stratégies professionnelles suivantes sont liées à l'avancement professionnel et semblent être généralement adoptées :

  • faire du travail de qualité sur des choses importantes (73%)
  • avoir un style avec lequel les gestionnaires se sentent à l'aise (60%)
  • indiquer ses aspirations à une augmentation de responsabilités (58%)
  • travailler à des projets à haute visibilité (52%)
  • élargir ses connaissances afin d'augmenter ses compétences (46%),

Les stratégies suivantes ont souvent été adoptées, mais ne sont pas associées à l'avancement :

  • faire preuve d'initiative (85%)
  • dépasser les attentes et travailler avec acharnement (73%)
  • dépasser largement les exigences du poste (73%)
  • avoir confiance en soi (65%)
  • devenir leader d'un groupe de collègues (60%)
  • bien faire valoir ses idées (59%)
  • se spécialiser dans un domaine important (55%)

Enfin, les stratégies de perfectionnement suivantes sont liées à l'avancement, mais sont rarement adoptées par les travailleurs intellectuels :

  • avoir un bon mentor (11% )
  • changer de ministère(13%)
  • avoir des contacts avec des collègues influents (26%)

En conséquence, nous recommandons que la FP :

13. Informe mieux les employés des stratégies individuelles de perfectionnement liées à l'avancement.

14. Donne aux employés intéressés la possibilité d'avoir des contacts avec ceux qui se trouvent plus haut qu'eux dans la hiérarchie.

15. Établisse des programmes de mentorat officiel et informel.

16. Donne aux gestionnaires une formation sur la façon de diriger efficacement leurs subordonnés.

Les programmes officiels de mentorat sont un moyen de répondre aux besoins tant des anciens employés qui ont atteint le sommet de leur carrière (et qui veulent contribuer à former la nouvelle génération) que des nouveaux employés qui cherchent des occasions de croissance et de perfectionnement. Les répondants à l'entrevue considéraient que les gestionnaires qui avaient servi de mentor à leurs subordonnés et les ministères qui offraient des programmes de mentorat étaient favorables au perfectionnement. L'étude par entrevue a aussi démontré que pour être un bon mentor, il fallait aussi être un bon communicateur (écouter, être intéressé et informer les employés de ce qui est important). Pour qu'un programme de mentorat fonctionne, il semble donc que les gestionnaires doivent recevoir une formation obligatoire sur la communication efficace avec les subordonnés. De nombreuses organisations aux pratiques exemplaires citées au chapitre quatre offrent ce genre de formation.

Le soutien organisationnel au perfectionnement professionnel

Si les trois-quarts des personnes interrogées croient que la responsabilité du perfectionnement devrait être partagée à parts égales entre l'employeur et l'employé, seulement 17% croient que c'est le cas dans la FP. La plupart (75%) croient que dans la FP, l'employé doit prendre en mains son propre perfectionnement. De fait, dans l'étude par entrevue, le deuxième conseil le plus répété par les répondants en matière de perfectionnement et d'avancement était : «soyez le maître, personne ne le fera à votre place, c'est vous qui êtes aux commandes. »

Quel genre d'appui organisationnel au perfectionnement a-t-il été reçu par les travailleurs intellectuels ? D'où est venu cet appui ? Le sondage et les entrevues dessinent le même portrait. Seule une minorité des membres de l'échantillon a l'impression que le ministère appuie fortement le perfectionnement. Les répondants ont l'impression que le superviseur donne un meilleur appui que le ministère, qui lui, donne un meilleur appui que l'ensemble de la FP.

La recherche illustre plusieurs moyens par lesquels, ensemble, les gestionnaires, les ministères et la FP peuvent jouer un rôle plus actif dans le perfectionnement des employés.

Les gestionnaires sont perçus comme aidant s'ils ont des aptitudes en relations humaines, s'ils sont intéressés par le perfectionnement de leurs employés, s'ils informent leurs employés des tendances importantes et s'ils les aident à acquérir des connaissances, de la visibilité et à atteindre leurs objectifs d'apprentissage. On considère aussi qu'ils apportent leur appui lorsqu'ils agissent comme mentor auprès de leurs subordonnés.

Les ministères sont perçus comme aidant lorsqu'ils offrent des mécanismes d'acquisition de connaissances (favoriser la formation, offrir des occasions d'apprentissage, encourager la participation aux programmes, laisser les employés avoir des contacts avec des gens à l'extérieur du ministère, tenir les employés informés des tendances et des occasions), et appuient la formation et les programmes officiels de perfectionnement. Les ministères perçus comme aidant offrent aussi une culture qui appuie les gestionnaires dans leurs efforts de perfectionnement et favorisent l'éducation, la formation et la mobilité. Les ministères sont perçus comme non aidant lorsqu'ils nuisent à l'acquisition de connaissances (barrières structurelles, hiérarchie traditionnelle, obsession du protocole).

La FP est perçue comme aidant lorsqu'elle offre une structure permettant aux activités ci-dessus d'avoir lieu (PPP officiels, communication comme clé de l'information, par ex.). On perçoit son appui lorsqu'elle facilite l'éducation et la formation, aide les employés à acquérir des connaissances et met l'accent sur les relations humaines.

Ces données indiquent que, si le supérieur immédiat est perçu comme important pour le perfectionnement, ce dernier peut difficilement apporter son aide si la culture n'appuie pas le perfectionnement. Les études de cas et les données des entrevues indiquent que la responsabilisation et l'obligation de rendre compte (au niveau du superviseur, du ministère et de la FP) sont nécessaires pour apporter des véritables changements culturels.

Les répondants ont eu recours à diverses stratégies de cheminement de carrière : lecture des postes ouverts affichés, information sur les possibilités de carrières, remboursement des frais d'études, formation à l'interne et à l'externe, programmes d'orientation pour employés. On accorde beaucoup de valeur aux discussions professionnelles avec les supérieurs (qu'on lie à l'avancement). Malheureusement, ce genre d'occasion n'est offert qu'à la moitié des employés participant au sondage ! Le sondage a aussi mis en évidence d'autres occasions de perfectionnement très efficaces et peu accessibles : orientation professionnelle (43% y ont accès), ateliers de planification de carrière (41%), rotation des postes (38%), l'encadrement et le mentorat officiels (27%) et évaluation du potentiel de carrière (25%).

Puisque le soutien professionnel vient principalement du supérieur immédiat, la FP se doit d'aider ces derniers à devenir de meilleurs leaders en perfectionnement personnel et professionnel. Nous recommandons à la FP de considérer les initiatives suivantes :

17. Évaluer les gestionnaires en fonction de leurs qualités en gestion de personnes et en développement des ressources personnelles (une rétroaction tous azimuts serait utile ici).

18. Donner aux gestionnaires une formation sur la façon de traiter avec les gens (capacité de communiquer, négociation, rétroaction, résolution de conflits).

19. Attribuer la responsabilité du perfectionnement au supérieur immédiat. Ceci permettra aux gestionnaires d'ajuster les occasions de perfectionnement en fonction des besoins et des valeurs des personnes et d'éviter d'avoir une démarche généraliste en matière de perfectionnement.

20. Donner aux superviseurs une formation expliquant la rentabilité du perfectionnement pour l'organisation et leur inculquant les compétences et les outils nécessaires pour devenir des partenaires dans le perfectionnement de leurs subordonnés.

21. Tenir les superviseurs au courant des occasions professionnelles à venir afin qu'ils puissent donner des conseils d'orientation aux employés intéressés.

22 Réajuster la charge de travail afin que les superviseurs aient le temps de soutenir le perfectionnement des employés (reconnaître de façon concrète qu'il s'agit d'un aspect primordial des fonctions de gestion).

23. Faire en sorte que les gestionnaires soient obligés de rendre compte du perfectionnement de leurs employés (c.-à-d. évaluer si les employés sont informés, s'ils ont accès aux programmes et s'ils ont recours à diverses initiatives. Développer une obligation pour les gestionnaires de rendre compte de la participation de leurs employés. Reconnaître et récompenser les gestionnaires qui contribuent efficacement aux progrès de leurs travailleurs).

24. Faire en sorte que les ministères aient à rendre compte du perfectionnement professionnel de leurs travailleurs intellectuels. Établir des objectifs, évaluer l'accès aux diverses initiatives de perfectionnement et développer une obligation pour les cadres de rendre compte de la participation des employés. Reconnaître et récompenser les ministères qui contribuent efficacement aux progrès de leurs employés.

25. Rendre les expériences de perfectionnement efficace plus accessibles aux employés intéressés. Les données du sondage et des entrevues mentionnent ce genre d'expériences(34), y compris les discussions professionnelles avec un supérieur, l'orientation professionnelle personnalisée, les ateliers de planification de carrière, la rotation de postes, l'encadrement et le mentorat officiels, l'évaluation du potentiel de carrière, les affectation parallèles, les occasions d'acquérir de l'expérience hiérarchique, d'encadrer de nouveaux employés, de participer à une formation intensive financée par la FP, d'avoir de nouvelles affectations plus exigeantes, des tâches particulières et des affectations étendues.

26. Faire participer les employés à l'élaboration d'expériences et de programmes de perfectionnement pertinents.

L'étendue des connaissances

Les données des entrevues et du sondage indiquent que l'étendue des connaissances et l'expérience semblent être l'un des principaux déterminants de l'avancement et du succès dans le secteur « intellectuel ». C'est aussi une stratégie professionnelle qui augmente l'employabilité hors de la FP. L'étendue des connaissances, telle que définie par les participants à l'étude, comprend le fait de travailler dans divers ministères, d'avoir de nombreuses mutations latérales, d'accepter un certain nombre de poste intérimaires, d'élargir son champ d'expertise, d'accepter des affectations étendues, de travailler à son plein potentiel et d'apprendre au travail. L'importance de l'étendue des connaissances est illustrée par les résultats suivants :

  • On considère que les gestionnaires, les ministères et la FP apportent leur appui s'ils aident l'employé à acquérir des connaissances, le contraire s'appliquant pour ceux qui nuisent à cette acquisition.

  • Le conseil le plus fréquemment donné par les participants à l'entrevue sur la façon de faire progresser la carrière et d'avancer dans la FP est : « augmentez l'étendue de vos connaissances - déplacez-vous latéralement, ayez davantage de contacts, augmentez votre expertise. »

  • Même les membres du groupe « sélectionné » qui a participé à l'entrevue ont l'impression de ne pas avoir le genre d'occasion dont ils ont besoin pour élargir leurs connaissances

Étant donné l'importance de l'étendue des connaissances pour le perfectionnement des « intellectuels », il est recommandé quec la FP :

27. Fasse largement connaître l'importance de l'étendue des connaissances (telle que définie ci-dessus).

28. Facilite les mutations latérales des employés en indiquant celles qui sont les plus probables à l'intérieur comme à l'extérieur des ministères.

29. Élabore de nouvelles stratégies d'élargissement des connaissances dans une perspective d'équilibre entre le travail et la vie personnelle (comment élargir ses connaissances sans déménager, par ex.).

30. Mette au point un système de rémunération qui reconnaisse et récompense l'étendue des connaissances aussi bien que leur profondeur (la FP a besoin des deux dans le secteur « intellectuel »).

Les stratégies ci-dessus doivent aussi venir appuyer un changement dans les aspirations professionnelles en validant des mutations latérales (c.-à-d. qu'étant donné la réalité des organisations à structure plate, la FP doit aider les employés à comprendre qu'il ne faut pas toujours viser le haut !). Les mutations latérales devraient aussi contribuer à la satisfaction des employés en termes de défis et de projets spéciaux.

La visibilité

Les données des deux études suggèrent que si l'étendue des connaissances est critique pour le perfectionnement professionnel, de nombreux employés croient que la visibilité est essentielle pour l'avancement. Les citations qui suivent illustrent cette perception :

« vous pouvez vous-même acquérir des compétences, mais si vous voulez avancer, assurez-vous que les autres vous voient les utiliser ! »

« Il n'est pas seulement important d'être bon dans ce qu'on fait, il est tout aussi important d'être vu pendant qu'on le fait bien ! »

Les données suivantes viennent appuyer cette perception :

  • Près de 40% de ceux qui ont été promus ont eu l'occasion d'interagir avec des cadres supérieurs contre 22% des non-promus.

  • Près de 25% de l'échantillon des entrevues a eu recours à des stratégies professionnelles augmentant leur visibilité (c.-à-d. qu'ils ont accepté un poste qui les mettait en contact avec des gens haut placés, ont pris des tâches difficiles qui les plaçaient dans le collimateur).

  • Les gestionnaires sont considérés comme favorables au perfectionnement lorsqu'ils aident les employés à avoir une meilleure visibilité.

  • Près de la moitié des répondants du sondage disent vouloir plus d'occasions d'interagir avec la haute direction.

Étant donné l'importance accordée à la visibilité pour l'avancement, il est recommandé que la FP :

31. Fasse largement connaître l'importance de la visibilité (telle que décrite plus haut).

32. Facilite l'interaction et les contacts entre les employés et la haute direction.

L'éducation et la formation

Les répondants des deux échantillons étaient très scolarisés. La majorité détenait au moins un diplôme universitaire et beaucoup en détenaient plus d'un. Des articles de recherche indiquent qu'une main-d'oeuvre plus éduquée est, à bien des égards, plus difficile à diriger. Le succès professionnel est habituellement très important chez les employés hautement scolarisés. Ils sont aussi plus susceptibles de s'attendre à ce que leur travail soit gratifiant et stimulant et ont une meilleure mobilité professionnelle. Cette plus grande mobilité signifie que la FP doit savoir répondre aux préoccupations de ses travailleurs intellectuels au risque d'en perdre beaucoup.

D'autres résultats portant sur la formation et l'éducation sont très intéressants et quelque peu contradictoires. Près de 40% des répondants disent avoir eu recours à une stratégie de perfectionnement qui comportait une formation et 11% ont adopté la stratégie de poursuivre leurs études, sans que la recherche offre aucune preuve que ces stratégies fonctionnent. Les personnes qui insistent sur la formation et l'éducation (scientifiques, hauts fonctionnaires et personnes ne participant pas à un PPP) sont moins susceptibles d'avoir eu une promotion au cours des cinq dernières années, ceux qui avaient « réussi » (cadres, membres du bassin des SMA, AEXDP) étaient moins susceptibles de recommander des stratégies de perfectionnement portant sur la formation et l'éducation. Ils encourageaient plutôt les employés à se diriger vers des stratégies qui augmentent les connaissances et la visibilité. D'autres données suggèrent que si les employés croient que l'apprentissage est important, ils valorisent l'apprentissage au travail plutôt que la formation et l'enseignement traditionnels. Finalement, il est important de noter que :

  • l'éducation et la formation sont vues comme des moyens par lesquels la FP appuie le perfectionnement

  • la moitié des répondants au sondage dit désirer avoir l'occasion de suivre un cours intensif financé par la FP.

En ce qui concerne l'éducation et la formation, nous recommandons que la FP :

33. Indique clairement de quelle façon elle utilise les qualifications en matière de formation et d'éducation pour les promotions et l'avancement (sont-elles considérées comme une exigence pour le poste, une indication de l'étendue des connaissances, une indication de l'expertise ou si on n'en tient pas compte?).

34. Repense ses programmes de formation pour les rendre plus pertinents pour la population active d'aujourd'hui (apprentissage expérientiel, formation en cours d'emploi, mentorat).

Les questions d'équité

Les données du sondage et des entrevues suggèrent qu'il y a peut-être un mouvement de ressac contre les politiques du gouvernement en matière d'équité et de diversité en emploi. Ce ressac semble porter sur les questions de langue, de sexe et d'âge. Ainsi :

  • 25% des hommes interrogés ont dit que le fait d'être un homme nuisait à leur avancement.

  • 14% des participants à l'entrevue ont dit que les questions d'équité dans leur ministère nuisait à leur progression (c.-à-d. qu'ils croient que les occasions sont seulement offertes à certains groupes).

  • Les jeunes employés ayant moins d'expérience avaient plus de chances d'être promus que leurs aînés qui ont plus d'années d'expérience.

Ces données sont inquiétantes : elles ne représentent peut-être que la pointe de l'iceberg. Pour faire contrepoids à ces perceptions, nous recommandons que la FP :

35. Donne aux employés de l'information sur les raisons qui rendent nécessaires les initiatives en matière d'équité et de diversité.

36. Soit transparente en termes de décisions de recrutement, d'engagement et de promotion.

Les programmes fédéraux de perfectionnement professionnel

Les résultats suivants tirés des entrevues suggèrent que la FP doit réévaluer la conception et la prestation de ses PPP :

  • Seulement 2% des répondants actuellement dans un PPP recommanderaient ces programmes à un collègue comme moyen de faire progresser sa carrière

  • Lorsqu'on leur demande quel serait le changement qui aiderait les employés de la FP à atteindre leurs objectifs professionnels, un tiers des répondants participant actuellement aux PPP répondent qu'il faudrait que la FP améliore ses PPP. Les suggestions allaient de la planification proactive de carrière, en passant par des programmes de perfectionnement institutionnalisés, des évaluations personnalisées du potentiel de carrière (c.-à-d. rendre possible pour les employés d'identifier leurs points forts), une orientation professionnelle personnalisée, des programmes de recyclage et des programmes officiels d'encadrement et de mentorat. Les employés participant aux PPP étaient les plus susceptibles de donner ces réponses.

  • Les participants aux PPP du gouvernement fédéral n'ont pas tous les mêmes aspirations professionnelles.

Il est aussi intéressant de souligner que seuls 2% de ceux qui ne participaient pas à un PPP fédéral croyaient que ce genre de programme pourrait augmenter leurs chances de promotion. Les données n'appuient pas cette idée. Au contraire, ceux qui avaient pris part à un PPP étaient plus susceptibles d'avoir été promus. Ils étaient aussi plus susceptibles d'avoir un gestionnaire qui soutient leurs efforts de perfectionnement et d'avoir travaillé dans un ministère dont la culture appuie le perfectionnement.

Il est difficile de distinguer cause et effet dans les données précédentes. Est-ce que les employés s'abstiennent de participer à un PPP parce qu'ils croient que cela ne les aidera pas ou sont-ils plus susceptibles de se servir de cette justification après-coup comme excuse pour n'avoir pas participé? Est-ce que les avantages mentionnés par les participants aux PPP (soutien du gestionnaire et du ministère) sont le résultat du programme ou est-ce parce que les gens qui participent à ce genre de programme sont plus susceptibles de se trouver dans un endroit où le perfectionnement est valorisé et appuyé ? En fonction des résultats mentionnés ci-dessus, nous recommandons que la FP :

37. Offre une plus grande variété de PPP pour répondre aux besoins de la population active diversifiée d'aujourd'hui (c.-à-d. les personnes qui ont une définition traditionnelle du succès comme celles qui ont une vision plus holistique).

La culture d'entreprise de la FP

Les données des deux études indiquent que beaucoup de travailleurs intellectuels croient que la FP n'apprécie pas ses employés et que le manque de soutien au perfectionnement de la part de l'organisation n'est qu'un autre symptôme de ce problème. Lorsqu'on leur demande quel changement faciliterait le perfectionnement chez les travailleurs intellectuels, près de 20% répondent que le gouvernement doit être plus axé sur les personnes (formation en relations humaines, rétroaction tous azimuts, quadrant « personne » du tableau d'évaluation équilibré). Les scientifiques, les hauts fonctionnaires, les analystes et les employés ne participant pas à un PPP sont plus susceptibles de demander ce changement; les cadres sont les moins susceptibles de le faire.

Environ 15% des répondants aux entrevues disent que l'aspect le plus frustrant du travail dans la FP est que « les cadres supérieurs traitent mal les fonctionnaires, les dévaluent et les traitent comme des citoyens de seconde zone. » Lorsqu'on leur demande en quoi la FP pourrait réduire leurs frustrations, ces répondants ont demandé que la FP soit davantage axée sur les personnes (demander aux employés ce qu'ils veulent, valoriser les employés et leur démontrer plus de respect). Il est intéressant de noter que les répondants gestionnaires étaient nettement plus susceptibles de mentionner de la frustration que les employés provenant d'autres catégories d'emploi.

Beaucoup des recommandations données précédemment en rapport avec le soutien organisationnel au perfectionnement s'appliquent ici. La culture pourrait devenir plus axée sur les personnes si la FP explique aux gestionnaires en quoi les personnes sont importantes et quel genre d'appui les gens désirent, si elle donne aux gestionnaires une formation en relations humaines et en encadrement, si elle inclut la gestion du personnel dans leur description de poste et si elle leur fait rendre des comptes et les responsabilise.

L'intention de démissionner

Les résultats des entrevues et du sondage semblent indiquer que beaucoup de travailleurs intellectuels songent à quitter la FP. Vingt pour cent des personnes interrogées ont indiqué que leur aspiration professionnelle ultime était de travailler en dehors du secteur public. Les trois quarts des répondants des deux échantillons ont songé à quitter la FP; 21% ont indiqué qu'ils songeaient à quitter dans l'année. Les femmes, les cadres, les répondants du bassin des SMA, les scientifiques et les employés participant aux PPP sont les plus susceptibles d'avoir songé à démissionner.

Pourquoi ces employés songent-ils à quitter la FP ? Les données suggèrent deux motivations fort différentes : les facteurs d'aversion (les employés veulent quitter pour s'éloigner des frustrations occasionnées par leur travail), et les facteurs d'attraction (les employés veulent quitter parce que les conditions sont meilleures en dehors de la FP).

Les facteurs d'aversion mentionnés par les participants aux deux études (sondage et entrevues) sont la culture d'entreprise, l'ingérence politique, la façon dont les employés sont traités par les directeurs, les frustrations causées par la bureaucratie, le manque de reconnaissance et de respect. Les facteurs d'attraction comprenaient le désir d'avoir plus de reconnaissance, la chance d'avoir un meilleur salaire (réponse donnée par 50%), le désir de s'engager dans un travail plus intéressant et le désir d'avancement. Il est intéressant de souligner que toutes les raisons de démissionner touchent l'environnement de travail dans la FP et non la nature de l'emploi. Qu'est-ce qui fait que les gens restent dans la FP ? La nature du travail, la possibilité d'apporter sa contribution, les défis et les collègues de travail.

Les employés qui n'ont pas eu de promotion au cours des cinq dernières années (dont beaucoup sont des scientifiques ou des professionnels) étaient aussi plus susceptibles de songer à quitter la FP. Les raisons invoquées étaient cependant fort différentes de celles mentionnées par les autres répondants : environnement de travail peu encourageant, (voir les commentaires sur le manque d'intérêt envers les personnes), manque de possibilités d'avancement et manque de sécurité d'emploi.

Les recommandations données en rapport avec le sentiment de réussite semblent s'appliquer ici également. L'écart entre le désir de réussite et la possibilité de le réaliser ainsi que le caractère insatisfaisant du salaire sont étroitement liés aux intentions de démissionner (ce sont en fait les deux raisons principales invoquées pour démissionner de la FP). Les données mettent aussi en relief qu'il faut retenir les travailleurs intellectuels dans la FP (ceux qui sont dans les catégories des cadres, des scientifiques et des professionnels et ceux qui participent aux PPP), en trouvant des moyens soit de réduire les frustrations ou d'augmenter les mesures incitatives (ou les deux). Il faudrait mentionner que les mesures incitatives ne sont pas nécessairement d'ordre pécuniaire, il pourrait aussi s'agir de respect et de reconnaissance.

Les pratiques en ressources humaines

Les données du sondage et des deux entrevues suggèrent que beaucoup d'employés croient que les pratiques et les programmes actuels de ressources humaines posent des problèmes. À l'entrevue, plus de la moitié des répondants ont donné des réponses liées aux ressources humaines lorsqu'on leur a demandé quel serait LE changement à effectuer pour aider les travailleurs intellectuels de la FP à atteindre leurs objectifs professionnels. Les aspects suivants ont été désignés comme sources de problèmes : le système de classification des emplois (les catégories y sont trop structurées), les exigences particulières (il faut se concentrer davantage sur l'attitude et la capacité d'apprentissage et moins sur les exigences techniques particulières, il faut aussi supprimer les exigences trop précises), les pratiques d'embauche (éliminer la distinction entre un engagement à période déterminée et à période indéterminée), les pratiques de recrutement, le processus de concours, le recours aux postes intérimaires et les processus de dotation (on met trop de temps à engager les personnes dont on a besoin, on ne peut pas obtenir les bonnes personnes, on n'est pas autorisé à laisser partir des gens qui seraient mieux ailleurs).

Presque la moitié des répondants au sondage ont l'impression que leur ministère gère mal le processus de concours. Il est particulièrement inquiétant de constater que seulement 30% des personnes promues au cours des cinq dernières années et 38% des cadres croient que le processus de concours était juste. Ceux qui n'ont pas été promus au cours des cinq dernières années sont particulièrement cinglants à l'égard du processus de concours.

Quatorze pour cent des répondants ont affirmé que la FP devrait rationaliser le secteur des ressources humaines (réduire les procédures administratives, rendre la dotation plus conviviale, plus souple, faire en sorte qu'il soit possible d'engager qui on veut, réduire le délais quand vient le temps d'engager quelqu'un).

Les données concernant les résultats organisationnels visés nous donnent une autre perspective pour évaluer l'efficacité des politiques et des pratiques de ressources humaines. Les pratiques et les politiques organisationnelles de ressources humaines peuvent contribuer à faire d'un environnement de travail un milieu qui appuie l'efficacité au travail et la santé de l'organisation ou elles peuvent y nuire. Les données du sondage sur la santé organisationnelle et l'environnement de travail viennent conforter notre recommandation que la FP repense ses pratiques et ses politiques en ressources humaines :

  • Seulement 12% des répondants croient que leur ministère gère bien l'environnement de travail

  • Plus de la moitié des personnes échantillonnées ont l'impression que leur ministère gère mal le stress des employés, leur moral, leur loyauté, leur charge de travail et la continuité d'emploi.

Il est important de souligner que cette perception des ressources humaines semble généralisée (elle n'est pas liée au sexe, au type d'emploi, etc.). Les recommandations suivantes portent sur la gestion des ressources humaines :

38. Il faut repenser le processus de concours. On devrait chercher à faire participer les employés à cette restructuration.

39. Il faut aligner les politiques et les pratiques de ressources humaines sur la démographie des employés de la FP (équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, génération intermédiaire, soins aux aînés, familles à deux revenus).

40. Il faut restructurer les politiques et les pratiques de ressources humaines pour qu'elles soient plus souples et plus conviviales.

41. Il faut intégrer les politiques et les pratiques des RH dans les missions de chaque ministère (les données suggèrent qu'aucun ensemble de politiques et de programmes ne parviendra à satisfaire les besoins de tout le monde).

42. Il faut évaluer la « santé organisationnelle » sur une base annuelle ou semestrielle. Cette évaluation devrait tenir compte notamment du niveau de stress au travail, de la satisfaction par rapport à l'emploi, de l'engagement organisationnel, des intentions de démissions, du moral des employés et de la satisfaction relativement à l'évolution de la carrière. Ces mesures peuvent servir aux ministères pour évaluer officiellement la réussite de leurs initiatives et de leurs processus de perfectionnement professionnel. Elle peuvent aussi servir à rendre des comptes.

L'effet des réductions de personnel sur le perfectionnement professionnel

Environ 20% de ceux qui ont participé aux entrevues (près de la moitié de l'échantillon des scientifiques ou de ceux qui ne participent pas à des PPP) sont mécontents de leur cheminement de carrière parce qu'ils ont l'impression qu'il n'est pas « entre leurs mains ». Les répondants qui ont cette impression déclarent que : « peu importe le travail accompli, il y a toujours un facteur externe », « la réduction des effectifs a diminué les possibilités », « il n'y a plus de place pour l'avancement ».

Les recommandations données relativement au sentiment de réussite et à la rémunération s'appliquent ici. Ces résultats démontrent aussi que la FP doit reconnaître les différents types de réussite et les récompenser (c.-à-d. qu'elle doit procéder à des mutations latérales et non seulement offrir la possibilité de gravir les échelons).

La communication est primordiale

Les répondants des études ont indiqué que la communication à tous les niveaux (gestionnaire, ministère, FP) des tendances et des débouchés était une partie importante du perfectionnement. Comme on peut le voir dans les études de cas, les ministères aux pratiques exemplaires insistent autant sur la communication des débouchés possibles que sur la création et la mise en oeuvre de ces débouchés. Malheureusement, seule une minorité des employés de la FP a déclaré que leur gestionnaire, leur ministère ou la FP communiquait efficacement avec les employés. Ceci correspond aux données présentées précédemment à l'effet que beaucoup d'employés de la FP ignorent quelles stratégies mènent à l'avancement et quelles stratégies n'ont aucune influence dans ce domaine. Ces résultats indiquent que le gouvernement ne doit pas mettre simplement l'accent sur la création et la mise en place de nouvelles occasions de perfectionnement. De plus, la FP :

43. Devrait trouver de nouveaux moyens de diffuser l'information pertinente sur le perfectionnement aux employés intéressés.

44. Devrait chercher à faire participer les employés à l'élaboration de nouveaux programmes et de nouvelles initiatives de perfectionnement (c.-à-d. trouver de nouveaux canaux facilitant la communication ascendante), chaque fois que possible.

Les recommandations précédentes concernant la formation des gestionnaires et l'augmentation de la rétroaction sont aussi pertinentes ici.

Reconnaître les différences entre les types d'emplois

Les données démontrent que les expériences des employés en matière de perfectionnement ainsi que leurs aspirations sont fortement associées au type d'emploi occupé. Les principales différences comprennent :

Les scientifiques et les professionnels

Les employés de cette catégorie d'emploi sont plus susceptibles d'avoir eu recours à des stratégies de perfectionnement qui les spécialisaient plutôt que d'élargir leurs connaissances (c.-à-d. qu'ils ont une scolarité plus traditionnelle, sont plus susceptibles d'avoir pris un congé d'études et croient avoir obtenu leur promotion grâce à leur éducation, leur formation et qu'ils sont moins susceptibles d'accepter une mutation latérale à l'intérieur comme à l'extérieur de leur ministère). Ces employés s'identifient davantage à leur profession qu'à la FP ou à leur ministère et présentent le plus faible niveau d'engagement envers la FP et leur ministère. Les données des entrevues indiquent que le quart des répondants du groupe « scientifique » sont susceptibles de quitter la FP pendant la prochaine année!!! Pour garder ces employés, la FP doit repenser ses stratégies de perfectionnement de façon à reconnaître les caractéristiques et les aspirations particulières des employés de ce groupe. Par exemple, les employés de ce groupe :

  • associent la reconnaissance et leur propre satisfaction à la réussite professionnelle

  • ont des aspirations professionnelles gravitant autour de la reconnaissance et du respect

  • sont plus susceptibles de se déclarer satisfaits de leur travail parce qu'ils « aiment ce qu'ils font - en raison de la nature de leur travail »

  • demeurent dans la fonction publique parce qu'ils aiment leur travail et leurs collègues (pas parce qu'ils ont l'impression d'apporter une contribution)

  • sont moins intéressés que les employés des autres groupes à l'avancement et aux avantages pécuniaires

  • ne semblent pas valoriser l'étendue des connaissances

  • seraient plus enclins à quitter la FP s'ils avaient l'impression de ne pas être reconnus pour ce qu'ils font, qu'ils ne sont pas respectés et qu'ils sont excédés de la paperasserie et de la bureaucratie

  • veulent des affectations particulières et des occasions de formation plutôt que des promotions

  • veulent des congés sabbatiques, des congés sans solde, de la reconnaissance et du respect.

Les cadres

Les répondants de la catégorie des cadres sont plus susceptibles d'avoir eu recours à des stratégies de perfectionnement faisant intervenir une grande mobilité et l'étendue des connaissances. Trente pour cent des cadres et 40% du bassin des SMA songent à quitter la FP. Pour garder ces employés, la FP doit repenser ses stratégies de perfectionnement afin de reconnaître le caractère particulier et les aspirations des employés de ce groupe. Par exemple, ces employés :

  • sont plus susceptibles de croire que leur ministère ne fait rien pour soutenir le perfectionnement

  • sont plus susceptibles de croire que le perfectionnement devrait être une responsabilité partagée entre l'employeur et l'employé, mais sont moins susceptibles de croire qu'elle l'est vraiment.

  • sont plus susceptibles d'affirmer qu'ils restent dans la FP parce qu'ils ont l'impression d'apporter une contribution à la société. AUCUN des répondants de ce groupe ne reste à cause du salaire et des avantages sociaux.

  • sont plus susceptibles de définir le succès en termes d'autonomie, d'avoir des responsabilités de plus en plus grandes, et d'être en position d'autorité. Si les données suggèrent que ces besoins sont satisfaits pour le moment, ils ne doivent pas pour autant être oubliés dans la conception de nouveaux programmes et de nouvelles initiatives).

  • sont plus susceptibles de définir le succès en termes d'influence sur les décisions d'orientation et du fait d'être entouré de personnes stimulantes (besoins qui, selon les données, ne sont pas satisfaits actuellement).

  • ont une vision plus « traditionnelle » du succès que celle des employés des catégories scientifique et professionnelle (c.-à-d. qu'ils accordent une importance à l'autonomie, à l'autorité et à la progression hiérarchique).

Les services administratif et extérieur

Les réponses des employés de ce groupe semblent être semblables à celles des groupes des cadres, des scientifiques et des professionnels. De fait, dans bien des cas, leurs réponses sont semblables à celles de la moyenne présentée dans le rapport. Il est cependant important de souligner que les employés de cette catégorie sont plus négatifs que les autres dans leur évaluation des pratiques de recrutement, de la gestion de la diversité des employés, du salaire et des pratiques de rémunération.

Les PPP actuels du gouvernement fédéral ont été conçus pour répondre à diverses étapes de la carrière (PSG, PAC, AEXDP, bassin des SMA). Les données recueillies par les études suggèrent que la différence dans le type d'emploi est aussi un déterminant important des aspirations et des stratégies professionnelles. Nous recommandons donc à la FP :

45. D'élaborer des PPP qui tiennent compte des différents types d'emplois et des diverses définitions de la réussite professionnelle.


Annexe A - Références relatives au développement de carrières

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Annexe B - Sources utilisées dans l'élaboration du questionnaire

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Notes bas de page

1 Cummings, T. and Worley, G. (1997) Organizational Development and Change, 6th Edition, South Western: Ohio.

2 Bourgon, J. (1998). Cinquième rapport annuel au premier ministre, no de cat. BT74-1/10-89.

7 Ibid

4 C'est-a-dire les employés qui occupent des postes des catégories suivantes : direction, scientifique et professionnelle, administrative et service extérieur.

5 Statistique de l'emploi dans la fonction publique, SCT BT22-63/1998

6 Le placement à l'interne met l'accent sur la continuité d'emploi et sur le mouvement créatif des employés en les affectant à d'autres emplois. Le recyclage et la formation polyvalente sont d'autres stratégies étroitement liées au placement à l'interne.

7 à la page 3 du Rapport annuel 1997-1998 de la Commission de la fonction publique.

8 Bourgon, J. (1998). Cinquième rapport annuel au premier ministre sur l'administration publique fédérale (p. 17).

9 Conseil du Trésor du Canada (1998). Statistique de l'emploi dans la fonction publique : du 1er mars 1997 au 31 mars 1998

10 Levinson, D. (1978) The Seasons of a Man's Life, Knopf, New York.

11 Statistique Canada (1997). Caractéristiques des familles à deux salariés, Statistique Canada, Ottawa, numéro de catalogue 13-215-XPB.

12 Schemerhorn (1993) Managing for Productivity, Wiley: Toronto.

13 Schwartz, F. (1992). Breaking With Tradition: Women and Work and the New Facts of Life, Warner Books: New York. (p 87).

14 Cascio, W. & J. Thacker, (1994). Managing Human Resources, McGraw-Hill Ryerson: Toronto.

15 On a demandé aux répondants d'inclure dans ce total les détachements, les mouvements latéraux et les affectations intérimaires qu'ils considéraient comme des promotions.

16 Dans un certain nombre de cas, on a établi des mesures globales à partir de plusieurs questions (satisfaction professionnelle générale p.ex.). Dans ces cas, une note supérieure à 3.5 sur 5 était considérée comme une note élevée et une note inférieure à 2.5 était considérée comme une note faible.

17 Donnés fournies par le Conseil du Trésor.

18 Voir Kanter, R.M. (1977), Men and women of the corporation (New York: Basic Books); Tharenou, P & D. Conroy (1994), "Men and Women Managers' Advancement: Personal or Situational Determinants?" Applied Psychology: An International Review, 43 (1); ou Ely, R.J. (1995), "The Power in Demography: Women's Social Constructions of Gender Identity at Work." Academy of Management Journal, 38.

19 Armstrong, P. & Armstrong, H. (1994). The double ghetto: Canadian women and their segregated work, Third edition. Toronto: McClelland and Stewart Ltd.

20 Cooper, W.H., Graham, W.J. & Dyke, L.S. (1993). Tournament players. In K.M. Rowland & G.R. Ferris (Eds.), Research in Personnel and Human Resources Management, Volume 11, (pp 83-132). Greenwich, CT: JAI Press.

21 Longenecker, C.O., Sims, H.P., & Gioia, D.A. (1987). Behind the mask: The politics of employee appraisal. Executive, 1, 183-193.

22 Stroh, L.K, J.M. Brett & A.H. Reilly (1992). "All the Right Stuff: A Comparison of Female and Male Managers' Career Progression," Journal of Applied Psychology, 77, 251-260.

23 Granrose, C.S. and Portwood, J.S. (1987). "Matching individual career plans and organizational career management." Academy of Management Journal, 30, (4). 699-720.

24 Orpen, C. (1994). "The effects of organizational and individual career management on career success." International Journal of Manpower, 15 (1), 27-37.

25 Granrose, C.S. and Portwood, J.S. (1987). "Matching individual career plans and organizational career management." Academy of Management Journal, 30, (4). 699-720.

26 Duxbury, L and Higgins, C. (1998). Work-Life Balance in Saskatchewan: Realities and Challenges. Saskatoon: The Government of Saskatchewan.

27 Tuma, N.B. and Grimes, A.J. (1981). "A comparison of models of role orientations of professionals in a research-oriented university." Administrative Science Quarterly, 26, 187-206

28 Fitz-Enz, J. (1993). Benchmarking Staff Performance, Jossey-Bass: San Francisco.

29 Il existe des échelons en terme de responsabilités. Il existe des équivalences, comme un VP aux ressources humaines à HP, par exemple, qui utilise ce titre lorsqu'il traite avec le public mais qui, à l'interne, utilise le titre de gestionnaire.

30 Specific, Measurable, Action Oriented, Realistic, Timeline

31 Puisque les besoins de perfectionnement évoluent, les cours sont évalués et de nouveaux cours sont conçus pour répondre aux nouveaux besoins. À la Banque, l'évaluation visant à connaître « la durée utile d'un programme » est continue.

32 Les augmentions de salaire et au mérite sont basées sur les compétences effectives; les primes sont liés au rendement de la Banque et à celui de l'individu ainsi qu'à son apport à l'unité.

33 Cet échantillon n'a pas été choisi pour représenter l'ensemble de la population des travailleurs intellectuels, mais plutôt « sélectionné » afin de nous permettre d'examiner les conséquences sur le perfectionnement professionnel du sexe, du type d'emploi et du degré de participation à un programme fédéral de perfectionnement.

34 Occasions souhaitées par les employés et liées à l'avancement, mais généralement non offertes.