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ARCHIVÉ - RPP 2006-2007
Agence spatiale canadienne

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9. Rapport d'étape sur les grands projets de l'État

RADARSAT-1

Description

RADARSAT-1, le premier satellite canadien d'observation de la Terre, est le seul satellite de télédétection civil entièrement opérationnel équipé d'un radar à synthèse d'ouverture (SAR). Contrairement aux satellites optiques, il est capable de prendre des images de jour comme de nuit, dans toutes les conditions météorologiques, sans égard à la couverture nuageuse, à la fumée, au brouillard et à l'obscurité. Lancé en novembre 1995, RADARSAT-1, qui devait avoir une vie utile de cinq ans, continue d'afficher une remarquable fiabilité opérationnelle de 96 p. 100 en fournissant constamment des données de grande qualité en temps utile à RADARSAT International (RSI), une succursale à part entière de MacDonald, Dettwiller and Associates (MDA), ainsi qu'aux partenaires du projet (ministères fédéraux et provinciaux, la NASA et la U.S. National Oceanic and Atmospheric Administration). RADARSAT-1 en est à sa neuvième année d'exploitation.

L'exploitation de RADARSAT-1 se poursuivra au même niveau de performance en ce qui concerne la fiabilité du satellite et la production d'images afin d'assurer l'approvisionnement en données jusqu'au lancement et à la mise en service de RADARSAT 2, à la mi-année 2007. Des plans de secours ont été élaborés visant à recourir à des capteurs étrangers en relève à RADARSAT 1 afin de continuer de répondre aux besoins des utilisateurs opérationnels jusqu'à ce que les données RADARSAT 2 soient disponibles.

RADARSAT-1 acquiert des images de haute qualité de la Terre. Il assure la couverture quasi complète du Canada toutes les 72 heures et de l'Arctique toutes les 24 heures. Il a démontré sa valeur en recueillant les données nécessaires à la gestion efficace des ressources (notamment dans les domaines de la pêche, de la navigation, de l'exploration pétrolière et gazière, du forage en haute mer et de la cartographie) de même qu'à la gestion des catastrophes et à la surveillance des glaces, des océans, de l'environnement, de l'Arctique et des opérations en haute mer.

Ministère directeur et ministères participants

Ministère directeur : Agence spatiale canadienne
Autorité contractante : Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
Ministères participants : Environnement Canada
Ressources naturelles Canada (Centre canadien de télédétection)

Entrepreneur principal et principaux sous-traitants

Entrepreneur principal :

- EMS Technologies( Maintenant MacDonald, Dettwiler & Associates )
- Sainte-Anne-de-Bellevue, Québec
Principaux sous-traitants :

- MacDonald, Dettwiler & Associates
- SED Systems
- EMS Technologies
- COM DEV
- Lockheed Martin
 

- Richmond, Colombie-Britannique
- Saskatoon, Saskatchewan
- Ottawa, Ontario
- Cambridge, Ontario
- Longueuil, Québec
Autres sous-traitants :

- Ball Aerospace
- RADARSAT International (RSI)
 

- Boulder, Colorado, É.-U.
- Richmond, Colombie-Britannique

Principaux jalons

Les principaux jalons du grand projet de l'État RADARSAT-1 ont maintenant été atteints.

Principaux jalons

- Études préliminaires
Date

Achevé
- Faisabilité et définition de concept Achevé
- Définition des besoins en systèmes et définition préliminaire Achevé
- Développement et essais jusqu'à l'étape de revue des essais de qualification Achevé
- Fabrication des prototypes de vol des sous-systèmes jusqu'à la phase d'essai de réception des sous-systèmes Achevé
- Assemblage et intégration des sous-systèmes jusqu'à la revue d'aptitude au vol, et activités d'après-lancement et de mise en service jusqu'à la réception du système Achevé
- Première mission antarctique

- Deuxième mission antarctique

- Exploitation au cours de la vie utile initiale de cinq ans
Achevé

Achevé

Achevé
- Exploitation du satellite D'avril 1996 à décembre 2006

Rapport d'étape et explication des écarts

Le projet RADARSAT-1 a obtenu l'approbation définitive en mars 1991. Le satellite a été lancé en novembre 1995 et son exploitation a commencé en avril 1996. Le système initial comprenait les stations de réception des données de radar à synthèse d'ouverture qui se trouvent à Prince Albert (Saskatchewan), à Gatineau (Québec), à Fairbanks (Alaska) et à McMurdo (Antarctique). L'ASC et RADARSAT International (RSI) ont depuis conclu des accords avec 25 autres stations du réseau réparties partout dans le monde : en Argentine, en Australie, au Brésil, en Chine, en Corée, au Japon, en Malaisie, en Norvège, à Puerto Rico, en Russie, en Arabie saoudite, à Singapour, en Thaïlande, en Turquie, au Royaume-Uni et aux États-Unis. On a, par ailleurs, conclu des ententes concernant des stations transportables pour la réception directe des données de RADARSAT-1 : quatre aux États-Unis, une à Taiwan et une en France. À l'heure actuelle, une cinquième station transportable américaine et une station transportable italienne font présentement l'objet d'un examen de certification. D'autres stations ont intégré le réseau RADARSAT-1 en 2005.

L'exploitation courante de RADARSAT-1 a commencé en avril 1996 après une période de mise en service. À la fin de novembre 2004, un total de 193 394 demandes d'utilisateurs de RADARSAT-1 avaient été planifiées et quelque 349 584 minutes de données avaient été recueillies durant plus de 47 352 orbites. Le système continue d'afficher un rendement moyen de 95,8 p. 100. Sa clientèle mondiale compte plus de 600 utilisateurs commerciaux et gouvernementaux répartis dans 60 pays.

Le système de planification des opérations de RADARSAT-1 a fait l'objet de diverses améliorations. Tout d'abord, le nouveau système d'information sur les pertes de données (DLIS) a été intégré à la base de données du Bureau de gestion de mission, ce qui permet pour la première fois de mettre les pertes de données en évidence pour les clients du bureau de commande. On a également amélioré l'interface frontale pour faciliter la saisie de données et le repérage des pertes de données. Ensuite, la nouvelle stratégie de planification sur enregistreur externe a fait l'objet d'essais approfondis avec le bureau de commande et est passée en mode opérationnel, ce qui a permis d'optimiser l'utilisation de l'enregistreur externe puisque seules les données demandées par les utilisateurs sont stockées sur bande. Enfin, de nouvelles fonctionnalités ont été ajoutées au logiciel de planification de mission et aux outils connexes pour permettre à de nouveaux venus de se joindre au réseau RADARSAT-1 en nombre bien supérieur aux 26 stations initiales prévues. De plus, le serveur du bureau de commande de RSI a été mis à niveau et a été déplacé avec succès de RSI (Richmond, Colombie-Britannique) à l'ASC à des fins d'amélioration du rendement, de sécurité et de maintenabilité. Les quatre serveurs du bureau de commande se trouvent maintenant à l'ASC.

En octobre 2000, l'ASC est devenue membre signataire de la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures » tout comme l'ESA et le Centre national d'études spatiales (CNES) en France. Cette charte porte essentiellement sur le recours à plusieurs satellites, comme RADARSAT-1 et ceux des autres agences signataires, pour appuyer les opérations d'intervention et d'atténuation en cas de catastrophes partout dans le monde.

Depuis l'instauration officielle de la charte, l'Indian Space Research Organisation (ISRO) et la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) en sont devenues membres signataires (septembre 2001) et participent pleinement à ses activités. C'est la CONAE ou Comisión Nacional de Actividades Espaciales qui en est le membre le plus récent, le ministre des Affaires étrangères de l'Argentine ayant signé la charte le 16 juillet 2003 dans le cadre de la visite du président argentin en France. La CONAE est maintenant intégrée en tant que membre opérationnel de la charte et assume toutes ses responsabilités en vertu de celle-ci .

La demande d'adhésion du Japon a été acceptée, et on s'attend à ce qu'il signe la charte très bientôt et à ce que son intégration opérationnelle suive. On compte à ce jour 63 interventions en vertu de la charte pour diverses catastrophes, comme des inondations (France, Canada, Russie, Autriche, Allemagne, Indonésie, Maroc, Argentine, Népal, République dominicaine, Philippines, Soudan, Haïti, Namibie, République tchèque et Colombie), des glissements de terrain (Slovénie, Italie, Népal, Russie et Philippines), des tremblements de terre (El Salvador, Inde, Afghanistan, Turquie, Algérie et Iran), des éruptions volcaniques (Italie, Congo, Montserrat, Colombie et Espagne), des déversements d'hydrocarbures au large des côtes (Équateur, Liban, Danemark, Yémen et Espagne), des feux de forêt (France, Portugal, Canada et Bolivie) et des tempêtes de vent (Inde et Mexique). L'une des plus récentes interventions aux termes de la charte est survenue lors des feux de forêt qui ont fait rage en Colombie-Britannique. Les images de RADARSAT 1 et l'équipe des opérations satellitaires de l'ASC ont joué un rôle de premier plan dans tous ces événements, ce qui a contribué à projeter le Programme spatial canadien à l'avant-scène internationale.

On a amélioré le système RADARSAT-1 de manière à livrer électroniquement des images au Service canadien des glaces (SCG) en moins de 2,5 heures (en moyenne) pour la production de cartes des glaces et de bulletins destinés à la Garde côtière canadienne et à d'autres clients qui font usage de données maritimes. Le SCG continue d'être l'un des principaux utilisateurs de données de RADARSAT-1 depuis les premières transmissions de données opérationnelles en février 1996. Le SCG s'est récemment associé à Noetix Research, à l'ASC et à RSI dans le cadre du projet " Northern View " du programme GMES (Surveillance planétaire pour l'environnement et la sécurité) parrainé par l'ESA pour fournir de façon régulière des images captées par RADARSAT-1 à l'appui d'un service d'information sur les limites de dislocation des glaces dans deux collectivités de l'Arctique canadien.

La Mission globale de RADARSAT-1 a permis d'assembler l'une des plus vastes collections de données de télédétection hyperfréquences au monde. Il s'agit en fait de la première base de données multimode homogène en son genre. Les données archivées proviennent de plusieurs campagnes d'observation de la Mission globale entreprises au cours des sept dernières années. Elles sont le fruit de la couverture complète des continents, des plateformes continentales et des calottes polaires ainsi que de la couverture complète de la vaste majorité de la masse continentale de la Terre à l'aide de deux faisceaux imageurs RADARSAT-1 ayant recueilli la toute première série de paires de données stéréoscopiques. Il s'agit du plus important ensemble de données radargrammétriques disponible aujourd'hui. Certains continents, comme l'Amérique du Nord, ont été ainsi observés en entier plus d'une fois, ce qui a généré des clichés saisonniers instantanés. Plusieurs types de couvertures temporelles et localisées ont également été réalisées au-dessus de localités insulaires océaniques et de grandes villes et capitales. La couverture saisonnière de deltas tropicaux est également en cours. Les données de la Mission globale de RADARSAT-1 ont permis de créer des mosaïques du Canada, des États-Unis, de l'Australie et de l'Afrique. La couverture continue et en toute saison du bassin arctique a été entreprise et se poursuivra jusqu'à la fin de l'exploitation du satellite. Cette couverture donne suite à l'intérêt grandissant qu'on porte à l'Arctique et au changement climatique.

RSI continue de fournir des données d'observation de la Terre, des produits d'information dérivés ainsi que des services d'avant-garde à ses clients partout dans le monde. RSI offre une vaste gamme de produits comprenant des images géorectifiées, des modèles altimétriques numériques et des produits propres à diverses applications, comme les vecteurs d'inondation et de suintement d'hydrocarbures dans les océans, pour répondre aux demandes de nouveaux marchés. Les produits sont livrés aux clients en temps quasi réel par Internet et contribuent aux activités d'intervention rapide, comme la gestion des catastrophes et la navigation maritime. Parmi les autres services offerts, on compte des services de formation, de surveillance et d'intervention d'urgence, la création de produits personnalisés ainsi que la mise en œuvre de projets faisant appel aux systèmes d'information géographique (SIG).

Retombées industrielles

L'Agence spatiale canadienne a entrepris une étude afin de déterminer la contribution des données de RADARSAT aux activités de cartographie des glaces et autres activités connexes au Canada. À ce jour, le Service canadien des glaces est le seul utilisateur opérationnel du gouvernement canadien de données de RADARSAT-1. Comme le satellite RADARSAT-1 permet l'observation de zones géographiques plus vastes, à moindres coûts et risques et beaucoup plus rapidement que les couvertures aéroportées, le SCG a été en mesure d'améliorer son efficacité opérationnelle. Pendant cinq années consécutives (de 1995 à 2000), le SCG a économisé en moyenne près de 7,7 millions de dollars par année (38,5 millions de dollars en cinq ans). On a continué d'obtenir des retombées annuelles comparables jusqu'à la huitième année d'exploitation de RADARSAT 1.

C'est la Garde côtière canadienne (GCC), le plus important consommateur direct de produits du SCG, qui a le plus bénéficié de ces retombées. Les Bureaux des glaces de la GCC peuvent fournir de meilleures informations d'acheminement aux transporteurs maritimes commerciaux qui bénéficient de temps de transit plus courts. L'industrie du transport maritime a tiré profit de la précision des données de RADARSAT utilisées pour produire les cartes des glaces. Les entreprises estiment que ces cartes ont permis de réduire leur temps de transport dans les eaux infestées de glaces, ce qui s'est traduit par des économies d'environ 18 millions de dollars par année. Parmi les autres retombées, mentionnons la réduction des dommages subis par les navires et le recours moins fréquent aux navires d'escorte de la GCC. La Garde côtière estime réaliser des économies, tant dans les coûts d'exploitation que dans le temps de transit, se situant entre 3, 6 millions de dollars et 7 millions de dollars par année, selon l'état des glaces.

Pendant la phase de construction de RADARSAT-1, l'entrepreneur principal SPAR et ses sous-traitants canadiens ont créé des emplois de haute technologie représentant plus de 2 000 années-personnes. Les activités permanentes de la mission occupent 75 personnes au siège social de l'ASC à Longueuil (Québec), 7 personnes à Saskatoon (Saskatchewan), 15 aux stations terriennes de Prince Albert (Saskatchewan) et de Gatineau (Québec) ainsi que plus de 80 chez RSI à Richmond (Colombie-Britannique). Sur le marché hautement concurrentiel de l'information de source spatioportée, RSI continue de s'approprier environ 15 p. 100 du marché mondial de la télédétection spatiale. RSI a continué de traiter de nombreuses scènes et d'intégrer des données de RADARSAT à des produits d'information destinés à près de 600 clients dans 60 pays différents. Qui plus est, RSI a conclu des ententes avec 80 distributeurs internationaux, 18 stations du réseau RADARSAT-1 et 11 centres de ressources. Le marché des archives de données se développera vraisemblablement de façon très intensive et pourrait créer de nouvelles retombées.